Tarjei Vesaas [Norvège]

Marko a écrit:

Super Églantine de nous donner envie de revenir à Vesaas avec ces textes moins connus!

Il est d'ailleurs étrange que "L'arbre de santal" soit plutôt méconnu : pour moi cette sorte de conte , certainement décryptable aussi à travers une analyse symbolique , me semble un vrai petit bijou !!!!

Tes commentaires, églantine, me donnent envie de faire passer Vesaas de ma LAL à ma PAL

églantine a écrit:

L'ARBRE DE SANTAL

Une écriture sublime,ensorceleuse , au service d'un récit en bordure de faille jusqu'à la chute finale tragique et libératrice !
Une histoire qui parle "aux tripes" , qui nous fait lire "au-delà du palpable" ..............
Et inutile de vous dire que .....j'ai adoré !!!!!!!!

Et ton commentaire me motive à l'inscrire dans ma LAL! Merci!

ça donne envie de poursuivre avec Vesaas tout ça !

Queenie a écrit:

ça donne envie de poursuivre avec Vesaas tout ça !

Alors on continue!

Une belle journée

Paru à Oslo en 1959, ce recueil de huit nouvelles a été traduit aux Editions Le Passeur en 1997.

Rien de plus simple en apparence que ces histoires qui partent du réel mais parfois s’en éloignent pour devenir récits partiellement oniriques, ou symboliques.

Ce qui n’est pas dit se perçoit pourtant comme une évidence, une révélation, entre les lignes, derrière les mots.
Les émotions surgissent, fortes, pour les personnages, et pour le lecteur.
Ce qui domine, au cœur d’une douceur bien présente, c’est tout de même une tension, une angoisse, dans un décor que Tarjei Vesaas nous a rendu familier au fil de ses écrits : la Norvège et l’hiver, la neige, la glace…les forêts, les chemins…l’eau…le mystère…la mort qui rôde…et la beauté paisible et menaçante de la nature…

Rien n’est insignifiant.
Tout frémit.
Et le moindre incident bouleverse et peut même changer celui qui le vit.

Je ne dirai quelques mots que sur trois nouvelles qui m’ont saisie à la gorge, écrites admirablement (les autres sont aussi très belles):

- Le cheval de Hogget :
Deux gamins sur un traîneau tiré par un cheval. La neige est épaisse sur le plateau qu’ils parcourent pour aller chercher du foin. Elle recouvre par endroits des trous remplis d’eau boueuse et c’est dans un de ces pièges que le cheval va s’enfoncer.

- Japp
« Il s’était passé quelque chose d’inimaginable. Tremblant de tout son petit corps rêche, il s’était aplati au milieu des herbes. Il paraissait vouloir se protéger d’une tempête qui se serait levée au-dessus de sa tête, se confondre suffisamment avec le sol pour empêcher les éléments déchaînés d’exercer sur lui ses ravages.
Néanmoins, il n’y avait pas la moindre tempête dans l’air.
[…] Le museau tremblait de plus en plus.
[…] il n’y avait plus personne au monde pour crier son nom. Il avait toujours eu un puissant maître, un ami qui l’appelait pour le consoler lorsqu’il y avait quelque chose. Il l’avait eu jusqu’à cette heure. »

Mais le puissant maître, l’ami, gît en contrebas de la corniche d’où il vient de glisser.
Poignant !

- Continuellement la neige
Une maison isolée disparaît peu à peu sous la neige.
Les flocons légers se font lourds comme des étoiles. Ils abaissent le toit de la maison et les murs se resserrent.
A l’intérieur un homme solitaire, un musicien, joue par défi, par peur, sans cesse et de plus en plus fort.

Il faut vraiment que je me mette à Vesaas !
Merci Coline !

GrandGousierGuerin a écrit:

Il faut vraiment que je me mette à Vesaas !
Merci Coline !

Merci Coline !
GGG , c'est une bonne idée et tu risques d'y prendre goût !

églantine a écrit:

GrandGousierGuerin a écrit:

Il faut vraiment que je me mette à Vesaas !
Merci Coline !

Merci Coline !
GGG , c'est une bonne idée et tu risques d'y prendre goût !

tentatrice

églantine a écrit:

GrandGousierGuerin a écrit:

Il faut vraiment que je me mette à Vesaas !
Merci Coline !

Merci Coline !
GGG , c'est une bonne idée et tu risques d'y prendre goût !

Je te complète Eglantine sur ce fil, avec des textes moins connus que Les oiseaux et Palais de glace

Palais de glace

Deux petites filles Unn et Siss se rencontrent à l’école. Unn vient d’arriver dans le village pour y vivre avec sa tante après la mort de sa mère. Siss a toujours vécu là avec ses parents. Unn est une petite fille sympathique mais qui refuse de se mêler aux autres. Siss est une petite fille gentille que tout le monde suit. Siss est très attirée par Unn mais Unn reste toujours à l’écart jusqu’à ce qu’elle invite Siss à jouer chez elle. De là se produit un coup de foudre qui les laisse pantelantes et effrayées, par ce qu’elles viennent de découvrir. Siss fuit chez elle pour ne pas avoir à affronter ce qui lui fait peur. Unn dort mal et malgré le fait qu’elle ne veuille être qu’avec Siss , la tension est trop forte pour la revoir le lendemain à l’école. Elle fait l’école buissonnière et décide d’aller voir la cascade gelée. Elle furète dans les différentes chambres de la cascade et finit par ne plus retrouver la sortie. Des recherches sont entreprises. Siss se promet d’être la gardienne du souvenir de Unn.
Petit livre ou se mêle récit et poésie. C’est un livre qui parle de l’éveil à l’amour et la perte subite, qui laisse frustrée, sans réponses, vide. Sujets qui pourraient émouvoir mais le bouquin m’a laissée froide sans me déplaire réellement.

Je peux te comprendre, Pia, mais mais essaies quand meme Les Oiseaux,  qui est une oeuvre à part
dans l' oeuvre de Vesaas.

bix229 a écrit:

Je peux te comprendre, Pia, mais mais essaies quand meme Les Oiseaux,  qui est une oeuvre à part
dans l' oeuvre de Vesaas.

Je vais essayer, Je ne veux pas m'avouer encore vaincue, en ce qui le concerne.

Une traduction inédite de Nuit de printemps est annoncée pour septembre 2015. En espérant qu'ils continueront à traduire Vesaas qui a beaucoup écrit manifestement.

Les oiseaux
Au bord d’un lac, dans une maisonnette éloignée des autres habitations habitent Hege qui passe ses journées à tricoter des pulls et son frère Mattis qui baille aux corneilles. De temps en temps, Mattis essaie de ramener un peu d’argent à la maison mais alors tout s’embrouille, va de travers … D’ailleurs Mattis est déjà bien connu, on le regarde un peu de haut, de manière légèrement compatissante ou ironique : il est gentil mais un peu ahuri, si ce n’est simple. Il suffit de le regarder ou de l’écouter pour s’en convaincre … Et pourtant, il existe un autre Mattis, une autre vérité riche et merveilleuse au fond de lui. Qui aurait pu imaginer toute la beauté et l’importance d’un vol de bécasse au-dessus d’une maison ?
T Vesaas sait transmettre avec une réelle finesse ce moi intérieur d’un être considéré comme simple ou frustre qui se perd en cacophonie, bafouillages et gestes compulsifs au contact du réel, de notre réel….
Une lecture qui a su tenir ses promesses, pas un miroir aux alouettes !

oh oui GGG un beau livre, ton commentaire me le rappelle !