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| Roberto Juarroz | |
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+5bix229 Constance Mélusine Madame B. swallow 9 participants | |
Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Dim 19 Avr 2015 - 19:58 | |
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Buscar una cosa es siempre encontrar otra. Asi, para hallar algo, hay que buscar lo que no es.
Buscar al parajo para encontrar a la rosa, buscar al amor para hallar el exilio, buscar la nada para descubrir un hombre, ir hacia atras para ir hacia adelante.
La clave del camino, mais que en sus bifurcaciones, su sospechoso comienzo o su dudoso final, esta en el cautico humor de su doble sentido.
Siempre se lleaga, pero a otra parte.
Todo pasa. Pero a la inversa.
Chercher une chose c' est toujours en trouver une autre. Ainsi, pour trouver certaine chose, il faut chercher ce qu' elle n' est pas.
Chercher l' oiseau pour trouver la rose, chercher l' amour pour trouver l' exil, chercher le rien pour découvrir un homme, aller vers l' arrière pour aller vers l' avant.
La clef du chemin, plus qu' en ses bifurcations, son hypothétique commencement ou sa douteuse arrivée, est dans l' humeur corrosive de son double sens;
On arrive toujours, mais ailleurs.
Tout arrive. Mais à l' envers.
Poème 12 dans Douzième Poésie verticale. - Orphée/La Diférence, 1993
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Jeu 23 Avr 2015 - 21:25 | |
| Estar
Y nada mas. Hasta que se forme un pozo abajo.
No estar. Y nada mas. Hasta que se forme un pozo arriba.
Después, entre ambos pozos, se detendra un instante de viento.
Etre
Et rien de plus. Jusqu' à se forme un puits en dessous.
Ne pas etre. Et rien de plus. Jusqu' à ce que se forme un puits au-dessus.
Ensuite, entre ces deux puits, le vent s' arretera un instant.
Douzième Poésie verticale
Traduit de l' espagnol par Fernand Verhesen Orphée/La Différence. Edition bilingue/
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Lun 27 Avr 2015 - 19:03 | |
| Il est des vies qui durent un instant : leur naissance.
Il est des vies qui durent deux instants : leur naissance et leur mort
Il est des vies qui durent trois instants : leur naissance, leur mort et une fleur.
Poésie verticale. - Points/Seuil op. cit.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Ven 8 Mai 2015 - 20:10 | |
| Un amour au delà de l' amour, plus haut que le rite du lien, au delà du jeu sinistre de la solitude et de la compagnie.
Un amour qui n' aurait pas à revenir, mais non plus à s' en aller. Un amour non soumis aux frénésies d' aller et venir, d' etre éveillés ou endormis, d' appeler ou de se taire.
Un amour pour etre ensemble ou pour ne l' etre pas, mais aussi pour tous les états intermédiaires. Un amour qui serait comme ouvrir les yeux. Et peut etre aussi comme les fermer.
Poésie verticale. - Points/Seuil
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Sam 9 Mai 2015 - 22:29 | |
| A Elise Turcotte si jamais elle passe par là !
Une vitre opaque dérange parfois la matière du monde, élague le reve du regard et nous fait toucher ce que nous ne voyons pas.
La réalité se concentre alors sur un insecte apparemment exclu, sur sa mort sans style, sur le calice inerte de sa minime histoire.
La rélité s' égoutte, patiente distillation qui mouille la vitre opaque et aussi nos doigts.
La réalité est une histoire minime et voilée.
Poésie verticale. - Points/Seuil
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Sam 13 Juin 2015 - 20:37 | |
| L' œil trace sur le toit blanc une mince raie noire. Le toit assume l' illusion de l' œil et devient noir. La raie s' efface alors et l' œil se ferme. Ainsi nait la solitude. Poésie verticale. - Points/Seuil | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Dim 14 Juin 2015 - 18:13 | |
| Un nuage m' a visité. Et m' a laissé en s' en allant son contour de vent. Une ombre m' a visité. Et m' a laissé en s' en allant le poids d' un autre corps. Une bouffée d' images m' a visité. Et m' a laissé en s' en allant l' irreligion du reve. Une absence m' a visité.
Et m' a laisé en s' en allant mon image dans le temps Et moi je viste la vie. Je lui laisserai en m' en allant la grace de ces restes Roberto Juarroz : Poésie verticale. - Points/Seuil | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Mar 23 Juin 2015 - 19:47 | |
| Tout mot appelle un autre mot, tout mot est un aimant verbal, un pole d' attraction variable qui inaugure des constellations toujours nouvelles.
Un mot est tout le langage, mais aussi le fondement de toutes les transgressions du langage, la base où toujours s' affirme un antilangage.
Le mot est encore l' homme, deux mots sont déjà l' abime. Un mot peut ouvrir une porte. Deux mots l' effacent.
