Les Polars - Questions, discussion, en général

Une phrase de darkanny sur le fil "que lisez-vous en avril" m'a interpellée.

darkanny a écrit:

On m'a toujours dit que pour écrire un polar , il
fallait prévoir la fin , écrire un peu à rebrousse poil en fait

J'aimerais savoir quelle est la définition que les Parfumés donnent du polar.

Cela ne dérange pas que je pose ma question sur ce fil ?

En tous cas moi je veux bien qu'on en parle , les gentils modérateurs nous diront où !

pour être hyper rapide : polar = meurtre + enquête

et pour un conseil : je viens de lire Ce doux pays de Ake Edwardson et j'ai trouvé ce livre passionnant. L'histoire est bien ficelée, les personnages intéressants, les dialogues incisifs mais surtout c'est un livre qui parle de l'immigration. Le sujet est lourd, difficile et rare mais très bien traité, le regard porté sur une population qui (exactement comme chez nous) souffre d'une ghettoïsation et de problèmes d'intégration est léger (pas une seule fois la religion n'est évoquée) et en même temps profond. A travers le récit, l'auteur pointe du doigt les difficultés de personnes qui ne parlent pas la langue de leur pays d'adoption, ne comprennent pas les coutumes, ne vivent pas de la même manière. Sans jugement, sans stigmatisation, ce livre qui penche vers la sociologie est vraiment intéressant.

bon je vérifie qu'il n'y a pas déjà de fil sur ce livre ailleurs et je vous fait le résumé...

J'avais indiquée le fil "Les Polars" à Livvy pour adresser sa question.. mais en effet, c'est vrai, entre temps il n'y a pas mal d'intérêt pour ce genre de littérature sur Parfum - pouquoi alors pas un autre fil pour parler plus en général?
Le voilà.. allez-y.. à vos claviers

Laissons la parole à un spécialiste : Simenon.

Citation :

Il faut que je passe par les mêmes angoisses que Maigret, et, comme lui, généralement au cinquième ou sixième chapitre, j'ai ce passage difficile; je me trouve devant trois, quatre, cinq solutions différentes, et je me demande laquelle est la bonne. Car il n'y en a qu'une bonne. C'est généralement le jour le plus difficile à passer, celui où la décision va emporter le reste du roman. [...]

(source ici).
Il n'écrivait donc pas à rebrousse-poil.

J'ai entendu Fred Vargas dire qu'elle commençait ses 'rompols' sans jamais connaitre la fin à l'avance. D'après son témoignage, elle se laisse guider par les personnages. Mais n'est-ce pas le propre de tout écrivain ?

Je n'ai pas dit qu'il fallait écrire à rebrousse poil , c'est une méthode comme une autre

Et depuis Simenon , l'eau a coulé sous les ponts comme on dit , le polar s'est largement diversifié et a exploré nombre de pistes , quant aux spécialistes aux avis prédominants j'ai lu pas mal de polars écrits par des auteurs plutôt généralistes qui s'en sortent pas si mal (JCO tiens avec "le sourire de l'ange")

shanidar a écrit:

pour être hyper rapide : polar = meurtre + enquête

Et pour développer... ?

kenavo a écrit:

J'avais indiquée le fil "Les Polars" à Livvy pour adresser sa question.. mais en effet, c'est vrai, entre temps il n'y a pas mal d'intérêt pour ce genre de littérature sur Parfum - pouquoi alors pas un autre fil pour parler plus en général?
Le voilà.. allez-y.. à vos claviers

Merci kenavo !

eXPie a écrit:

Laissons la parole à un spécialiste : Simenon.

Citation :

Il faut que je passe par les mêmes angoisses que Maigret, et, comme lui, généralement au cinquième ou sixième chapitre, j'ai ce passage difficile; je me trouve devant trois, quatre, cinq solutions différentes, et je me demande laquelle est la bonne. Car il n'y en a qu'une bonne. C'est généralement le jour le plus difficile à passer, celui où la décision va emporter le reste du roman. [...]

(source ici).
Il n'écrivait donc pas à rebrousse-poil.

Ah c'est amusant cette identification.

shanidar a écrit:

J'ai entendu Fred Vargas dire qu'elle commençait ses 'rompols' sans jamais connaitre la fin à l'avance. D'après son témoignage, elle se laisse guider par les personnages. Mais n'est-ce pas le propre de tout écrivain ?

Je ne sais pas si c'est le propre de tout écrivain, mais je pense que c'est le cas pour beaucoup.

darkanny a écrit:

Je n'ai pas dit qu'il fallait écrire à rebrousse poil , c'est une méthode comme une autre

Et depuis Simenon , l'eau a coulé sous les ponts comme on dit , le polar s'est largement diversifié et a exploré nombre de pistes , quant aux spécialistes aux avis prédominants j'ai lu pas mal de polars écrits par des auteurs plutôt généralistes qui s'en sortent pas si mal (JCO tiens avec "le sourire de l'ange")

Diversifié dans quel sens, pour toi ?

