Le coin des sorties [BD]

Me fait très envie, La Gröcha de Peggy Adam :

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Cette Suisse-là semble vivre le début de la fin du monde. Une étrange épidémie touche la population: des taches rougeâtres apparaissent sur le corps et puis, peu à peu, c’est la mort. Les autorités tentent de contrôler la contagion, à coup de tests sanitaires et de barrages routiers, mais à quoi bon… Au milieu de cette morne apocalypse, un couple se déchire, plombé par un secret trop lourd concernant la disparition de leur fille…

Entre drame familial et fausse nouvelle de science-fiction, Peggy Adam propose un one-shot d’une intensité rare, dans lequel chaque case, chaque page, chaque séquence sont savamment composées pour susciter l’émotion . Empreint de douleur et de mélancolie fataliste, son récit serre le cœur du lecteur sans lui tirer gratuitement les larmes. Car, au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans l’intrigue, on se rend compte que c’est vers la fin d’un amour, la fin d’un monde, la fin d’un Homme qui n’a rien compris à la Nature qui l’entoure, qu’on avance. Cette marche funèbre est portée par des dessins au lavis utilisant avec sobriété les formes géométriques, la taille des cases et les élans expressionnistes.

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Filandreux, vieux clou indigeste de Hureau. Dessins qui me plaisent, histoire aussi.

Citation :

Filandreux est de ces personnes âgées qui, assises sur un banc, passent leurs journées à contempler leurs semblables. Et s’il est de mauvaise humeur, il sera de ceux qui iront faire leurs courses au supermarché aux heures de pointe. Le tout en râlant. Menteur, manipulateur, vicelard, qu’importe, il est intouchable de par son âge.

Ce vieillard qui nous paraît insupportable au début du livre finit par nous faire rire à mesure qu’il égrène ses moqueries et ses monologues. Il n’a peur de rien, Filandreux. Afin de récupérer son banc squatté par un sans abri, il n’hésite pas à convaincre le SDF d’abandonner le peu d’affaires qui lui reste pour s’installer entre deux panneaux de signalisation, en plein trafic automobile, et accéder à « une vie d’extase ascétique et de méditation ».

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Nouvel album de Cha, en collabo avec El Diablo : Pizza Roadtrip. A essayer...

Citation :

Du suspense et de la tchatche, Pizza Roadtrip en a à revendre. Imaginé par El Diablo (qui a travaillé sur la série télé Les Lascars), ce périple délirant se révèle truculent, parsemé de dialogues ciselés. Malgré quelques rebondissements finaux assez improbables, on se laisse volontiers embarquer dans la voiture de ce trio infernal, véritables Pieds Nickelés de banlieue. Parcimonieusement coloré, le trait rond, vif et volontiers humoristique de Cha insuffle à l’album une énergie réjouissante. Le faisant osciller entre une odyssée très noire et une pyramide de gags.

Suite : ICI

Peggy Adam, elle a changé de style ou quoi ?
J'avais bien aimé "Luchadoras" d'elle.

Aucune idée... je n'avais pas entendu parler d'elle avant. Du coup, tentée par Gröcha quand même ?

colimasson a écrit:

Aucune idée... je n'avais pas entendu parler d'elle avant. Du coup, tentée par Gröcha quand même ?

Ouais, Luchadoras était cool. Je le mets sur ma longue liste, je ne pense pas que la bibli l'acheta.
Par contre cha, je trouve toujours ses dessins aussi moches !

Petite bibli ? A Genève j'ai été étonnée de voir Gröcha dans quelques petites bibliothèques de quartier... des décisionnaires qui ont les mêmes goûts que toi peut-être ?

Maryvonne a écrit:

Par contre cha, je trouve toujours ses dessins aussi moches !

Oh ! quand même, il y a de l'expressivité dans les yeux, au croisement du manga et du dessin sous hallucinogènes.

colimasson a écrit:

Petite bibli ? A Genève j'ai été étonnée de voir Gröcha dans quelques petites bibliothèques de quartier... des décisionnaires qui ont les mêmes goûts que toi peut-être ?

(Les bibli de quartiers mettaient en partage leur stock ou bien ? )
Ce n'est pas un reproche, ils ont des bons trucs, mais il y a tellement de sortie BD qu'il est impossible de suivre les sorties.
Souvent, les achats sont prioritairement la poursuite de séries ...

(et puis les bibliothécaires sont moins cons que ma libraire qui m'a ENCORE suivie dans les rayons hier, de peur que je vole. ca devient vraiment lourd.)

Maryvonne a écrit:

Par contre cha, je trouve toujours ses dessins aussi moches !

