Truman Capote

Il serait dommage de passer à côté de De sang froid, mais je ne connais pas les titres évoqués par Dreep... Et le commentaire d'Harelde donne envie !

shanidar a écrit:

Il serait dommage de passer à côté de De sang froid, mais je ne connais pas les titres évoqués par Dreep... Et le commentaire d'Harelde donne envie !

Tu peux lire Un été indien, un très joli livre sur l' enfance. La sienne.

shanidar a écrit:

Il serait dommage de passer à côté de De sang froid,

J'en ai beaucoup entendu parler en effet. ça me tente.

bix229 a écrit:

Tu peux lire Un été indien, un très joli livre sur l' enfance. La sienne.

Sur son enfance? Je continue dans les "autobiographies" alors! Romancée surement? Remarque le personnage m'intrigue....   

Faut se méfier quand même! Un été indien est entouré des plus grands doutes concernant la provenance
trois ans après la mort de Truman Capote, une tante a 'trouvé' le texte (une nouvelle d'une cinquantaine de pages), les experts considèrent que ce texte n'a pas été écrit par Truman Capote...
j'ai bien aimé les autres livres que j'ai lu de lui mais s'il ne faudrait lire qu'un livre de lui, je dirais aussi que c'est De sang froid

kenavo a écrit:

Faut se méfier quand même! Un été indien est entouré des plus grands doutes concernant la provenance
trois ans après la mort de Truman Capote, une tante a 'trouvé' le texte (une nouvelle d'une cinquantaine de pages), les experts considèrent que ce texte n'a pas été écrit par Truman Capote...
j'ai bien aimé les autres livres que j'ai lu de lui mais s'il ne faudrait lire qu'un livre de lui, je dirais aussi que c'est De sang froid

Ah, c'est intéressant à savoir, effectivement.
Je l'ai lu il y a quelques années, j'avais trouvé ce texte très court relativement sympathique (je m'attendais à mieux, en fait), mais il ne m'en reste plus rien... J'ai été incapable d'écrire quoi que ce soit dessus : un texte au Ph neutre, finalement.

De sang froid et La traversée de l'été n'ont rien en commun (si ce n'est l'auteur).
De sang froid est à lire, c'est incontestable. Mais attention : c'est un livre très dur !

Harelde a écrit:

De sang froid est à lire, c'est incontestable. Mais attention : c'est un livre très dur !

Oui je confirme : j'avais mis plusieurs jours à m'en remettre ....  

Je connais le sujet. ça doit étre dur en effet, et je suis curieuse de sa façon de le traiter. Ce sera donc "De sang froid"....

De Sang froid


Que dire de De sang froid qui n´a pas déjà été dit. Je vais essayer de le faire donc à ma façon. Je ne sais pas si cela apportera grand-chose.

J’avais vu le film de Bennett Miller (avec Philip Seymour Hoffman dans le rôle de Capote) il y a quelques années de ça, qui parlait justement de Truman Capote au moment où il a côtoyé Smith et Hickock, les tueurs des quatre membres de la famille Clutter. Le père Herbert, la mère Bonnie et les deux adolescents Nancy et kenyon. Il est clair dans ce film que ces évènements ont énormément bouleversé la vie de Truman Capote.

Mais revenons au livre. Il semble que Capote soit devenu ami avec ces deux tueurs. Pendant les cinq ans qu’ils ont passés « in death row », Capote venait les voir régulièrement et ils s’écrivaient une à deux fois par semaine. Il a réussi, de cette manière, à avoir toute l’histoire de la bouche des tueurs. Il s’est bien sûr attaché à eux, et après leur exécution, à laquelle il a assisté, il a pleuré deux jours de suite. Le reste de ses sources proviennent de rapports officiels ou de conversations qu’il a eu avec d’autres protagonistes du drame.

Donc.. c’est très bien documenté et Capote s’est ingénié à ne porter aucun jugement, soit sur les actes de ces deux tueurs, soit sur la peine qu’ils ont du encourir. La peine de mort. Il s’est contenté d’être témoin. Il n’apparait pas dans son livre alors qu’il a passé énormément de temps avec eux.

Dans la première partie du livre, on fait la connaissance de la famille Clutter. Famille assez sympathique, avec ses failles comme tout le monde. Un père qui avait du succès en affaire, une mère dépressive et des enfants sur le bon chemin pour devenir des membres brillants de la société. Une famille qui tenait debout, avec des valeurs bien déterminées.

Deux tueurs, l’un venant d’une famille pauvre mais unie et l’autre qui a vécu toutes sortes de formes de négligence de la part de ses parents, et par la suite, des institutions. On suit leur périple avant et après le meurtre.

