| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Jules Verne | |
|
+21swallow colimasson shanidar animal mimi54 san.romain Cachemire eXPie SCOman Maline Queenie Harelde Ezechielle chrisdusud Madame B. Milly Miss Hawisham katleen Chocolatman Chatperlipopette feuilllle 25 participants | |
Auteur | Message |
---|
Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Jules Verne Jeu 15 Nov 2012 - 9:08 | |
| Ma dernière lecture me donne aussi envie d'une petite cure d'exotisme, de lire plusieurs de ses livres, de vivre par procuration quelques unes de ses aventures... J'ai encore deux ou trois Jules Verne en ligne de mire. Cette LC promet d'être intéressante. | |
| | | san.romain Envolée postale
Messages : 190 Inscription le : 08/11/2012 Age : 31 Localisation : Marseille
| Sujet: Re: Jules Verne Sam 24 Nov 2012 - 17:05 | |
| C'est peut-être bête comme chou, mais c'est un pièce de théâtre sur le Tour du Monde en 80 jours, qui m'a intéressé à Jules Verne.
J'ai commencé Voyage au centre de la Terre, et effectivement, le style d'écriture nous plonge dans une atmosphère étrange. Le début me paraît inquiétant de ce roman, avec ce professeur "bizarre", et puis cette passion extrême pour la géologie..
Néanmoins, j'adore la touche d'humour qu'il y a à travers le narrateur; son désintérêt pour l'islandais en contraste avec l'engouement du professeur est très drôle..
J'ai hâte d'en venir au coeur du Roman ! | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Jules Verne Mer 5 Déc 2012 - 15:19 | |
| Le phare du bout du monde
L’Ile des Etats à une trentaine de kilomètres de la pointe de la Terre de Feu, entre Atlantique et Pacifique. C’est là qu’en 1859 le gouvernement argentin vient d’achever les travaux d’un phare. D’un phare du bout du monde sur lequel doivent veiller trois hommes durant trois mois. Pour la première fois, la lumière luit sur cette côte désolé, battue par les vents et sur laquelle sont venus s’abîmer tant de navires. C’est un immense progrès pour la navigation. Le bateau reparti pour Buenos Aires, Vasquez, Felipe et Moriz restèrent seuls. La vie s’organisa entre repos et quarts. Mais à l’autre bout de l’île, une bande de pilleurs d’épave patientaient. Sévissant depuis de longues années dans cette contrée australe, ils avaient dû se montrer discrets durant la durée des travaux, attendant de pouvoir s’emparer d’un bateau afin de quitter l’île avec leur butin. Une aventure aux portes de l’Antarctique, au cœur des tempêtes. Le mythique Cap Horn n’est pas très éloigné. Jules Verne comme a son habitude est parfaitement documenté sur cette région des antipodes et en dresse un tableau passionnant, tant géographique qu’historique. Un roman une fois encore fort dépaysant.
| |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jules Verne Sam 8 Déc 2012 - 20:11 | |
| Les Indes noires
Mes lectures Jules Vernes datent des années collèges ; c’étaient les rares classiques que je lisais avec plaisir, d’un bout à l’autre, sans sauter de pages…. 30 années plus tard, que reste-t-il de ce plaisir-là ? Comment me situer maintenant avec une lecture d’adolescente ?
Si j’ai retrouvé avec bonheur l’esprit d’aventure des ouvrages de Jules Verne, si j’ai suivi avec grand intérêt l’épopée charbonnière écossaise, apprécié la dose de légende et de surnaturel apporté par Jules Verne, il n’en reste pas moins que je ne suis pas vraiment sentie à ma place dans cette lecture, percevant un grand fossé m’empêchant une implication sincère comme j’ai pu la sentir autrefois.
On vieillit, les goûts changent, les attentes par rapport à un livres aussi. N’est-il pas préférable de garder bien au fond de soi ses (bons) souvenirs anciens de lectures, plutôt que de prendre le risque de les « abîmer » à vouloir remettre le couvert ?
| |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Jules Verne Sam 8 Déc 2012 - 20:42 | |
| Le Rayon vert
Une jeune fille, élevée par ses oncles, n'acceptera de se marier que le jour où elle aura vu le rayon vert (le dernier rayon lancé par le soleil que l'on voit au bord de la mer si on a de la chance). C'est plaisant et humoristique car évidemment son projet est très souvent contrarié, car la confrontation entre son esprit poétique et l'esprit lourdement matérialiste du fiancé dont elle ne veut pas (choisi par ses oncles qui ne connaissent rien à l'amour) donne lieu à des scènes savoureuses. On peut même y voir une métaphore entre l'aspect artiste de Jules Verne et l'obligation d'érudition à laquelle il est obligé de se tenir pour écrire ses romans éducatifs mais c'est précisément cet aspect qui alourdit le texte (les passages sur la géographie et la littérature écossaises ne brillent pas par leur finesse). C'est valable pour beaucoup de ses romans je trouve (surtout que le regard adulte est impitoyable quant au style par rapport au regard de l'enfant).