(VII, 9)
Poésie verticale. - Points/Seuil
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Mar 30 Juin 2015 - 16:54 | |
| Nous sommes le brouillon d' un texte qui ne sera jamais mis au net. Avec des mots rayés, répétés, mal écrits et meme avec des fautes d' ortographe. Avec des mots qui attendent, comme attendent tous les mots, mais ici abandonnés, doublement abandonnés entre des marges droites et vides. Il suffirait pourtant qu' une seule fois ce brouillon maladroit soit lu à voix haute, pour que nous n' attendions plus désormais de texte défiinitif. Poésie verticale, IX, 50 | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Jeu 2 Juil 2015 - 23:01 | |
| S' ébrouer comme un animal, mais en se libérant de beaucoup plus que l' animal : de la poussière que laisse la pensée, des raideurs qui enrolent la mort, des taches de l' amour et des pluies sales qui tombent des corniches ou d' un ciel trouble, empoisonné. Se libérer des guenilles du temps, de la complicité des lieux tristes, des marques laissées par le bonheur, des restes douteux du banquet, des serpentins macabres de la douleur. Et un jour d' ébrouements calculés, se libérer meme de son ombre, de cela qu' on appelle soi-meme et de ces frôlements qu' on appelle les autres. Un jour enfin se libérer de l' éternité défigurée de la vie comme d' une autre couche de poussière. IX, 41 | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Sam 4 Juil 2015 - 18:42 | |
| Une plante s' appuie sur une autre plante et lui prete une fleur pour couvrir sa nudité. Rien n' habille plus qu' une fleur. Mais quand elle se fane, rien ne dénude plus qu' une fleur. Parce qu' enfin de compte seule peut croitre la nudité IX, 49 | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Lun 3 Aoû 2015 - 19:04 | |
| Va et vient de la tendresse, qui arrive ou se retire comme un reve d' enfant, manipulant des distances qui s' écoutent ou s' allongent sans changer de mesure. La rencontre et la séparation occupent le meme espace, qui s' éveille parfois vers un coté et parfois vers l' autre, comme un homme dans son lit, qu' il soit seul ou non. La tendresse disssout cette ligne illusoire qui partage les eaux de la séparation et de la rencontre. Près et loin n' existent pas. La tendresse les créé comme la mer créé la plage avec le bord insaissable de ses sages marées. 41 XII Douzième Poésie verticale, édition bilingue. Trad. Fernand Verhesen Orphée/La Différence | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Mar 29 Sep 2015 - 19:45 | |
| Aujourd’hui je n’ai rien fait. Mais beaucoup de choses se sont faites en moi. Des oiseaux qui n’existent pas ont trouvé leur nid. Des ombres qui peut-être existent ont rencontré leurs corps. Des paroles qui existent ont recouvré leur silence. Ne rien faire sauve parfois l’équilibre du monde, en obtenant que quelque chose aussi pèse sur le plateau vide de la balance. Robert Juarroz, treizième poésie verticale, édition bilingue, traduction Roger Munier, José Corti 1993, p. 120/121 Hoy no he hecho nada. pero muchas cosas se hicieron en mí. Pájaros que no existen encontraron su nido. Sombras que tal vez existan hallaron sus cuerpos. Palabras que existen recobraron su silencio. No hacer nada salva a veces el equilibrio del mundo, al lograr que también algo pese en el platillo vacio de la balanza. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Mer 30 Sep 2015 - 17:24 | |
| Merci, Bix! J'ai découvert Juarroz seulement il y a très récemment dans une revue allemande, dans une traduction. Cela me parlait directement! Et ce fut justement les vers cités hier par toi dans leur version allemande que j'ai copié! J'ai commandé le livre mentionné par toi... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Roberto Juarroz Sam 31 Oct 2015 - 20:50 | |
| Quiza equivocamos la puerta o estaban los carteles cambiados y en lugar de haber ingresado a la vida no hallamos ahora en la muerte
O tal vez el orden fuera inverso : el primer estadio era la muerte y el segundo la vida
Pues comenzamos a morir desde el primer dia, aquello que llamamos vivir no se parece mucho a la vida y nadie puede completar una suma en medio de las cosas que caen.
Habria que volver a revisar las puertas, tanbien las de salida. Y mejorar nuestra alfabetizacion : aprender a leer el otro lado de lo escrito.
Tal vez asi no erremos la puerta otra vez al salir y hasta podamos comenzar sin confundirnos, no importa que sea.
Nous nous trompons peut etre de porte ou bien a-t-on interverti les écrteaux et au lieu d' etre etre entrés dans la vie nous trouvons-nous aujourd' hui dans la mort.
Ou bien l' ordre était inversé : le premier était état la mort et le second la vie.
Puisque nous commençons à mourir dès le premier jour, ce que nous appelons vivre ne ressemble pas beaucoup à la vie et personne, parmi les choses qui tombent, ne peut en faire la somme.
Il faudrait vérifier les portes, surtout celles de la sortie. Améliorer notre alphabétisation : apprendre à lire l' autre coté de l' écrit.
Ainsi peut etre nous ne nous tromperions plus de porte de sortie et nous pourrions meme commencer sans nous fourvoyer, quoi qu' il arrive.
12e poésie verticale, op. cit., 72 | |
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| | | | Roberto Juarroz | |
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