Joyce Carol Oates

LaurenceV a écrit:

Ce que vous dites me donne envie de me plonger dans un autre de ses romans.

C'est le premier roman que je lis de Joyce Carol Oates car intriguée par la quatrième de couv et par les nombreux avis enthousiastes sur ce livre. Malheureusement, je n'ai pas réussi à me glisser dans le personnage, je n'ai rien ressenti physiquement, je n'ai pas réussi à le lire d'une traite. Je l'ai trouvé morne et plat parce que les paroles, les mots de Gillian ne me touchaient pas. Je ne comprenais pas son comportement... C'est peut-être trop subtil pour moi. Ou ce n'était pas le bon moment pour le lire.

J'aime quand c'est fort, quand le style ne me laisse pas respirer, quand les mots me frappent. Ici, ce n'était pas le cas.

Tu as raison pour ce roman qui n'est pas son meilleur. Tente Nous étions les Mulvaney ou son dernier la fille du fossoyeur...

J'ai noté Nous étions les Mulvaney. J'espère mieux apprécier l'auteure.

Merci markofr

eXPie a écrit:

Délicieuses pourritures (Beasts, 2002).
Un court roman (novella) pas mauvais, qui se lit quasiment d'une traite, un style par moment incantatoire - comme souvent chez l'auteur - bref : tous les ingrédients qui font qu'on la lit - ou qu'on ne la lit pas, d'ailleurs. Il faut aimer ce plat.

Il m'a super déçue. Pour reprendre ta comparaison, ce n'étaient pas la même cuisine et les mêmes ingrédients que d'habitude.....

Je l'ai trouvé très convenu et prévisible, manichéen (les forces du Maaaal !) . Aux antipodes de la subtilité et la nuance dont elle sait faire preuve pour dépeindre sentiments et personnalités.
Le Couple de Vilains Pervers Manipulateurs est vraiment caricatural, et la fin, cousue de fil blanc...

J'ai commencé Délicieuses pourritures ce matin et il ne me reste que quelques pagres mais il me plaît bien. Très différent des Chutes et ce sont les deux seuls que j'ai lu donc peu d'éléments de comparaison. Mais comme tu le soulignes Nezumi, ce n'est pas très subtil, on a compris dès le début.
Bon, je le termine d'abord avant de m'en faire une idée définitive, enfin plus nette.

Nezumi a écrit:

Je l'ai trouvé très convenu et prévisible, manichéen (les forces du Maaaal !) . Aux antipodes de la subtilité et la nuance dont elle sait faire preuve pour dépeindre sentiments et personnalités.
Le Couple de Vilains Pervers Manipulateurs est vraiment caricatural, et la fin, cousue de fil blanc...

Ah Nezumi, tu exprimes si bien ce que je ressens... Malheureusement, je n'ai pas de point de comparaison.

Quand on a une puissance d'écriture aussi démente que la sienne, il est normal de trouver quelques ratés! Balzac n'a pas écrit que des chefs d'œuvre...

Pour l'apprécier il faut en lire plusieurs, dans des styles, époques et univers différents. Et peut-être suivre les coups de cœur de certains parfumés...

LaurenceV a écrit:

Malheureusement, je n'ai pas de point de comparaison.

Dans ceux que tu envisages de lire, Blonde et We were the Mulvaneys, elle donne la pleine mesure de son talent!
Ne reste pas sur une mauvaise impression d'elle, c'est un très grand auteur !

mais boudiou, que Beasts est raté !

markofr a écrit:

Quand on a une puissance d'écriture aussi démente que la sienne, il est normal de trouver quelques ratés! Balzac n'a pas écrit que des chefs d'œuvre...

Pour l'apprécier il faut en lire plusieurs, dans des styles, époques et univers différents. Et peut-être suivre les coups de cœur de certains parfumés...

Heureusement que je ne suis pas restée sur Délicieuses pourritures qui ne m'avait pas vraiment plu...j'ai beaucoup aimé ensuite Les chutes...

question de la 1452054 ème dimension : comment ça se fait qu'on est autant à avoir lu comme premier bouquin de Oates Délicieuses Pourritures? ?? Y'a un complot anti Oates qui met ce livre là en avant pour rebuter les potentiels lecteurs ?

réponses possibles:

Parce qu'il est court (le parfumé est flemmard et/ou a plein à lire) ?

A cause du titre (le parfumé aime les titres choc) ?

Parce que c'est effectivement une conspiration (le parfumé est manipulé) ?

Pour ces trois réponses...

Je viens d'aller relire ce que j'avais écrit après la lecture de Délicieuses pourritures...et mon appréciation d'alors n'était pas si négative que ce que j'en dis aujourd'hui...Je dis n'importe quoi parfois...

Et puis bon! N'est-ce pas un photo déjà mythique :

markofr a écrit:

Et puis bon! N'est-ce pas un photo déjà mythique :

Oh oui, une vraie héroïne de cinéma muet!

Queenie a écrit:

question de la 1452054 ème dimension : comment ça se fait qu'on est autant à avoir lu comme premier bouquin de Oates Délicieuses Pourritures? ?? Y'a un complot anti Oates qui met ce livre là en avant pour rebuter les potentiels lecteurs ?

Non, moi c'est le deuxième, le premier était Chutes, il y a un moment déjà, j'ai commencé par le meilleur il semblerait alors . Je me répète sans doute mais Délicieuses pourritures n'est pas si mal du tout.

Je vous trouve dur avec ses romans policiers, ils sont bien meilleurs qu’un Mary Higgins Clark par exemple …développant l’aspect schizophrénique des personnages, ils sont bien plus dérangeants qu’ils ne le laissent croire au premier abord.

LaurenceV a écrit:

J'aime quand c'est fort, quand le style ne me laisse pas respirer, quand les mots me frappent.

Si tu veux être frappée, il faut lire ses œuvres de jeunesse : « Le pays des merveilles », « Haute enfance », « Amours profanes » ou « confessions d’un gang de filles »…tu seras servie. « Blonde » frappe dur aussi, dans un autre style.

« Corky » et « Nous étions les Mulvaney » sont plus insidieux, ils frappent à retardement mais sont terriblement efficaces à terme.

Dans l’œuvre de Joyce Carol Oates, il y a beaucoup de plats différents. « Délicieuses pourritures » est un plat simple, facile à lire, rapide à digérer ; la forme fast-food de la romancière…