la société Japonaise change-t-elle ?

Je viens de voir à l'occasion de l'exposition de Takeshi Kitano (qui d'ailleurs parait intéressante) une interview de celui-ci et il disait en parlant de son Pays qu'il changeait :
des parents tuent les enfants, les enfants tuent les parents c'est inédit !
le poste au travail n'est plus à vie mais précarisé
dans les jardins des files de gens pour la soupe populaire !

cette misère est inquiétante.

celles et ceux qui y sont allés récemment et connaissaient déjà le Japon ont-ils vu ou senti cela ?

Bédoulène a écrit:

Je viens de voir à l'occasion de l'exposition de Takeshi Kitano (qui d'ailleurs parait intéressante) une interview de celui-ci et il disait en parlant de son Pays qu'il changeait :
des parents tuent les enfants, les enfants tuent les parents c'est inédit !
le poste au travail n'est plus à vie mais précarisé
dans les jardins des files de gens pour la soupe populaire !

cette misère est inquiétante.

celles et ceux qui y sont allés récemment et connaissaient déjà le Japon ont-ils vu ou senti cela ?

Je ne suis jamais allée au Japon... mais dans "Out" de Natsuo Kirino, j'ai découvert combien le Japon peut être éloigné de l'image d'Epinal que nous en avons !

Moi non plus. C'est que tout livre japonais contemporain ou presque se doit de comporter une description de problèmes sociaux, prostitution des gamines , suicide etc. Je ne sais pas si ça reflète la réalité mais en tout cas ça dénote une certaine uniformité dans les thèmes, voire une mode, même si certains romans sont bien écrits comme c'est le cas chez Natsuo Kirino.
C'est pour ça que j'apprécie Murakami (Haruki) et Ikezawa Natsuki par exemple, il y a quand même autre chose que ces trucs rebattus. Et j'aimerais bien tomber sur l'univers onirique d'un Miyazawa moderne si vous en connaissez un.

Nezumi a écrit:

Moi non plus. C'est que tout livre japonais contemporain ou presque se doit de comporter une description de problèmes sociaux, prostitution des gamines , suicide etc. Je ne sais pas si ça reflète la réalité mais en tout cas ça dénote une certaine uniformité dans les thèmes, voire une mode, même si certains romans sont bien écrits comme c'est le cas chez Natsuo Kirino.
C'est pour ça que j'apprécie Murakami (Haruki) et Ikezawa Natsuki par exemple, il y a quand même autre chose que ces trucs rebattus. Et j'aimerais bien tomber sur l'univers onirique d'un Miyazawa moderne si vous en connaissez un.

Je me rends compte que je connais très peu d'auteurs japonais.... mais ça m'attire...et je sens que je fais arrêter de résister et aller faire un tour du côté du fil Littérature japonaise, histoire d'allonger encore un peu plus ma LAL

Han, si tu regardes de ce côté-là tu n'as pas fini en effet.

Charlie a écrit:

Je me rends compte que je connais très peu d'auteurs japonais.... mais ça m'attire...et je sens que je fais arrêter de résister et aller faire un tour du côté du fil Littérature japonaise, histoire d'allonger encore un peu plus ma LAL

pauvre Charlie.. voici que ta LAL va s'allonger à perte de vue..
quand je suis venue chez les parfumés, j'avais pensé que je savais quelque chose sur la littérature japonaise, parce que j'avais lu 4-5 auteurs.. bonne pioche

kenavo a écrit:

pauvre Charlie.. voici que ta LAL va s'allonger à perte de vue..
quand je suis venue chez les parfumés, j'avais pensé que je savais quelque chose sur la littérature japonaise, parce que j'avais lu 4-5 auteurs.. bonne pioche

Et s'il ne s'agissait que de littérature japonaise mais....