| |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Jules Verne Dim 9 Déc 2012 - 20:46 | |
| Les Indes noiresLu dans l'horrible Livre de poche imitation luxe qui conserve cependant des reproductions des gravures et une petite biographie pas désagréable. Pour le voyage en image avec de plus belles reproductions on peut aller jeter un oeil ici. Au tout début j'ai eu très peur de mortellement m'ennuyer : deux chapitres qui multiplient récapitulatifs de la mise en place de l'intrigue et qualités classiques du chef, patriarche, homme parfait, l'ingénieur James Starr. Cadeau bonus un monde industriel et industrieux à l'ordre et au bonheur assez parfait. Soupirs.... James Starr n'en part pas moins suite à une lettre mystérieuse sur les lieux de son succès l'ancienne mine d'Aberfoyle. Son ancien overman, sa femme, et son fils vont lui faire découvrir une merveille ! Et beaucoup de mystères, quelques dangers, une promenade bucolique dans une Écosse mythique, une jolie jeune fille, (un rayon vert), de l'action, un résultat heureux. L'action est plan-plan, les dialogues pourraient être qualifiés de "à pleurer", quelques explications pas moins mais surtout au début... Alors que reste-t-il ? Et surtout comment en fin de compte l'indulgence et la sympathie l'emporte. Convenu, attendu, consensuel, trop "bon ton bon garçon", mais est-il vraiment si raisonnable ? C'est immense monde souterrain, le retrait vers l'imaginaire, l'inépuisable gentillesse et cette envie que l'on sent de faire partager l'aventure et plus encore l'émerveillement. Je ne me souviens pas réellement de mes rares et lointaines lectures de Jules Verne, au point de ne pas savoir si j'avais aimé ou non De la Terre à la Lune, je me suis senti loin d'une révélation extraordinaire (c'est occasionnellement à la limite du consternant comme écriture) mais je me suis mis à apprécier ces tournures différentes et l'élan communicatif du bonhomme, la vision fugitive d'un farfelu grandiose aux horizons imaginaires très lointains. Et merci pour cette Lecture Commune sans laquelle je ne me serai probablement pas risqué à ce jeu... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jules Verne Lun 10 Déc 2012 - 6:34 | |
| C'est ce que je garde de mes lectures récentes de Jules Verne (je ne l'avais pas lu enfant) : il arrive à nous soutirer une sympathie grâce au plaisir évident qu'il a à raconter son histoire. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Jules Verne Ven 14 Déc 2012 - 11:14 | |
| Les Indes noires
Les Indes noires, ce sont ces immenses bassins houillers des iles britanniques qui firent la richesse du pays au cours de la Révolution industrielle. On les disait inépuisables. Pourtant, l’activité a cessé à la mine d’Aberfoyle en Ecosse. Tous les filons ont été exploité jusqu’au dernier morceau de charbon. Du jour au lendemain des centaines d’ouvriers se retrouvent sans travail.
Dix ans plus tard, James Starr, l’ingénieur et ancien directeur de la mine reçoit un message de Simon Ford, l’ancien contremaître. Ce dernier l’invite à se rendre à la mine dans les plus brefs délais. Mine que l’homme et sa famille n’a jamais quitté : il continue de vivre sous terre à 1500 pieds de profondeur. Chaque jour, Harry (son fils) et lui-même ont arpenté les vieilles galeries à la recherche d’un nouveau filon qu’ils savent exister quelque part. Pour James, l’appel de Simon ne peut signifier qu’une chose : l’ancien contremaître à trouvé ce qu’il cherchait.
Immédiatement, l’ingénieur confirme le filon que révèle une légère émanation de grisou. Mais tout aussi rapidement, des incidents surviennent : des échelles permettant de remonter à la surface sont brûlées bloquant les hommes au fond du puits, une pierre vole et manque de peu de blesser l’ingénieur à la tête. Le nouveau filon est toutefois découvert et la mine rouverte. Les accidents cessent durant trois ans. Mais Harry ne les oublie pas et arpentent inlassablement le domaine pour percer le mystère. Lorsqu’il découvre une jeune fille très faible au fond d’un goulet, des évènements dramatiques se déclenchent alors.
