Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Agota Kristof [Hongrie/Suisse]

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Maline
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alaska
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coline
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MessageSujet: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyJeu 3 Mai 2007 - 1:47

Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  Kristo10

iki a écrit:
Agota Kristof (en hongrois Kristóf Ágota), née le 30 octobre 1935 à Csikvánd (Hongrie) et morte le 27 juillet 2011 (à 75 ans) à Neuchâtel est une écrivaine suisse, auteure de poésie en hongrois, romancière et dramaturge en français.

"L'analphabète"

récit autobiographique de cet auteur. Exilée hongroise en Suisse où elle a appris tardivement le Français, d'abord à l'oral en travaillant à l'usine, puis lorsque ses enfants ont grandi, en s'inscrivant aux cours d'été de l'Université de Neuchâtel où elle est arrivée à 26 ans ne sachant ni le lire ni l'écrire, "analphabète" donc...

Cette autobiographie commence ainsi:

"Je lis. C'est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main, sous les yeux...J'ai quatre ans, la guerre vient de commencer.
Nous habitons à cette époque un petit village ...
Mon père est le seul instituteur du village...
Je vais au fond de la classe, là où il y a toujours des places vides derrière les plus grands.
C'est ainsi que, très jeune, sans m'en apercevoir et tout à fait par hasard, j'attrappe la maladie inguérissable de la lecture..."


Au second chapitre:

"Toute petite, déjà, j'aimais raconter des histoires. des histoires inventées par moi-même...
Quand, séparée de mes parents et de mes frères, j'entrerai à l'internat dans une ville inconnue, où, pour supporter la douleur de la séparation, il ne me restera qu'une solution: écrire...
Pendant que je m'endors en larmes, des phrases naissent dans la nuit. Elles tournent autour de moi, chuchotent, prennent un rythme, des rimes, elles chantent, elles deviennent poèmes:
Hier, tout était plus beau,
La musique dans les arbres,
Le vent dans mes cheveux,
Et dans tes mains tendues,
Le Soleil
."

Plus loin, dans un chapitre intitulé "Langue maternelle, langues ennemies":

"Au début, il n'y avait qu'une seule langue...Je ne pouvais pas imaginer qu'une autre langue puisse exister, qu'un être humain puisse prononcer un mot que je ne comprendrais pas. Dans la cuisine de ma mère, dans l'école de mon père, dans l'église de l'oncle Guéza, dans les rues, dans les maisons du village et aussi dans la ville de mes grands-parents, tout le monde parlait la même langue, et il n'était jamais question d'une autre..."

A neuf ans, elle a dû partir pour une région frontalière avec l'Autriche où tout le monde parlait autrichien ou allemand.
Un an plus tard, le russe était devenu obligatoire dans toutes les écoles, les autres langues étaient interdites.
A vingt et un an, elle arrivait en Suisse, dans une ville où l'on parle le français. elle affronte une langue pour elle totalement inconnue et lutte pour conquérir cette langue.

La biographie se termine ainsi: "Je sais que je n'écrirai jamais le français comme l'écrivent les écrivains français de naissance mais je l'écris comme je le peux,du mieux que je le peux.
Cette langue je ne l'ai pas choisie. Elle m'a été imposée par le sort, le hasard, les circonstances.
Ecrire en français, j'y suis obligée. C'est un défi.
Le défi d'une analphabète"


Je n'ai pas ressenti un enthousiasme particulier pour ce livre, plutôt une admiration devant le parcours de cet auteure.
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alaska
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyVen 4 Mai 2007 - 18:15

Je n'ai pas lu l'analphabète, en revanche j'ai lu sa trilogie du grand cahier. C'est effroyable, c'est glaçant, et l'ambiance du roman est une vraie réussite.

Dans le premier tome, Le grand cahier, on lit les "exercices d'écriture" de Claus et Lucas, jumeaux de dix ans réfugiés dans le village de leur grand-mère pendant la guerre. Ces exercices d'écriture sont en fait la façon dont ils étudient. Un seul critère pour décréter que l'exercice est réussi : il doit s'en tenir en fait, sans faire intervenir les sentiments.
"Par exemple il est interdit d'écrire "Grand-Mère ressemble à une sorcière" ; mais "Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière."
Et le fait de ne pas mettre d'émotions ajoute encore à l'horreur du récit.
Ils pratiquent d'ailleurs un certain nombre d'exercices (exercice de jeûne, d'endurcissement de l'esprit, de cruauté, de cécité et de surdité, etc), dans le but de s'éduquer eux-mêmes.
Il y a beaucoup de violence, les gens sont effrayés, pauvres, pervers, masochistes ou fous.
Le livre est écrit à la première personne du pluriel, ce qui est assez rare, et renforce encore la particularité du livre.

La fin touche au sublime.


