Nathaniel Hawthorne

shanidar a écrit:

kenavo a écrit:

sentinelle a écrit:

Je crois que je suis la seule à lui avoir trouvé des qualités. J'en ai gardé un assez bon souvenir finalement

tout comme Shanidar je garde l'idée d'une relecture qui pourrait améliorer ma première impression (et j'en ai lu d'autres de lui qui sont vraiment bons!!) mais pour l'instant je ne vois pas du temps pour une relecture

bon faut prévoir une LC : re-lecture de Moody, alors ? Nan c'est pour rire.

Même si au final j'en ai gardé un assez bon souvenir, je ne risque pas de le relire un jour, c'est certain

Je ne suis qu'au début de La lettre écarlate mais je peux sans risquer de me tromper annoncer d'emblée que je rejoins le camp d'Arabella tant je suis une inconditionnelle de Hawthorne Cet homme est un coeur tendre, cela transparaît presque à toutes les pages mais loin de m'irriter, cela me touche plus que tout.
Car il n'est pas un homme béat qui voit le bien partout, que du contraire, il reste un coeur tendre capable du vrai pardon alors que rien ne lui échappe de la nature humain, moi je dis respect
C'est étrange mais j'ai rarement autant l'impression de "ressentir" un auteur derrière ses mots, il nous donne presque l'impression de le connaître, c'est curieux et déroutant à la fois. Et émouvant, comme si les frontières du temps n'existaient plus

sentinelle a écrit:

Je ne suis qu'au début de La lettre écarlate mais je peux sans risquer de me tromper annoncer d'emblée que je rejoins le camp d'Arabella tant je suis une inconditionnelle de Hawthorne

Je n'en doutais pas. Ou pas beaucoup.

Et tu verras que le roman est de plus en plus prenant au fur et à mesure.

C'est pour moi une très grande oeuvre. Pleine d'humanité.

Franchement, je n'en avais pas trop douté non plus

J'aime beaucoup cette petite nouvelle Les bureaux de la douane, prologue du roman La lettre écarlate. J'adore les descriptions de son travail et des fonctionnaires en poste à Salem. C'est tellement vrai et toujours d'actualité :

Citation :

Tout de même, cela n'a rien d'agréable d'être hanté par l'impression que notre intelligence va s'évaporant comme l'éther hors d'un flacon.

Citation :

Il y a dans la nature humaine peu de traits plus laids que cette tendance - que l'on observe alors chez des gens ni plus ni moins méchants que leurs voisins - à devenir cruels simplement parce qu'ils possèdent le pouvoir de faire souffrir.

Lucide, observateur mais bienveillant malgré tout, comme toujours :

Citation :

J'observais ce patriarcal personnage avec bien plus de curiosité que n'importe quel autre des humains qui s'offraient alors à mon intention. C'était vraiment un phénomène rare : si parfait à un point de vue, si creux, si décevant, si insaisissable qu'il en devenait inexistant à tous les autres. Je concluais qu'il n'avait ni coeur, ni âme, ni esprit. Rien, comme je l'ai déjà dit, que des instincts.
Et pourtant, le petit nombre d'éléments qui composaient son personnage avait été si habilement assemblé que cet homme ne donnait aucune impression pénible de lacune. Il m'inspirait, tel quel, une satisfaction complète.

J'ai fini il y a quelques jours l'édition de Contes et nouvelles dont a si bien parlé Sentinelle. J'avais déjà lu la plus grande partie de ces récits, mais ce fut l'occasion de les lire ou relire tous à la suite. Un excellent moment, même si comme dans tous recueil de ce genre, il y ait des récits que l'on préfère et d'autres qui laissent plus indifférents. Mes préférés sont finalement ceux qui ne sont pas les plus liés à la Nouvelle Angleterre mais les plus universaux. J'ai un faible pour un récit que je connaissais déjà, La fille de Rappaccini, qui se passe à Padoue. J'aime aussi énormément Histoire de Wakefield, ambigu à souhait.

En tous les cas, une lecture à recommander.

La lettre écarlate

Lecture un peu laborieuse, des longueurs et surtout un manque total d'empathie pour les personnages.
Cette société Puritaine, donc issue du calvinisme, anglaise, ayant émigré et fondé cette colonie appelée Nouvelle Angleterre près de Boston au 17ème siècle m'a littéralement étouffée.

Corsetée, ligotée même par un ensemble de préjugés, de préceptes, toujours à se soucier de dicter ce qui est bien, ce qui est mal, incapable de la moindre initiative qui ne se prévaut de la loi de Dieu, j'avais envie de dire à un certain moment: de l'air !!!!

Quand la religion fait office de loi, on peut s'attendre au pire sur les individus, vite condamnés pour un écart de conduite, mis au pilori, bannis, condamnés à porter non pas une croix mais une lettre écarlate comme symbole de leur faute.

Ah certes cette atmosphère de rigidité et d'austérité est bien rendue, trop même, j'y vois de la redondance et toujours ces mots de péché, d'expiation, de miséricorde, de jugement dernier.....non, ça ne m'a pas transportée, et ça confirme tout ce que je pense de la religion quand elle n'aide pas mais condamne, juge, exerce un pouvoir tyrannique sur les êtres (on parle d'âmes là dans le livre, mais je suis trop rationnelle ou alors il me faut un vrai récit fantastique comme dans Goethe et son Faust).