Une écriture très classique pour une histoire intéressante. Mais l’intrigue est trop souvent émaillée d’invraisemblances qui nuancent quelque peu mon enthousiasme pour ce livre qui n’est jamais parvenu à me passionner réellement.
| |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Jules Verne Ven 21 Déc 2012 - 11:22 | |
| Le château des Carpathes
Le village de Werst, dans les montagnes de Transylvanie au nord-ouest de la Roumanie actuelle. Un village très reculé que le « progrès » n’a pas encore déniché. On y vit probablement encore comme un siècle ou deux auparavant. Dans ces contrées, légendes et superstitions sont encore au cœur du quotidien. Il ne se trouverait personne pour sortir la nuit, surtout les mardis et dimanches, jours où traditionnellement se déchaînent les esprits locaux.
Sur les hauteurs, un château médiéval domine tout le pays. C’est l’ancienne demeure de la famille de Gortz, lignée aujourd’hui éteinte depuis la disparition du dernier baron (Rodolphe qu’on croit mort et revenu hanter ses anciens mûrs). Le château des Carpathes est la source de tous les fantasmes des autochtones. Un lieu maudit que plus aucun chemin ne permet d’approcher.
C’est dans ce contexte que Frik le berger aperçoit l’une des cheminées fumer. Sitôt la nouvelle rapportée, les habitants sont en émoi. Les anciennes croyances resurgissent de toute part, on parle, on crie. On s’inquiète. On est terrorisé. On se barricade. Mais ne faudrait-il pas aller voir ? Monter au château pour connaître l’identité de ceux qui y ont élu domicile ? Mais on le sait vocifèrent les plus crédules. Ne pourrions-nous demander à notre médecin, lui qui a toujours clamé à qui voulait l’entendre qu’il ne croyait pas à toutes ces sornettes et qu’il n’hésiterait pas à y monter si on le mettait au défi de le faire ? Bien sûr. Sauf que le fanfaron ne fanfaronne plus. Il se découvre même des tas de bonnes raisons de ne pas honorer sa promesse. Mais il ne peut reculer sans être irrémédiablement moqué : il risque de perdre son crédit et sa clientèle. Nic, le forestier se propose d’y aller, puisque tous les autres tremblent. Il faut bien faire quelque chose.
Mais le périple se passe mal. Le forestier et le médecin sont témoins de manifestations surnaturelles incontestables. Nic, malgré son scepticisme, a manqué de se tuer et reste paralysé de nombreux jours après avoir tenté de pénétrer dans le château. La terreur règne à Werst quand deux voyageurs arrivent au village et s’installent à l’auberge : il s’agit du comte Franz de Télek et de son soldat.
Un Jules Verne dans la lignée de ceux que j’ai lu précédemment. De bonne facture même s’il ne peut rivaliser avec les meilleurs (les récits d’aventures et de découvertes que j’affectionne particulièrement). Ici, le mystère et la peur rodent. Des phénomènes inexplicables se déroulent sous les yeux du lecteur. Mais Jules Verne se doit de lever le voile. Car bien évidemment, tout peut être expliqué. Et fort simplement par l’auteur au ton docte qui interrompt le cours du récit pour faire ses révélations, un peu à la Hercule Poirot qui, en fin de roman, réunit tous les protagonistes pour balancer la solution que personne d’autre que l’auteur n’avait imaginé. Le procédé a un peu vieilli. Et les explications, fantastiques en 1890, n’étonneront plus personne au XXIe siècle. On en rirait presque (tout ça pour ça ?)
Une lecture toutefois agréable dans une ambiance austère des plus réussie.
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Verne Ven 21 Déc 2012 - 11:45 | |
| Merci pour ce commentaire! - Harelde a écrit:
- Ici, le mystère et la peur rodent. Des phénomènes inexplicables se déroulent sous les yeux du lecteur. Mais Jules Verne se doit de lever le voile. Car bien évidemment, tout peut être expliqué. Et fort simplement par l’auteur au ton docte qui interrompt le cours du récit pour faire ses révélations, un peu à la Hercule Poirot qui, en fin de roman, réunit tous les protagonistes pour balancer la solution que personne d’autre que l’auteur n’avait imaginé. Le procédé a un peu vieilli. Et les explications, fantastiques en 1890, n’étonneront plus personne au XXIe siècle. On en rirait presque (tout ça pour ça ?)