S'il est difficile de parler de la suite, La preuve, sans trop en dévoiler (on y lit la vie de Lucas, seul.), il est impossible de parler du Troisième mensonge.


A mon avis, cette trilogie est au fin fond du laid, du sombre, c'est doucement horrible, ça s'accroche. Ca reste.
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyVen 4 Mai 2007 - 18:40

alaska a écrit:
c'est doucement horrible.

D'abord bravo pour cette association de mots....très évocatrice!

J'en avais entendu parler et c'est pourquoi, voulant découvrir Agota Kristof tout de même, je me suis "contentée" de L'analphabète. :)
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyLun 22 Oct 2007 - 7:59

J'ai adoré aussi la trilogie Le grand Cahier + la Preuve + Le Troisième mensonge.

Attention aux âmes sensibles. Cela contient des scènes très dures.

Extrait de "la preuve" :

"Je suis convaincu que tout être humain est né pour écrire un livre, et pour rien d'autre. Un livre génial ou un livre médiocre, peu importe, mais celui qui n'écrira rien est un être perdu, il n'a fait que passer sur la terre sans laisser de trace".
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyMer 28 Oct 2009 - 23:08

C'est égal. 107 pages. Seuil. 2005.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles - ou "textes" dit la quatrième de couverture, qui poursuit : "Vingt-cinq textes baignant dans une atmosphère étrange et émouvante, qui ont été composés au fil des années, dès le début de l'exil d'Agota Kristof hors de Hongrie, en 1956."
Les textes ressemblent parfois à des nouvelles, comme la première, La Hache :
Citation :
"« Entrez, docteur. Oui, c'est ici. Oui, c'est moi qui vous ai appelé. Mon mari a eu un accident. Oui, je crois que c'est un accident grave. Très grave même. Il faut monter à l'étage. Il est dans notre chambre à coucher. Par ici. Excusez-moi, le lit n'est pas fait. Vous comprenez, je me suis un peu affolée quand j'ai vu tout ce sang. Je me demande comment j'aurai le courage de nettoyer ça. Je crois que je vais plutôt aller habiter ailleurs.
« Voici la chambre, venez. Il est là, à côté du lit, sur le tapis. Il a une hache enfoncée dans le crâne. Voulez-vous l'examiner ? Oui, examinez-le. C'est vraiment stupide comme accident, n'est-ce pas ? Il est tombé du lit dans son sommeil, et il est tombé sur cette hache." (pages 7-8 ).

Cette nouvelle est constituée d'un monologue (puisque l'on n'entend jamais la réponse du docteur, sans doute passablement effaré).
Parfois, on est dans la tête d'une statue, et il y a encore un semblant d'histoire.

D'autres nouvelles relèvent plus de la vignette, du court texte qui parle d'errance, comme Chez moi, qui commence ainsi :
Citation :
"Est-ce que ce sera dans cette vie ou dans une autre ?
Je rentrerai chez moi.
Dehors, les arbres hurleront,mais ils ne me feront plus peur, ni les nuages rouges, ni les lumières de la ville." (page 15).

Souvent, les textes sont très ouvertement symboliques, comme Le canal :
Citation :
"L'homme regardait s'en aller sa vie.
A quelques mètres de lui, sa voiture brûlait encore.
Par terre, c'était rouge et blanc, sang et neige, menstrues et sperme, et plus loin l'indigo des montagnes entouré d'un collier de lumière." (page 18).
... et ça parle d'étoile, d'enfant, de puma... Pas le meilleur du recueil.
Parfois, c'est très curieux, on ne sait pas exactement ce qu'Agota Kristof veut dire, le lecteur (à qui il doit manquer des clefs de compréhension), reste... sur sa faim (Je ne mange plus), pour ainsi dire. Il se pose des questions, le lecteur...

On a donc très souvent du symbole, parfois trop marqué (La maison...), et là, ce ne sont pas les meilleurs textes, des fous (Les Professeurs, bonne nouvelle) tendance assassins, du sinistre (Ma soeur Line, mon frère Lanoé), du qui-laisse-vraiment-perplexe (C'est égal), des "vraies" nouvelles - généralement assez réussies - avec petite histoire et chute (La boîte aux lettres, Les Faux numéros, La campagne, Les rues...).

Allez, une petite nouvelle en entier (parce qu'elle est encore plus courte que les autres, et que je l'aime bien). Elle s'appelle Le cambrioleur :
Citation :
"Fermez bien vos portes. J'arrive sans bruit, avec des mains gantées de noir.
Je ne suis pas de l'espèce brutale. Ni de l'espèce vorace et stupide.
Sur mes tempes et mes poignets, vous pourriez admirer le dessin délicat des veines, si l'occasion en était donnée.
Mais je n'entre dans vos chambres que lorsqu'il est tard, quand le dernier des invités est parti, quand vos lustres hideux se sont éteints, quand tout le monde dort.
Fermez bien vos portes, j'arrive sans bruit, avec des mains gantées de noir.
Je ne viens que pour quelques instants, mais tous les soirs sans relâche et dans toutes les maisons sans exception.
Je ne suis pas de l'espère brutale. Ni de l'espèce vorace et stupide.
Le matin, quand vous vous réveillerez, comptez votre argent, vos bijoux, rien ne manquera.
Rien qu'un jour de votre vie." (pages 81-82).


