Ippolito Nievo [Italie]

Né à Padoue le 30 novembre 1831, mort 5 mars 1861. Sa vie coïncide avec une époque très troublée de l’histoire de son pays, Ippolito Nievo fut un acteur dans cette histoire, et son œuvre en porte l’empreinte.
Les premières années de Nievo se passe en Vénétie et dans le Frioul, il y situera l’enfance du héros principal de Confessions d’un Italien. Il milite dès le 1848 en faveur du Risorgimento. Entre 1852 et 1855 il poursuit des études de droit à Pavie, tout comme son héros. En 1856 il publie son premier roman, ainsi que des nouvelles, qui devaient s’intégrer dans un vaste cycle consacré à la vie paysanne.

Entre 1857 et 1859 il fréquente les salons et les milieux littéraires de Milan, et en 1857 paraît son second roman, toujours consacré à la vie des paysans du Frioul, et également trois tragédies. En 1859 paraît un récit satirique, et Nievo s’attaque à ce qui sera considéré comme son chef-d’œuvre, Confessions d’un Italien, publié à titre posthume en 1867.
En 1859 il s’engage dans les chasseurs à cheval de Garibaldi, un essai et des poèmes cette même année. En 1860, Nievo s’engage dans les volontaires garibaldiens qui débarquent en Sicile. Il est vice-intendant de l’expédition et colonel. Il meurt en mission officielle, lors du nauffrage du « Ercole » le bateau qui le ramenait de Palerme au Piémont.

Confessions d’un Italien

Carlo Altoviti, au soir de sa vie, entreprend la rédaction de ses mémoires. Il retrace en même temps l’histoire de l’Italie de l’époque. Né en 1855, sujet vénitien, il est élevé dans le château de son oncle et de sa tante au Frioul, le comte et la comtesse de Fratta. Sa mère est morte, on ne sait pas grand-chose de son père, et il est un peu la honte de la famille, il passe son temps à la cuisine avec les domestiques et n’approche que très peu ses nobles parents, sauf Pisana, sa cousine, un peu plus jeune que lui, et très délurée, à qui il est terriblement, attaché, cet attachement étant la grande constante de sa vie. Carlino grandit entre l’indifférence de sa famille, ses jeux d’enfant et l’affection de certains domestiques. Il observe également tous les gens qui l’entourent avec malice et clairvoyance. Les us et les coutumes semblent encore sortis du Moyen-Âge par certains aspects, Venise est loin, même si ses prisons font peur et pour de bonnes raisons. Carlino grandit, on lui découvre des capacités et il part étudier le droit à Padoue. Les choses s’animent au château de Fratta avec les deux filles de la famille qui grandissent et leurs soupirants. Et l’Histoire se met en marche, les échos de la Révolution française arrivent jusqu’au Frioul, étouffés d’abord, puis de plus en plus insistants, et un jour l’armée française franchit les frontières….

Impossible à résumer ce long roman de plus de 800 pages, dans lequel les péripéties et les rebondissements ne manquent pas. Ippolito Nievo crée un personnage attachant, il nous relate les différentes étapes de sa vie, son enfance et sa jeunesse, ses amours, ses amitiés. Mais Carlino est un très fin observateur, et se met souvent dans ces mémoires en arrière plan, préférant croquer avec malice et finesse les personnes qu’il rencontre, celles de son entourage, comme celles qui font l’histoire, il croise même Napoléon. L’écriture est vive et plaisante, et fait qu’on tourne les pages sans même sans rendre compte. La partie la plus réussie et la plus longue du roman est consacrée à l’enfance et aux jeunes années de notre héros, la maturité est passée très vite, et l’entrée dans la vieillesse avec la mort de nombreux personnages est un peu trop sentimentale à mon goût, mais cela convient peut être à un vieillard. Nievo clôt son livre en 1858, presque au moment où il l’écrit, et nous restons donc en suspens pour la fin de la grande Histoire, avant la fin des opérations qui vont aboutir à la création de cet nouvel état italien, que l’auteur et son personnage souhaitent si ardemment. Le personnage principal a probablement emprunté de nombreux éléments à l’auteur, difficile de faire la part des choses, puisqu’il ne vivent pas tout à fait à la même époque, mais très certainement il partagent la même philosophie de la vie, les même espoirs.