Je suis allé une fois au Japon... ce qui ne me permet pas de parler de ce qui s'y passe vraiment. Pour cela, il faudrait y vivre.
De ce que j'ai lu à droite et à gauche, la société change, oui (mais n'est-ce pas le cas de toute société ?).
Avant, un salarié avait quasiment un boulot à vie (je parle des grandes entreprises) ; le revers de la médaille, c'est qu'il était un pion, qu'on pouvait quasiment du jour au lendemain envoyer travailler dans une succursale à l'autre bout du Japon. C'est normal.
Maintenant, la sécurité de l'emploi n'existant plus, les gens (surtout les jeunes, bien sûr) l'acceptent moins, et c'est normal.

Il y a maintenant beaucoup de pauvres au Japon, des vrais pauvres, et ça aussi, c'est une nouveauté.

Quant à l'avenir... On parle du taux d'endettement (dette publique/PIB), en France, qui approche officiellement les 80%. Au Japon, il est de... 197% (!).
Le truc, c'est que la Japon a pu (je ne sais comment) emprunter à un taux d'intérêt beaucoup plus bas que nous, par exemple. Est-ce que cela pourra durer, ça...
Gros problèmes en perspective...

Forcément, la pauvreté engendre la criminalité, qui était apparemment très bas au Japon... comme sur la plupart des îles, m'avait-on dit (lié à la difficulté de s'échapper ?).

merci de vos réponses.

du coup je note des auteurs à lire.

Connais-tu le pourcentage de chomeurs et parmi eux celle des jeunes ?
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
Le stress engendré par la compétitivité et le harcèlement est il aussi flagrant qu 'il y a quelques années...
J' avias vu des reportages chez Toyota et Canon... C' était assez effrayant...
Curieusement les ouvriers semblaient mieux supporter ces conditions de travail qu' en France...

Quelle est la participation des femmes à la vie publique ? Ce qui transparait dans les films,
c' est que ce n' est pas évident, sauf à l' intérieur de la la famille...

petits reportages sur la société japonaise.
Netcafé
Peine de mort
Emploi
Sourire

C'est amusant que tu ouvres ce fil bédoulène alors que je viens de lire la pièce de théâtre de Yoji Sakate, "Le grenier", qui est justement le portrait de la société japonaise actuelle et en particulier de ce phénomène très particulier des Hikikomoris. J'ai trouvé cet article très intéressant du journal Le Monde qui aborde le sujet de la "mentalité" japonaise à travers un certain nombre d'essais, de livres et de films (Le Chrysanthème et le sabre de Ruth Benedict , Le Japon, société camisole de force de Masao Miyamoto, Homo Japonicus de Muriel Jolivet...)

Voir lien: http://argoul.blog.lemonde.fr/2004/12/15/2004_12_japon_plonge_ru/

Bédoulène a écrit:

Citation :

dans les jardins des files de gens pour la soupe populaire !

Oui, l'année dernière à Tokyo, tout près du musée national j'ai vu une gigantesque file pour la soupe populaire. On voit cela aussi dans le très beau film Tokyo sonata.

Marko a écrit:

Citation :

J'ai trouvé cet article très intéressant du journal Le Monde qui aborde le sujet de la "mentalité" japonaise à travers un certain nombre d'essais, de livres et de films (Le Chrysanthème et le sabre de Ruth Benedict , Le Japon, société camisole de force de Masao Miyamoto, Homo Japonicus de Muriel Jolivet...)

Trois livres que je recommande pour tous ceux qui veulent comprendre le Japon et même si le livre de Ruth Benedict a été écrit après 1945, pour les soldats américains qui allaient occuper le Japon, beaucoup de points restent valables.

Merci pour le lien Marko.

Les études qui m'ont le plus intéressée, ce sont L'abécédaire du Japon de Takashi Moriyama, Japonaises, La révolution douce d'Anne Garrigue et les essais du sociologue Jean-François Sabouret, dont l'ouvrage qu'il a dirigé: Japon, peuple et civilisation

Citation :

Oui, l'année dernière à Tokyo, tout près du musée national j'ai vu une gigantesque file pour la soupe populaire. On voit cela aussi dans le très beau film Tokyo sonata.

Oui, Mrs Bee, j'y pensais à ce film, chômage, suicide et soupe populaire ..