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| Marilynne Robinson | |
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+7kenavo bix229 Aeriale darkanny Maline Epi Marie 11 participants | |
Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Mar 6 Avr 2010 - 16:23 | |
| J' encourage tout le monde à lre le premier roman de Marylinne Robinson, La Maison de Noé.
J' ai gardé le souvenir d' un livre parfaitement maitrisé, qui traite de l' impermanence des choses et du souvenir seul qui subsiste. "C' est un livre calme et beau, écrit John Hawkes, un livre plein d' humour, empli de ce que je ne peux appeler que l' extase de la sagesse. Il change l' excentricié en poésie, chante l' orphlin en chacun de nous, transforme la vie quotidienne en une sorte de mythe sacré. C' est une oeuvre de grace poure." C' est l' impression que j' ai eu en lisant ce Livre. En lisant vos comentaires, je me dis que peut etre M. Robinson a réalisé son meilluer livre d' entrée. Ce qui expliquerait son très long silence. Je vais essayer de le relire. Les impression de lecture peuvent varier. Mais j' espère que ça ne sera pas le cas ! | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Mar 6 Avr 2010 - 17:25 | |
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| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Mar 6 Avr 2010 - 18:12 | |
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| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Dim 10 Avr 2011 - 22:54 | |
| Gilead
Le pasteur John Ames a 77 ans et un cœur malade. Il a également une très jeune épouse et un fils d’à peine 7 ans à qui il écrit une longue lettre destinée à être lue après sa mort, lorsqu’il sera adulte. Dans cette lettre-journal, il va essayer de transmettre à son fils, tout ce qu'il peut sur l'homme qu'il a été car il souhaite qu’il n’ait pas seulement de son père l’image d’un vieillard malade, mais qu’il connaisse aussi l'homme jeune, d’où il vient, ce qui l’a formé. Fils et petit-fils de pasteurs (magnifiques passages sur le périple entrepris avec son père pour retrouver la trace de son grand-père), il raconte l'histoire familiale, les guerres et la pauvreté mais aussi ses valeurs et surtout, sa passion pour la vie. Il livre ses plus intimes pensées, même celles dont il est peu fier.
Il parle de ces petits riens qui remplissent une vie. Il raconte sa longue amitié avec Boughton et comment le fils de celui-ci va porter son nom John Ames (surnommé Jack), comme s'il lui était offert. Il dit la peur que lui inspire le retour de ce fils tant aimé par sa famille mais qu'il considère lui-même comme un petit voyou, le fils indigne avec lequel il aura du mal à être charitable malgré tous ses efforts, jusqu'à être parfois injuste avec lui.
Empreint de spiritualité, beaucoup de réflexions théologiques, certes, car Ames vit selon les principes de sa foi, c’est toute sa vie. Pourtant, ce n'est pas un livre religieux et ce serait dommage de passer à côté à cause de cela car ce n'est pas le sujet, ce n'est qu'un support. Je le vois plutôt comme une méditation sur la vie et l'amour, une réflexion sur la transmission, sur le pardon aussi. Et puis, l'écriture de Marilynne Robinson est si envoutante que j'ai eu l'impression d'être dans du coton tout le long de ma lecture, hors du monde. Difficile de quitter ce livre tant la voix est douce et bienveillante (mais pas mièvre !), particulièrement dans les passages difficiles.
Après avoir lu Gilead, je vais bien sûr lire Home car il raconte les mêmes évènements (l'histoire de Jack Boughton) mais d'un autre point de vue, l'autre version de l'histoire. Ce n’est pas une suite mais un autre chapitre en quelque sorte, ce qui promet d’être très intéressant.
