[BD] Zidrou

Zidrou, de son vrai nom Benoît Drousie, est un scénariste belge de bandes dessinées, né le 12 avril 1962 à Anderlecht.

source et suite



Dessin et couleurs: Jordy Lafebre



Lydie

Gros coup de cœur pour Lydie !
Dans l’impasse du « bébé à moustache » (bon d’accord, en réalité c’est l’impasse du baron Van Dyck), Camille, une jeune femme, simple d’esprit, accouche. Malgré l’acharnement du médecin, Lydie, la petite fille prévue,  ne verra pas le jour. Camille, éperdue de chagrin, n’a de consolation qu’à travers l’affection de son père avec qui elle vit.
Les semaines passent lorsque Camille, radieuse, réapparaît enfin en annonçant l’incroyable nouvelle : Lydie est de retour ! Lydie est vivante ! Evidement, les habitants de l’impasse se ruent pour voir le miracle. Malheureusement, Lydie est bien absente à jamais et n’est visible que dans l’imagination de Camille. Les moqueries et médisances fusent jusqu’au moment où la vieille madame Paris décide de rentrer dans le jeu. Mais oui, Lydie est très mignonne, oui, Lydie ressemble beaucoup à sa maman…
Parce que :

Citation :

« Après tout, pourquoi faire du mal quand il est si facile de faire du bien »

et que

Citation :

« Si on devait interner une personne uniquement parce qu’elle est heureuse.»

Alors, les « Moustachus » (habitants de l’impasse) décident d’y croire, eux aussi.
Et Camille est heureuse, et Lydie grandit. Se pose le problème du baptême, puis celui de l’école, mais lorsque l’amitié et le plaisir de rendre heureux dominent, on trouve des solutions… Et Lydie est tellement appréciée des siens qu’elle finit par laisser sa trace dans les mémoires… Et même…
Mais je ne vais pas tout vous raconter car l’histoire est tellement belle qu’il vaut mieux que vous la découvriez par vous-même…

Je vous souhaite un joli coup de cœur !

j'aime bien te suivre pour tes coups de coeur... je note

Le dessin complète parfaitement le scénario!
Je pense que tu aimeras Kénavo!

Nathria a écrit:

Je pense que tu aimeras Kénavo!

je le sens aussi.. c'est plus que noté

dessin: Benoît Springer


Le beau voyage.


Je n'ai pas tellement envie de raconter le résumé, car même en donnant l'idée de départ, ça gâcherait du plaisir de la lecture de ce petit bijou de sensibilité et de justesse.

Dès les toutes premières cases, j'étais dedans, émue, tenue. A coller au plus près le personnage principal, Léa. A vouloir lui tenir la main, la suivre, l'aider à aller jusqu'au bout.

C'est Terriblement triste et juste dans la façon d'amener le tragique dans l'intime.
Le regard sur la famille est parfaitement maîtrisé.
C'est une douce mélancolie solitaire.


Les dessins sont simples, s'attardent sur un réalisme de couleurs et situations qui permettent au lecteur d'y croire instantanément. L'impression que Léa pourrait être une amie, une cousine, soi.
Rien de révolutionnaire dans l'agencement des cases, dans la mise en scène des textes, mais c'est ce qui permet d'y plonger. De s'immerger.

Springer & Zidrou n'en font pas trop, en quelques mots la situation est posée, claire. Les sentiments sont révélés dans une immédiateté qui provoque l'empathie immédiate. C'est ahurissant d'avoir si bien réussie à être concis et précis à la fois. Court et dense.

De toute cette histoire se dégage une véritable humanité, une sincérité et une tristesse qui tourneboulent.

N'hésitez vraiment pas à la découvrir !
Foi de Queenie toute sensible, c'est une pépite cette BD !

merci pour ce fil.. je l'avais vu parmi les nouveautés, mais je ne savais pas si cela valait le détour...

Queenie a écrit:

Foi de Queenie toute sensible, c'est une pépite cette BD !

noté!

kenavo a écrit:

merci pour ce fil.. je l'avais vu parmi les nouveautés, mais je ne savais pas si cela valait le détour...

Queenie a écrit:

Foi de Queenie toute sensible, c'est une pépite cette BD !

noté!

Je suis certaine que ça te plairait !

Queenie a écrit:

Je suis certaine que ça te plairait !

commandé!

Spoiler:

Tu ne le regretteras pas.

Pour moi, à cause de ma jeunesse et du Journal de Mickey, Zidrou c'est Ducobu. Bien envie de le lire dans un contexte différent...

Queenie a écrit:

Je n'ai pas tellement envie de raconter le résumé, car même en donnant l'idée de départ, ça gâcherait du plaisir de la lecture de ce petit bijou de sensibilité et de justesse.

en effet, après ton commentaire, j'ai commandé ce livre "à l'aveugle" sans vouloir savoir plus... et on y entre vraiment tellement bien.. plus envie de le quitter avant la fin

Je te rejoins sur tout ce que tu en as dit, c'est tout bon, faut pas s'en priver

j'écoutais Ben Howard lors de cette lecture, cela collait tellement bien

Zidrou n’avait jamais été personne d’autre pour moi que le père de cet adorable Elève Ducobu que je prenais plaisir à lire lorsque j’étais enfant. Le voir impliqué dans une réalisation à destination d’un public plus âgé a donc forcément éveillé ma curiosité. Zidrou s’exprime-t-il différemment lorsqu’il met l’enfance de côté ? Zidrou et moi avons-nous fait évoluer notre façon de penser d’une manière similaire depuis que je ne lis plus L’élève Ducobu?


