Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Marc Biancarelli

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Emmanuelle Caminade
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:27

Marc Biancarelli A253

Marc Biancarelli est né en 1968 et enseigne la langue corse dans un lycée du sud de la Corse.

Poète, nouvelliste et romancier, il écrit en corse et a déjà publié de nombreux titres chez Albiana ( à l'exception de son premier livre Viagju in Vivaldia édité par Le Signet en 1999 ) :
Prighjuneri/Prisonnier, bilingue 2000,
Parichji dimonia ( poèmes en corse) 2001,
San Ghjuvanni in Patmos/Saint Jean à Patmos, bilingue, 2001,
51 Pegasi astru virtuali 2003/ 51 Pegasi astre virtuel 2004,
Stremu meridianu 2006/Extrème méridien 2008,
Murtoriu, 2009, actuellement en cours de traduction ( il est traduit, comme la plupart de ses livres, par Jérôme Ferrari).

Ce sont des oeuvres puissantes et sombres - ce qui n'en exclut pas l'humour et surtout l'auto-dérision -, toujours très ancrées dans le contexte corse.
( Impression résultant d'une lecture incomplète puisque je n'ai lu que 3 livres de cet auteur,et que d'autres lecteurs pourront donc venir infirmer ou confirmer ... )


« En 2010 c'est un essai en langue française, Vae Victis, qui est publié chez Materia Scritta, puis en 2011 paraît chez Colonna Edition le recueil de chroniques littéraires Cusmugrafia, dont la version française est assurée par Olivier Jehasse.
L'auteur a part ailleurs écrit pour le théâtre, avec deux pièces jouées en Corse : Bella Sterpa (jouée par la troupe du Svegliu Calvese à partir de 2004) et Cuntruversa di Valdu Nieddu (jouée elle par les Stroncheghjetta de 2007 à 2008).
L'adaptation du roman 51 Pegasi astre virtuel (en français), de Jean-Pierre Lanfranchi, est toujours jouée par Christian Ruspini tant en Corse que sur le Continent.
De 2009 à 2011, l'auteur a proposé également une chronique littéraire hebdomadaire dans le journal Corse-Matin. « 
source
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:32

Prisonnier ( Prighjuneri ), Marc Biancarelli, éditions Albiana 2000, ( bilingue recto-verso), traduction J. Ferrari
(Ce livre est épuisé mais on le trouve encore parfois en occasion )

C'est un recueil de nouvelles iconoclaste , provocateur, blasphématoire, écrit dans un langage très cru, qui a eu un grand retentissement en Corse lors de sa publication et y a donné une certaine renommée à son auteur.
Hors du contexte local, il révèle certes un style puissant, mais présente pour le lecteur extérieur un intérêt moins grand, ce qui lui fait plus remarquer les défauts dont il souffre: un côté trop systématiquement potache et répétitif...
Mais tout le monde n'est pas de mon avis. J'invite donc les lecteurs qui ne partagent pas le mien à venir défendre ce recueil , extraits à l'appui !
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:34

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51 Pegasi Astre virtuel, Marc Biancarelli, Albiana 2004, traduction J. Ferrari, 211 p.

C'est un premier roman puissant et très abouti.
Le style reste très cru et provocateur, mais il est inventif , burlesque, jubilatoire, porté par un véritable souffle et un talent de conteur.
L'auteur y dénonce l'hypocrisie, la vacuité et l'inhumanité de notre société moderne qui prennent un relief particulier en Corse où les valeurs traditionnelles sont encore présentes dans les esprits .

Marco, le héros et narrateur, s'est exilé sur le continent après le scandale provoqué par la publication de son livre polémique: Prisonnier de mon village de fous. Il revient dix ans après dans une Corse devenue autonome, citadine et moderne.
Ecrivain raté à la dérive, idéaliste à la fois révolté et désabusé, il navigue de cuites en baises avec ses amis peu glorieux et, trop impulsif, se montre toujours incapable de résister à la violence et de saisir sa chance quand parfois l'amour se présente.
Il retrouve par hasard un ancien élève un peu fou , inventeur d'une étrange machine pouvant projeter dans un univers virtuel...
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:37

