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| Chloe Aridjis | |
| | Auteur | Message |
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Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Chloe Aridjis Dim 6 Déc 2009 - 20:05 | |
| Le livre des nuages de Chloe Aridjis (titre anglais : Book of Clouds ; traduction : Jean-Pierre Aoustin) C’est un premier roman qui montre une maîtrise rare pour une jeune auteure. Chloe Aridjis est née en 1971 à New York. Son père est l’écrivain mexicain Homero Aridjis, sa mère une écologiste et traductrice américaine. Elle a grandie à Mexico City et aux Pays-Bas où son père fut ambassadeur. Après des études en littérature comparée à Harvard et à Oxford, terminées par une thèse sur la magie et la poésie au XIXe siècle en France, elle partit vivre et travailler à Berlin. Tatiana, une jeune juive mexicaine, habite depuis quelques années à Berlin, déménageant au gré de ses humeurs, vivant de petits jobs et d’un rare virement de sa famille. Elle choisit de mener une vie solitaire dans sa ville adoptive, se promenant à travers les rues, voyageant à bord des rames du métro aussi bien au-dessus que sous terre. Ecouter la voix annonçant les différentes stations est quelquefois son seul plaisir et contact humain de la journée. Trois demi-jounées par semaine Tatiana transcrit les bobines du dictaphone d’un vieil historien juif allemand, le docteur Weiss, grâce à qui elle rencontre un jeune météorologue, Jonas. Les nuages furent son échappatoire à la réalité de la défunte RDA. Il introduit Tatiana à sa science du ciel alors qu’elle se sent de plus en plus attirée par le sous-sol berlinois truffé qu’il est par des tunnels, des stations du métro désaffectées, des bunkers réels tout en menant une existence fantôme. Il est plutôt rare qu’un roman commence par une rencontre anecdotique avec Hitler dans un wagon du métro souterrain. Mais dès ces pages on remarque la voix fraiche et originale de Chloe Aridjis, son style très sûr, ne manquant pas de caustique. Son roman peint non seulement le portrait d’une jeune femme solitaire à la recherche d’elle-même, mais aussi de la ville de Berlin, dans toute sa richesse et son étrangeté. Rarement j’ai lu des observations plus justes sur la ville et les habitants de Berlin, aujourd’hui. La lecture est plaisante et une recommandation pour qui aime voyager dans son fauteuil ou prépare un weekend à Berlin. | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Chloe Aridjis Mer 3 Fév 2010 - 11:28 | |
| Je suis à mi-lecture, je ne lis encore vos avis. je remets ici le mien, partiel donc : Je suis à un peyu plus de la moitié de "Le livre des nuages" de Chloe Aridjis. C'est fort, pour un premier roman. pour l'instant il me laisse une impression disparate mais positive. le début révèle une incroyable aptitude à rendre des scènes vivantes et concrète, puis ça me paraît changer, et puis encore, encore. C'est par moments étrange, paraît un peu décousu, puis ça repart dans une narration plus suivie. Mais l'intérêt est là. | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Chloe Aridjis Mer 3 Fév 2010 - 12:39 | |
| J'ai lu Le livre des nuages il y a un petit temps et je n'ai pas du tout apprécié cette lecture. Je n'y ai ressenti qu'un ennui... Je retranscris ici mon commentaire : C’est grâce à une quatrième de couverture plus que tentante et intrigante que je me suis laissée aller à lire Le livre de nuages de Chloé Aridjis. - Citation :
11 août 1986 – Berlin Juste devant moi, dans cette rame de métro bondée, était assise une très vieille femme, presque centenaire je dirais, coiffée d’un foulard qui encadrait un large front, protubérant comme une planète en colère. Elle avait des yeux noirs enfoncés dans leur orbite et un visage carré aux lourdes mâchoires qui était remarquablement masculin. Tout semblait horriblement familier et j’avais l’impression d’avoir déjà vu ce visage, mais en noir et blanc. Plus je la regardais, plus j’étais certaine que c’était… oui, que c’était Hitler, Hitler en vieille femme dans ce métro berlinois… Aucun membre de ma famille ne me crut. C’était absurde, Hitler s’était suicidé dans son bunker en 1945, tout le monde savait ça…