En cela, Jules Verne respecte exactement la tradition du roman gothique anglais (d'Ann Radcliffe, Horace Walpole pour les plus connus) où des phénomènes effrayants et à priori surnaturels trouvent toujours une explication rationnelle à la fin, amenée de façon plus ou moins laborieuse... Verne a ajouté la touche scientifique qui est sa marque de fabrique, mais presque aucun élément du roman gothique classique ne manque: un château auréolé d'une sinistre réputation, isolé au milieu d'un paysage sauvage et grandiose, un aristocrate étranger qui est l'inquiétant maître des lieux, une jeune femme qui est sa prisonnière, des phénomènes bizarres... |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Jules Verne Dim 6 Jan 2013 - 16:57 | |
| Mathias Sandorf
Le début du roman fait immédiatement penser au Comte de Monte-Cristo et d'ailleurs Jules Verne dédicace son livre à Dumas en une sorte d'hommage qu'il rend également au fils. Si l'aventure est aussi rocambolesque que celle de Monte-Cristo, il manque à Jules Verne le grand style de Dumas. Mais en acceptant de faire abstraction de cette petite lacune stylistique, lire Mathias Sandorf reste un grand plaisir, en particulier pour la manière dont Jules Verne emporte son lecteur à travers l'Istrie, la Dalmatie et toutes les côtes méditerranéennes, du détroit de Gibraltar à Malte en passant par Tripoli.
Les évènements (souvent prévisibles) s'enchainent à la perfection et de coups de théâtre en révélations extrêmes, l'aventure se déroule agréablement. Avec intelligence, Verne imagine des ramifications, qui permettent au lecteur de ne pas s'ennuyer. Mais je retiens surtout les descriptions quasiment amoureuses que nous propose l'auteur parlant du marché de Tétouan, de la colonie de Ceuta, des quartiers sordides de La Valette, entrainant le lecteur enthousiaste dans un charivari de fête tripolitaines, de fêtes foraines ragusiennes, d'îles perdues et cachées, de casino monégasque et de brigandages siciliens. C'est un vrai plaisir de suivre les pérégrinations des uns et des autres à travers les paysages et au milieu des populations, lesquelles sont également décrites avec beaucoup d'empathie, à l'aide d'un vêtement, d'une manière de se comporter, qui donne immédiatement l'envie d'aller à leur rencontre.
Au début du fil feuillle mettait l'accent sur l'importance du 'déplacement' dans l'oeuvre de Verne, un déplacement qui fait figure d'apprentissage pour chaque personnage. On retrouve cette thématique dans Mathias Sandorf (les premières pages traitant de la fuite du comte après son évasion d'une prison-château sont exactement dans cette lignée), on retrouve également l'importance de la science, qu'elle touche à l'hypnose, à l'électricité, aux armements défensifs, cette transversalité de l'auteur des sciences humaines aux sciences appliquées est assez fascinante. Cette capacité d'invention, cette volonté d'être précis et de ne pas laisser trop sa chance au hasard, cette volonté de faire passer le savoir à travers le prisme d'une lecture dépaysante et ludique est également à la fois très moderne et audacieux mais en même temps touchant et rend l'auteur d'autant plus sympathique.
j'avais gardé de mon enfance le souvenir d'une lecture profondément magique et j'ai complètement retrouvé ce sentiment. Alors même s'il ne s'agit pas d'une littérature aussi puissante que celle de Dumas, j'ai passé un très agréable moment et j'ai surtout fait un très beau voyage ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jules Verne Dim 13 Jan 2013 - 18:39 | |
| Voyage au centre de la Terre (1864) A une époque où la frénésie des voyages et des grandes expéditions commençait seulement à prendre son essor, certains, pressentant déjà la monotonie qui gagnerait le cœur des vagabonds quelques décennies plus tard, se prenaient déjà à imaginer des vagabondages plus fantastiques. Puisqu’on aura bientôt fait le tour de la Terre, pourquoi ne pas prévenir la lassitude qui ne saurait tarder d’apparaître en se plongeant directement dans ses entrailles ? Nous sommes d’accord –et Jules Verne aussi- une telle idée ne pouvait naître que dans l’esprit un peu hétérodoxe d’un savant fou. Le professeur Lidenbrock, grand fantasque, maigre et sec comme une trique, nerveux comme une ampoule électrique mais déconnecté de la réalité, convient parfaitement au rôle. Qu’on ne cherche pas la nuance : Jules Verne n’ambitionne pas de détailler ses personnages dans les moindres ambiguïtés de leur caractère. Il en fait des types plutôt grossiers dont la description nous les rendra immédiatement familiers. Non pas qu’on ne les connaisse de longue date, mais on les a déjà rencontrés ailleurs, sous d’autres noms peut-être, mais leur essence reste la même.
