Annie Proulx

Je ne peux que m'incliner devant cette recommandation !

Du coup j'ai (re)lu tout le fil, et ça m'interpelle, je note l'auteur !

darkanny a écrit:

Je ne peux que m'incliner devant cette recommandation !

Queenie a écrit:

Du coup j'ai (re)lu tout le fil, et ça m'interpelle, je note l'auteur !

je voudrais bien cercler ses livres, mais je ne l'ai qu'en allemand ou anglais

J'avais noté Noeuds et dénouements mais je l'oublie toujours, je vais le mettre dans mon panier tout de suite

Un entretien après la parution du livre pour le magazine Transfuge

ici

Quelqu'un connaît ce magazine ?

darkanny a écrit:

Un entretien après la parution du livre pour le magazine Transfuge

ici

Quelqu'un connaît ce magazine ?

Oui, ça m'arrive de le lire. J'aime bien.

Cool et merci
j'ai regardé un peu leur sommaire , ça me tente bien (en plus parler de Maylis de Kerengal , c'est pas si courant)

Comment on prononce Wyoming ?
ouaioming , ouiming ? Les anglicistes , dites moi.

Pour mon plus grand plaisir Annie Proulx nous délecte de ses histoires pittoresques et si attachantes du Wyoming , lieu qui va finir par m'être familier.

- Le trou de l'enfer:un garde chasse traque des braconniers qui tuent au hasard antilopes ou élans , la sentence sera on ne peut plus originale , surtout pour le prédicateur , premier à subir cette sentence .

-L'effet ruissellement:un routier alcoolique propose à une veuve détenant un ranch une affaire : il va lui acheter à bas prix des balles de foin dans un état voisin (le foin se fait rare dans le Wyoming à cause de la sécheresse persistante et les prix flambent) , je ne vous dis pas ce qui résulte des balles de foin , cette nouvelle est hilarante.

- L'homme qui rampait dans la forêt: un couple de cadres New-Yorkais laisse tout tomber et s'installe dans une maison immense , pas chère , dans le Wyoming (en fait c'est plus cher qu'on ne croit , peu d'impôts mais surenchère sur les constructions qui ont une vue sur lacs et montagnes), bien entendu , la joie d'un des membres du couple (fan d'antilopes) est proportionnelle à la désillusion de l'autre (l'épouse confinée dans sa maison à cause du vent , de la neige , de l'éloignement de tout , de l'impossibilité de sympathiser avec les locaux , terriblement républicains et méfiants vis à vis des étrangers ....au Wyoming.

-Quels meubles choisirait Jesus:Un propriétaire de ranch , totalement délaissé par ses fils , sa femme , vit coute que coute dans son ranch , malgré les difficultés financières .

Le loup de Wasmutter: Un jeune homme , en conflit avec ses parents , émigre dans un état voisin et tente de trouver un job, il loue une caravane , se heurte à la pauvreté et à la crasse ambiante des caravanes voisines , à l'alcoolisme , la violence , la bêtise engendrée par la misère sociale.

Pas réjouissante la vie de ces personnages , mais relatée avec une dose d'humour qui allège le récit , et l'écriture est un régal.
Chronique sociale et contemporaine même si les années de la grande dépression et du flux des migrants est souvent évoquée.
C'est une belle façon de découvrir l'histoire des Etats-Unis (en partie bien sûr ) et de comprendre un peu mieux ce peuple et la difficulté à vivre quand tout se conjugue : la sécheresse , la difficile transmission du patrimoine , les hivers redoutables , la résistance physique dont il faut faire preuve pour vivre , l'alcoolisme fréquent , seule distraction : les bars

J'ai en attente "Noeux et dénouements" , donc je n'ai pas fini avec Annie Proulx et tant mieux.

tout d'abord merci pour ton commentaire.. tu me donne envie de la retrouver dans les nouvelles..

darkanny a écrit:

Comment on prononce Wyoming ?
ouaioming , ouiming ? Les anglicistes , dites moi.

[waɪˈoʊmɪŋ] ah j'adorais la phonétique dans les cours d'anglais.. une prof nous a même fait des tests: elle marquait la phonétique, et nous on devait mettre le mot anglais
cela se prononce comme tu l'as écrit en premier: ouaioming.. et pour l'écouter: presque tous les sites dictionnaires ont une fonction écoute: ici

darkanny a écrit:

J'ai en attente "Noeux et dénouements" , donc je n'ai pas fini avec Annie Proulx et tant mieux.

cool.. je sens que tu va adorer

Han, tu aimais la phonétique ? C'était ma bête noire, ce truc.
Du moins la façon dont c'était enseigné (aride au possible).

Maintenant c'est vrai que les élèves aiment assez, surtout si tu leur présente ça comme une espèce de code à...décoder, ça les intrigue.

Pour Annie Proulx, je mets sur ma LAL!