Une belle découverte malgré la difficulté du texte. Un livre qu’on doit lire lentement car il demande de la part du lecteur de s’immerger complètement dans un mode de pensée qui peut être rébarbatif (la religion) mais qui est pourtant nécessaire et ça vaut le coup de prendre son temps et d’essayer de voir au-delà. Ceci dit, je peux comprendre les réserves de Marie qui a eu l'impression de lire par moments un sermon, je l'ai eue aussi mais c'est justement ça que j'ai aimé, c'est un sermon qu'il s'adresse à lui-même en fin de compte, ce qui le rend extrêmement humain. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Dim 10 Avr 2011 - 23:30 | |
| Bon, tu me rassures, Epi ! J' avais un peu peur d' etre déçu par les derniers livres de M. Robinson. Elle a gardé 15 ans le silence après La Maison de Noe que j' avais beaucoup aimé et que j' encourage toujours à lire... | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Lun 11 Avr 2011 - 20:07 | |
| C'est mon premier d'elle Bix alors je ne peux pas comparer mais je lirai très certainement La maison de Noe après Home parce qu'elle me plaît bien
Dernière édition par Epi le Mar 12 Avr 2011 - 13:41, édité 1 fois | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Lun 11 Avr 2011 - 21:40 | |
| J'avais lu Chez nous et Gilead, qui reprennent les mêmes personnages à bien des années d'écart J'ai La maison dans la dérive, qui est une autre traduction de La maison de Noe, dans ma PAL Elle a un ton très particuleir à la fois envoutant et délicat, même si c'est difficile à dire quand on la lit en français. A l'occasion de son élection, Obama avait fait exploser les ventes aux USA en la citant dans son top 10! | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Lun 11 Avr 2011 - 22:04 | |
| - topocl a écrit:
- Elle a un ton très particuleir à la fois envoutant et délicat, même si c'est difficile à dire quand on la lit en français.
Oui, c'est ce que j'avais noté, ce ton envoûtant et je l'ai lue en anglais donc je confirme et c'est bien que cela soit bien rendu en français. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Mar 12 Avr 2011 - 11:21 | |
| Epi, j'ai hésité longtemps à m'acheter Gilead, je lui ai tourné autour maintes fois. Ton commentaire me décide un peu plus. A la prochaine occasion, je pense bien me le procurer. J'avais un mauvais souvenir de M. Robinson, car j'avais abandonné la lecture de son livre alors très apprécié des critiques 'Housekeeping'. Donc peut-être une deuxième tentative avec Gilead. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Mar 12 Avr 2011 - 13:39 | |
| J'espère qu'il te plaira alors Dom et si tu veux, je peux te prêter le mien, tu n'auras pas de regrets si jamais tu ne l'aimes pas | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Jeu 30 Juil 2015 - 7:48 | |
| De mon coté j'avais eu plutôt des réactions très positives pour les livres de Robinson. Je me suis dit de vouloir le(s) lire un jour. Juste un ajout: Pour les deux "variations" de "Gilead" et "Chez nous", il y a en fait une troisième qui vient de sortir cette année (?) en français: "Lila". Peut-être quelqu'un voulait s'y mettre aussi? | |
| | | Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Jeu 30 Juil 2015 - 21:36 | |
| - tom léo a écrit:
- De mon coté j'avais eu plutôt des réactions très positives pour les livres de Robinson. Je me suis dit de vouloir le(s) lire un jour. Juste un ajout: Pour les deux "variations" de "Gilead" et "Chez nous", il y a en fait une troisième qui vient de sortir cette année (?) en français: "Lila". Peut-être quelqu'un voulait s'y mettre aussi?
Lila fait partie de la longlist du Man Booker Prize 2015. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Gilead Lun 2 Nov 2015 - 7:30 | |
| Gilead
(Original : Anglais, 2004)
Lisant ce fil plus ou moins depuis le début, j'étais pas trop étonné que l'auteur dans sa demarche suscite des réactions mitigées chez les uns et les autres, mais – heureusement – pas chez tous, et plus tard il y avait alors aussi quelques remarques positives. Je ne peux que constater ce que plusieurs remarques exprimaient : dès qu'un auteur touche de telle façon une religiosité, la foi, chez certains cela se bloque. Cela me rend un peu triste car derrière le regard libre on devrait s'intéresser à l'autre opinion/foi en vue de comprendre un peu les motivations comme on attend a juste titre une certaine compréhension de la part des croyants pour des attitudes incompréhensibles de rejet chez des non-croyants... Mais des fois, même presque en avance, on a ses peurs, ses craintes, et une forme que je ne prétends pas « libre » ou/et sereine, mais de préjugés (des deux cotés)...
