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| Fredric Brown | |
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+3Arabella Heyoka Chatperlipopette 7 participants | |
Auteur | Message |
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Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Fredric Brown Mer 8 Avr 2009 - 13:08 | |
| Je viens de m'apercevoir que Fredric Brown, grand romancier américain de SF, n'a de fil!! J'y remédie avec plaisir! Une biographie très détaillée et très intéressante ICI | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Fredric Brown Mer 8 Avr 2009 - 13:12 | |
| L'univers en folie lu en 2008 1954, le monde entier a le regard rivé sur le lune: la Terre envoie sa première fusée sur la Lune! Keith Winston, journaliste dans un magazine de SF attend ce moment historique dans la belle propriété de son patron. Seulement, un incident survient: la fusée ne se propulse pas correctement vers la Lune et retombe sur Terre, dans le jardin où se trouve Keith. Tout est anéanti autour de lui et lorsqu'il reprend conscience, Keith est seul, son environnement a subrepticement changé. Peu à peu il s'aperçoit qu'il est dans un monde presque idendique au sien et que ce presque fait de lui un étranger et un ennemi potentiel! Dans ce nouveau monde, le dollar est remplacé par le crédit, il n'y a plus de pièces de monnaie, uniquement des billets, les hommes croisent indifférents d'étranges créatures rouges et poilues, les Luniens, les femmes sont plus belles et plus sexy, et une guerre fait rage dans l'espace intergalactique. Keith doit être prudent afin de ne pas être pris pour un espion acturien. Plusieurs fois il doit s'enfuir, se cacher et ressembler toutes ses ressources culturelles et intellectuelles pour ne pas sombrer. Ses pérégrinations l'entraînent dans la nuit noire du calamitage où règnent les Nocturnes, des tueurs semant la terreur sur leur passage. Ces Nocturnes se déplacent en bandes et se munissent de cannes blanches d'aveugles....ironie et parodie font bon ménage sous la plume de Brown et offrent au lecteur d'intenses bouffées d'angoisse! Keith se rend compte qu'il lui faut trouver le moyen de revenir dans son monde. Il trouvera en Betty et Miccky une aide précieuse qui lui permettra de comprendre le dysfonctionnement qui l'a propulsé dans cet univers parallèle, univers qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qu'il décrit dans son magazine "Aventures extraordinaires". Fredric Brown tisse une histoire prenante, angoissante et amusante autour d'un des thèmes favori de la SF: les univers parallèles, les guerres intergalactiques, les héros et héroïnes jeunes et beaux, les machines performantes au service de l'humanité. Quelle est la clé de cette folie? Les déchirures spatio-temporelles dans le tissu des mondes? Le désir profond enfoui en chacun de nous? La chute du roman permet au lecteur de faire sa propre opinion. Fredric Brown a eu l'heureuse idée de combiner le roman policier, l'univers des revues SF, les pulps, des années 60 au récit un peu guimauve pour les réunir dans un roman de Science-Fiction. Il construit un vrai thriller, avec des scènes inquiétantes à souhait, logique et structuré qui trouve son apothéose dans la chute finale du roman! Ce qui m'a plu dans cette lecture, ce sont non seulement les personnages mais aussi, et surtout, les ambiances cinématographiques. En effet, on se verrait bien dans un univers hitchcockien (le pauvre Keith est pris pour un autre et passe son temps à fuir la mort qui lui court après!) comme dans une inquiétante scène d' "Orange mécanique" lorsque les Nocturnes déambulent, figures cauchemardesques, dans les rues, sans oublier l'impression d'être dans "La guerre des étoiles" (entre les espions acturiens, les tripots interlopes et les batailles spatiales). Il paraît que "L'univers en folie" n'est pas le meilleur roman de Fredric Brown, il n'empêche qu'il est une véritable mise en bouche pour donner envie de lire d'autres romans de lui comme le fameux "Martiens, go home"!
