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Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
Sujet: Re: Clint Eastwood Jeu 8 Nov 2012 - 16:29
C'est moins grave quand on flood en spoiler ou en police 6 ?
MezzaVoce Envolée postale
Messages : 290 Inscription le : 13/07/2012 Age : 59 Localisation : Lyon
Sujet: Re: Clint Eastwood Jeu 8 Nov 2012 - 17:38
Queenie a écrit:
A mort, mais si j'y gagne des pancakes, je peux flooder dix km (surtout sur le fil d'Eastwood!)
Doucement hein : moi j'aime j'aime j'aime Clint ! Comme Sentinelle, j'étais amoureuse de ce grand échalas taiseux et taciturne au grand cœur lorsque j'étais pitite.
Plus tard, j'ai aimé le réalisateur qu'il est devenu, riche d'une aussi grande variété de thèmes et de styles : des très typiques "Inspecteur Harry" ou Pale rider aux émouvants Bird ou Chasseur blanc, cœur noir, en passant par le percurtant Mystic river ou les désopilants Minuit dans le jardin du bien et du mal et Space cowboys.
Je me console de ses errances politiques en les mettant sur le compte d'un début de démence sénile ou quelque chose comme ça...
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Clint Eastwood Mar 1 Juil 2014 - 23:28
Jersey Boys
Citation :
Quatre garçons du New Jersey, issus d'un milieu modeste, montent le groupe "The Four Seasons" qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd'hui par les fans de la comédie musicale…
Clint Eastwood poursuit sa fin de carrière dans une certaine discrétion, avec à nouveau un film loin d'être indispensable. Ce portrait d'un groupe musical à travers les symboles de l'ascension et de la chute se rapproche étrangement de l'univers de Scorsese puisque le chanteur Frankie Valli et ses partenaires sont des enfants de Little Italy. Les gangsters sont présents dans l'ombre et influencent alors une trajectoire qui oscille entre la consécration d'une ambition infinie et la détresse de la perte et de l'échec.
Le scénario, trop balisé, ne surprend jamais et provoque une impression de lassitude, accentuée par des séquences musicales trop convenues. J'ai pourtant été touché lorsque les déceptions s'enchaînent vers une spirale d'auto-destruction. Jersey Boys s'anime lorsque les masques tombent et laissent de côté un mirage clinquant et surjoué. Eastwood évite de cette manière un gâchis et propose un itinéraire de vie en demie-teinte, au charme désuet.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Clint Eastwood Mar 1 Juil 2014 - 23:31
Ce film est en train de faire un terrible flop. L'impression que personne n'est vraiment intéressé par ce sujet. Ton commentaire ne m'incite pas beaucoup à franchir le pas. Peut-être pendant les vacances s'il passe encore dans le coin.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Clint Eastwood Ven 4 Juil 2014 - 8:51
C'est vrai, on a eu droit à tellement de films "musicaux" ces derniers temps, et tous si semblables...
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Clint Eastwood Mar 2 Sep 2014 - 13:07
on ressort un avis positif pour rafraichir les esprits...
traversay a écrit:
Lynchez moi, je m'en fous, mais j'ai aimé (plus que ça) Invictus. Sauf les matches de rugby (très mal filmés).
Un homme, une nation, un sport. Dans L'Afrique du Sud à peine sortie de l'apartheid (officiellement mais pas dans les têtes et les coeurs), la Coupe du monde de rugby et la victoire finale de 95 a servi de déclencheur. Elle n'a pas réglé tous les problèmes, loin de là, mais a aidé à faire évoluer les mentalités. Un pas gigantesque. Dans Invictus, Eastwood filme une utopie : la réconciliation des blancs et des noirs autour d'une aventure collective. Et il le fait avec la naïveté et le sentimentalisme de ceux qui croient le rêve à portée de main. Pourquoi lui reprocher de chercher l'émotion ? Pourquoi lui demander d'atténuer la grandeur d'un homme, Mandela (incarné par un Freeman fabuleux), qui a eu l'intuition que l'impossible était atteignable ? Invictus est une oeuvre que n'aurait pas renié John Ford : des grands sentiments (beaux plutôt que bons), de l'humour, du lyrisme, un sens aigu pour simplifier des situations complexes. En somme, tout ce qui fait d'un réalisateur un grand cinéaste populaire et porteur d'un message positif. Ce n'est pas un film sur le rugby (filmé comme du football américain), c'est une histoire qui plonge au plus profond de l'âme humaine, avec ses peurs, ses larmes et ses croyances. Le seul vainqueur est l'espérance et tant pis si certains trouvent cela angélique. Eastwood peut être fier de son film, d'art et d'essais.