Tatiana a quatorze ans quand elle a cette terrifiante vision. Dix ans plus tard, elle revient à Berlin pour étudier, puis pour y vivre de petits travaux, pour rêver un peu, pour être seule. Elle flotte dans la vie, se promène sur un nuage, ne s’implique jamais nulle part. Son obsession, c’est cette ville et son horrible passé, la guerre d’abord, puis le Mur, la coupure. Elle va croiser d’autres fantômes, se mêler à eux dans les rues, le métro encore, les mystérieux souterrains côté Est, nous entraînant à sa suite dans des récits d’une grande poésie, même s’ils sont parfois très noirs. Jusqu’au jour où la violence va frapper… Mal m’en a pris car ce résumé si prometteur ne m’a pas semblé correspondre au contenu du livre. En effet, cette vision dans le métro berlinois d’une vieille femme aux traits d’Hitler n’est qu’un amuse-bouche pour nous expliquer le choix de la narratrice à apprendre l’allemand et ensuite à étudier à Berlin (ce qui lui permet également de fuir sa famille nombreuse envahissante). Nous la retrouvons des années après cette vision dans une ville libérée mais encore marquée par son passé. Cette jeune femme est perdue, elle n’a plus de travail, elle n’a aucune attache et elle n’en veut pas, elle n’a aucune envie. Sa vie est vide comme elle et elle déambule dans cette ville qu’elle aime. Elle trouve un travail auprès d’un ancien historien qui va lui permettre de rencontrer un météorologue amoureux des nuages. Un homme qui a vécu la chute du Mur en 89 et qui vivait de l’autre côté, du côté Est. Ce nouveau travail va lui faire découvrir un nouveau Berlin et approcher des personnages étranges. Le livre des nuages est un roman qui nous parle de solitudes dans une grande ville. Des solitudes qui errent, se croisent, se touchent mais ne se libèrent jamais. Un roman qui nous parle d’errances, de recherches et de vide. Un roman qui ne correspond pas tout à fait à ce qui est présenté en quatrième. Je n’ai pas aimé ce premier roman de Chloé Aridjis. Je suis restée insensible au drame personnel de cette jeune femme, à son vide, à son questionnement. J’ai trouvé ce roman monotone, long et lent. Un ressenti qui correspond bien à la thématique. J’aurais aimé apprendre un peu plus sur le météorologue, j’aurais aimé un partage. Et surtout, j’aurais aimé qu’elle poursuive son enquête sur cette apparition mystérieuse qu’elle a eue des années auparavant. Etait-ce possible ? Etait-ce réel ? On pourrait imaginer qu’elle avait vu juste. Quel changement pour l’Histoire. Mais non, elle en reste là. Il est vrai qu’il s’agit d’un sujet délicat et assez dérangeant mais la fiction nous permet d’imaginer des scénarios multiples et improbables. J’ai été déçue par ce roman car j’ai attendu jusqu’au dénouement un lever du voile mais en vain. Je me sens un peu seule dans mon ennui. La plupart des avis étant positifs. | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Chloe Aridjis Mer 3 Fév 2010 - 15:38 | |
| Laurence, merci beaucoup pour ton avis. Je comprends fort bien ton point de vue, tu l’as admirablement raisonné. En effet, le quatrième de couverture – comme souvent - fait présager un autre roman que celui qu'on lit.
Quelques semaines après ma lecture je garde le souvenir d’un roman qui trouve la bonne voix pour parler du climat bien particulier de Berlin. | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Chloe Aridjis Mer 3 Fév 2010 - 15:44 | |
| Merci Maline.
Je ne suis jamais allée à Berlin, donc je ne peux associer le ton du roman à la ville.
Une destination future peut-être ? | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Chloe Aridjis Mer 3 Fév 2010 - 15:57 | |
| J'avoue que mon intérêt trouve plus sa source dans le fait que je sois intrigué que véritablement passionné ( mais comme chacun sait la passion c'est l'exception :) )
Je connais un peu Berlin par deux visites avant la chute du mur, j'ai vu les stations fantômes etc d'où le fait que cela me parle davantage. | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Chloe Aridjis Ven 5 Fév 2010 - 14:03 | |
| J'ai terminé cette lecture : je ne suis pas déçu. Certes on monte en épingle des faits du quotidien qui peuvent paraître anodins ; la vie s'en trouve un peu réduite à une sorte d'errance en effet où le banal domine. Mais combien n'y a-t- il pas de vies de ce type , la vie est-elle au final autre chose que ce voyage sans but ? L'écriture illustre à mon sens parfaitement ces ressentis. Elle est précise, simple et adaptée. J'ai été surpris, dans cette chronique d'une solitude essentielle, que la sexualité n'arrive qu'aux trois quarts du livre. Cette dimension de l'individu ne peut être passée sous silence ; je l'attendais un peu plus tôt. Non, au final, pas déçu, un livre d'atmosphère. | |
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| Sujet: Re: Chloe Aridjis | |
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| | | | Chloe Aridjis | |
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