« Il était professeur au Johannaeum, et faisait un cours de minéralogie pendant lequel il se mettait régulièrement en colère une fois ou deux. Non point qu’il se préoccupât d’avoir des élèves assidus à ses leçons, ni du degré d’attention qu’ils lui accordaient, ni du succès qu’ils pouvaient obtenir par la suite ; ces détails ne l’inquiétaient guère. Il professait « subjectivement », suivant une expression de la philosophie allemande, pour lui et non pour les autres. C’était un savant égoïste, un puits de science dont la poulie grinçait quand on en voulait tirer quelque chose : en un mot, un avare. »
Le professeur Lidenbrock, fort de la maîtrise d’une modeste douzaine de langues, intercepte un message crypté glissé entre deux feuillets d’un volumineux manuscrit. La compréhension du code posera problème cinq minutes, et puis le message finira par être déchiffré, comme l’on s’y attend. Quel suspens… impossible d’imaginer quelle sera la teneur du message… Quoi ? Vraiment ? Un homme aurait trouvé une voie pour s’infiltrer jusqu’au centre de la Terre ? Ainsi, tout le mystère du titre du roman s’éclaire ! Et Lidenbrock, émoustillé par une idée aussi saugrenue qui irait à l’encontre des principales théories de son époque –si on peut se rendre au centre de la Terre, alors la température n’y est pas aussi élevée que ce que disent les plus grands scientifiques- décide de suivre les traces de ce précurseur et de s’engager à son tour jusqu’aux entrailles de la Terre. Tout ceci est rapporté par son neveu, jeune dadais romantique et naïf, possédant juste ce qu’il faut de science pour affronter son oncle lors de passionnantes discussions théoriques. Celui-ci, à force de ne vouloir rien faire, finira par être embarqué dans le sillage de son oncle pour un Voyage au centre de la Terre. Récit d’aventure bien rythmé, pas avare en péripéties et en étapes géographiques, ce roman entraînera ses personnages à crapahuter d’abord en Islande, aussi loin du monde civilisé que possible, avant de leur faire découvrir les profondeurs de la planète. Au cours de leur expédition, ils embarqueront avec eux un guide islandais. Pas pénible du tout, celui-ci a l’avantage de ne s’exprimer que par monosyllabes (ce que l’on traduirait par « oui » ou « non » en islandais) et de gérer d’une main de maître les bagages et provisions des deux énergumènes qu’il accompagne. Jules Verne n’aime pas s’embarrasser de complications, qu’il s’agisse de personnages, de situations ou d’énigmes. Ces dernières, par exemple, justifient leur existence dès lors qu’elles sont citées. La question importe plus que la réponse. Le plaisir loge dans l’interrogation et la spéculation intellectuelle qui en découle, plus que dans la certitude du fait accompli. En lui-même, le Voyage au centre de la Terre n’a rien qui ne parvienne à égaler les artifices en trois dimensions que serait capable de nous fournir le cinéma aujourd’hui. On le verra, la progression de l’aventure sera plutôt linéaire. Le dépaysement, si tant est qu’il existe, s’inspire des données des sciences archéologique, biologique et géologique, dernières en date apparues pour tenter d’expliquer l’évolution d’un monde, de sa flore et de sa faune. Sous les profondeurs de la Terre, rien de neuf ne surgit de l’esprit de Jules Verne, mais la découverte d’un monde différent que celui qui bruisse à la surface ; une possibilité parmi tant d’autres. Jules Verne, précurseur de la théorie des univers parallèles, un siècle avant que Hugh Everett ne l’énonce ? Mieux encore ! Puisque sous terre, il est possible de constater la présence d’un ciel, quid de celui qui surplombe nos épaules sur ce que l’on croit être la « surface » de la Terre ? Cette fois, Jules Verne anticipe les spéculations des théoriciens de la « Terre creuse », dont Louis Pauwels nous avait parlé dans son livre Le Matin des magiciens : « Pour les partisans de la terre creuse qui organisèrent la fameuse expédition parascientifique de l’Ile de Rügen, nous habitons l’intérieur d’une boule prise dans une masse de roc qui s’étend à l’infini. Nous vivons plaqués sur la face concave. Le ciel est au centre de cette boule : c’est une masse de gaz bleutée, avec des points de lumière brillante que nous prenons pour des étoiles. Il n’y a que le soleil et la lune, mais infiniment moins grands que ne le disent les astronomes orthodoxes. L’univers se limite à cela. Nous sommes seuls, et enveloppés de roc. »