Invictus
C'est un peu bancal avec pas mal de défauts mais quelques qualités. Après avoir regardé le film du coin de l'oeil hier soir à la tv, j'ai refait un tour sur le fil, l'avis positif de traversay a du sens. Les impasses qui sont faites sur les montagnes de problèmes en coulisse, le fait de se projeter avec le regard d'un après, d'hommes réconciliés, ce qui se passe de façon assez naturelle est assez logique si on suit le discours (appuyé) du film.
Par contre ça se passe au travers des deux figures paternalistes (bien que contrariées) de Mandela et du capitaine de l'équipe, de la collectivité on extrait (encore et toujours) un individualisme éclairé un peu usant et qui ne se marie pas complètement avec les sports collectifs de politique ou de ballon.
Malgré tout et malgré la VF, Matt Damon et la BO, la mise au centre du film d'un sport, de son traitement médiatique dans un film historico-politique ça ne manque pas de justesse. Une forme d'honnête tour de passe passe et de regard plutôt ouvert et simple (au bon sens du terme) porté sur une identité collective. Et là on va au moins un peu à rebours de la vision à tendance guerrière actuelle du sport, d'équipe ou non, c'est plus constructif. Le pour l'emporte sur le contre et de loin dans les motivations. Pas si mal amené.
Et puis sur grand écran ça devait donner correctement dans l'ensemble. Alors les matchs filmés... pas tant comme du foot US que comme n'importe quoi d'américain et cinématographique, mouais pour la dimension équipe en mouvement ça ne va pas être ça et c'est moins sportivement forcené que L'Enfer du dimanche mais bon.
Je ne peux pas dire que j'aime vraiment le film mais je l'imaginais pire finalement, il y a quelques petites bonnes choses.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Clint Eastwood Mer 3 Sep 2014 - 14:19
C'est mieux que si c'était pire ? bon, ça reste quand même guère convaincant tout ça
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Clint Eastwood Dim 5 Oct 2014 - 15:48
une bande annonce pour le prochain ?
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Clint Eastwood Ven 20 Fév 2015 - 22:10
American Sniper
Qu'en est-il de se film, adaptation de l'autobiographie de Chris Kyle tireur d'élite des SEALs ? Si comme moi vous n'avez pas trop révisé le sujet et peut-être échappé à beaucoup de choses autour du film, je vais essayer de ne pas trop en dire.
(On remarque quand même au passage que Clint Eastwood est le troisième réalisateur a être associé au projet).
Le film ? ça ne se passe comme le laisserait penser la bande-annonce. Scène de chasse, flashbacks, notre futur héro, texan de son état est d'abord cow-boy et a été élevé entre la bible et le fusil (mais pas que). Une rupture, le 11 septembre et le voilà, déjà un peu vieux pour l'exercice, engagé volontaire direction les commandos d'élite.
Comme le montre la bande-annonce, le futur jeune papa aura des enfants dans son viseur. Efficace, consciencieux, apprécié de ses camarades le type devient un héros ce qui est bien mais ne résout pas tous les problèmes. En face aussi il y a un sniper et d'autres hommes entraînés et on ne peut pas gagner à chaque fois. Plus encore ce chien de berger humain gros format ne peut pas protéger tout le monde, camarades américains ou civils...
Plus encore, le brave type, ne digère pas tout, il intériorise, est comme allumé ou "là-bas" tout le temps quand il est de retour au pays entre ses quatre tours en Irak. Il ne fait pas de trucs complètement fous ou violents, c'est juste qu'il n'est pas tout à fait là. Et que le seul recours apparent au mal être est de s'enfoncer un peu plus dans l'efficacité et le patriotisme de surface.
Un ensemble qui se heurte à un monde un peu différent, une dérive qui est un peu son monde d'armes à feu, d'imagerie américaine de "bien" mais qui ne colle pas tout à fait. Et ce drôle de rapport qui ne se fait pas c'est ce qu'on voit le plus, sans beaucoup de mots ou d'explications. On verra des vétérans pas non plus glorifiés, on ne verra pas beaucoup les forcenés endoctrinés d'en face, et du coup ça devient plus compliqué que ça en a l'air.