J' ai entendu parler de ce livre, Arabella, je le note...

J' en profite pour te signaler deux classiques de la littérature italienne :
- Les Princes de Francalanza de Federico Di Roberto éd. Denoel-, un document historique sur l' histoire de la Sicile entre 1850 et 1870.

- Le Cheval rouge d' Eugenio Corti, L' Age d' homme.
Publié en 1983, c' est un livre sur la 2e Guerre mondiale que la critique
a comparé à Guerre et paix

Ils ont tout pour te plaire et ce sont des pavés, plus de 600 pages !

Il faudrait que j'en sache plus pour me lancer dans de telles lectures, les pavés peuvent être merveilleux quand ce sont de belles lectures ou un vrai désastre si ce n'est pas le cas.

Je les conseille parce que je les ai lus et appréciés, Arabella...
Et que, en plus, les pavés ça ne t' effraie pas.
Et enfin parce tu n' es pas forcémént en attente des nouveautés.

Mais bien sur ça n' engage que moi... Surtout si tu dois les acheter...

Je peux toujours les mettre dans un coin de ma tête et voir si l'occasion se présente. Mais j'ai tellement de lectures en attente... et tellement d'envies fortes. Un livre doit avoir de solides arguments pour se retrouver dans les priorités. Ou de la chance...

Merci pour ton commentaire Arabella, j'ai très envie de le lire

Oui c'est un pavé qui a l'air riche et passionant, je le note également...mais j'ai déjà noté tellement de choses, ça devient désespérant. A propos de pavé, Marsha Pessl m'attend toujours..

La présentation de ta lecture donne envie de se plonger dans ce pavé. A noter donc

Ravie de voir que ce fil suscite de l'intérêt chez les Parfumés, pour moi ce fut une vraie découverte, un auteur que je ne connaissais pas, j'ai pris ce livre sur le présentoir des nouveautés de la bibliothèque, j'ai vaguement lu en diagonale la quatrième de couverture et j'ai décidé de l'embarquer sans savoir vraiment à quoi m'attendre.

Kenavo dirait que c'est le livre qui m'a choisi

Il faut de temps en temps laisser les livres décider

Arabella a écrit:

Kenavo dirait que c'est le livre qui m'a choisi

mais oui.. faut me croire de temps en temps

ce sont souvent ces livres qui me tiennent le plus au coeur

kenavo a écrit:

ce sont souvent ces livres qui me tiennent le plus au coeur

Moi aussi, parce que là il n'y a pas d'intermédiaire, on a un peu l'impression d'être un découvreur, d'avoir une relation privilégiée, plus personnelle avec un livre. C'est évidemment illusoire, parce qu'en fait plein de gens le connaissent, mais comme on ne le sait pas, on pense être la seule

Arabella a écrit:

Moi aussi, parce que là il n'y a pas d'intermédiaire, on a un peu l'impression d'être un découvreur, d'avoir une relation privilégiée, plus personnelle avec un livre. C'est évidemment illusoire, parce qu'en fait plein de gens le connaissent, mais comme on ne le sait pas, on pense être la seule

oui.. tout à fait.. même ressentis..
et comme tu dis, c'est illusoire.. mais parfois il en faut de telles 'découvertes'

Je crois que c' est moi qui avait parlé d' un livre qui m' avait choisi, je
crois...
C' était en octobre 2008, j' étais allé à la bibliothèque la tete pleine de références et un carnet plein de titres.
Et j' ai pris sans savoir pourquoi un livre dont j' avais lu le titre et le 4e de couverture.
D' un auteur allemand que je ne connaissais pas, un certain Adolf
Schroder.
Ce livre m' avait tenu en haleine jusqu' au bout sans que je sache si
c' était un grand livre ou non.
En tout cas un vrai mystère, mais un mystère interessant pour un lecteur.

je ne sais pas qui a utilisé le terme en premier lieu sur le forum, mais en tout cas cela se produit chez moi plus d'une fois - je dis toujours les livres chantent.. et ceux qui sont destinés pour moi arrivent à se faire remarquer