Jerzy Kawalerowicz

Jerzy Kawalerowicz est un réalisateur et scénariste polonais, né le 19 janvier 1922 à Gwoździec et mort le 27 décembre 2007 à Varsovie. Il est le scénariste de tous les films qu'il a réalisé, sauf L'Ombre en 1956.



Train de nuit

Des passagers embarquent dans un train, un homme mystérieux qui abandonne difficilement ses lunettes noires, une mystérieuse jeune femme blonde... les derniers journaux parlent d'un homme qui a tué sa femme et est en fuite. L'homme mystérieux et la femme mystérieuse se retrouvent à partager le même compartiment de 1ère classe, confrontant et mêlant ainsi leurs solitudes.

Climat de suspicion annoncé pour un film en huis-clos à la troublante BO jazzy.

La première partie met pourtant subtilement de côté le triste fait divers pour s'attarder sur les personnages qui se regardent, se dévisagent, s'observent... des regards, des reflets, des attitudes, des jeux de séduction... qu'est ce que c'est bon un film qui s'attarde sur les visages, les regards. Sans trop en dire. Et quel rendu de la dynamique de la découverte des compagnons de voyage. Quels moments d'introspection devant les paysages qui défilent. Sur cette musique un peu trop légère c'est un enchantement.

Une seconde partie plus froide témoigne d'une vision sombre (et réaliste ?) de l'humanité, il y est question d'un coupable (et de culpabilité). D'une beauté différente et inquiétante, cette partie pèse très lourd.

Et la dernière plus détendue mais plus triste nous amène à la fin du voyage, la mer et la vie des voyageurs les reprend à celle du voyage...

Incroyable jeu sur la part d'inconnu des voyageurs pour créer quelque chose de fort avec ce qu'on imagine... impressionnant.

Très très heureuse découverte. Et d'autant plus content que c'est un film que j'ai offert un peu au hasard mis à part le sujet.

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un montage qui n'est pas sur la musique du film mais en conserve l'impression

extrait

petite musique...

Envie de voir d'autres films de Jerzy Kawalerowicz !

De Kawalerowicz j'ai,aimé Pharaon et apprécié sa vision de Sainte Hélène dans L'otage de l'Europe.

J'ai vu Train de nuit assez récemment, et comme toi Animal, j'ai été conquise, ce fut une très bonne surprise. Parmi ses autres films, il y a peut être le plus connu, Mère Jeanne des Anges, qui se passe dans un couvent où le diable est sensé avoir pénétré les religieuses, disons que c'est plus hystérique que Train de nuit, mais très fort. Mon préféré est Pharon, cité par Bellonzo, une refléxion d'une grande force et finesse sur le pouvoir, mais l'aspect passion amoureuse est aussi présent d'une façon troublante.

transformation du fil pour passé du "film" au "réalisateur".

Malavida a écrit:

Dans un cloître aux confins de la Pologne du XVIII ème siècle, Mère Jeanne et d’autres sœurs sont possédées par des démons. Le père Suryn est envoyé au couvent pour les exorciser. Naît alors entre lui et Mère Jeanne une violente passion qu’aucun d’eux ne peut, ne sait et ne veut reconnaître.

Jerzy Kawalerowicz réalise son premier film en 1951, mais en France, son talent est révélé avec l'Ombre (1956) et, surtout, Train de nuit (1959). Mère Jeanne des Anges (1961), inspirée de l'affaire des possédées de Loudun obtient le prix spécial du jury au festival de Cannes. Il connaît la consécration internationale avec Pharaon (1966) un péplum majestueux et metaphysique en lice pour l’Oscar. Les films de Jerzy Kawalerowicz font aujourd'hui partis des classiques du cinéma polonais, incarnant "l'Ecole Polonaise", avec Munk et Wajda, cette génération de la guerre qui voulut régler les comptes avec le passé et parler des contradictions de l’après-guerre.

Mère Jeanne des Anges est le film le plus connu et peut-être le plus abouti de Kawalerowicz. Malgré sa condamnation par le Vatican à sa sortie, il ne concerne que très peu les problèmes de la foi. Ce qui intéresse Kawalerowicz, c’est la nature humaine, la liberté individuelle, les contraintes imposées ou acceptées volontairement. Une interrogation exprimée sous une forme assez virtuose et fascinante. Copie restaurée pour cette édition DVD.

« Un style dépouillé, ascétique un admirable travail sur le blanc (dominant) et le noir. Le film dénonce toutes les intolérances », J. Siclier, LE MONDE (1988)

source

reprise de la fiche de l'éditeur du dvd parce que c'est relativement difficile de parler du film. retenir le :

il ne concerne que très peu les problèmes de la foi. Ce qui intéresse Kawalerowicz, c’est la nature humaine, la liberté individuelle, les contraintes imposées ou acceptées volontairement.

avec quelques images saissantes et des interactions pas toujours claires entre les personnages, notamment du côté de l'auberge. Pas toujours claires, ce qui soulignent (comme dans Train de nuit) le goût du réalisateur pour des expressions complexes et composites des acteurs qui traduisent les doutes comme les apparences.

