Patrick Suskind [Allemagne]

Concernant le Parfum, personnellement, ça m'a pris un peu plus qu'un moment...

Par contre, voici un autre livre de Süskind - dont on ne peut pas dire que sa production soit pléthorique - qui se lit très vite.

Süskind/Sempé : L'histoire de Monsieur Sommer
112 pages.

"[…] il n'y eut pas là d'histoire à proprement parler, il y eut seulement cet homme étrange, dont la destinée – ou devrais-je plutôt dire la randonnée ? – croisa la mienne à quelques reprises." (page 18).

Cet étrange Monsieur Sommer marche beaucoup :
"Du petit matin à la nuit tombée, M. Sommer sillonnait la région.Il n'y avait pas un jour de l'année où M. Sommer ne fût en train de marcher. Il pouvait neiger ou grêler, la tempête faire rage ou la pluie tomber à seaux, le soleil pouvait brûler, la tornade menacer : M. Sommer était sur les routes." (page 22).

Du matin, tôt, jusqu'au soir tard, M. Sommer, tel le Juif Errant, parcourt les routes. Mais pourquoi ?

Ce n'est pas le seul personnage étrange ou loufoque de cette histoire, il y a aussi la prof de piano tyrannique de notre héros, jeune garçon qui cherche à s'envoler en dévalant les pentes herbeuses, les bras écartés… il ne lui reste plus qu'à déboutonner son manteau pour prendre son envol et planer au-dessus de l'école…

Oui, donc, la prof de piano, Mlle Funkel, et son incroyable mère. "Et si j'ai dit tout à l'heure que Mlle Funkel était affreusement vieille, je ne sais plus du tout comment qualifier Mme Fuknel : vieille comme le monde, comme des os, comme un arbre, affreusement-affreusement vieille….". (page 63).

Ah, les cours avec Mlle Funkel…
"Diabelli, c'était un compositeur gentil. Pas un horrible fugasseur comme Hassler. Diabelli était simple à jouer, simple jusqu'à en être simplet, et pourtant c'était toujours vachement joli. J'adorais Diabelli, même si ma sœur me disait quelquefois :
- Quand on ne sait pas du tout jouer, on peut toujours jouer du Diabelli." (page 74-75).
Mais, aïe aïe aïe, la leçon va être traumatisante.
Aventures à bicyclette, tentative de drague super élaborée de la jolie Carolina Kückelmann ("Lorsquelle riait, d'une voix magnifiquement rauque, elle tendait le cou en l'air et rejetait la tête en arrière, et son visage rayonnait de plaisir et, en même temps, ses yeux se fermaient presque.", page 45), rencontres avec M. Sommer, grosse déprime…

Un très chouette petit bouquin, ponctué des dessins vachement jolis de Monsieur Sempé.

Le parfum m'avait modérement plu. Le côté odeur, et puis l'histoire d'un serial-killer dans la France du XVII-XVIII -qui ne soit pas la bête du Gévodant-, m'avait bien plût. Par contre l'auteur m'avait semblé cabotiner un peu.

Donc là j'ai lu "le Pigeon" et étant moi-même relativement agoraphobe (D'ailleurs, en ce moment à Lyon à cause de la fête des lumières, la mairie a eu la stupide idée d'éclairer les métros en rouge, et je suis du coup incapable de le prendre. ) Donc ce type se retrouve avec un pigeon qui lui fiche une peur panique et est incapable de rentrer chez lui.
C'est court, mais l'angoisse du type est remarquablement exprimée, et du coup ça m'a bien fait plaisir.

Veterini a écrit:

en ce moment à Lyon à cause de la fête des lumières, la mairie à eu la stupide idée d'éclairer les métros en rouge, et je suis du coup incapable de le prendre...

Les agoraphobes craignent cette couleur?
D'accord avec toi, l'angoisse est incroyablement bien rendue, mais à la lecture du Pigeon je me suis demandé s'il s'agissait vraiment d'une phobie, ou d'une métaphore...

J'ai lu "Le parfum" le mois dernier et j'ai adoré.

J'ai littéralement dévoré ce livre riche en descriptions détaillées des odeurs, de l'atmosphère qui régnait jadis à Paris, de la manière dont on procédait pour extraire les senteurs des fleurs, etc.

La recherche de la perfection par Grenouille a quelque chose de fascinant, aussi cruelle qu'elle puisse paraître.

L'épisode de la grotte est quelque chose de très particulier. J'ai bien aimé.

La lecture de vos commentaires sur les autres livres de Patrick Süskind, génère en moi l'envie de les lire également.

Julia a écrit:

La lecture de vos commentaires sur les autres livres de Patrick Süskind, génère en moi l'envie de les lire également.

Avec le recul je pense que c'est La contrebasse qui me laisse le meilleur souvenir...

[quote="coline
Avec le recul je pense que c'est La contrebasse qui me laisse le meilleur souvenir...[/quote]

Eh bien Coline, va pour "La contrebasse". J'ai vu qu'il était à la biblio en plus ....

Julia a écrit:

[quote="coline
Avec le recul je pense que c'est La contrebasse qui me laisse le meilleur souvenir...

Eh bien Coline, va pour "La contrebasse". J'ai vu qu'il était à la biblio en plus .... [/quote]

Tu nous donnneras tes impressions?...

coline a écrit:

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Tu nous donnneras tes impressions?...

Oui, je vais à la bibliothèque tout à l'heure et je vais probablement le commencer le week-end prochain. (en dépit de ma PAL de nouveaux livres ! )

coline a écrit:

Julia a écrit:

La lecture de vos commentaires sur les autres livres de Patrick Süskind, génère en moi l'envie de les lire également.

Avec le recul je pense que c'est La contrebasse qui me laisse le meilleur souvenir...

Pour moi c'est l'inverse : j'ai été fasciné par Le Parfum et son univers baroque. Le livre reste depuis longtemps dans mon top 10.

Comme vous, j'ai aimé lire le parfum et la contrebasse et voir Villeret dans la pièce était génial. Par contre, il faudrait bien que je vois le film du Parfum tout de même... (je n'ai pas encore eu le temps )

"Le parfum" , souvenir d'un bon roman lu quand j'avais 17 ans.
Je me dis quelquefois que je devrais le relire .
Je n'ai pas vu le film.

cecile a écrit:

"Le parfum" , souvenir d'un bon roman lu quand j'avais 17 ans.
Je me dis quelquefois que je devrais le relire .
Je n'ai pas vu le film.

Il vaut bien mieux que tu aies lu le livre.

Le Parfum Un livre lu il y a pas mal de temps mais qui m'avait beaucoup impressionnée tant par le sujet que par une très belle écriture. Mais surtout un univers à part entière ou l'auteur nous plonge dans une nuée d'odeurs multiples: on a l'impression de sentir tout ce qu'il nous décrit. aprés avoir fermer le livre je me suis mis à essayer de capter des odeurs, des parfums mais non décidément c'était les odeurs que dégager ce livre qui me manquait... Des sensations que l'adaptation cinematographique fait revivre avec délice. un film qui nous replonge dans cet univers olfactif et meurtri. un beau livre, un beau film.
Vos commentaires donnent envie de lire le reste de l'oeuvre de Suskind, je le mets en liste d'attente.

C'est marrant, même si Le parfum m'a plu, je n'ai pas été plus emballée que ça et je n'ai jamais même pensé à voir s'il avait écrit autre chose. Je vais peut-être revoir la question !