Puis dans la deuxième partie ils sont arrêtés et cela commence à devenir poignant, consternant, Absurde. A faire froid dans le dos.
Pourquoi poignant et absurde, parce que les deux tueurs ont raconté en détails à Capote la nuit du meurtre. On suit Smith qui essaye de rendre à la famille les choses le moins effrayant et le plus confortable possible mais qui n’hésitera pas à leur mettre une balle à chacun dans la peau. Hickock qui le pousse à aller jusqu’au bout alors que Smith voulait tout arrêter. Du beau gâchis pour quelques dollars.

On les suit « in death row » et on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les conditions de détentions ne peuvent pas être meilleurs puisqu’ils vont avoir droit à leur sentence . Cela auraitdu être suffisant.

On suit leur procès, qui n’a pas vraiment l’apparence de l’impartialité, malgré les bonnes volontés.

On a du mal à comprendre bien entendu, les raisons de leur geste. On se perd dans le mélange de sympathie que ses deux hommes suscitent en nous d’une part et l’horreur qu’ils nous inspirent d’autre part.

On se pose la question de leur santé mentale en se perdant dans des considérations à propos de psychopathie qui serait teinté de manque de confiance et de sentimentalité exacerbée.  

On est dans la réalité. Capote décortique et nous livre tout par le détail. Et c’est effrayant. A vérifier que sa porte est correctement fermée tous les soirs. Un très bon livre.

Je viens de passer une excellente soirée en reprenant pour la nième fois Breakfast at Tiffany’s, cette fois-ci en livre audio et la très bonne prestation de Michael C. Hall, acteur américain que vous connaissez peut-être de Six Feet Under ou Dexter.

La description de cette frange de la société New Yorkaise, celle des playboys et de l’argent facile du temps de la 2e guerre mondiale, est tout à fait géniale, Truman Capote ne la peint pas en cynique mais avec intelligence et sensibilité. Le portrait qu’il détaille des débuts d’un jeune écrivain ou plutôt de ce que ce jeune écrivain aime à se rappeler de ses débuts, est d’une rare réussite d’un immense amour de soi-même. A lire et à relire ou à (ré-)écouter.

Petit Déjeuner chez Tiffany



Petit Déjeuner chez Tiffany, c’est l’histoire de Holly Golightly, évoquée bien des années plus tard par le narrateur et Joe Bell, un barman new-yorkais.

Holly Golightly était une jeune femme de 19 ans, excentrique, fantasque, irresponsable. Et dont on est sans nouvelle. Vive et d’une beauté sauvage. Elle est une call-girl frayant dans les milieux huppés de New-York. Le narrateur (anonyme) est l’un de ses voisins. Dans l’immeuble la demoiselle dérange par ses fêtes incessantes et bruyantes. Mais elle fascine le narrateur qui devient l’un de ses amis.

D’elle on ne sait rien. Ou presque. L’imagination de chacun va donc bon train. Une chose est sûre, elle ment comme elle respire et il est impossible de donner foi à ses affirmations. Mal dans sa peau, Holly cherche un sens à sa vie. Elle vit dans le temporaire et ne posera ses valises (et ne donnera un nom à son chat) que lorsqu’elle aura trouvé un endroit dans lequel elle se sentira en paix. En attendant, elle survit dans une existence qui ne lui convient pas, lutte contre son mal-être en rêvant devant la vitrine du grand bijoutier Tiffany à l’heure du petit-déjeuner et espère épouser un homme riche.

Le narrateur, tombé amoureux, la côtoie chaque jour un peu plus. Il apprend ainsi que chaque jeudi, elle rend visite en prison à un gangster qui la paie pour venir le voir. Par son intermédiaire et à son insu, le truand communique avec l’extérieur. Si bien que la belle finit par être compromise et arrêtée pour trafic de drogue.

Impossible de ne pas immédiatement tomber sous le charme d’Holly Golightly à laquelle je donnais bien évidemment les traits de la merveilleuse Audrey Hepburn. Holly est inconséquente, parfois agaçante, mais touchante, attachante. Un peu ingénu. Elle vit dans un monde qui n’est pas celui du commun des mortels. Elle est manipulée autant qu’elle manipule. On aimerait la voir s’assagir, prendre la juste mesure des choses. On aimerait la voir s’attacher à nous – au moins un petit peu. Au lieu de ça, la miss court en tous sens, un peu perdue, fragile telle une enfant qu’au fond d’elle-même elle est toujours.

Un livre tendre que j’ai beaucoup aimé. Une très belle écriture, une ambiance new-yorkaise des plus agréables. Un personnage qui ressemble beaucoup à une autre jeune fille : Grady dans « La traversée de l’été » que Truman Capote a écrit entre 1943 et 1953 (un peu avant ce Petit Déjeuner chez Tiffany).

Un très bon moment de lecture.

Je trouve aussi que Capote a une belle écriture. Bien envie de le lire. Je le réserve pour un de ces jours!

moi aussi je dois ! tellement d'envie et le temps qui manque

Eh oui.......

En plus, Breakfast at Tiffany's n'est pas trop difficile, ce qui m'a permis de le lire en anglais.