Nezumi a écrit:

Han, tu aimais la phonétique ? C'était ma bête noire, ce truc.

ah oui.. j'aimais TOUT dans les cours d'anglais.. soit parce que j'étais tellement avide d'apprendre enfin cette langue dont j'étais déjà en train de chanter des textes depuis quelques années de mes groupes préférés et je voulais enfin comprendre ce que je chantais , soit c'était la méthode de notre prof que j'avais pendant les deux premières années.. je ne peux jamais lui remercier assez pour son travail.. elle nous a fait des cours qui te faisant rire, aimer la langue, apprendre avec envie... Elle était passionnante!

Nezumi a écrit:

Pour Annie Proulx, je mets sur ma LAL!

ah oui..

Citation :

J'ai en attente "Noeux et dénouements"

Certaine que cela va te plaire, je l'ai lu il y a un bout de temps, et j'avais beaucoup aimé!

Beaucoup de choses ont été déja dites sur ce roman donc je vais faire court
D'abord , il ne s'agit pas de nouvelles comme j'en ai déja eu l'expérience avec Annie Proulx , mais d'un véritable roman fleuve.

On suit ici l'histoire d'une famille bancale , un veuf , Quoyle , ses 2 petites filles Sunshine et Bunny , et sa tante Agnis qui regagnent Terre Neuve , à la suite de la mort de Petal la femme de Quoyle , garce incôtrolée et incontrôlable.

Pourquoi Terre Neuve après les Etats Unis ?
Parce que c'est la terre des Quoyle , que la tante y a encore une maison ayant été élevée là bas , et que l'éloignement ne peut qu'être bénéfique à Quoyle pour redémarrer tout à zéro dixit la tante (qui elle aussi tente d'échapper à un passé - présent douloureux)

Débuts difficiles , la maison est dans un état pitoyable , les filles chouinent sans arrêt , Quoyle expérimente un travail dans un journal local et a tout à apprendre , il ne connaît rien à la pêche , aux bateaux , au bricolage .....

Peu à peu les choses s'installent grâce notamment à la détermination et au courage de la tante Agnis , qui exerce un métier plutôt original , elle confectionne des revêtements en cuir pour des sièges ou des canapés de cargos , yachts et monte sa petite affaire sur l'île.

Quoyle se familiarise avec la rédaction d'articles et parvient enfin à se faire reconnaître et à gagner la confiance de ses collègues.

Destin d'un homme qui n'a pas une tête de vainqueur et qui le sait , mais les noeuds qui semblaient inextricables se délient peu à peu .
On est au plus près des personnages , on a l'impression de connaître toute l'île, façonnée par ses habitants, avec des noms de lieux issus directement des événements qui s'y sont déroulés : l'anse de Patte de Grappin , l'anse de la gibecière , les individus aussi portent de drôles de noms : Triste mine , le journal local s'appelle l'Eider cancaneur...

Bref je ne vais pas tout raconter , mais je n'ai pas lâché ce roman , comme toujours , une excellente narration , très rythmée , et pour une fois on abandonne les terres du Wyoming si chères à l'auteur qui possède un véritable don pour faire partager le sort des autres , c'est là qu'elle se démarque de bons nombre d'auteurs contemporains , elle s'efface pour donner toute la place aux autres , pas d'effets de manche .
Je suis en admiration devant de tels écrits qui ne cèdent pas à la tentation nombriliste .

L'art de raconter des histoires fortes , c'est tout Annie Proulx.

Merci pour ton commentaire.. très contente que tu as aimé..
Ce livre reste jusqu'aujourd'hui un grand coup de coeur pour moi
et je t'encourage aussi à voir le film.. Kevin Spacey est vraiment très bon dans le rôle de Quoyle.. et il est assisté par tout un groupe de bons acteurs.. moi j'aime bien y revenir puisque le film prend un peu moins de temps que de relire le livre

Les pieds dans la boue

Une dizaine de nouvelles qui se déroulent toutes dans le Wyoming, décrit comme une terre sauvage et désolée. Une écriture sans concessions et plutôt crue de la part d'Annie Proulx qui fait le portrait de personnages plein de rudesse, souvent marqués par la solitude et les aspirations bafouées... mais avec un point commun principal : chacun est lié à sa terre, au Wyoming, avec une telle force que ce pays fait partie intégrante de l'identité de chacun des personnages. Malgré la rudesse de leurs vies, les personnages sont profondément ancrés, enracinés dans leur lieu de vie. La violence des éléments naturels se mêle ici à la violence des caractères pour faire finalement du Wyoming LE personnage principal de ces nouvelles, l'auteur sait décrire toute la beauté de ces paysages auxquels on la sent profondément attachée, et elle emmène le lecteur avec elle dans cet univers à la fois splendide et cruel... A lire pour l'écriture, belle et dépouillée, et pour les portraits des personnages, blessés à vif par la vie qu'ils mènent mais profondément humains et dont les caractères ont été forgés à l'image de la terre sauvage où ils vivent.