Jules Verne

Héhé! Une autre grande fan du film

Je l'ai regardé un nombre incalculable de fois...

Sinon, pour répondre à ta question, je pense bien m'attaquer à d'autres de ses oeuvres, mais des moins connues, qui n'ont pas été adaptées, afin de ne pas avoir trop d'attentes...

Ezechielle a écrit:

Héhé! Une autre grande fan du film

Je l'ai regardé un nombre incalculable de fois...

Sinon, pour répondre à ta question, je pense bien m'attaquer à d'autres de ses oeuvres, mais des moins connues, qui n'ont pas été adaptées, afin de ne pas avoir trop d'attentes...

Oui, il n'y a même pas l'oie Gertrude dans le livre, c'est nul !

C'est marrant que tu mentionnes des oeuvres moins connues, car j'ai justement ajouté récemment à ma LAL La maison à vapeur, que Julien Gracq décrit comme un Jules Verne très curieux.

Les Révoltés de la Bounty

Une courte nouvelle très célèbre et dont tout le monde connaît l’histoire sur le bout des doigts. Fletcher Christian, second de la Bounty prend le commandement du vaisseau après avoir soulevé une partie de l’équipage et débarqué le capitaine Bligh dans une chaloupe. Les abandonnés parviendront à rejoindre Timor plus morts que vifs tandis que les mutins fondaient une colonie sur l’île de Pitcairn sur laquelle des anglais retrouva ls descendants 25 ans après les faits.
Un récit d’aventure intéressant qui aurait mérité d’être plus long (et je pense à l’Ile de Robert Merle) et expurgé du couplet moralisateur des dernières lignes :

Citation :

Tel fut donc le dénouement d'une aventure qui avait commencé d'une façon si tragique. Au début, des révoltés, des assassins, des fous, et maintenant, sous l'influence des principes de la morale chrétienne et de l'instruction donnée par un pauvre matelot converti, l'île Pitcairn est devenue la patrie d'une population douce, hospitalière, heureuse, chez laquelle se retrouvent les mœurs patriarcales des premiers âges.

Voyage au centre de la Terre.


Premier pas dans l'univers de Jules Verne. Et j'en suis fort aise.

J'ai aimé cette histoire, ces découvertes, les descriptions de l'intérieur du volcan, du centre de la terre.
Les personnages: le foufou professeur obsessionnel, le jeune sceptique, râleur, et maladroit, et l'islandais muet, fidèle, balèze, imperturbable. Ce trio fonctionne à merveille (et peut-être est-ce dû au fait que je n'ai pas (encore) vu le film de Mason, mais je n'ai pas trouvé, comme Ezechielle qu'il manquait un personnage pour rompre la monotonie de ces trois gars.

Par contre, comme Ezechielle, j'ai trouvé que l'histoire avait un peu de mal à démarrer, et qu'elle laissait un petit goût de trop peu (la fin semble carrément catapultée... Jules Verne ne savait plus quoi en faire ? il fallait absolument qu'il termine ?) Et puis quelle frustration de se dire qu'ils n'ont probablement même pas percé une once de bout de mystère !

Après, les passages très scientifiques ne m'ont pas trop gonflées, ils sont assez courts, je trouve, pour passer, et donnent une impression de réalisme pas dénué d'intérêt pour faire entrer le lecteur à fond dans l'histoire, qu'il y croit.
Les incohérences et grandes absurdités, je m'en moque complètement, et je les accepte avec une naïveté consentie. Et tant mieux si ce fou de Jules Verne décide de peupler son monde souterrain de monstres et d'ossements rassemblant toute l'histoire animale et humaine. Ça me plait, cette folie.

Quant à l'écriture, elle est très simple, très enfantine même parfois. C'est pas extraordinaire, mais ça reste efficace : surtout des actions et des dialogues. Ça rappelle les livres jeunesse d'aujourd'hui qui cartonnent aussi chez les adultes (comme les Harry Potter).

J'ai bien aimé les petites illustrations tout au long de l'histoire.
Il suffit de garder son âme d'enfant pour plonger directement dans cette histoire, suivre pas à pas ces scientifiques un peu cinglés, et c'est un régal pour les yeux et l'imagination.

Maintenant, je vais voir l'adaptation en film.

Et lire l'autre livre de Jules Verne que j'ai acheté : Tour du monde en 80 jours.

Queenie a écrit:

Et lire l'autre livre de Jules Verne que j'ai acheté : Tour du monde en 80 jours.

Très bon également.
Je te conseille aussi Les enfants du Capitaine Grant.

Harelde a écrit:

Queenie a écrit:

Et lire l'autre livre de Jules Verne que j'ai acheté : Tour du monde en 80 jours.

Très bon également.
Je te conseille aussi Les enfants du Capitaine Grant.

Ok (en plus le titre m'est inconnu), mais je ne crois pas qu'il soit sorti dans cette jolie ré-édition d'Hetzel :

Queenie a écrit:

mais je ne crois pas qu'il soit sorti dans cette jolie ré-édition d'Hetzel :

Ah ?
C'est pourtant l'un des grands classiques de Jules Verne.
Egalement Voyage et aventures du Capitaine Hateras (sur la recherche du fameux passage du Nord-Ouest).

