Paul Auster

Assez curieusement, cette bd me fait penser à certains passages du livre que je suis toujours en train de lire (je souligne parce que ça fait quand plus qu'un certain temps que je l'ai entamé) "Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer (je dis ça pour ceux qui ont lu le roman).
Parce que dans les 2 livres certains personnages refusent ou sont dans l'impossibilité de communiquer et que les mots leur échappent.
Pour ce qui est de la bd, je n'ai pas trop aimé même si elle vaut le détour. C'est l'univers qui me dérange mais sans doute en serait-il de même du livre dont elle est adaptée. Daniel Quint qui écrit sous le nom de W. Wilson qui se fait passer pour une tierce personne Paul Auster (un détective privé qui est en fait un écrivain et que je soupçonne d'être hum l'auteur de la Cité de Verre lui-même chut !). Bref, tout cela est un peu compliqué pour mes pauvres neuronnes. D'autant plus que le héros, ne me demandez pas lequel, se perd dans des labyrinthes, fort bien illustrés d'ailleurs, de sa pensée qu'il a oubliée quelque part en route.

Néanmoins intéressant même si ce n'est pas vraiment ce que j'attends d'une bd.

Avis sur Coinbd.com

Extrait du lien que j'ai collé. (coinbd.com)

Citation :

Sans vouloir trop en dévoiler, je dirais que le rythme créé par l'écriture est envoûtant, doublé d'un travail scénaristique fin: si il y a une nette prédominance de l'écrit sur le dessin

Mon commentaire : exact ! Je préfère lire le roman alors !

Citation :

ce dernier reste toujours porteur de sens et permet d'explorer les deux niveaux de lecture de l'oeuvre (si vous préférez, la traduction graphique de la narration de Paul Auster rend le deuxième niveau de lecture du récit plus évident).

Mon commentaire : exact aussi ! Très bonne traduction graphique de la narration. Un tour de force même .

Mimi, c'est une adaptation de la cité de Verre d'Auster qui fait partie d'une trilogie qui s'apelle la trilogie new-yorkaise.

Quelqu'un aurait lu cette trilogie ? Moi, je suis entrain de la commencer, et je dois dire que je trouve cela excellent.

je l'ai lue mais il y a longtemps...en plus j'ai prêté les romans en question à une collègue. D'ailleurs, il faudra que je le lui rappelle

Auster a, à mon avis, deux gros problèmes. Le premier est d'être marié. Ce n'est pas du tout juste.
L'autre, c'est plutôt mon évaluation, je n'aime pas excessivement ses livres. J'ai lu quelques uns, chaudement recommandés par un ami et ma gentillesse aidant je n'ai jamais dit en public tout le mal que j'en avais pensé. Il n'est pas là, j'ai bien vérifié, donc...
Moon Palace a été sans doute, le plus faible d'entre eux. Trop rocambolesque pour mon goût. Le film du meteur-en-scène chinois, Smoke, c'est ça? est excessiment mielleux et mélodramatique. J'aime pas le mielleux et le mélodrame (ou du drame en caleçons comme disait mon grand-père rarara). C'est extrêmement facile émouvoir le public avec des regards de bébé et petits chats, ou vieillards abandonnés. Walt Disney connais cette formule trop bien. Et je n'ai encore rien dit de cet amour maladive de la coïncidence.
J'ai mieux aimé La Trilogie New-yorkaise et cet écrit autobiographique, L'invention de la solitude. D'ailleurs les premiers travaux de lui. Même à travers l'inhabilité du débutant, visible surtout dans la Trilogie, je perçois plus facilement quelque chose bien à lui.
Je crois qu'il est trop en conflict la plupart du temps. Il est attiré (ou souffre la pression des éditeurs) par le flot tumultueux du récit nord-américain (il se passent des choses, tu lis pour savoir ce qui se passera ensuite) et le tempo lent et le caractère digressif des récits européens. Il n'a (ou n'avait encore) trouvé SON tempo à lui. Je ne sais pas si les européens se rendent compte de cette différence de tempo et coloration, mais pour nous c'est visible à des kilomètres. Ça fait la base de la différence de la production populaire (tempo rapide) et la production cult (tempo lent). Des fois, la critique spécialisée, surtout celle de cinéma, n'est capable de reconnaître des qualités dans le cinéma tempo rapide. Et a tendance à faire des éloges même au vide absolu de certains films lents. En prennant le contenant par contenu et mélangeant les pinceaux...
Je reviens donc à mon idée première, le gros problème de Auster est qu'il est marié.

Citation :

le gros problème de Auster est qu'il est marié.

S'il ne l'était pas, il y aurait une sacrée concurrence,ma pauvre amie Amapola!!!

S'il n'était que marié ! Mais en plus il semble fidèle

Comme dirait Rapahël Confiant, avec ma belleté je ne crains ni les siris nordiques... le truc c'est que les hommes mariés, ça fait toujours des histoires. Ça ne vaut pas la peine.
PS. en portugais, un "siri" c'est une sorte de crustacé, une spèce de crabe, blanc, qui se cache sous le sable des plages et qui est spécialement savoureux.

Je suis très taquine

Citation :

S'il n'était que marié ! Mais en plus il semble fidèle

Pire que fidèle... Il est Amoureux

Amapola a écrit:

Il est attiré (ou souffre la pression des éditeurs) par le flot tumultueux du récit nord-américain (il se passent des choses, tu lis pour savoir ce qui se passera ensuite) et le tempo lent et le caractère digressif des récits européens. Il n'a (ou n'avait encore) trouvé SON tempo à lui. Je ne sais pas si les européens se rendent compte de cette différence de tempo et coloration, mais pour nous c'est visible à des kilomètres.