Il me semble pas que Gilead est un livre « dogmatique, sec ou je ne sais pas quoi. Pas seulement le croyant convaincu – à mon avis – mais chacun pourrait trouver ici et là des vraies perles. Avant tout il me semblait que c'était un récit de vie, destiné alors à son fils si jeune (il a sept ans!) que le pasteur vieillissant va jamais rencontrer comme adulte. Certains partages et explications seront jamais possibles. Ces circonstances donneront un ton de mélancolie, d'un certain regret. C'est alors un livre de la relation entre père et fils, et il y en a d'autres de ces relations : l'ami Boughton en a aussi ! Le jeune Jack. Et finalement la relation entre le grand-père et le père est une aussi etc. Là intervient une autre dimension : l'attitude de combat du grand-père (presque une figure vétéro-testamentaire) et le quiétisme du père, qui s'était tourné vers les Quakers.
Bien sûr je ne peux pas forcer de voir la beauté des remarques, pas seulement sur la nature ou des descriptions, mais d'une recherche de Dieu, d'une vie de foi. Ce livre a quelque chose d'une version adapté du « Journal d'un curé de campagne » de Bernanos. Par ailleurs le Pasteur John Ames en fait allusion ! Les remarques sur Feuerbach sont fort intéressanes ; et beaucoup d'autres choses… Mais cela touche au plus profond, et on y est ouvert ou pas. Mais ce n'est certainement pas « n'importe quoi ». Si l'auteur a attendu si longtemps entre la publication de ses livres, elle a aussi préparé son coup. Autre réaction : un ami pasteur me disait qu'il est très remarquable qu'une femme arrive a tellement bien comprendre ou saisir certains aspects de la vie d'un prédicateur…
Donc, une grande partie du roman se laisse lire pas comme un récit, mais presque comme une méditation.
MAIS je suis tout à fait d'accord que le rythme devient très lent. Ce fleuve tranquille n'est pas pour tout le monde et il y a danger d'endormissement (aussi pour moi). Circulant, des sujets reviennent sous différentes lumières, et certaines expressions de regrets (de ne pas voir son fils comme adulte) sont trop répétitives. Mais pour l'amateur d'une certaine lenteur, d'un regard presque méditatif sur la vie – il y a des pépites.
« These are the things that Ames tells his son about: his ancestors, the nature of love and friendship, the part that faith and prayer play in every life and an awareness of one's own culpability. There is also reconciliation without resignation, self-awareness without deprecation, abundant good humor, philosophical queries--Jack asks, "'Do you ever wonder why American Christianity seems to wait for the real thinking to be done elsewhere?'"--and an ongoing sense of childlike wonder at the beauty and variety of God's world. » (amazon.de)
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Lun 2 Nov 2015 - 9:27 | |
| J'ai donc moins honte d'avoir été vaincue par l'endormissement ! | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Marilynne Robinson Ven 4 Mar 2016 - 23:49 | |
| Gilead/Chez nous
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ces deux premiers volets d'une trilogie : les romans peuvent se lire séparément mais leurs questionnements se répondent sans cesse et un enchaînement accentue une forme d'immersion. Le style de Marilynne Robinson se découvre avec patience tant la narration adopte une tonalité introspective, et chaque détour emprunté remet en question des certitudes pour mieux saisir la fragilité et la portée de liens affectifs.
La religion est un fil conducteur mais le positionnement de la foi par rapport à une existence n'est jamais figé ou statique. J'ai été touché par la réflexion autour du grand-père du pasteur Ames et de sa quête personnelle, à un moment chaotique où l'abolitionnisme de John Brown incarne une forme d'absolu. Un autre enjeu essentiel tient à la difficulté d'établir une relation de filiation, à la source d'un nécessaire apaisement : l'exigence du pasteur Ames dans Gilead est accentuée par la certitude qu'il ne verra pas grandir son fils, et la famille Boughton dans Chez nous cherche à retrouver un équilibre, une cohésion à travers l'accueil de Jack, fils déchu puis retrouvé. Tous les écueils ne pourront être contournés mais Marilynne Robinson privilégie une ouverture, une humilité dans la compréhension de ses propres faiblesses. | |
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