eXPie Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: Daniel Keyes Jeu 19 Juin 2014 - 16:53 | |
| Daniel Keyes est décédé le 15 juin 2014 ( voir par exemple http://www.lefigaro.fr/livres/2014/06/18/03005-20140618ARTFIG00094-daniel-keyes-l-auteur-de-des-fleurs-pour-algernon-est-mort.php ) | |
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colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: Daniel Keyes Mar 12 Aoû 2014 - 15:51 | |
| Des fleurs pour Algernon a été mis en scène puis transposé cinématographiquement par Yves Angelo. Arte le propose : ICI - Arte a écrit:
- Gérald Sibleyras avait adapté et mis en scène le roman de Daniel Keyes, paru en 1966 et devenu un classique de la science-fiction. Formidablement interprété par Grégory Gadebois, seul en scène, la pièce s'est jouée à guichets fermés en 2012 et 2013. Yves Angelo a ensuite transposé le travail de Sibleyras à l'écran en gardant le même acteur. Grégory Gadebois reprend son sidérant monologue avec un humanisme poignant. Homme simple traité par la science comme une souris de laboratoire, Charlie consigne tout ce qui lui arrive dans un cahier. Comment montrer son ascension intellectuelle sans l'aide de l'écrit ? Le roman, par exemple, partait de l'écriture presque phonétique du personnage pour évoluer vers un style plus élaboré. Subtil, Grégory Gadebois rend palpable cette mutation par un débit plus assuré, des gestes plus nerveux, tout un gardant un peu de candeur anxieuse dans le regard. Filmé dans un cadre contemporain (chambre de bonne, centre hospitalier, fond blanc, etc.) parfois même abstrait, il n'abandonne jamais le ton du récit.
Ce jeu distancié, contrebalancé par la chaleur humaine qui émane du comédien, éveille l'imagination. On voit Charlie se mouvoir dans les décors et parler à des interlocuteurs qu'on ne voit jamais. Cette fiction réussit le tour de force de restituer à l'écran les dimensions littéraire et théâtrale de l'œuvre. C'est aussi une émouvante exploration de l'intelligence, vue comme une source d'épanouissement, de désillusion et comme un impitoyable ascenseur social. Film minimaliste avec un seul acteur et très peu de décors différents. Pourtant, l'évolution du personnage vers un Q.I. plus élevé, puis sa lente redescente, sont suggérées d'une manière convaincante et très habile. Difficile de jouer un personnage dont l'intelligence s'accroît puis rediminue progressivement sans tomber dans le stéréotype ou sauter des paliers brutalement. Ici, pourtant, c'est le cas. Le film interroge moins sur une définition de l'intelligence qu'il n'essaie plutôt de provoquer un étonnement constant sur la question suivante : quelle est l'origine de nos divergences intellectuelles ? Avec peu de moyens, Yves Angelo nous fait entrevoir la pluralité des mondes qui découlent de nos conceptions du monde différentes... | |
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