Dernière édition par Chatperlipopette le Mer 8 Avr 2009 - 13:16, édité 1 fois | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Fredric Brown Mer 8 Avr 2009 - 13:16 | |
| Martiens, go home! Le mardi 26 mars 1964 est à marquer d'une pierre blanche: ce jour-là, les Martiens débarquèrent sur Terre et commencèrent immédiatement à faire tourner en bourrique les humains. Quelques instants avant, Luke Devereaux, auteur de SF isolé en plein désert afin de recouvrer l'inspiration, avait touché du doigt l'ombre d'une idée pour son prochain roman: "Et si les ..." C'est alors qu'il entendit frapper à sa porte. En plein désert, la nuit, qui peut bien lui rendre visite? Luke ouvre la porte et ce qu'il voit pourrait être une absolue hallucination si l'apparition ne l'avait salué d'un "Salut Toto!". Un petit homme vert, vêtu entièrement de vert, se tient devant lui et commence à l'observer presque impoliment. Très vite, le Martien, à l'image de ses congénères, se montre de fort désagréable compagnie: rien d'intime ne lui échappe, ne leur échappe, les secrets les mieux gardés sont battus en brèche, les mensonges révélés et les vérités en deviennent plus que dérangeantes! Les Martiens semblent posséder la désagréable manie de semer la zizanie autour d'eux et d'y prendre un immense plaisir. Les êtres humains, comme les animaux (cependant en moindre proportion ) se retrouvent confrontés à des humanoïdes exaspérants au possible, hâbleurs, cyniques, graveleux, outranciers, moqueurs, d'une folle arrogance, tenant des propos plus égrillards les uns que les autres, se repaissant inlassablement des craintes, des mines offusquées, des blocages et des désespoirs humains. Seuls les chats parviennent, après une période agitée, à les ignorer superbement! Qu'il est difficile de les ignorer, ces abominables petits hommes verts: ils "couiment" sans cesse, tels des mouches du coche, pour attiser les divergences, mettre en furie les hommes, déballer le linge sale en public et transformer les sociétés humaines, mêmes les plus primitives, en bazars désespérants. L'arrivée des Martiens est le déclencheur de l'effondrement économique et financier de la planète: les places boursières sombrent dans les limbes des pires banqueroutes, les états ne savent plus que faire du nombre croissant des chômeurs, les armées n'ont plus de raison d'être puisque les secrets militaires sont éventés joyeusement par la bande d'affreux garnements que sont les Martiens! D'autant qu'avec le rapport d'1 Martien pour 3 humains, personne ne peut échapper à leur acuité visuelle ni à leur langue acerbe! Pire: plus on veut être gentil avec eux, plus ils deviennent ignobles et d'une méchanceté dépassant l'imaginable! Les Martiens provoquent donc la pire des crises économiques que le monde ait connu: depuis la perte de vitesse des romans de SF à l'écroulement du système économiques en passant par le démantèlement de l'industrie des loisirs (cinéma, théâtre...les Martiens adorent semer la panique dans les lieux très fréquentés) et celui de l'automobile, rien ne semble pouvoir résister aux petits sapeurs verts. Certains pensent que Dieu, lassés des frasques des humains, a ouvert la porte des Enfers aux diablotins verts afin de punir l'Homme, d'autres que les martiens sont en fait des lutins, korrigans et autres elfes venus chahuter le monde des humains. Derrière le contexte désopilant du roman, se cache non seulement une réflexion sur le pouvoir de l'imagination de l'écriture, la force de l'imaginaire alimentée par les mots et leurs images, mais aussi une réflexion philosophique sur la conception de notre société et la perception du monde. La force de l'imaginaire que fait peser l'auteur sur ses lecteurs, un pouvoir qui permet à ces derniers de donner une consistance réelle à l'histoire qu'ils lisent. La force psychologique créée par l'auteur sur ses personnages, même ces affreux gnomes désagréables et agaçants que sont les martiens, les rends quasiment palpables aux lecteurs. Mais aussi, la force d'une vision sociétale (nous sommes, en 1964, en pleine guerre froide) où l'ingérence du pouvoir dans la sphère privée est légitimée par l'inquiétude vis à vis de l'autre système politico-social. Aujourd'hui cette vision est toujours d'actualité: ce n'est plus l'URSS le grand méchant loup dont il faut juguler les appétits, mais la nébuleuse terroriste qui a secoué les consciences lors d'un triste 11 septembre. Notre perception du monde peut préférer ne plus voir ce qui est outrancier, dérangeant à l'extrême: comme Luke Devereaux, on peut choisir de ne voir, percevoir, que sa femme, sa famille, et ignorer les petits êtres, farfadets cyniques, qui s'agitent autour de soi. Quelle est la réalité? Où commence et où finit la folie due à une hallucination, collective ou non? Le pouvoir imaginaire qui a la capacité de créer, a-t-il aussi celui de défaire ce qu'il a tricoté? Autant de questions et de considérations que "Martiens, go home" déroule au gré du récit burlesque de la visite des habitants de Mars! Un roman, que d'aucuns pourraient voir comme vieilli, aux accents terriblement d'actualité malgré sa date de parution (1954 aux Etats-Unis, 1957 pour la traduction française)! | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 0:02 | |
| Martiens, go home !Drôle et intelligent sont les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit suite à cette agréable lecture. Commencé ce matin, fini ce soir, ça se lit tout seul et avec plaisir par-dessus le marché. Sans parler de chef-d'oeuvre, Frédéric Brown nous embarque très facilement dans une histoire où l'imagination défie la réalité. Ces petits martiens sont insupportaaaaaables, une belle ribambelle de têtes-à-claques en puissance. Et en même temps, ils me plaisent bien. - Partez, je vous en supplie. - Des nèfles, Chouquette. J'y suis, j'y reste. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| | | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 7:58 | |
| - Heyoka a écrit:
- Sans parler de chef-d'oeuvre, Frédéric Brown nous embarque très facilement dans une histoire où l'imagination défie la réalité. Ces petits martiens sont insupportaaaaaables, une belle ribambelle de têtes-à-claques en puissance.