Mais Jules Verne ne s’étend pas sur les interrogations que suscite le monde qu’il met en place. Véritable jouisseur des mots et des images, il s’amuse à faire voyager ses personnages de tableaux en tableaux, faisant naître une flore et une faune dont les monstruosités côtoient les ondoiements des roches et des minéraux : « Aux schistes succédèrent les gneiss, d’une structure stratiforme, remarquables par la régularité et le parallélisme de leurs feuillets, puis les micaschistes disposés en grandes lamelles rehaussées à l’œil par les scintillations du mica blanc. La lumière des appareils, répercutée par les petites facettes de la masse rocheuse, croisait ses jets de feu sous tous les angles, et je m’imaginais voyager à travers un dimant creux, dans lequel les rayons se brisaient en mille éblouissements. Vers six heures, cette fête de la lumière vint à diminuer sensiblement, presque à cesser ; les parois prirent une teinte cristallisée, mais sombre ; le mica se mélangea plus intimement au feldspath et au quartz, pour former la roche par excellence, la pierre dure entre toutes, celle qui supporte, sans en être écrasée, les quatre étages de terrains du globe. Nous étions murés dans l’immense prison de granit. » Jules Verne excelle dans la représentation de cette beauté naturelle, subtilement remaniée par ses soins. Si l’on ne sait pas vraiment ce que le professeur Lidenbrock et son neveu recherchent en s’engageant jusqu’au centre de la Terre, en revanche, on sait quelles sont les motivations de Jules Verne : donner la possibilité à son émerveillement biologique et géologique de s’épanouir au sein d’une trame dramatique. Pour parler de sa prose en elle-même, peut-être devra-t-on en revanche oser avancer l’hypothèse qu’elle s’inspire plus vraisemblablement de celles qui parcourent ses ouvrages de vulgarisation scientifique que de celles qui définissent ce que l’on appelle couramment la « grande littérature ». Lorsqu’il ne sait pas comment conclure les situations qu’il a amorcées, Jules Verne s’en sort souvent par une résolution en queue-de-poisson : ainsi décide-t-il subitement, au milieu du livre, d’amorcer l’écriture d’un journal de bord tenu par le neveu ; puis, voyant que le procédé ne tient pas la route, il décide de l’interrompre subitement pour revenir à la narration habituelle et se justifie maladroitement par une note entre crochets :
« [Ici mes notes de voyage devinrent très incomplètes. Je n’ai plus retrouvé que quelques observations fugitives, prises machinalement pour ainsi dire. Mais dans leur brièveté, dans leur obscurité même, elles sont empreintes de l’émotion qui me dominait, et mieux que ma mémoire, elles donnent le sentiment de la situation.] » Jules Verne n’hésite pas non plus à avouer que les mots lui manquent lorsqu’il s’agit de décrire les sensations éprouvées par ses personnages. Les confessions se multiplient au fil de la progression du voyage : « Toutes ces merveilles, je les contemplais en silence. Les paroles me manquaient pour rendre mes sensations. Je croyais assister, dans quelque planète lointaine, Uranus ou Neptune, à des phénomènes dont ma nature « terrestrielle » n’avait pas conscience. A des sensations nouvelles, il fallait des mots nouveaux, et mon imagination ne me les fournissait pas. »
Heureusement, les images sont là pour pallier aux limites naturelles du langage. Chaque chapitre est accompagné d’une vignette en noir et blanc effectuée par Riou. Racées et précises, elles apportent du charme à cette histoire un brin désuète –en cela même, attachante- et rappellent d’autres contes fantastiques de la même époque –que l’on pense par exemple à Alice au pays des merveilles. D’ailleurs, le Voyage au centre de la Terre aurait également pu s’intituler Voyage au pays des merveilles ; hormis le fait que le déplacement est ici aussi primordial que la destination. « - Et le retour ? - Le retour ! Ah ! tu penses à revenir quand on n’est pas même arrivé ! - Non, je veux seulement demander comment il s’effectuera. - De la manière la plus simple du monde. Une fois arrivés au centre du sphéroïde, ou nous trouverons une route nouvelle pour remonter à sa surface, ou nous reviendrons tout bourgeoisement par le chemin déjà parcouru. J’aime à penser qu’il ne se fermera pas derrière nous. »
O folie joyeuse ! Et c’est dans cet état d’esprit insouciant/inconscient que Jules Verne nous mène à la baguette. La science n’est pas terne, et loin d’être triste : grâce à elle, les hommes deviendront les égaux de Lidenbrock, sautillant allègrement entre des parois de feldspath et de quartz, virevoltant entre les troncs démesurés des « lyoperdon giganteum », et s’abreuvant aux sources joyeuses de la biologie et de la géologie ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jules Verne Dim 13 Jan 2013 - 18:45 | |
| J'ai pu apprécier que Jules Verne considère que son spectateur est aussi curieux que lui-même semble l'être... On bénéficie ainsi de nombreuses anecdotes ou réflexions (certaines m'ont semblé parfois uniquement spéculatives et pas forcément fondées sur des faits réels, mais j'imagine qu'il s'agissait de controverses au moment où Jules Verne écrivait). Comment récolte-t-on les plumes de l'eider ? - Citation :
- […] M. Fridriksson m’apprit que ce tranquille personnage n’était qu’un « chasseur d’eider », oiseau dont le duvet constitue la plus grande richesse de l’île. En effet, ce duvet s’appelle l’édredon, et il ne faut pas une grande dépense de mouvement pour le recueillir.
