Sunset BoulevardJ'ai profité du passage à la tv hier soir pour enfin voir le film. Effectivement c'est impressionnant, à commencer par le jeu des acteurs :
- William Holden : naturel et narration impeccable
- Gloria Swanson : outrance et fragilité plus des surprises
- Erich von Stroheim : plus qu'impeccable, impérial
Décors de folie, cette baraque c'est dingue ! L'impression que tout est ajusté au millimètre. Surtout un film très écrit ce qui donne un déroulement assez simple et en même temps un film très bavard avec un exercice de répartie affûtée quasi-constant. Ce dernier trait du film bavard aux répliques choisies étant potentiellement caractéristique de la période et en plus en contraste avec la gloire passée du cinéma muet, un des sujets du film.
Sujet qui se retrouve évidemment dans l'image mais de ce côté c'est un brin plus compliqué. Tout comme le regard porté sur le mythe cinématographique et Hollywood.
Peut-être que si on regarde cette ligne de fuite dans le film on a un sentiment de perte, que trop de choses s'arrêtent à la façade dorée de la forme du film que l'on est en train de visionner. Ou alors c'est un manque de repères (65 ans après on va difficilement avoir les mêmes références).
Quoi d'autre ? La tragi-comédie et le film noir pour l'ambiance, l'esprit, ce sens du répondant, cet air
enlevé de l'ensemble, néanmoins sa gravité.
N'empêche. Trop lisse, trop froid, à la fois trop et pas assez il m'a manqué quelque chose, une substance. Une profondeur dans l'écriture ou un sentiment purement visuel ?
Et sur ce point le film offre quand même quelques morceaux de bravoure comme la descente finale de l'escalier ou plus inattendu l'imitation de Charlie Chaplin par Gloria Swanson (passage proprement sidérant).