Oui, ça n'est pas un chef-d'oeuvre (ça manque clairement de profondeur, de réflexion ou tout ce qu'on veut... l'analyse de la société ne va pas très loin), mais c'est très sympathique et bien rigolo. Bizarrement, aussi, pour quelqu'un qui est le spécialiste des chutes, la fin n'est pas formidable. Mais il en reste une bonne impression générale. (j'avais ressorti le livre de ma PAC - Pile A Critiquer - il y a quelques jours, tiens...) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 9:22 | |
| Contente que tu aies passé un agréable moment Heyoka, c'est en effet un divertissement qui ne vise pas au chef d'oeuvre ou à la critique sociale approfondie mais se contente de nous faire sourire, et c'est déjà pas si mal . Ces Martiens sont si énervants que je me demande si Tim Burton n'y a pas puisé une partie de son inspiration pour Mars Attack. J'ai un autre Fredric Brown, Schnock Corridor, qui m'attend dans ma PAR (Pile à Relire). Sur la couverture, un extrait qui en dit long: "Le monde est un endroit dangereux. Il faut de la chance pour en sortir vivant". |
| | | HamsterKiller Main aguerrie
Messages : 544 Inscription le : 25/10/2013 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 9:47 | |
| - nezumi a écrit:
- Contente que tu aies passé un agréable moment Heyoka, c'est en effet un divertissement qui ne vise pas au chef d'oeuvre ou à la critique sociale approfondie mais se contente de nous faire sourire, et c'est déjà pas si mal . Ces Martiens sont si énervants que je me demande si Tim Burton n'y a pas puisé une partie de son inspiration pour Mars Attack.
J'ai un autre Fredric Brown, Schnock Corridor, qui m'attend dans ma PAR (Pile à Relire). Sur la couverture, un extrait qui en dit long: "Le monde est un endroit dangereux. Il faut de la chance pour en sortir vivant". J'me suis même pas posé la question lorsque je l'ai lu. J'étais persuadé que Mars Attack portait la mention "d'aprés le roman de F. Brown". C'est les mêmes, ils sont infernaux ! | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 10:46 | |
| - Arabella a écrit:
- On se demande bien pourquoi.
Oui je me le demande aussi. - eXPie a écrit:
- Oui, ça n'est pas un chef-d'oeuvre (ça manque clairement de profondeur, de réflexion ou tout ce qu'on veut... l'analyse de la société ne va pas très loin), mais c'est très sympathique et bien rigolo. Bizarrement, aussi, pour quelqu'un qui est le spécialiste des chutes, la fin n'est pas formidable. Mais il en reste une bonne impression générale.
Ah moi je l'aime beaucoup cette fin. Et même si l'analyse de la société n'est certes pas approfondie, il y a quand même des éléments intéressants et intelligents. Suffisamment pour accrocher en tout cas et on s'accorde tous sur le côté rigolo, c'est bel et bien l'atout de ce livre. - nezumi a écrit:
- J'ai un autre Fredric Brown, Schnock Corridor, qui m'attend dans ma PAR (Pile à Relire). Sur la couverture, un extrait qui en dit long:
"Le monde est un endroit dangereux. Il faut de la chance pour en sortir vivant". J'attends ton commentaire de pied ferme Chouquette. - HamsterKiller a écrit:
- nezumi a écrit:
- Ces Martiens sont si énervants que je me demande si Tim Burton n'y a pas puisé une partie de son inspiration pour Mars Attack.
J'me suis même pas posé la question lorsque je l'ai lu. J'étais persuadé que Mars Attack portait la mention "d'aprés le roman de F.Brown". C'est les mêmes, ils sont infernaux ! Ce ne sont pas tout à fait les mêmes, le principe est un peu différent dans mon souvenir mais c'est vrai que l'inspiration saute aux yeux. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 11:50 | |
| - Heyoka a écrit:
- amment pour accrocher en tout cas et on s'accorde tous sur le côté rigolo, c'est bel et bien l'atout de ce livre.
- nezumi a écrit:
- J'ai un autre Fredric Brown, Schnock Corridor, qui m'attend dans ma PAR (Pile à Relire). Sur la couverture, un extrait qui en dit long:
"Le monde est un endroit dangereux. Il faut de la chance pour en sortir vivant". J'attends ton commentaire de pied ferme Chouquette. . Je me demande ce que ça donne, "Chouquette" et "Toto" dans la VO. Vérification faite, Toto c'est "Mack" (= mec) et Chouquette "Toots" (= ma jolie, chérie) . |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 12:44 | |
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| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 15:14 | |
| j'ai aussi une tendresse pour cette citation ! Il me semble maintenant que quelqu'un d'autre sur le forum l'a ou l'a eue. |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Fredric Brown Mar 17 Déc 2013 - 18:58 | |
| - nezumi a écrit:
- j'ai aussi une tendresse pour cette citation ! Il me semble maintenant que quelqu'un d'autre sur le forum l'a ou l'a eue.
Oui, je l'aime beaucoup moi aussi, et c'était celle de Coline à un moment... (Je vous lis et note ce monsieur qui n'a pas l'air triste, déjà) | |
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| Sujet: Re: Fredric Brown | |
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| | | | Fredric Brown | |
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