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| Jacques Becker | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 19:45 | |
| C'était le plus français des cinéastes. 13 films seulement avant une mort prématurée. Et quelques chefs d'oeuvre dans sa carrière. Son fils, Jean, a repris le flambeau. Avec plus ou moins de bonheur. - Citation :
- Jacques Becker né à Paris, d'une riche famille bourgeoise et devient très tôt un des collaborateurs réguliers de Jean Renoir. Il réalise même pour lui plusieurs épisodes de la Vie est à nous en 1936. Il cosigne également avec Pierre Prévert le Commissaire est bon enfant en 1934 et le Gendarme est sans pitié en 1934, d'après les pièces de Georges Courteline. Après un long métrage terminé et signé par Jean Stelli, l'Or du Cristobal, 1939, il devient metteur en scène à part entière avec un film policier dynamique interprété par Raymond Rouleau, Dernier Atout en 1942, mais s'impose surtout avec son adaptation magistrale d'un roman de Pierre Véry, Goupi Mains rouges en 1943, puis avec un drame dans le milieu de la haute couture, Falbalas en 1945, toujours avec Raymond Rouleau. Après la Seconde Guerre mondiale, il tourne plusieurs comédies : Antoine et Antoinette en 1947, Rendez-vous de juillet en 1949, Édouard et Caroline en 1951 et Rue de l'estrapade en 1953 qui le distinguent comme le cinéaste français par excellence. Son goût pour l'observation de la société d'après la Libération, son regard sur ses personnages, son talent dans la direction d'acteurs et l'équilibre parfait entre la justesse psychologique des dialogues et la minutie de sa mise en scène caractérisent cette série qui met en scène diverses classes sociales.
Avec Casque d'or en 1951, où Simone Signoret incarne avec génie une célèbre prostituée, il réalise une chronique rigoureuse et poétique des bas-fonds parisiens en 1900. Il signe ensuite le prototype du film noir français, Touchez pas au grisbi en 1954, d'après le roman d’Albert Simonin, film qui relance la carrière de Jean Gabin. Après Ali Baba et les quarante voleurs en 1954, une farce tournée pour Fernandel, et une adaptation de Maurice Leblanc, les Aventures d'Arsène Lupin en 1957, avec Robert Lamoureux dans le rôle du gentleman cambrioleur, il réussit avec Montparnasse 19 en 1958, un mélodrame magnifique où Gérard Philipe incarne de façon pathétique le peintre Modigliani ; il meurt juste après avoir achevé le Trou en 1960, dont la rigueur et la sobriété se rapprochent du style épuré de Robert Bresson. Filmographie : Dernier atout (1942) Goupi mains rouges (1943) Falbalas (1945) Antoine et Antoinette (1947) Rendez-vous de juillet (1949) Édouard et Caroline (1951) Casque d’or (1952) Rue de l’estrapade (1953) Touchez pas au grisbi (1954) Ali Baba et les quarante voleurs (1954) Les Aventures d’Arsène Lupin (1957) Montparnasse 19 (1958) Le Trou (1960) Mon film préféré de Becker. Rendez-vous de juillet.
Dernière édition par traversay le Mar 9 Fév 2010 - 14:33, édité 1 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 19:58 | |
| - traversay a écrit:
- Et quelques chefs d'oeuvre dans sa carrière. Son fils, Jean, a repris le flambeau.
Oui, enfin, quand Jean a repris le flambeau, il s'était éteint, mais il n'a pas dû s'en apercevoir. Franchement, comparé au père... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 20:23 | |
| - eXPie a écrit:
- traversay a écrit:
- Et quelques chefs d'oeuvre dans sa carrière. Son fils, Jean, a repris le flambeau.