Le style est agréable, on sent un désir du narrateur d'évoquer avec justesse cette société, mais c'est le sujet qui me rebute, je me sens loin de ces personnages et je n'arrive pas à ressentir une quelconque émotion pour leur destin.
Et quand le caractère et la psychologie sont à ce point fascinés et empreints de religiosité, j'ai envie de dire, à quoi bon essayer de les comprendre ?

Bref, une entrée en matière peu convaincante avec cet auteur, dû principalement à l'histoire et non à son style.

Ce livre est tout de même un témoignage intéressant d'une époque heureusement révolue.

Oui enfin si l'on veut, dans certains pays la séparation des pouvoirs est encore bien floue.

darkanny a écrit:

Oui enfin si l'on veut, dans certains pays la séparation des pouvoirs est encore bien floue.

Tu m'étonnes.
Mon commentaire concernaient les USA. Et les pays occidentaux.

Je vais faire confiance à un certain Paul Auster et me procurer rapidement un de ses bouquin.
Je pense aux contes et récits qui me semblent une bonne introduction dans son œuvre...

Igor a écrit:

Je pense aux contes et récits qui me semblent une bonne introduction dans son œuvre...

J'avoue que je les ai nettement préférés au roman La lettre écarlate. Disons que les contes et nouvelles permettent d'explorer une plus large gamme de sentiments et de situations, ce qui est bien normal mais du coup plus intéressants. Je te souhaite une heureuse découverte

La lettre écarlate

Je n’ai pas lu avec délectation ce livre, et n’en porterai certainement pas un grand souvenir. Voilà qui est dit. Je l’ai lu avec modération, pour ne point m’en lasser trop vite, aidée en cela par un nombre de pages tout juste acceptable pour une lecture aux puissants relents d’austérité, et d’aridité.
Le sujet n’est pas dénué d’intérêt, c’est pour cette raison que j’ai souhaité le lire, et tenté autant que faire ce peut, le terminer. Mission accomplie, donc.
Il y a fort longtemps, en Nouvelle Angleterre, dans la ville de Boston, une communauté puritaine à souhait s’amuse à jouer au redresseur de torts, et condamne Hester coupable d’adultère, la vilaine, à porter un A de couleur rouge sur son vêtement afin de graver sur elle , à jamais la honte non seulement d’avoir fauté, mais encore ne n’avoir pas dénoncé l’imprudent qui s’est laisser aller au pêcher de chair…..Et oui, que voulez vous, la chair est faible….
Entre en scène le cocu, qui entre nous, vu comme il est décrit « vieillard difforme aux traits si laids », et de surcroit absent un certain temps, ne pouvait pas espérer que sa jeune épouse restât sage bien longtemps.
J’ai bien aimé le personnage d’Hester, drapée dans sa dignité, imperméable aux médisances et discours de bonne morale. Elle a fauté, un enfant est né de cet amour là, Perle, enfant malicieuse et capricieuse, et puisque la société l’a condamnée, et bien, elle assume, se tient droite, et attend le moment où son amant et elles pourront s’enfuir…..
Seulement c’est sans compter sur le remord de l’amant qui lui s’enroule dans la culpabilité, aidé en cela par le cocu drapé dans son désir de vengeance…..Ah ces hommes….

C’est surtout le style qui m’a agacée. Il est aussi austère que cette communauté de puritain. Il est aussi lourd que la morale chrétienne encore en vigueur en ces temps là. J’ai trouvé que cette écriture avait un caractère altier.
D’autre part, je n’ai guerre apprécié cette distance imposée par l’auteur dans une narration, lourde elle aussi. Ce dernier, raconte une histoire, sans y mettre de vie ni de lien particulier auquel le lecteur puisse se raccrocher. Nous restons de fait étrangers à cette histoire, sans pouvoir à un moment ou à un autre s’identifier, se positionner. C’est dommage.

En ce qui me concerne, je ne me suis jamais sentie étrangère à cette histoire, au contraire, à chaque instant à l'intérieur, complètement concernée. Et cela grâce à l'écriture de l'auteur, que je trouve pour ma part incandescente et inspirée.
Comme quoi les ressentis...

Arabella a écrit:

En ce qui me concerne, je ne me suis jamais sentie étrangère à cette histoire, au contraire, à chaque instant à l'intérieur, complètement concernée. Et cela grâce à l'écriture de l'auteur, que je trouve pour ma part incandescente et inspirée.
Comme quoi les ressentis...

Oui, pour moi aussi, arabella, La Lettre Ecarlate restera une des mes plus belles lectures. C'est aussi avec elle, qu'on a l'impression de se plonger au plus près de ce qu'ont pu être ces 'communautés' religieuses qui ont constitué la première couche de l'immigration américaine.

mimi54 a écrit:

La lettre écarlateJe n’ai pas lu avec délectation ce livre, et n’en porterai certainement pas un grand souvenir. Voilà qui est dit.

J'ai ce même souvenir.