Oh ! quand même, il y a de l'expressivité dans les yeux, au croisement du manga et du dessin sous hallucinogènes.[/quote]
Je crois que j'en suis restée à ses publis dans spirou...

Et là, les dessins te plaisent mieux ? (moi oui)

Super Negra de Winshluss :

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Dans l’épatant Pinocchio, il s’inspirait de l’imagerie Disneyenne pour mieux la détourner. Cette réédition de Super Negra (publiée à la fin des années 90) montre la fidélité de Winshluss à son sujet. Dans cette aventure décapante et absolument hilarante, il s’approprie les héros de son enfance, les malmenant cruellement (Mickey finit dans la peau d’un rat, pourchassé au fusil par Donald). Son trait sale, déformant mais tenu, ajoute au ridicule de la situation, lui donnant une dimension comique encore plus importante. On se délecte de ce pilonnage en règle et sans scrupules d’icônes planétaires.

Plus...

Grave !
J'aime les gros nez !

Le Monsieur aux couleurs de Roberto la Forgia :

Citation :

Pour un premier album, le jeune Italien Roberto La Forgia frappe très fort. Publié en VO chez Coconino, la maison d’édition d’Igort de l’autre côté des Alpes, et repéré par le toujours audacieux éditeur suisse Atrabile, ce livre évoque des moments d’enfance perdue, avec tantôt de la nostalgie, tantôt des frissons de peur, tantôt de l’amertume… L’équilibre est parfait, le sourire succède à l’anxiété avec beaucoup de naturel. Et surtout, Roberto La Forgia se garde bien de tout montrer. Avec son trait simple et vivant, souligné par un délicat jeu de trames et une bichromie orange, puisant dans les vieux strips américains leur puissance d’évocation, il joue de l’ellipse, du hors champ et du non-dit pour que le lecteur s’approprie totalement l’histoire, quitte à laisser des questions sans réponse. Une belle preuve de maturité, pour un résultat bouleversant.

Reste de l'article
Un graphisme pas forcément attirant à première vue mais qui sait... ?

Palepoli d'Usamaru Furuya :

Citation :

Après le très bon et très gore Litchi Hikari Club, les éditions IMHO nous proposent la toute première œuvre d’Usamaru Furuya (Je ne suis pas un homme, Genkaku Picasso, L’âge de déraison…). Prépublié dans le magazine alternatif et indépendant Garo, Palepoli est un recueil d’histoires courtes sous forme de strips. Avec ce volume, le mangaka démarre sa carrière d’une manière totalement atypique et impose son style incomparable.

Article
Une autre planche qui a l'air presque surréaliste :

Ca a l'air marrant : Les sentiments du prince Charles (sans rapport avec un véritable prince...) de Strömquist :

Citation :

Les Sentiments du Prince Charles s’ouvre sur une dénonciation un poil caricaturale de quatre comiques américains sexistes (Tim Allen, Jerry Seinfeld, Ray Romano et Charlie Sheen). Il décortique ensuite avec beaucoup de pédagogie le mariage, la construction du couple, la façon dont le mode communicationnel est déterminé par le sexe…

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Emmanuel Lepage, Un printemps à Tchernobyl

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Présentation de l'éditeur
26 avril 1986. À Tchernobyl, le coeur du réacteur de la centrale nucléaire commence à fondre. Un nuage chargé de radionucléides parcourt des milliers de kilomètres. Sans que personne ne le sache… et ne s’en protège. C’est la plus grande catastrophe nucléaire du XXe siècle. Qui fera des dizaines de milliers de victimes. À cette époque, Emmanuel Lepage a 19 ans. Il regarde et écoute, incrédule, les informations à la télévision.
22 ans plus tard, en avril 2008, il se rend à Tchernobyl pour rendre compte, par le texte et le dessin, de la vie des survivants et de leurs enfants sur des terres hautement contaminées. Quand il décide de partir là-bas, à la demande de l’association les Dessin’acteurs, Emmanuel a le sentiment de défier la mort. Quand il se retrouve dans le train qui le mène en Ukraine, où est située l’ancienne centrale, une question taraude son esprit : que suis-je venir faire ici ?

Personne ne me fera de mal de Giacomo Monti (déjà, une couverture spatiale !)

Citation :

Au fil de courts chapitres, qui se suivent sans se suivre, Giacomo Monti brosse un portrait glauque de l’Italie, entre chronique sociale, tranches de vie intime et digression de science-fiction. Des histoires tristes d’hommes mal dans leur virilité, de femmes mal considérées et d’extraterrestres bien mal tombés…