Oui, enfin, quand Jean a repris le flambeau, il s'était éteint, mais il n'a pas dû s'en apercevoir. Franchement, comparé au père... C'est aussi mon avis. | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 21:09 | |
| Là, je commence à rêver, « Les Aventures d’Arsène Lupin » ce sont des heures de lecture et puis le film. Quel plaisir de suivre Robert Lamoureux et Liselotte Pulver dans les méandres de l’histoire rocambolesque. Tiens, un de ces jours je vais me faire une soirée DVD de vieux films tout droit descendus du grenier des souvenirs. L’un ou l’autre film de Jacques Becker en fera certainement parti. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 21:13 | |
| du voir que Le Trou et Touchez pas au grisbi. Le Trou j'adore. on a bien parlé du film quelque part non ? | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 21:30 | |
| Comment, animal, tu n'as pas vu " Casque d’or " avec le couple Simone Signoret / Serge Reggiani ? Ce genre de film ne passe plus en cinémathèque ? Enfin, tous ces films de Jacques Becker ont écrit, un à un, un chapitre de l'histoire du cinéma. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 21:36 | |
| bah non pas vu. et vu que je vois beaucoup moins de film qu'avant (de bosser)... ne perdons pas (tout de suite) (tout) espoir | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 19 Jan 2010 - 22:31 | |
| On va donc reprendre les films un à un (oh ?) car à part peut-être Ali Baba, qui n'est pas très Becker, ils méritent tous un petit mot. A suivre donc. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Mer 20 Jan 2010 - 13:56 | |
| Dernier atout (1942) avec Mireille Balin, Pierre Renoir, Raymond Rouleau, Noël Roquevert ... Dans une ville d'Amérique latine, l'Ecole Nationale de Police couronne le major de la promotion. Cette année là, ils sont deux, deux aspirants ex-aequo, deux copains, deux rivaux bien décidés chacun à supplanter l'autre. L'occasion de se départager leur est offerte lors de l'enquête sur le meurtre d'un truand. Après la mauvaise expérience de l'Or du Cristobal (interrompu puis terminé par un autre réalisateur), Becker réalise son premier véritable film en 1942. Il s'agit d'une histoire policière privilégiant l'action, soit une rareté dans le cinéma français de l'époque, pastiche et/ou hommage au cinéma américain. Becker n'a pas écrit le scénario et le montage parfois abrupt est assez éloigné du style coulé qu'il développera dans la suite de sa carrière. Les allusions à la situation de l'époque sont visibles dans l'opposition des personnages et leurs méthodes policières (le parallèle avec la Collaboration et la Résistance est sous-jacent). Un film intéressant, nerveux et direct, globalement bien reçu par le public et la critique. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Ven 22 Jan 2010 - 15:01 | |
| Goupi mains rouges (1943) avec Fernand Ledoux, Georges Rollin, Blanchette Brunoy, Robert Le Vigan ... Un petit village de la province française. Un clan y est tout-puissant, celui des Goupi. Chaque membre est affecté d'un surnom : l'aïeul s'appelle Goupi-L'Empereur, le commerçant Goupi-Mes Sous, le gendarme Goupi-La Loi, la maîtresse de maison Goupi-Tisane, la jeune fille Goupi-Muguet, etc. Deux membres du clan font bande à part : Goupi-Mains Rouges, un braconnier jeteur de sorts, et Goupi-Tonkin, un colonial instable rongé par les fièvres. Coïncidant avec la venue au pays de Goupi-Monsieur, le parisien, un double drame survient : Goupi-Tisane est découverte assassinée dans la forêt et, surtout, L'Empereur a une attaque foudroyante qui le laisse muet, et donc dans l'incapacité de révéler à son fils le lieu où est caché le magot familial, comme il est de tradition de génération en génération. Adaptée de Pierre Véry, romancier plutôt oublié aujourd'hui, cette étude de moeurs paysanne est loin, très loin, de l'imagerie rurale que le régime pétainiste tentait alors de promouvoir. Les valeurs familiales chez les membres du clan, isolés dans la campagne, sont inexistantes, puisque seul l'appât du gain semblent les motiver. Goupi est à sa façon un film aussi féroce à l'égard de la politique vichyssoise que, disons, Le corbeau de Clouzot. Au-delà de ces considérations, le film est fascinant par son ton à la fois étrange et ludique, foisonnant (pas moins de douze personnages principaux) et cruel sur la nature humaine. Il vire en son milieu vers la farce (la séquestration du parisien dans la grange), tout en conservant son caractère insolite et troublant (le Vigan est époustouflant dans le rôle de Tonkin, rongé par les hallucinations). La direction d'acteurs, impeccable, empêche les acteurs de cabotiner et de tomber dans la "plouquerie". Du très grand art, pour un film à la fois révélateur du talent de Becker et assez différent, malgré tout, du cinéma fait d'élégance et d'empathie pour ses personnages, qu'il développera par la suite. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Lun 25 Jan 2010 - 11:16 | |