Globalement, ces vingt-cinq textes en cent pages forment un recueil qui laisse souvent perplexe. Il y a du bon, du pas totalement compréhensible, et souvent un poil trop de symbolisme.
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MessageSujet: « Le grand cahier » d’Agota Kristof   Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyMer 11 Nov 2009 - 22:00

« Le grand cahier », 184 pages, Seuil, Points

Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  51sxxj10
Le grand cahier est le journal que de jeunes jumeaux tiennent pendant la deuxième guerre mondiale dans un pays de l’Europe centrale ou de l’est occupé par une armée étrangère, d’abord allemande puis soviétique après la fin de la guerre mondiale. Les garçons se retrouvent confiés par leur mère à leur grand-mère qui vit dans une campagne arriérée. Face à la très dure réalité journalière de la guerre, du rationnement, de la méfiance, du manque d’amour, les garçonnets vont s’endurcir et se créer leur propre monde pour survivre.

C’est le gros de l’histoire et pourtant ce n’est qu’un tout petit bout de la vérité de ce roman. L’histoire en elle-même est difficilement soutenable car l’apprentissage de la vie de ces deux enfants passe par une méchanceté dans le quotidien qui mène au meurtre. Les jumeaux vont s’entraider à s’endurcir, à ne pas se laisser apitoyer par la douleur, ni la leur ni celle d’autrui. Ils vont ainsi renoncer à l’insouciance dont l’enfance se nourrit d’habitude, se détacher de tout ce qui leur rappelle la douceur de leur vie d’avant la guerre avec leurs parents. Plus rien n’existe de ça, plus rien ne va revenir. Les garçons racontent leur propre histoire où ils ne gardent plus aucune part au rêve, à l’espoir, aux divertissements …

Le style d’Agota Kristof est incisif et accrocheur, les chapitre très courts (2 à 3 pages), les descriptions concises. Ce livre est malheureusement un excellent descriptif de ce que devient la vie par temps de guerre. Et l’horreur est que je ne peux pas écrire cette phase au passé. C’est un livre qui marque le lecteur et qui ne s’oublie pas.

« Le grand cahier » est le premier roman d’une trilogie, « La Preuve » et « Le troisième mensonge » en forment la suite. C’est aussi la raison pourquoi il se termine sur un teaser ; les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans son pays devenu totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière :
Citation :
« La patrouille s’éloigne. Nous disons :
- Allez-y, Père. Nous avons vingt minutes avant l’arrivée de la patrouille suivante.
Père prend les deux planches sous les bras, il avance, il pose une des planches contre la barrière, il grimpe.
Nous nous couchons à plat ventre derrière le grand arbre, nous bouchons nos oreilles avec nos mains, nous ouvrons la bouche.
Il y a une explosion.
Nous courons jusqu’aux barbelés avec les deux autres planches et le sac de toile.
Notre Père est couché près de la seconde barrière.
Oui, il y a un moyen de traverser la frontière : c’est de faire passer quelqu’un devant soi.
Prenant le sac de toile, marchant dans les traces de pas, puis sur le corps inerte de notre Père, l’un de nous s’en va dans l’autre pays.
Celui qui reste retourne dans la maison de Grand-Mère. »
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyMer 11 Nov 2009 - 23:42

Intéressant Maline...Pourquoi avoir choisi des jumeaux dans cette histoire d'après toi ?
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyJeu 12 Nov 2009 - 10:40

Marko a écrit:
Intéressant Maline...Pourquoi avoir choisi des jumeaux dans cette histoire d'après toi ?
Imho « Le grand cahier » a beau être l’histoire de deux jumeaux, elle est racontée par eux-mêmes d’une voix expressément monocorde, monotone, plate.
Ensuite, Agota Kristofles les prénomme Claus et Lucas ; les anagrammes respectives des deux noms évoquent inéluctablement une identité commune.
Enfin, la biographie de l’écrivaine fait penser que ses romans sont autant d’autoportraits déguisés ou au moins l’observation aiguisée d’une réalité très noire.