Polar = roman policier. Oui ou non ?

Faut-il donc absolument une enquête policière pour qu'un roman entre dans la catégorie des polars ?

de Nombreux écrivains disent que ce sont leurs personnages qui les "guident" comme s'ils agissaient à leur insu en quelque sorte ; les actions arrivent dans l'imprévu.

Les personnages, une fois créés, ont en effet leur vie propre. Difficile ensuite de changer leurs caractéristiques ou leur prénom, par exemple.


Pour vous, qu'est-ce qui différencie un polar d'un roman noir ?

Est-ce qu'un roman où l'enquête policière n'est que secondaire est aussi un polar ?

Livvy a écrit:

Les personnages, une fois créés, ont en effet leur vie propre. Difficile ensuite de changer leurs caractéristiques ou leur prénom, par exemple.


Pour vous, qu'est-ce qui différencie un polar d'un roman noir ?

Est-ce qu'un roman ou l'enquête policière n'est que secondaire est aussi un polar ?

Quand on cherche "polar" sur Wikipedia, on tombe sur : "Le polar est un mélange de genre entre le roman policier et le roman noir."
Ce qui voudrait dire que le polar n'est qu'un genre "bâtard", un croisement entre le policier et le roman noir.
Un roman où l'enquête policière n'est que secondaire est aussi un polar, oui. Ou alors "La femme en vert", d'Arnaldur Indridason, ne serait pas un polar ?
Le polar n'est-il pas souvent un prétexte à parler d'autre chose que de l'enquête en elle-même ("qui est l'assassin ?"), et à entrer dans des milieux sociaux, des époques, des cultures différentes, pour les disséquer ?

Ceci dit, les définitions de ces genres populaires sont très fluctuantes, selon les pays et les époques, ce n'est gravé dans le marbre.

Livvy a écrit:

Polar = roman policier. Oui ou non ?

Faut-il donc absolument une enquête policière pour qu'un roman entre dans la catégorie des polars ?

je dirais oui oui oui. Un polar ne peut pas se passer de la police et d'une enquête. On ne peut pas classer Le nom de la rose ou Le Pendule de Foucault dans la catégorie polar (pourtant il y a des meurtres, une enquête et une énigme). Le polar commence avec l'arrivée de la police, sinon il s'agit d'autres choses (roman noir, suspense...)
Je crois quant à moi que tout commence par le crime. Je suppose que trouver un bon crime doit être la matière première d'un auteur de polar et qu'ensuite viennent se greffer les personnages, les situations, les évènements ! Parce que finalement, sans crime pas de polar... A moins que ?

shanidar a écrit:

Je crois quant à moi que tout commence par le crime. Je suppose que trouver un bon crime doit être la matière première d'un auteur de polar et qu'ensuite viennent se greffer les personnages, les situations, les évènements ! Parce que finalement, sans crime pas de polar... A moins que ?

Il peut y avoir vol, et pas crime. Un délit, quoi.
Il y a bien des Arsène Lupin sans crime, non ? Ou bien ce ne sont pas des polars ?

eXPie a écrit:

Le polar n'est-il pas souvent un prétexte à parler d'autre chose que de l'enquête en elle-même ("qui est l'assassin ?"), et à entrer dans des milieux sociaux, des époques, des cultures différentes, pour les disséquer ?

Ceci dit, les définitions de ces genres populaires sont très fluctuantes, selon les pays et les époques, ce n'est gravé dans le marbre.

Peut-être bien.
Bien entendu, les définitions ne sont pas figées, c'est pourquoi cela m'intéresse de savoir comment vous interprétez les choses.

shanidar a écrit:

Un polar ne peut pas se passer de la police et d'une enquête. On ne peut pas classer Le nom de la rose ou Le Pendule de Foucault dans la catégorie polar (pourtant il y a des meurtres, une enquête et une énigme). Le polar commence avec l'arrivée de la police, sinon il s'agit d'autres choses (roman noir, suspense...)
Je crois quant à moi que tout commence par le crime. Je suppose que trouver un bon crime doit être la matière première d'un auteur de polar et qu'ensuite viennent se greffer les personnages, les situations, les évènements ! Parce que finalement, sans crime pas de polar... A moins que ?

Mais d'après la définition de wikipédia (merci expie), le polar ne serait pas un roman policier pur et dur. D'accord ou pas avec ça, shanidar ?

eXPie a écrit:

Il peut y avoir vol, et pas crime. Un délit, quoi.
Il y a bien des Arsène Lupin sans crime, non ? Ou bien ce ne sont pas des polars ?

Je dirais oui.