Jean Giono

Ophélie a écrit:

Merci pour tous ces éléments sur Giono, c'est toujours un plaisir de retrouver son nom écrit quelque part.

J'ai été très marquée par Colline, par ce sentiment grave qu'il y avait dans les soubassements de la terre quelque chose de profondément grondant qui pouvait peut-être être nommé "résonance de l'âme humaine", mais qui semblait à la fois être l'humain et le dépasser complètement. Je n'ai jamais été une grande adepte des termes "âme" et "humain", mais je n'en ai pas d'autres pour décrire le frisson pesant que j'ai ressenti tout au long de ma lecture.

Sans doute toutefois est-ce L'homme qui plantait des arbres qui s'est le plus imprégné dans mon esprit, par son bleu brumeux et sa régularité qui m'a donné l'impression d'être funambule et fait craindre de m'écrouler, de perdre le fil, à chaque page.

Merci Ophélie d'ajouter quelques mots sur ce fil et de me donner de nouvelles envies de lecture ! L'homme qui plantait des arbres semble avoir la côte chez les parfumés ! Nous organisons une Lecture Commune du Grand Troupeau à partir du 20 avril, si tu veux te joindre à nous ce serait avec grand plaisir que nous t'accueillerions...

C'est avec grand plaisir que je me joindrai à vous ! Je n'ai pas encore eu bien le temps de comprendre votre principe de lecture commune, mais si ça consiste, comme je le pense, à lire le même livre chacun de son côté pour en parler ensuite ici, j'en serais ravie ! :)

Ophélie a écrit:

C'est avec grand plaisir que je me joindrai à vous ! Je n'ai pas encore eu bien le temps de comprendre votre principe de lecture commune, mais si ça consiste, comme je le pense, à lire le même livre chacun de son côté pour en parler ensuite ici, j'en serais ravie ! :)

   Oui , on fixe une date qui convienne à tous les participants et à partir de là , on ouvre un fil spécial pour cette LC sur laquelle nous postons nos impressions au fur et à mesure de notre avancée dans l'oeuvre .....Un échange , non formel , spontané et fortement dynamisant , dans la plus grande liberté ....
J'ai Colline sous le coude , je ne vais pas tarder à m'y mettre ....

Ok, très bien, j'y participe alors ! La date du 20 avril correspond donc au début de la lecture pour tous, c'est ça ?

Ophélie a écrit:

Ok, très bien, j'y participe alors ! La date du 20 avril correspond donc au début de la lecture pour tous, c'est ça ?

Exactement ! Pour Le grand troupeau .....
Chouette , on va bien s'amuser !  

ravie que tu nous rejoignes Ophélie !

Un de Baumugnes


Ce court roman fait partie de la trilogie Pan et en constitue le deuxième volet : entre Colline et Regain .
Un de Baumugnes , c'est d'Albin dont il s'agit qui , au cours d'une soirée embrumée par les vapeurs de l'alcool , racontera ses déboires amoureux à Amédée , le narrateur .Tout deux sont journaliers , louant leurs services de ferme en ferme au hasard du temps et des circonstances .
A la suite de ces confidences d'un soir , Amédée , qui n'est plus de première de jeunesse , se met en quête de retrouver la fameuse Angèle : une parenthèse  peut-être , dans sa vie d'homme de la solitude , puisque , à travers cette recherche , c'est un véritable lien affectif  qu'Amédée acceptera ...lui,  l'homme du vent et des chemins de liberté !

Il finira pas la retrouver ," la belle Angèle" , cloitrée au fond d'une cave par ses parents pour cacher le "déshonneur " de la famille : Angèle a sali le nom par son parcours chaotique dont il restera "un bâtard" dont nul ne connait le nom du père , pas même la mère .....

Spoiler:

Pourtant ......
Sans l'omniprésence de la nature , que Giono fait vibrer de toutes ses entrailles , il se dégagerait une certaine tristesse de cette histoire ....
Même si nous sommes encore loin du scepticisme de sa deuxième période d'écriture , on sent que ce besoin de planter ses personnages dans des paysages champêtres et sauvages tend à faire oublier un certain malaise face à l'humanité .... Mais Giono semble vouloir laver et purifier  l'homme en l'immergeant dans la virginité de lieux idylliques , dans des descriptions presque oniriques .