Ezechielle a écrit:

Voyage au centre de la Terre


Je suis un grand fan de l'adaptation cinématographique de 1959, j'avais donc beaucoup d'espoirs quant à la version originale. Première surprise, les protagonistes sont Allemands et non Anglais (et Écossais) comme dans le film. Certes, ce n'est pas bien important, mais c'est perturbant, à se demander pourquoi ils ont tenu à changer cela dans le film! Comme dans le film, les choses mettent du temps à se mettre en place et la véritable descente dans les profondeurs abyssales de la Terre ne débute qu'à la moitié du livre; de même, la "petite Virelandaise" du livre, comme la "Jenny" du film, ne joue qu'un rôle secondaire, cependant, le film a eu l'intelligence d'ajouter un personnage féminin au voyage (Carla Goetaborg), ce qui rend l'histoire moins monotone. Le professeur Lindenbrook et Alec Mc Ewen sont très fidèles au personnages originaux à ceci près qu'ils s'appellent respectivement "Lindenbrök" et "Axel -je sais plus quoi-", de même, Hans (qui a conservé son nom) est très fidèle au personnage original.

J'ai bien aimé le film, mais alors... c'est fou, ça n'a presque rien à voir avec le livre ! Déjà, il y a ce que souligne Ezechielle, mais bien d'autres choses : rajout de Gros Méchants Pas Beaux qui mettent des bâtons dans les roues de Lidenbrook, pour lui piquer sa découverte (découverte du plan du centre de la Terre dans une pierre de lave, et non plus dans un vieux journal, également...), et tout l'univers du centre de la terre complètement changé : ils ne découvrent absolument pas les mêmes choses !
Dans le film, ils tombent sur un désert de sel, le monde de l'Atlantide presque parfaitement conservé, une cascade où se prendre un bain...
Dans le livre, ils découvrent peinement de l'eau, et cette rivière les suit ensuite tout le long du chemin (qui n'est pas autant marqué que celui des autres, ils font beaucoup plus d'efforts pour ne pas se perdre), une plage d'ossements (mais pas de Saknussem comme dans le film, limite pour nous tirer la larme à l’œil), des monstres marins... etc...

Finalement ce sont deux œuvres à part, ou complémentaires. Et je comprends pourquoi Ezechielle était content de la présence du personnage féminin dans le film : j'ai trouvé que les personnages, même s'ils étaient fidèles au livre, étaient bien plus esquissés. Dommage.
(Ah j'ai regretté les scènes qui m'ont toujours fait sourire, quand l'Islandais, tous les dimanche demande sa paye, alors qu'ils sont au fin fond de la terre et ne sont pas certains d'en sortir vivants !).
Et je préférais qu'ils ne se comprennent qu'à demi-mots, plutôt que, dans le film, la femme serve de traductrice. C'était intéressant ce dialogue primaire au cœur des origines du monde.

C'est tout de même un chouette film !

Jules Verne a son musée en Suisse, plus exactement à Yverdon-les-Bains (canton de Vaud, au bord du lac de Neuchâtel) avec la présentation d’une collection permanente à visiter par les assidus de cet auteur (dont je suis).

Le tour du monde en 80 jours

Alors déjà 1 : Bouh l'Arnaque, ce n'est pas dans celui-là le voyage en ballon... ! Tout planté ! Mais c'est oùùùù ?!


Ensuite, c'est exactement la même sauce que dans Voyage au centre de la Terre : Un mec cultivé, riche, avec sa petite réputation, se lance dans un projet foufou. Fogg est flegmatique, peu bavard (quasi muet même), gentleman jusqu'à l'héroïsme, hermétique (voir autiste) et bon.
Il est accompagné de son domestique, un français, Passepartout. Lui est un peu bébête, gaffeur, plein de mouvements, de bavardages, d'action avant la réflexion (mais plutôt futé quand même), à foncer avec son maître par loyauté, mais doutant sérieusement et plein de fois 1. de l'intérêt de ce voyage. 2. de sa réussite.
Ils sont suivis (et finalement accompagnés) par Fix, un policier qui joue double-jeu espérant arrêté Fogg à un moment ou à un autre, persuadé qu'il est un voleur de haut vol enfuit récemment de Londres. Pareil : le méchant ne met pas vraiment de bâtons dans les roues des aventuriers, il les suit, attendant ze bon moment, et finit par voir ses convictions ébranlées face à la Justice, la Loyauté, la Classe Internationale de son prétendu voleur.
Et enfin, évidemment, y'a de la poulette.
Une femme sauvée par Fogg et Passepartout d'une mort certaine, qui leur sera plus que reconnaissante, et verra son affection s'amplifier au fur et à mesure des kilomètres pour ce gentleman londonien muet.


