Asli Erdogan [Turquie]

Citation :

Née à Istanbul en 1967, Asli Erdogan étudie l’informatique et la physique à l’université de Bogazici. Son diplôme de physique en poche, elle part s’installer en France où elle travaille de 1991 à 1993 au CERN (Centre européen de recherche nucléaire). Puis elle part pour Rio, abandonne la physique quantique pour se consacrer à la littérature.
Elle écrit des récits, des nouvelles et des romans aujourd’hui traduits dans le monde entier. En France, elle est publiée par les éditions Actes Sud. Orhan Pamuk la décrit comme une auteure délicate, amoureuse de la perfection. Outre sa production romanesque, elle a donné des articles sur des questions de société dans le quotidien Radikal.

Bibliographie française :

La ville dont la cape est rouge (2003)
Le mandarin miraculeux (2006)
Les oiseaux de bois (2009).

Les oiseaux de bois

Citation :

Sur le mode d’une brillante évocation d’un moment de rupture qui va précipiter le narrateur dans l’infini voyage, d’une réflexion élégiaque sur le temps qui passe, d’un rituel envoûtant à l’humour dionysiaque ou d’une parodie très politique d’un séjour en hôpital psychiatrique, ces récits aux limites du réalisme sont toujours en écho avec l’état de la Turquie contemporaine. Ils entraînent le lecteur dans une plongée magistrale, au coeur même de l’oeuvre d’Asli Erdogan.

Esli Erdogan est une femme courageuse dont le corps porte encore les séquelles des violences policières subies dans le passé. Cette expérience douloureuse se retrouve dans son écriture, âpre, certains diront revêche, et dans les personnages qu'elle imagine, enfermés dans leur propre monde, clos pour pour se protéger de l'hostilité de la société. Les cinq récits qui composent Les oiseaux de bois décrivent ainsi des hommes et des femmes en souffrance : malades, veuf, schizophrène, épouse d'un prisonnier... Sans l'évoquer de façon explicite, Esli Erdogan ne fait que parler de la Turquie, ironise sur la démocratie et la pseudo liberté de ses citoyens. La réalité est présente dans ses nouvelles mais elle s'efface le plus souvent devant un onirisme pesant, à la limite de l'indéchiffrable. C'est une littérature qui demande un véritable effort et dont l'opacité peut décourager si on est à la recherche d'une certaine légèreté. Rien de tel chez Erdogan, les coeurs saignent, les âmes s'alourdissent et s'égarent.

Tu me donnesenvie de le lire...J'aime bien les efforts en lecture et je n'aime pas la légèreté (un peu maso?)... Et puis j'ai l'âme turque en ce moment...