Aux premiers jours de l’été, la femelle de l’eider, sorte de joli canard, va bâtir son nid parmi les rochers des fjords dont la côte est toute frangée. Ce nid bâti, elle le tapisse avec de fines plumes qu’elle s’arrache du ventre. Aussitôt le chasseur, ou mieux le négociant, arrive, prend le nid, et la femelle de recommencer son travail. Cela dure ainsi tant qu’il lui reste quelque duvet. Quand elle s’est entièrement dépouillée, c’est au mâle de se plumer à son tour. Seulement, comme la dépouille dure et grossière de ce dernier n’a aucune valeur commerciale, le chasseur ne prend pas la peine de lui voler le lit de sa couvée ; le nid s’achève donc ; la femelle pond ses œufs ; les petits éclosent, et, l’année suivante, la récolte de l’édredon recommence. Profitons des réflexions du professeur Lidenbrock... - Citation :
- - Voici ce que je décide, répliqua le professeur Lidenbrock en prenant ses grands airs : c’est que ni toi ni personne ne sait d’une façon certaine ce qui se passe à l’intérieur du globe, attendu qu’on connaît à peine la douze-millième partie de son rayon ; c’est que la science st éminemment perfectible, et que chaque théorie est incessamment détruite par une théorie nouvelle. N’a-t-on pas cru jusqu’à Fourier que la température des espaces planétaires allait toujours diminuant, et ne sait-on pas aujourd’hui que les plus grands froids des régions éthérées ne dépassent pas quarante ou cinquante degrés au-dessous de zéro ? Pourquoi n’en serait-il pas ainsi de la chaleur interne ? Pourquoi, à une certaine profondeur, n’atteindrait-elle pas une limite infranchissable, au lieu de s’élever jusqu’au degré de fusion des minéraux les plus réfractaires ?
Et lorsqu'il discute avec son neveu... - Citation :
- - Je ne comprends pas la présence de pareils quadrupèdes dans cette caverne de granit.
- Pourquoi ? - Parce que la vie animale n’a existé sur la terre qu’aux périodes secondaires, lorsque le terrain sédimentaire a été formé par les alluvions, et a remplacé les roches incandescentes de l’époque primitive. - Eh bien ! Axel, il y a une réponse bien simple à faire à ton objection, c’est que ce terrain-ci est un terrain sédimentaire. - Comment ! à une pareille profondeur au-dessous de la surface de la terre ! - Sans doute, et ce fait peut s’expliquer géologiquement. A une certaine époque, la terre n’était formée que d’une écorce élastique, soumise à des mouvements alternatifs de haut et de bas, en vertu des lois de l’attraction. Il est probable que des affaissements du sol se sont produits, et qu’une partie des terrains sédimentaires a été entraînée au fond des gouffres subitement ouverts. - Cela doit être. Mais, si des animaux antédiluviens ont vécu dans ces régions souterraines, qui nous dit que l’un de ces monstres n’erre pas encore au milieu de ces forêts sombres ou derrières ces rocs escarpés ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Verne Mar 5 Fév 2013 - 13:06 | |
| L'Ile Mystérieuse1874 Le roman s’ouvre de façon saisissante avec la description d’un ballon pris dans un terrible ouragan en plein Pacifique, déchiqueté peu à peu par les vents en furie. A son bord, cinq hommes et leur chien, des Américains du Nord audacieux et déterminés qui se sont échappés, en pleine guerre de Sécession, d’un camp sudiste. Echappant in extremis à la noyade ils s’échouent sur les rivages d’une terre inconnue… Qui ne connaît pas ce classique du roman d’aventures, où Jules Verne revisite à sa façon le mythe du naufragé et de l’île déserte popularisé par Daniel Defoe ? A ceci près que : Les héros imaginaires de Daniel de Foé et de Wyss, aussi bien que les Selkirk et les Raynal, naufragés à Juan Fernandez ou à l'archipel des Auckland, ne furent jamais dans un dénuement aussi absolu. Ou ils tiraient des ressources abondantes de leur navire échoué, soit en graines, en bestiaux, en outils, en munitions, ou bien quelque épave arrivait à la côte qui leur permettait de subvenir aux premiers besoins de la vie. Ils ne se trouvaient pas tout d'abord absolument désarmés en face de la