J'aime bien tous vos commentaires sur son état civil - marié ou pas, amoureux ou pas - mais ce qui me frappe le plus dans le texte d'Amapola est qu'elle dit de Paul Auster de souffrir du mal des auteurs américains. Je dois dire, Auster est dans mes yeux l'auteur américain le plus européen qui soit!!
Il a vécu comme jeune homme longtemps en France (avec sa première femme, Lydia Davis - qui d'ailleurs est une très bonne écrivaine - elle était cette année sur la liste d'un grand prix américain pour son dernier livre!!), il exerce cette langue à perfection (traduit même des poètes de langue français en anglais) et à mon avis il vit en plus dans la ville américaine qui est la plus européenne sur le continent américain.
Moi je dois dire que je lui prends seulement mal son dernier livre ‘Dans le Scriptorium’ qui me semble bien être le résultat de la loi de ses éditeurs – mais il a parlé d’un livre qui va paraître l’an prochain – et pour la première fois il va y avoir de la politique là dedans.. je suis curieuse !!!

Ah Auster nous fera toujours beaucoup parler
Pour ce qui est de sa femme, Siri Hustvedt je me suis procurée son dernier livre (Tout ce que j'aimais) qu'une amie m'a conseillé. Quant au Scriptorium, je ne l'ai pas fini et suis d'accord avec toi Kenavo...
Si d'ailleurs quelqu'un le souhaite je peux le passer au cerclage (afin que l'on me raconte la chute )

PS: Glané dans Lire (mars 2003)

Citation :

Siri Hustvedt est la femme de Paul Auster depuis vingt ans et elle ressemble à une longue liane blonde plus top que tous les top models qui arpentent les podiums. Elle porte ce nom aux consonnances peu habituelles, parce qu'elle est née en Norvège il y a quarante-sept ans, avant d'émigrer aux Etats-Unis avec ses parents

Alors les filles, plus d'illusions à se faire! sa femme est superbe , c''est officiel quoique plus si jeune si je compte bien...

Justement Kenavo. Il est très européen, je ne sais si le plus européen, mais il reste malgré tout, américain. Et j'ignore jusqu'où arrive l'influence des éditeurs dans cette indécision de tempo. J'ai eu des desirs meurtriers en lisant Moon Palace à cause des coïncidences suivies, déjà on le voyait dans un autre récit de caractère autobiographique, qui n'est pas L'invention de la solitude à qui s'ajoutait le tempo inconstant.
Un autre écrivain qui a essaié, surtout dans Le monde selon Garp de faire Europe c'est Irving.
Ça me dérange un peu, ce désir de n'être pas américain. Je ne vois aucun problème à l'être, ils ne souffrent pas d'incapacité intellectuelle, ont devellopé ses propres canons artistiques et ont produit de choses excellentes, comme Woody Allen, qui ne s'est un peu gouré que lorsqu'il a essaié de rendre hommage à Bergman, mais encore là son goût et intelligence ont empeché la catastrophe.
Sinclair Lewis, par exemple, un extraordinaire écrivain, Dick, un génie de la SF, comme ça rapidement.
Il y a quelque chose d'étrange, une sensation d'incongruité qui s'empare de moi quand je vois ce genre d'oeuvre si in-between. Soit les livres, soit les filmes, je pense notemment à American Beauty et le dernier que j'ai vu de ce genre hibride, Closer. Comme dans la fable, il y a la pie, elle a des plumes de paon, mais c'est toujours un pie, même si elle ne veut plus l'être.
Il y a une recette d'écrivain populaire américain, imposée par le marché, un marché qui tend à s'unifier, les goûts régionaux tendent à s'estomper, on en a vu les reflets dans les problèmes de Cie de Théâtre de Coline, faire populaire, c'est-à-dire, faire le plus dépouillé de quoi que ce soit d'individualité, le plus proche des séries télé vendues aux centaines partout et qui forment le goût de la population en général.
J'imagine qu'un écrivain pour ne pas être obligé de se courber à ces dictats, doit être, au moins, un nobelisé. Un nobelisé dont la valeur réside exactement dans une certain exotisme qu'il ajoute à la vie des lecteurs.

En tout cas, il faudrait signaler à Mr Paul Auster que sur Parfums de livres, la France, l'Espagne, la Belgique, le Luxembourg , la Polynésie et le Brésil se penchent sur son cas...

Marie a écrit:

En tout cas, il faudrait signaler à Mr Paul Auster que sur Parfums de livres, la France, l'Espagne, la Belgique, le Luxembourg , la Polynésie et le Brésil se penchent sur son cas...

Je ne seras pas volontaire pour lui faire signaler - quand je l'ai rencontré lors du festival à Saint Malo j'étais comme le lapin hypnotisé devant lui!! Je n'ai même pas trouvé les mots pour lui dire qu'il écrit une dédicace plus personnelle dans mon livre.. ehh..ahh..ehh.. RIEN!! Et cela à moi - qui n'est vraiment JAMAIS en manque de mots

Marie a écrit:

En tout cas, il faudrait signaler à Mr Paul Auster que sur Parfums de livres, la France, l'Espagne, la Belgique, le Luxembourg , la Polynésie et le Brésil se penchent sur son cas...

...et...euh...je te comprends Kenavo