Je me présente... (1 & 2)

J'avais dix ans en 1951, quand les meilleurs élèves des écoles primaires de notre quartier du Nord de la ville d'Amsterdam furent invités à assister aux leçons de Français (Franse Les). Une vénérable institution de l'enseignement primaire aux Pays-Bas, perdue depuis, et qui date des siècles avant le vingtième, quand le Français était encore la première langue étrangère du pays.
Un vieil instituteur nous reçut deux fois par semaine, après les cours réguliers. Je me souviens encore du premier texte à étudier:
Quel drame! Matière pour un grand roman! Je ne sais pas, si c'est malgré, ou à cause de cette cofrontation brusque avec l'agressivité apparemment innée de mon genre, que j'ai continué a aimer la langue et la culture française.
Plus tard, au collège, mon professeur de Français m'a fait cadeau d'une édition du Gavroche de Victor Hugo. Soulagement: Je découvris un garçon avec un fusil qui n'était PAS méchant...
Depuis, le Paris post-Sartrien devint notre fanal. Les chansons sur les disques de 45rpm. Les vêtement et les coiffures existentialistes. Assez en retard, mais la distance entre Paris et Amsterdam était encore grande à cette époque. J'ai fait mes études d'histoire à l'université d'Amsterdam. Spécialisation: Révolutions sociales. 1789, 1830, 1848, 1871...
Mai 1968, en tant que dirigeant du mouvement des étudiants aux Pays-Bas, je participais à l'occupation de la Sorbonne, en espérant que j'allais assister à la Révolution de ma génération. En vain. Mais cette expérience m'a beaucoup aidé à comprendre l'Éducation Sentimentale de Flaubert...
Ceci dit, je dois avouer que je suis un omnivore en littérature. L'allemande, l'anglo-saxonne, la française et la néerlandaise, je préfère les lire dans leur langue d'origine. À part les "classiques", je préfère les romans, les polars et les (auto-) biographies qui m'apprennent quelque chose sur la vie, l'époque et la culture du cadre dans lequel l'histoire est située.
Je vous cite en exemple quelques livres qui se trouvent par hasard sur mon bureau.
Imre Kertész: Être sans Destin. - La réalité des camps de concentration, de la Hongrie de l'époque.
Dennis Lehane: Mystic River - Les illusions des années '70 en Amérique du Nord.

(à continuer)

Quelle existence tumultueuse, Toto !

Sois le bienvenu, bélier du 1 er avril ...

(suite à Je me présente (1))

• Yasmina Khadra: L'Olympe des infortunes. - Ayant lu tous ses livres précédents sur l'Algérie, je l'ai lu comme une analyse des motifs des marginalisés aptes à se muer en terroristes.
  
• Orlando Figes: Les Chuchoteurs. - Le grand expert anglais de l'histoire russe des XIX et XXme siècles raconte les vies d'une sélection des victimes du régime stalinien.
  
• Johann Wolfgang Goethe: Die wahlverwandtschaften - (Français: Les relations électives?) - Dans un Allemand magique, le grand écrivain partage avec le lecteur sa fascination et ses hésitations par rapport à la libération des moeurs, engendrée à travers la Révolution française.
  
• Sandor Márai: Libération - Budapest en 1944. Les paradoxes des victimes coupables et des libérateurs prisonniers.
  
• Herta Müller: Atemschaukel - Allemande roumaine fait le voyage vers son passé et celui de ses parents. La vie dans les camps pour populations mal-aimées après 1945.
  
• Graham Greene: The End Of the Affair - Un Wahlverwandtschaften des années '30/'40.
  
• Orhan Pamuk: The Museum Of Innocence - Idem pour les années '70 à Istanbul
  
• Ian McEwan: Solar. - Un Pierre avec son fusil (voir ma présentation 1) qui fonde son égocentrisme sur hobbyisme climatophobe.
  
• Donna Leon: A Question Of Belief - Son dernier polar qui nous apprend tout sur la ville de Venise et l'Italie contemporaine.
  

Des trésors littéraires dans ma langue paternelle, je préfère le classique de Multatuli (Eduard Douwes Dekker): Max Havelaar of de Koffiveilingen der Nederlandsche Handelmaatschappy (1860). À lui seul, ce livre a rafraichi et vivifié la langue néerlandaise. Le 150me anniversaire de sa parution vient d'être célébré à Amsterdam et à Bruxelles, la ville où l'exilé l'a écrit. Il en existent des traductions en Français, mais elles n'arrivent pas à reproduire l'énergie, l'humour et l'émotion de l'original.

Je vous remercie, si vous avez eu la patience à lire jusqu'au bout et j'accueillerai avec plaisir vos commentaires.

Constance a écrit:

Quelle existence tumultueuse, Toto !

Ahem ; Ce n'est que le début de mon existence...

Bienvenue Toto le psycho (tique, rigide ou logue? Réponse non obligatoire!)

Marko a écrit:

Bienvenue Toto le psycho (tique, rigide ou logue? Réponse non obligatoire!)

Toto le Psycho est le surnom que j'ai mérité sur l'ancien forum du journal Le Monde (1998). J'y rencontrais un nombre de psychoTIQUES que j'ai essayé à remettre sur leurs rails. Sans RIGIDITÉ.
Soyez tranquille. Depuis lors, j'ai perdu cette ambition-là.

TotoLePsycho a écrit:

Marko a écrit:

Bienvenue Toto le psycho (tique, rigide ou logue? Réponse non obligatoire!)

Toto le Psycho est le surnom que j'ai mérité sur l'ancien forum du journal Le Monde (1998). J'y rencontrais un nombre de psychoTIQUES que j'ai essayé à remettre sur leurs rails. Sans RIGIDITÉ.
Soyez tranquille. Depuis lors, j'ai perdu cette ambition-là.

Nous voilà éclairés!

Bienvenue Toto

Epi a écrit:

Bienvenue Toto

Je me le sens de + en +

Bienvenue Toto!

Bienvenue Toto

N'hésites pas à nous parler d'auteurs néerlandais parce que pour le moment ils brillent par leur absence sur le forum

T'as occupé la Sorbonne ?!
Je crois que c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui a fait "ça"... Je peux toucher ?


P.S :
Oups, j'ai oublié le bienvenue et le bonjour...

Bienvenue !
Bonjour.

et rebienvenue

Bienvenu Toto le Psycho et merci pour cette présentation.

En effet, pour ferrailler avec tous les abrutis qui postent sur les forums des journaux il faut du courage. Ici tu te trouveras en bien meilleure compagnie.

Bienvenue à toi Toto et merci pour cette belle et claire présentation. On sent un grand besoin de s'exprimer