En lisant la fin du roman (voir l’extrait cité plus haut), tu remarques que les deux jumeaux vont se séparer, l’un traversant la frontière surveillée, tandis que l’autre reste dans la maison de la grand-mère, dans le jardin de laquelle sont enterrées bien d’autres choses que des rutabagas. Ces enfants portent en eux 'l’éducation' d’un monde militarisé, passant de l’occupation pendant la guerre à celle en temps de paix ; n’est-ce pas intéressant de voir grâce à leur gémellité comment ils évoluent d’un coté et de l’autre de la frontière.
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyJeu 12 Nov 2009 - 15:00

Maline est-ce que tu penses que ce livre devrait être déconseillé aux moins de 16 ans, parce que le prof qui la fait lire en classe c'est fait taper sur les doigts et qu'après coup il regrette.
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyVen 13 Nov 2009 - 16:21

rivela a écrit:
Maline est-ce que tu penses que ce livre devrait être déconseillé aux moins de 16 ans, parce que le prof qui la fait lire en classe c'est fait taper sur les doigts et qu'après coup il regrette.
Le problème avec « Le grand cahier » est qu’à côté de chapitres admirables sur la guerre, l’occupation, le génocide, il présente un peu partout des passages violents, crus. Ce sont justement ces phrases au bord du supportable qui font que le livre prend le lecteur à la gorge.

Un professeur de lettres devrait par ailleurs très bien connaître son environnement dans la cité dont les parents d’élèves. Sont-ils assez ouverts pour le cas échéant laisser entre autre discuter de pédophilie et de zoophilie à l’aide des textes de nos écrivains et des représentations dans les arts ?

Dans le roman d’Agota Kristof des scènes de zoophilie et de pédophilie sont simplement décrites, parfaitement placées dans le contexte de délabrement des esprits des protagonistes pendant le dur temps de la guerre. Et alors ? Le roman n’en fait pas l’apologie. Le propre de l’école est aussi de montrer ce dont l’homme est capable, d’en discuter, et de le replacer dans un contexte spécifique. Des élèves de moins de 16 ans ne sont pas trop jeunes pour lire et discuter de cette vérité-là.

A Sainte-Croix, dans le canton de Vaud (comme en France au début des années 2000), des parents d’élèves n’ont pas apprécié la lecture en classe de « Le grand cahier » d’Agota Kristof. Et se voilent-ils la face devant l’histoire suisse de la paysannerie de montagne ? Dans toute société, de tout temps, il y a eu des actes de zoophilie et de pédophilie. Le mieux pour s’en prévenir est d’en discuter avec les jeunes.

Tiens, ça me fait penser au filme « Le ruban blanc » dont nous discutions sur un autre fil. Il y a une scène de pédophilie. Le filme est-il interdit au moins de 16 ans ?
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyMer 2 Mar 2011 - 8:24

parution 02/03/11

Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  A263
Romans, nouvelles, théâtre complet
Citation :
Présentation de l'éditeur
Agota Kristof a cessé d’écrire, mais cette oeuvre si insolite, si dérangeante reste d’une actualité absolue. Il était temps d’en offrir une vision d’ensemble, en allant au-delà de la « Trilogie des Jumeaux ». Ce volume Opus réunit donc :les quatre romans d’Agota Kristof : Le Grand Cahier,La Preuve, Le Troisième Mensonge, Hier, les nouvelles et récits bref de C’est égal, l’intégralité des pièces de théâtre, à savoir : John et Joe, La Clé de l’ascenseur, Un rat qui passe, L’Heure grise ou le dernier client, Le Monstre, La Route, L’Epidémie, L’Expiation, et enfin,inédit en France, Line, le temps. En exergue à ces regards croisés sur la condition humaine, où l’humour (noir) le dispute à la gravité, on aurait pu placer ces mots : « Si triste que soit un livre, il ne peut jamais être aussi triste qu’une vie ».
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyJeu 28 Juil 2011 - 6:36

Agota Kristof, la romancière d’origine hongroise, née le 30 octobre 1935 à Csikvánd, est morte hier, mercredi 27 juillet 2011 (75 ans), à Neuchâtel où elle vivait depuis 1956.

[La bibliothèque francophone multimédia de Limoges présente une biographie bien documentée, ainsi que des photographies et un interview (Radio France International) d'Agota Kristof. Je vous recommande cette page.]


Dernière édition par Maline le Jeu 28 Juil 2011 - 10:05, édité 1 fois (Raison : Ajouté la référence à la Bfm)
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MessageSujet: Re: Agota Kristof [Hongrie/Suisse]    Agota Kristof [Hongrie/Suisse]  EmptyVen 29 Juil 2011 - 10:15

Son pessimisme-sûrement du à la dureté des conditions de son enfance et de sa vie passée -devait en faire trembler plus d´un, quand il se retrouvait face à elle et à sa solitude, j´aime beaucoup son mot sur le suicide:


" Non, non, je ne suis pas du tout suicidaire. Parce que au contraire, je trouve la vie tellement courte. Après on sera mort tout le temps. On peut tout de même attendre jusque là !" Agota Kristof

L´article complet sur le nouvelobs


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