| Falbalas (1945) avec Raymond Rouleau, Micheline Presle, Gabrielle Dorziat... Philippe Clarence, grand couturier, est aussi un bourreau des coeurs, jouant avec les femmes entre désinvolture et cruauté. Jusqu'au jour où il rencontre Micheline ... Entomologiste du monde paysan dans Goupi, Becker accomplit la même oeuvre dans le monde de la mode. Quasi documentaire sur l'univers des "petites mains" de la haute couture, Falbalas est avant tout le portrait d'un homme tourmenté par les affres de la création artistique, égocentrique et insatiable dans ses conquêtes féminines. Ce qui est admirable dans le film, c'est son apparente simplicité, sa mise en scène élégante, discrète, sans emphase, à l'opposé de nombreux films français de l'époque. Becker est aussi un formidable directeur d'acteurs : Raymond Rouleau n'a jamais été aussi bon face à une Micheline Presle éblouissante. Sans oublier la grande Gabrielle Dorziat, seule femme capable de comprendre le couturier névrosé. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Ven 29 Jan 2010 - 14:49 | |
| Antoine et Antoinette (1947), avec Roger Pigaut, Claire Mafféi, Noël Roquevert, Annette Poivre ... Antoine, employé dans une imprimerie, et Antoinette, vendeuse au Prisunic, vivent au jour le jour. Un billet de loterie, gagnant, mais égaré, vient troubler leur bonheur tranquille. Le film le plus "Beckerien" qui soit. C'est une chronique tendre, chaleureuse et juste de la vie d'un jeune couple aux moyens modestes, à travers leur quotidien. La description sociale n'est jamais pesante mais constitue un documentaire précieux sur le monde du travail dans le Paris d'après-guerre et sur le moral d'une jeunesse qui vit d'amour, d'eau fraîche et ... d'espérance. L'air de rien, la mise en scène de Becker évite au film de tomber dans la mièvrerie, par son rythtme, soutenu, son humour et son esprit, la précision des seconds rôles (Roquevert, hilarant en amoureux transi). A noter que Françoise Giroud a co-signé le scénario, et, pour l'anecdote, que Louis de Funès apparait dans un rôle minuscule. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Mar 9 Fév 2010 - 14:31 | |
| Rendez-vous de juillet (1949), avec Daniel Gélin, Maurice Ronet, Nicole Courcel .... La jeunesse de Saint-Germain-des-Prés dans l'immédiat après-guerre. Des rêves pleins la tête : explorer le monde, percer au théâtre ... Prix Louis Delluc en 1949, Rendez-vous de juillet a marqué toute une génération de cinéastes et a considérablement influencé la Nouvelle Vague. Ce fut aussi un grand succès en salles avec près de deux millions d'entrées. Sorti sur les écrans en décembre 1949, Rendez-vous de juillet est le fruit d'une époque alors que les tickets de rationnement viennent tout juste de disparaître et qu'une nouvelle génération entend bien afficher ses aspirations. Un film gai, vivant, enchanté, digne de Jean Renoir. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Jeu 11 Fév 2010 - 16:35 | |
| Edouard et Caroline (1951) avec Daniel Gélin, Anne Vernon, Jacques François... Edouard et Caroline sont jeunes mariés. Après une dispute dans le couple, Caroline annonce qu'elle veut divorcer. Un concert salle Pleyel va réconcilier les amoureux. Voilà, c'est tout. Un ouvrage léger qui est tout sauf un ouvrage facile. Humour, fantaisie, sens du détail, Becker est un capteur d'époque hors pair. Voici ce qu'en disait la presse en 1951 : "Sa façon de promener sa caméra comme au hasard, et de découvrir le détail révélateur, la précision de sa mise en scène, si nonchalante d'apparence, font de lui l'un des maîtres du cinéma." Si Edouard et Caroline n'est pas un chef d'oeuvre de Becker, c'est néanmoins un maillon indispensable de la "Comédie humaine" qu'il a entrepris de réaliser. Pour l'anecdote, Anne Vernon a aujourd'hui 85 ans, vit dans le sud de la France et se consacre depuis longtemps à la peinture. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Jacques Becker Mer 17 Fév 2010 - 16:00 | |
| Casque d'or (1952) avec Simone Signoret, Serge Reggiani, Claude Dauphin, Raymond Bussières ... Aujourd'hui un classique français du cinéma d'après-guerre. Pourtant, à sa sortie, il fut accueilli plus que fraîchement par la critique et le public. Situé à la Belle époque, le film n'est sûrement pas le plus personnel de Becker (Rendez-vous de juillet et Le trou le sont bien davantage) mais sans doute l'un de ses plus brillants. Notamment pour le mariage improbable entre deux styles : le drame lyrique et amoureux, poussé dans ses retranchements, et le naturalisme, plus austère et serré (ce côté melvillien qu'on retrouvera dans ses derniers films). Reggiani joue sobrement, Signoret de façon plus extravertie, ce contraste a quelque chose de saisissant. Sans parler des seconds rôles, énormes, en particulier Bussières. Bien entendu, on retrouve la précision de Becker pour décrire un milieu, celui des "Apaches", en l'occurrence. A noter la magnificence de la photo et la qualité des dialogues et de la musique. | |
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