Donc les aventures s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Les chapitres sont courts, étape par étape, l'équipée fait son chemin (Fogg doit gagner un pari, c'est pour ça qu'il doit faire ce voyage en 80 jours). Tout s'imbrique parfaitement, et la malchance d'un côté est toujours compensé par de la chance de l'autre.
Pas de blablaterie superficielle autour des sentiments, des engagements, du dépassement de soi, de l'angoisse ou de l'excitation : Jules Verne le dit une fois mais pas deux, en un mot et pas trois mille phrases. C'est assez agréable de ne pas s’encombrer de descriptions, de psychologie ou de réflexion.
En même temps, c'est aussi un peu frustrant.
Donc, pas de palpitation, juste un bon gros divertissement d'après-midi à rêver de dos d'éléphants, de locomotives à vapeur, d'indiens féroces, de jeux de cartes, de villes exotiques, et de perte de repères.

Stun peu Indiana Jones et Pékin Express réunis.

Jules Verne est sans doute l'auteur que j'ai le plus lu lorsque j'étais enfant et adolescent, et puis c'était l'époque où on achetait encore nos livres de poche pour 20 francs !! Ses récits m'enchantaient, mais bizarrement ce n'est pas l'auteur dans lequel j'aurais envie de me replonger aujourd'hui.

Ses romans d'aventure sont de véritables invites au voyage. Je me souviens avoir été littéralement transporté par L'île mystérieuse, Deux ans de vacances et Keraban le têtu.

Maintenant, ils sont dans La Pléiade... qui a eu le bon goût de conserver des illustrations (j'ai feuilleté, par curiosité). Par contre, les couvertures... ça reste la Pléiade.
Les couvertures comme celle montrée par Queenie, ça a un certain charme...

Lecture agréable pour les vacances:Le phare du bout du monde. Un court roman d'aventure qui m'a enchantée et détendue. Trois gardiens de phare sont laissés seuls pendant trois mois sur une île près du cap Horn où l'on vient de construire un phare très utile car la côte y est dangereuse et les naufages fréquents. Mais les gardiens ne sont pas seuls sur l'île et ils vont y faire de très mauvaises rencontres. C'est palpitant et beaucoup moins technique et longuet que par exemple l'île mystérieuse.

Très agréable à relire à l'âge adulte, surtout en vacances au bord de la mer!

Un petit avant goût de la LC du mois prochain.



L’invasion de la mer

Les hommes avaient inventé un projet pharaonique : creuser un canal long de plus de 300 km à travers le sud tunisien pour inonder les chotts et les sebkhas désertiques de l’intérieur en permettant à la méditerranée de s’engouffrer dans les terres depuis le port de Gabès. Projet délirant auquel les hommes ont réfléchi sérieusement. Projet abandonné dans les années 1870 et que Jules Verne mène à son terme dans une fiction pas toujours très réaliste.
Une équipe de quelques dizaines d’hommes partent de Gabès en reconnaissance des travaux réalisés plusieurs décennies plus tôt. Un ingénieur, deux officiers français et une troupe de spahis partent ainsi dans le désert, relient Tozeur, dépassent Nefta et poursuivent en Algérie où débouche le canal. Les travaux de l’époque ont été correctement exécutés et le canal est en bon état. Il ne restera plus que l’ouverture sur la mer à creuser en faisant sauter le seuil de Gabès. Mais arrivé au terme du canal, au kilomètre 347, on constate que l’ouvrage a été saboté. Les coupables sont les touaregs, farouchement opposés au projet. Car cette mer saharienne empêchera les allées et venues des caravanes (le transport devant se faire alors par bateaux). Plus de caravane, plus de rapine, de vol et de détournement dont vivent ces peuplades. De plus, la culture des dattes – de grandes qualités – seraient touchées de plein fouet. Opposition donc.
Mais l’européen ne se préoccupe pas beaucoup des populations locales. Il évolue en maître absolu sur ces terres conquises et entend bien imposer ses vues. Qui sont d’ailleurs ces autochtones ignorants pour contredire les meilleurs scientifiques de métropole ? « Les indigènes nous remercierons quand tout sera terminé ! »
Mais Hadjar, qui s’est évadé de la prison de Gabès, ne se rendra pas sans combattre ! Et outre les pièges du désert, la troupe de reconnaissance devra aussi se méfier de ce chef touareg et des siens.
Avec Jules Verne, le lecteur se plonge dans un univers fait d’aventures et de sciences. Pédologie des chotts, économie des oasis de palmiers-dattiers, géographie des villes du sud de la Tunisie et de l’Algérie, situation de la région en ce début de XXe siècle… Ce roman est une réelle occasion pour l’auteur de dresser un tableau de l’est du Maghreb et du projet démesuré qui fut imaginé en dépit du bon sens, de l’économie locale, des habitants et plus encore de l’écologie – notion inconnue à l’époque. La part d’aventures est moins importante ici que dans d’autres romans (Voyages et aventures du capitaine Hatteras, Les enfants du Capitaine Grant…), le lecteur moins emporté, le périple plus tranquille bien que dépaysant. La conférence scientifique, elle, est plus marquée. Et même si elle reste très intéressante et enrichissante, le ton souvent doctoral de Jules Verne nuit un peu au rythme habituellement enlevé des expéditions.

Ca me donne hâte que la LC commence!