Une atmosphère pesante dans un coin aride, des envies et des séductions, un soupçon de grandeur et beaucoup de faiblesses humaines qui rendent le film aussi fascinant que sa compréhension semble incertaine.

les conflits intérieurs avec des scènes d'autoflagellation ou la troublante scène d'exorcisme laissent un goût d'étrangeté, une forme de duplicité.

la vérité se situe dans cette formulation qui n'est pas abusive :

Ce qui intéresse Kawalerowicz, c’est la nature humaine, la liberté individuelle, les contraintes imposées ou acceptées volontairement. Une interrogation exprimée sous une forme assez virtuose et fascinante

ça laisse un mélange d'impression de n'avoir pas tout saisi, de l'atmosphère très particulière du film et des visages qui imprègnent le spectateur d'une hésitation rêveuse et troublée....


c'est un peu comme si à quelque chose de reilgieux, un "amour religieux" il substituait une pulsion, un besoin, une nature humaine... confrontée au moule des apparences, du cadre de la société, et donc des impossibilités. D'ailleurs ce cadre n'est pas que religieux et restrictif puisque le film expose aussi une part de "société libre" tout aussi destructrice pour ce qui apparait comme un sentiment fondamental et fort de l'humain.



quelques jours après la vision le souvenir est toujours très présent et ce cinéaste, pour ce que j'ai vu de films, m'apparait encore plus comme marquant et doué de quelque chose de particulier, de différent.

Je vais peut-être bien me décider à voir si je peux dénicher des trucs de ce réalisateurs!

cerclage possible pour Mère Jeanne des Anges !

clic d'extrait

edit : cerclage possible post déménagement !

Et Andrzej Munk, animal, tu connais ? Ses films sont édités dans la même collection que les Kawalerowicz et les premiers Wajda. Malgré sa courte carrière, il mériterait un fil.

ben non je ne connais pas, je découvre plein de choses petit à petit... je suivrai donc avec intérêt un fil sur ce réalisateur

C'est parti.

Kawalerowicz a vraiment un univers à lui, comme tu le fais remarquer il ne faut pas s'attendre à une histoire de A jusqu'à Z, avec tous les éléments, mais plutôt des scènes très fortes, pleines de sens, d'après lequelles le spectateur va se construire son récit, qui ne sera pas le même pour chaque spectateur. Et la beauté des images, est stupéfiantes. Même en couleur il fait des choses étonnantes, si tu arrives à trouver Pharaon, je crois que le traitement de la couleur te surprendra. Je garde aussi un grand souvenir de La mort du président mais cela doit être introuvable.

En ce qui concerne Munk, un amateur de noir et blanc comme toi sera forcement sensible aux images de Un homme sur la voie.

vivement le temps de courir sereinement après quelques films et de les regarder

il a aussi une aisance (et un naturel) dans la dynamique qui surprend et "scotche".

c'est bien exprimé ça :

mais plutôt des scènes très fortes, pleines de sens, d'après lequelles le spectateur va se construire son récit, qui ne sera pas le même pour chaque spectateur.

le sentiment d'une vision possiblement différente est très présente dans Jeanne mère des Anges, et c'est un sentiment qui se mêle au contenu du film d'une drôle de manière...

animal a écrit:

il a aussi une aisance (et un naturel) dans la dynamique qui surprend et "scotche".

Très juste, la dynamique de l'image est vraiment sa griffe.

Animal, pour ce fil!
Un des grands realisateurs du cinema polonais.
En 1978, il tourne un film typiquement politique - "La mort du president" ( Smierc prezydenta) ou il presente avec application les evenements et les documents autour de l'assasinat du premier president polonais Gabriel Narutovicz, en 1922. Kawalerovicz pose le probleme du fanatisme politique et jusqu'ou cela peut amener - jusqu'au meurtre.
En fait, l'assasin n'a rien contre le Narutovicz lui-meme. Il veut tuer "l'idee president" - c'est de la folie.
Je trouve le film toujours actuel pour moi.

MERE JEANNE DES ANGES (Matka Joanna Od Aniolów) de Jerzy Kawalerowicz (1961)

Citation :

Dans un petit couvent féminin toutes les soeurs ainsi que la Mère Supérieure ont été, selon la rumeur publique, possédées par les démons. Quatre prêtres exorcisent déjà les nonnes, les démons qui prétendent être entrés dans le corps de Mère Jeanne des Anges refusent obstinément de la quitter...

Bon, bah c'est du lourd, vraiment.
Rien que pour le regard de Jeanne, le film vaut le détour.
Bourré d'érotisme alors qu'on ne verra concrètement qu'un téton 2 secondes.
Des personnages qui luttent.
Et la magie du noir et blanc.



(ma critique est naze, mais le coeur y est)



(merci à pandou qui me l'a prêté)

Maryvonne a écrit:

Je ne suis jamais allé aux putes mais avec un tel regard, j'y réfléchirais à deux fois...