EXTRAIT de 51 Pegasi, astre virtuel p. 80/82

(...)
Et je me suis retrouvé sur le plateau d'Estru è Literatura, avec ce canon de Benedetti et ce minet de Matthieu Piredda en face de moi, apprêté comme un dandy et qui se la jouait comme pas possible. C'était un habitué des lieux, ça se voyait à sa manière de se comporter comme en terrain conquis, et en privé, je veux dire avant l'émission, il était à tu et à toi avec cette bombe atomique de Lisa Benedetti, vingt-neuf ans , un mètre soixante-huit, brune, certainement un coup extraordinaire au pieu, et en parlant de pieu, le mien était dur comme de l'acier et il me fallait vraiment me concentrer pour réfléchir à la poésie. Après une longue préparation, avec une bande de techniciens qui nous faisaient chier à installer tout le matériel et les micros et qui devaient se prendre pour je ne sais qui sous prétexte qu'ils faisaient un métier moderne et branché, le générique est passé à toute vitesse, avec une musique insupportable, style Apostrophes, émission intellectuelle avec la crème des monte-queues. Cette musique, d'ailleurs, devait être un morceau d'Eric Satie, il n'y a pas de pire souffrance pour moi que d'écouter quatre secondes de Satie, alors tout un générique, je voulais me tirer. Mais comme je l'ai dit, on s'est tout de suite retrouvés à répondre à Lisa Benedetti, qui a placé l'émission sous l'égide de la poésie, et qui après avoir présenté nos livres m'a agressé d'entrée : « Vous, cher ami, vous n'avez rien publié au cours de vos dix années « en exil », si je puis dire. Maintenant, vous sortez ce recueil de poèmes, Natura ipso factum, et nous reviendrons sur ce texte dans un moment, mais chacun se rappelle l'auteur d'il y a dix ans, celui qui publiait le polémique Prisonnier de mon village de fous ou qui écrivait des poésies un peu, comment dirai-je ? Un peu effrontées et même cochonnes. Il y avait alors comme un souffle, une vitalité moderniste, une conception provocatrice, même, alors pourquoi ce silence de dix ans ? Et pourquoi revenir maintenant avec ces poèmes qui, disons le tout net, n'ont rien à voir avec votre pratique précédente...
- Je ne sais pas, j'ai répondu, la vie est comme ça, j'ai voyagé, j'ai ressenti le besoin de découvrir d'autres horizons et de m'enrichir, je veux dire de m'enrichir intellectuellement - c'était un gros mensonge : je m'étais enfui, oui! - et ma création devait peut-être elle aussi se nourrir d' autres influences, aller à la rencontre de l'autre, il me fallait m'ouvrir à la différence et repousser plus loin les limites de ma création - tout était faux, ma quête généreuse de l'altérité cachait qu'en fait j'avais toujours supporté les autres avec difficulté, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, et si la vie m'a bien appris quelque chose, c'est que les cons d'ailleurs sont encore moins supportables que nos cons à nous. (...)


Dernière édition par Emmanuelle Caminade le Sam 17 Avr 2010 - 15:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:39

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Extrème méridien, Marc Biancarelli, traduction de J. Ferrari, P. Dessanti, B. Biancarelli et l'auteur, Albiana 2008, 204 p.

C'est un recueil de nouvelles assez sombre marquant une évolution du style de l'auteur qui, délaissant la provocation « frontale », assoit sa puissance plus en profondeur . L'ensemble manque un peu d'unité au niveau formel, même si les nouvelles ont une même thématique, mais ce recueil touche par la simplicité et l'intériorité qui en émane.

L'extrème méridien délimite un « bout du monde », il sépare des mondes différents qui se côtoient et ont bien du mal à communiquer, à partager, et s'enferment dans l'incompréhension, dans l'indifférence ou l'hostilité, dans un rapport de domination et de soumission. Modernité des villes à l'assaut de la rusticité archaïque, le littoral à l'assaut des montagnes intérieures, le nord contre le sud de l'île, le Corse contre l'étranger, l'homme face à la femme, l'adulte face à l'enfant...
Ligne,symbolique de la dualité de l'homme, qui fracture chacun d'entre nous , entre «le fond de lui-même» et l'autre qui est en lui, et de la condition humaine : la vie contre la mort, l'homme face à son destin jusqu' au «point de rupture ».
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:41