A voir, efficace, carré, c'est un film de guerre, un film historique, impressionnant mais qui n'est pas une justification de ses scènes de combats, pas plus que l'inverse. Pour ça c'est une belle variante moderne sur le thème du film de guerre "à l'ancienne", des faits et un côté choisi. Un hommage possible à diverses formes de victimes.
Plus étonnant la largeur et l'évidence du stéréotype d'américain (avec les armes) retrouvé au centre de l'équation qui ne se fait pas, retrouvé partie prenante d'un drame sans fond plutôt que rouage logique d'une machine uniforme. Et le film est bel et bien un drame qui se dégage de son harnachement de film de guerre et vient donner une forme à une grosse interrogation plus civilisationnelle ... avec l'intégration d'un pan récent d'Histoire du monde. Ce qui n'est pas forcément anecdotique.
Sur place, dans la salle c'est efficace, les images de synthèse ont leurs limites, mais le film est solide, pas mal construit (le pendant sniper est probablement le ressort le plus faiblard), les acteurs passent très bien. Pas forcément aussi évident qu'il en a l'air mais un bon film je crois, un film sérieux.
Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
Sujet: Re: Clint Eastwood Sam 21 Fév 2015 - 19:44
J'ai bien aimé ce film, et je te rejoins dans la globalité...
J'ai trouvé qu'au final, c'était un film qui posait plus de questions qu'il ne donnait de réponse... et c'est ce qui le rend intéressant et juste. J'ai bien aimé aussi le jeu de Bradley Cooper, un peu à contre-emploi, lui qui joue généralement les gars sympas, fringants, et beaux parleurs... là il livre une interprétation sobre, plus nuancée qu'à l'habitude. Il ne cherche pas à rendre son personnage sympathique... parce que le vrai Kyle n'était pas spécialement sympathique. Mais est-ce qu'au fond, on peut le juger et l'en blâmer... alors qu'il n'était au final qu'un produit ? Le produit d'une éducation, d'une mentalité, d'un système...?
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Clint Eastwood Sam 21 Fév 2015 - 23:36
Il me reposera peut-être après le film d'Alexeï Guerman...
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Sujet: Re: Clint Eastwood Lun 23 Fév 2015 - 20:54
Ah, ah, mais attends-tu vraiment d'être reposé ?
Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
Sujet: Re: Clint Eastwood Lun 23 Fév 2015 - 23:34
Je ne l'ai pas trouvé particulièrement reposant, pour ma part... (cela dit, comparé au film dont tu parles, vu ce que j'en ai lu... en effet, on ne joue pas dans la même cour... )
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Clint Eastwood Mar 24 Fév 2015 - 1:04
colimasson a écrit:
Ah, ah, mais attends-tu vraiment d'être reposé ?
Après le film russe tout ne peut être que reposant
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Clint Eastwood Mer 25 Fév 2015 - 20:00
American Sniper
J'en sors avec la même impression positive. Les polémiques à l'occasion de sa sortie ont été assez superficielles, liées à la fois à une perception de la carrière d'Eastwood et au contexte de l'intervention américaine en Irak, sans clairement se rattacher au film.
Il ne faut évidemment pas attendre une analyse géopolitique ou un jugement sur la légitimité d'une guerre. Eastwood suit uniquement le regard de Chris Kyle et American Sniper décrit sa plongée (avec efficacité malgré quelques répétitions) au sein de la zone de conflit, à la recherche d'une affirmation personnelle assez vague et maladroite derrière des principes répétés sans conviction.
La rencontre avec la mort et la souffrance est forcément solitaire, au milieu d'une ville en ruines. Le commandement militaire est lointain et l'impératif de protection des soldats masque mal une impuissance vis à vis d'une armée d'occupation cernée par de multiples menaces invisibles. Le brouillard suffocant qui bouleverse la dernière mission représente alors une sensation d'aveuglement, jamais effacée par la précision des tirs du sniper. Ce chaos introduit un décalage irréel et chaque séquence américaine introduit fatalement un malaise.
Eastwood ne cherche pas à apporter de réponses et la personnalité de Kyle reste insaisissable dans ses apparentes certitudes. Les symboles, les recueillements, ne semblent jamais à leur place et les vétérans, célébrés ou inconnus, se retrouvent face au même gouffre.