nature. Mais ici, pas un instrument quelconque, pas un ustensile. De rien, il leur faudrait arriver à tout ! (p.63) Une situation convenant à merveille à Jules Verne, chantre enthousiaste des sciences et de l’ingéniosité humaine... Il s’agissait ici d’une relecture (à près de 30 ans d'intervalle!), et s’il me restait une très bonne impression, j’avais oublié les détails de cette histoire! Je vais donc expliquer ici les choses que j’ai retrouvées, et les éléments qui ne m'avaient pas frappée à l'époque. Tout d’abord la magie opère encore, ouf! Nous partageons la curiosité des naufragés dans leur découverte progressive de cette île aussi surprenante par sa conformation inhabituelle (elle ressemble à une créature fabuleuse, une chimère) que par sa richesse végétale, animale, minérale… On est sidéré par l'ingéniosité des naufragés qui arrivent, en exploitant les généreuses ressources naturelles de l'île, à se procurer un cadre de vie plus ou moins normal et même confortable. Nous nous laissons surprendre par les rebondissements (attaques de fauves, de pirates, cataclysmes naturels…) et intriguer par la suite d’événements inexplicables qui se produisent, une force inconnue semblant protéger nos héros, intervenant dans les moments critique pour les aider, voire leur sauver la vie…Nous sommes tenus en haleine jusqu'au dénouement de ce mystère... Ce qui m’a frappée en tant que lectrice adulte, c’est l’obstination que mettent les naufragés, auto-rebaptisés "colons", non seulement à satisfaire leurs besoins de base (nourriture, abri, sécurité), mais aussi à domestiquer l'Ile, la remodeler, en faire un cadre civilisé, perfectionné, à l'explorer pour la démystifier jusque dans ses tréfonds ! Rapidement cartographiée, de "terra incognita" elle devient "l'île Lincoln", future colonie de l'Union! Pour cela ils n’hésitent pas à dynamiter les falaises, abattre les forêts, dévier le cours des fleuves et prévoir d’exterminer les espèces animales jugées dangereuses, comme les jaguars. La nature n’est à préserver que dans la mesure où elle sert les intérêts humains… Cela va même jusqu'à attifer un singe particulièrement intelligent de vêtements humains et en faire un serviteur… Devant une telle conception de la nature, le lecteur moderne risque de faire la grimace. Comme il risque d'être un peu lassé par les descriptions minutieuses de diverses opérations sidérurgiques et chimiques où s'expriment tout le génie et l'esprit de ressource de nos héros (ils arrivent à produire de l'acier, de la nitro-glycérine, de l'électricité, un ascenseur, le télégraphe...). Mais il sera aussi touché par l'enthousiasme de l'auteur transparaissant entre ces lignes, sa foi inébranlable en le progrès et les vertus de la science, qui, entre de bonnes mains, ne peut qu'améliorer l'existence! D’autant que l’île est présentée comme une sorte de société idéale, de phalanstère vivant en parfaite autarcie et harmonie! La fin est à cet égard assez ambiguë (ne pas ouvrir si vous comptez découvrir ce roman un jour, ce que je conseille bien sûr!) : - Spoiler:
L’éruption volcanique d'une violence extrême qui pulvérise l’île et laisse les naufragés sur un rocher, miraculeusement saufs mais aussi démunis qu’au premier jour, est spectaculaire à souhait mais me laisse perplexe. Montre-t'elle la toute-puissance de la nature et la vanité des efforts humains pour la contrôler ? Ce qui ne cadrerait pas trop avec cette foi de Verne en la supériorité humaine évoquée plus haut. Ou est-ce simplement une façon de clore l’histoire de façon romanesquement satisfaisante et de rendre à jamais à l'Ile le mystère dont elle a été si totalement dépouillée au cours de cette aventure ?
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Verne Dim 11 Aoû 2013 - 17:18 | |
| J'ai commencé le tour du monde en 80 jours, une littérature classique, très noble et prenante. C'est rare de nos jours, autant de perfection.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Jules Verne | |
| |
| | | | Jules Verne | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|