EXTRAIT de Extrème méridien
Otrante, p.195

Le sud extrême, le sud de la honte, avait toujours guidé ses pas, libres et vagabonds, les pas d'un mendiant affamé. Il aurait aimé être parfois invité dans le nord, chez les Barbares, mais il semblait y avoir peu de conférences dans le nord, la passion des lettres y était rare, la connaissance de la poésie réduite à rien. Si seulement lui aussi avait pu s'accrocher à une main douce, qui l 'aurait dirigé vers d'autres horizons, sans qu'il se soucie de rien, sans l'art de la parole, sans la folie de vouloir témoigner de la complexité de l'âme humaine, cette pute qui engendre les civilisations. Mais aucune main aimante, aucun conseil plein de sagesse ne l'avait rapproché des bien-pensants, alors il n'avait pas pu s'éviter un destin de benandanti, il n'avait pu s'empêcher de voyager, derrière un rêve, mais lequel ? et de s'y perdre d'une certaine manière.
Le premier soir, ses hôtes convaincus qu'ils recevaient un grand poète, lui firent manger tout ce que leurs jardins produisaient. Il se dit en lui-même : ce sont des citadins, mais ce sont des paysans, comme moi, il leur reste quelque chose. Accueillir quelqu'un, chez les paysans, ça ne consiste pas à l'inviter au restaurant, mais plutôt à lui ouvrir sa table, comme pour lui dire : cette viande que tu vas manger, c'est la mienne, goûte-la. Ce qui était surprenant, c'était de retrouver cet état d'esprit dans une ville aussi grande, et d'avoir toujours cette impression étrange : être chez soi. Plus tard, il le firent s'asseoir devant la télévision, juste un quart d'heure, le temps de regarder un film de Pasolini qui montrait un chant funèbre, quarante ans plus tôt, dans ces petits villages des Pouilles. Les femmes chantaient, elles pleuraient en même temps, et elles faisaient danser entre leurs mains des mouchoirs blancs. Dans le cercueil, au milieu des femmes, un jeune homme mort, de la malaria, ou d'une pneumonie, on ne sait pas trop. Alors il se souvint. (...)



Dernière édition par Emmanuelle Caminade le Sam 17 Avr 2010 - 15:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:46

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Le Peuple du Quad, Marc Biancarelli, version bilingue, traduction Paul Dessanti, Albiana 2008, 54p., 4€
C'est une des nouvelles du précédent recueil dont je reprends la présentation de Norbert Paganelli, sur son blog Invistita, avec son aimable autorisation : http://www.invistita.fr/

Tirée de Stremu miridianu, cette nouvelle est une adaptation libre de Deliverance, œuvre de James Dickey. La nouvelle a été écrite en langue corse par Marc Biancarelli et traduite en français par Paul Desanti.
Elle nous présente sous un jour peu flatteur les électrons libres de la modernité incarnés par un groupe de jeunes adeptes du Quad.
Ils veulent être les dignes représentants de la libération, de la liberté d’aller et venir, ils veulent jouir avant tout ! Ce jour, ils souhaitent profiter des sentiers de montagne aménagés pour eux et qu’ils s’apprêtent à violer en toute impunité. Ils sont sûrs de leur bon droit et considèrent les autochtones comme des attardés d’un autre âge, tout juste des humains, alors qu’ils sont, eux, les représentants de la modernité, de la supériorité technique, du progrès…

D’un côté le camp de nature, de l’autre celui de la culture et longtemps a prévalu cette croyance que le critère d’excellence de la culture était la domination, la maîtrise de la nature. Cultiver une terre n’est-ce pas lui arracher ses adventices, l’enrichir, la pétrir afin qu’elle devienne cet espace pacifié et policé, orgueil du paysan ?
Marc Biancarelli, dans ce texte percutant nous démontre que le barbare n’est pas celui qu’on croit, illustrant avec pragmatisme et ironie la fameuse formule de Claude Levi Strauss : « le barbare c’est celui qui croit à la barbarie ». Ces autochtones frustes défendent une nature sauvage au sein de laquelle ils évoluent dans le strict respect de leur environnement. Ces jeunes gens effrontés et insouciants issus de la société urbaine n’ont pour ambition que de dominer cet espace en le chevauchant avec leur monture de métal.
D’un côté : la coexistence pacifique, de l’autre la prédation laissant des stigmates indélébiles, la négation de la différence et l’auto suffisance intellectuelle.
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MessageSujet: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 17 Avr 2010 - 15:50