Soit que j’aie perdu ma capacité d’enchantement, soit que Zidrou s’exprime en effet différemment lorsqu’il s’adresse à des adultes, le Beau voyage n’est pas parvenu à susciter mon adhésion. Entre les deux époques qui m’auront vue lire cet auteur, je n’ai pas dû être assez biberonnée à son langage. Résultat : je suis sevrée.


Ici, Zidrou arrache totalement son costume de faiseur-de-trublions à la manière de Ducobu. Il devient d’une gravité presque pathétique lorsqu’il évoque l’histoire de Léa. Cette jeune fille a connu une enfance difficile : gamine de substitution, née pour « remplacer » son frère Léo mort noyé dans une piscine, elle ne reçoit ni l’affection de son père, trop occupé par sa profession de médecin généraliste, ni de sa mère, trop attristée par la disparition de son précédent enfant. L’amour la déçoit également, qui se conclut tantôt par un avortement, tantôt par la lâcheté, et s’il trouve un remède auprès d’une femme, il lui faudra toutefois investir encore énormément d’énergie pour lui permettre de s’épanouir malgré le regard des autres. La mère meurt, bientôt le père. Bon débarras ? C’est ce qu’on dit… mais en ouvrant le tiroir du bureau de son père, Léa découvre tous les dessins qu’elle avait adressés à son père lorsqu’elle était enfant. Elle découvre aussi des dessins de Léo et finit par dévoiler les secrets familiaux de son enfance.

Le beau voyage ne ment pas et cherche réellement à permettre la progression du personnage vers une plus grande quiétude en passant par le pardon. Toutefois, aussi beau qu’il soit, ce voyage se fait avec le mal de mer, un débordement de larmes, de cris et de pathétique qui donne le tournis. On n’en sort pas particulièrement distrait, pas grandi ni enrichi non plus. C’est une histoire passionnée parmi tant d’autres, qui donnera éventuellement envie de relire les aventures plus bigarrées de L’élève Ducobu.

Zidrou a écrit:

Comment ? Un enfant de 7 ans pouvait avoir des pulsions suicidaires ?!?
Je n’en revenais pas. Les lectures d’abord, l’expérience ensuite devaient m’apprendre à quel point, en effet, un enfant pouvait porter les blessures familiales –jusqu’à celles jamais cicatrisées des générations précédentes.

Quelle dureté Coli.
Je ne connaissais pas Zidrou (et jamais de ma vie je ne feuilletterais un Ducobu).

Comme je le dis plus haut, je l'ai trouvé très juste dans la tristesse, l'intime, le poids des choses. Juste parce qu'il n'en fait pas des tonnes dans les explications, les dessins glauques, les situations. Une simplicité qui me semblait justement nous sortir du côté trop mélo et facilement pathétique.

Finalement, pour toi, c'est l'accumulation des malheurs qui entourent Léa qui t'ont gênés ?

Je trouvais l'enchaînement des évènements et leur rayonnement les uns sur les autres plutôt crédibles et logiques.

Je ne pense pas avoir été particulièrement dure, en tout cas ce n'était pas mon intention.

J'ai été effectivement un peu agacée par cette succession de malheurs et surtout par le regard un peu vorace qu'on nous invite à porter dessus... Les lecteurs, des vautours ? Jusqu'à une certaine limite alors... et ce n'est pas parce que les dessins sont mignons que ça change grand-chose dans le fond.
Pour ce qui est de la narration, ça reste efficace et de bonne qualité, c'est indéniable.

images: Benoît Springer


L’indivision

Citation :

Présentation de l'éditeur
Une falaise au bout du chemin des douaniers, quelque part dans le Pas-de-Calais. Le printemps, impatient, se donne parfois des airs d’été. Un homme attend une femme, sa voiture à l’arrêt. Quand, enfin, elle arrive, c’est pour lui annoncer que leur relation est terminée. Terminée. Que la dernière fois, elle n’aurait pas dû. Que les enfants… que son mari… Que… La culpabilité et les regrets qui mettent fin à toute relation adultère. Elle repart. Il reste là. Sur cette falaise. "La falaise aux baisers volés", comme il l’appelle. Lui, c’est Martin. La trentaine. Il travaille dans une compagnie maritime. Elle, c’est Virginie. Bientôt quarante ans. Elle est vétérinaire. Ils sont frère et sœur. Et ils s’aiment. Tout a commencé alors que Virginie avait 18 ans et Martin 16. Un jeu d’adolescent curieux. Puis chacun d’eux a cherché à fuir cet amour interdit. Elle, dans un mariage confortable. Lui, en acceptant des années durant un poste lointain, à Abu Dhabi. Mais, depuis son retour voici quatre ans, leur relation a repris. Plus forte, plus passionnelle encore… Aujourd’hui, elle veut tout arrêter, elle parle de leur relation comme d’une drogue qui les détruit peu à peu…

Le duo Springer/Zidrou est de retour. Après Le beau voyage les voilà pour un autre OneShot.

Et tout comme pour Le beau voyage, le scénario est tout à fait à part et ne se retrouve pas dans une veine ‘confortable’.

Voici un album dont le sujet ne m’a pas tout de suite interpellé, mais en voyant les noms Springer et Zidrou, je ne pouvais tout simplement pas faire autrement que d’y jeter un œil… ou deux !

La qualité du travail de ces deux se confirme et j’adore leur façon de raconter une histoire. N’importe si on se sent concerné ou pas, après quelques pages on y est au centre des événements.

J’ai beaucoup aimé et j’espère que ces deux vont se rencontrer encore pour d’autres livres!