Une lecture gourmandise    à entendre murmurer , chanter et courir les mots de Giono à travers le souffle du vent .......Mais derrière je n'ai pu m'empêcher de voir sourdre une inquiétude naissante .....

merci Eglantine pour ton commentaire, je ne peux m'empêcher de revoir le film de Pagnol avec l'un de nos meilleur acteurs de l'époque Fernandel, accompagné d'autres acteurs provençaux et dans le rôle d'Angèle Orane Demazis (la 1ère femme de Pagnol)

Bédoulène a écrit:

merci Eglantine pour ton commentaire, je ne peux m'empêcher de revoir le film de Pagnol avec l'un de nos meilleur acteurs de l'époque Fernandel, accompagné d'autres acteurs provençaux et dans le rôle d'Angèle Orane Demazis (la 1ère femme de Pagnol)

Eh oui Bédou , un grand classique de l'époque !
Je pense que le livre te plairait bien aussi ....... 
Malgré des similitudes avec Les grands chemins , on reste sur un registre plus terrien et moins sombre ....
Pour ma part , malgré un grand plaisir encore , j'avoue que j'ai largement préféré celui qui fut l'objet de notre LC .
Vivement "Le grand troupeau" ! 

Le chant du monde


Un titre pareil est plus que prometteur.
Hélas, j'ai eu beau tenter et tenter encore, pour moi, ce livre est proprement illisible !

Il y a comme une surenchère d'images, de poésie, d'originalité qui finit par tuer la fluidité et la clarté du propos.

Je devais relire chaque phrase 2 à 3 fois, en trouvant une certaine étrangeté d'ailleurs aux associations de mots.

Ca ne m'a pas touchée ou émue.

Ca fait forcé. Ca ne coule pas de source (un comble car l'élément aquatique est omniprésent !). En tout cas, je le ressens ainsi.

Bon, je ne veux pas trop en dire du mal car beaucoup apprécient. Je ne suis peut-être pas réceptive à cette écriture là. Un peu comme Julien Gracq.

J'admets que c'est virtuose, élaboré, ciselé même, mais c'est trop ardu pour moi.


Il y manque la légèreté d'un Proust.

J'ai eu la sensation, tant avec Giono qu'avec Gracq, de me trouver face à des livres de pierre. Faut y aller à la pioche !

  

tu as essayé plus petit pour Gracq, Les eaux étroites par exemple ? 

Non.

Mais pourquoi cette sensation de devoir grimper sur des montagnes de granit avec ces 2 là ???

pour Giono je ne peux pas (encore ?) essayer de répondre mais pour ce que j'ai lu de Gracq, les premières pages m'ont été plutôt étrangères, un temps pour s'y faire. Par contre une fois avec, pour Un balcon en forêt ou des passages des nouvelles de La presqu'île, c'est dans ce qui m'a le plus impressionné comme usage de langue française. Une impression plus reconstituée (ou travaillée) qu'immédiate, pourtant que de sensations, et pas moins de finesse ou de sincérité je pense.

(et essayé Ramuz ?)

Tina, peut-être ne faut-il pas insister, peut-être seras-tu un jour dans les dispositions d'esprit pour l'aborder, si tu as d'autres urgences, d'autres envies, il convient d'aller vers celles-ci; la somme des lectures possibles n'est-elle pas vertigineuse ?

Le chant du monde ?
Un grand Giono, pourtant - un de ceux que j'ai le plus relu - rien qu'à l'évoquer, j'ai envie de le lire encore; me reviennent en vrac: l'aveugle Clara aux yeux de menthe, la mère de la route, Matelot, le besson au cheveux rouges, le pays Rebeillard (l'hiver au pays Rebeillard, quel morceau de littérature !), Toussaint, le guérisseur et homme-insecte de Villevieille, les hommes-centaures (ou plutôt minotaures) de Maudru, la lutte de celui-ci avec Gina, bien sûr Antonio l'homme du fleuve, tous les éléments, comme l'eau bien entendu, le feu de l'incendie, la nature essentielle et vivante, mais d'une vie au-delà du minéral, du végétal et de l'animal, etc...

Et un indéfinissable côté western lyrique, si l'on veut, mais je ne sais comment exprimer ce ressenti: allez, zou, dans ma LAR (merci, Tina, c'est grâce à toi   !)

Je le pose.
On verra plus tard.
Je n'ai pas dit mon dernier mot !