Murtoriu, Marcu Biancarelli, Albiana 2009,

C'est le deuxième roman de l'auteur dont ceux qui lisent le corse disent le plus grand bien.
Il est actuellement en cours de traduction...
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MessageSujet: Re: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptySam 7 Mai 2011 - 18:29

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Vae Victis et autres tirs collatéraux, Marc Biancarelli, Materia scritta , septembre 2010,141 p.

Cet essai réunit une quinzaine de textes déjà publiés pour la plupart .
Ce sont des textes de réflexion et d'opinion d'un écrivain Corse sur la situation politique et économique, sociale et culturelle de son île, reliée à son contexte historique , qui abordent clairement les responsabilités des uns et des autres dans les scléroses et les divisions , les dérives et les tragédies . Mais aussi de nombreux écrits parlant de son enfance, expliquant son rapport particulier à la langue et à la culture corse, au «territoire» ainsi qu'à la littérature. Une sorte de bilan qui associe l'individuel au collectif et s'inscrit dans une dynamique permettant de repenser une écriture engagée en l'intégrant dans une vision plus large.
Vae victis et autres tirs collatéraux est un témoignage sincère éclairant la complexité des problèmes et cherchant à tirer la leçon des erreurs , un essai d'une grande authenticité porté par une écriture forte, parfois violente, mais aussi drôle et souvent émouvante.


Un livre qu'on ne trouve malheureusement pas dans les circuits de distribution classique et qu'il faut commander directement chez l'éditeur.
http://www.materiascritta.fr/Dossier%20de%20presse%20Vae%20Victis.pdf
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MessageSujet: Re: Marc Biancarelli   Marc Biancarelli EmptyVen 7 Sep 2012 - 19:41

Murtoriu , enfin traduit du corse, vient de sortir chez Actes Sud !

Marc Biancarelli Murtoriu+fra

Murtoriu (Le glas) , Marc Biancarelli, Traduit du corse par Jérôme Ferrari, Marc-Olivier
Ferrari et François Rosecchi, Actes Sud, Septembre 2012, (Albiana 2009), 270 p.


Dans ce roman, l'auteur rend hommage à ces anciens Corses qu'il a connus dans son enfance, à leur culture et leurs valeurs, et plus largement à toute cette société rurale mise à l'agonie par la guerre de 1914 : un monde disparu dont l'inoffensif berger corse Mansuetu pour qui sonne le glas est le dernier témoin.
L'assassinat de ce personnage s'annonce dès les premières pages, et Marc Biancarelli nous y conduit de manière inéluctable, prenant acte de la fin d'un monde dont il faut savoir faire son deuil pour continuer à vivre.
Car Murtoriu n'est pas un livre uniquement tourné vers la violence et la mort, ni vers le passé, il s'inscrit également dans une dynamique. Dynamique de l'histoire d'une île qui n'en finit pas de mourir, enfermée dans ses dérives et ses contradictions, mais aussi de l'histoire individuelle de son héros et narrateur, un libraire solitaire et écrivain raté dont la vie sentimentale s'est avérée un fiasco : deux histoires parallèles et imbriquée.

Les deux fils narratifs, de tonalité très contrastée alternent. Le premier, celui de Marc-Antoine, le narrateur, mené avec vivacité au présent, prend volontiers le lecteur à témoin avec une dérision caustique et gouailleuse mais il s'infléchit souvent avec sérénité et simplicité dans de nombreuses scènes de communion avec la nature, se transformant parfois en un chant violent et douloureux apostrophant comme dans une tragédie antique la "profonde vérité"de la destinée humaine.
Tandis que le second, au passé et à la troisième personne, retrace avec beaucoup de gravité et de sensibilité, d'émotion cette guerre de 1914, ce cauchemar vécu par l'"autre Marc-Antoine" , l'ancêtre avec lequel le héros semble parfois s'identifier.

Un très beau roman !
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