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| La donna del lago /Garnier 2010 | |
| | Auteur | Message |
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Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: La donna del lago /Garnier 2010 Dim 27 Juin 2010 - 21:05 | |
| La donna del lago Au jour d'aujourd'hui, le grand public associe le nom de Rossini, uniquement au Barbier de Séville. Quelle déchéance pour ce compositeur qui en 25 ans a composé 40 opéras, a connu grâce à eux une gloire immense, on le disait d'ailleurs à une époque l'un des deux hommes les plus célébres d'Europe (l'autre étant.... Napoléon Bonaparte). Il a reformé l'opéra italien et lui donna de nouvelles lettres de noblesse, en particulier il donna une nouvelle vie au vieil opéra seria, en puisant son inspiration non plus dans la mythologie mais dans l'histoire, fortement transformée et romancée pour les besoins de l'opéra. A cette veine appartient La donna del lago crée en 1819 au théâtre de San Carlo à Naples. Le livret de l'opéra est basée (de loin) sur un roman de Walter Scott, et sensée se passer en Ecosse. L'intrique est très linéaire, sans véritable rebondissements. Elena (la dame du lac du titre) est la fille d'un noble local, en rébellion contre le roi Uberto. Elle est amoureuse d'un jeune noble Malcolm mais son père a décidé de la marier à Rodrigo qui appuie sa guerre contre le roi. Elena se promène dans sa barque et par hasard rencontre le roi incognito qui tombe évidemment amoureux d'elle, et pense que c'est réciproque. Mais la guerre gronde et avant le déclanchement des hostilités le père d'Elena veut la lier à Rodrigo. Heureusement les hommes du roi attaquent avant qui'il ne soit trop tard. Les fiers Ecossais ne font pas le poids. Elena rencontre encore par hasard le roi, qui lui avoue ses sentiments. Elena le repousse, mais le noble monarque se prétendant un ami de lui-même lui remet une bague sensée offrir la vie sauve à son père et à son amoureux. Rodrigo arrive, se bat avec Umberto, qui sera évidemment vainqueur. Dans la scène finale il pardonne au père d'Hélène et lui donne Malcolm. Pas grand chose en apparence, mais cela donne plus de 2 heures et demi d'opéra. Tous ce temps est rempli d'airs divers, de duo, de trio, de scènes de groupes, d'airs de choeur... Certaines parties belles à se damner, d'autres moins, d'ailleurs certaines ne sont pas de Rossini lui même mais produits par des "collaborateurs". C'est une rareté, pas souvent donné sur scène, même si ces dernière années Rosssini semble retrouver un peu la faveur des programmateurs d'opéras. Il faut dire que le livret de cet ouvrage, et c'est le moins que l'on puisse dire, ne correspond vraiment pas à la sensibilité actuelle, il est franchement inconsistant et il est à mon avis quasi impossible à lui faire dire quoi que ce soit, quel que soit l'imagination du metteur en scène, on peur juste en faire un joli livre d'images, et une autre forme de le représenter ne risque guerre de déclencher les réaction du public, dire quelque chose à partir de rien est un sacré challenge. Et il faut pour chanter ça des sacrés chanteurs, car Rossini est plus qu'exigeant, il demande une technique très particulière, sans laquelle quel que soit le talent de l'interprète c'est horrible. Il faut également un très beau timbre, et une musicalité sans faille. Autant dire que peu en sont capables. Les représentations parisiennes ne démentent pas le paradigme de départ. La mise en scène est inexistante, les décors auraient pu servir quasiment à n'importe quel opéra du répertoire. Ce n'est pas particulièrement gênant ici, cela aurait toujours pu être plus joli et plus inventif, mais n'aurait sans doute pas changé grand chose à l'ensemble. J'ai été très déçue par la direction de Roberto Abbado, tonitruante, tirant celant vers Verdi, du coup enlevant une grande partie du charme à cette musique, qui a tant besoin d'élégance et de légèreté. En revanche, la distribution est pour ainsi dire idéal, on aurait du mal à imaginer cette musique mieux chantée, c'est enchanteur, cela va du très bon à excellent, avec évidemment une mention spéciale pour Juan Diego Florez, pour lequel tous les superlatifs semblent insuffisants. C'est le ténor rossinien comme on le rêve. Malgré les critiques très critiques le public était littéralement délirant d'enthousiasme à la représentation à laquelle j'ai assistée.... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: La donna del lago /Garnier 2010 Dim 27 Juin 2010 - 21:12 | |
| Viens de trouver un extrait de la représentation, c'est très mal filmé évidemment mais donne une petite idée :
Oh fiamma soave | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: La donna del lago /Garnier 2010 Dim 27 Juin 2010 - 22:28 | |
| Tiens, dans le dernier Diapason, ils parlent de La Donna del Lago, mais c'est à Genève (article à lire ici). L'action semble se situer dans "une salle paroissiale de province".
Il y a aussi une critique de la production que tu as vue, ici. Ils disent aussi du bien de Juan Diego Florez... Globalement, vous semblez d'accord... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: La donna del lago /Garnier 2010 Dim 27 Juin 2010 - 22:41 | |
| En effet, nous sommes d'accord dans l'ensemble. S'il recherche de nouveaux collaborateurs je suis ouvertes à toutes les propositions Cela dit à mon avis ce truc est impossible à mettre en scène...Enfin telle que l'on la définit de nos jours. Il y a quelques temps cela n'aurait choqué personnes, quelques toiles peintes en guise de décor et des chanteurs la mains sur le coeur. Cela devait se passer de cette façon à l'époque de Rossini... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: La donna del lago /Garnier 2010 Dim 27 Juin 2010 - 22:59 | |
| Merci pour cette présentation très complète. Juan Diego Florez était épatant face à Nathalie Dessay dans La Sonnambula de Bellini. J'aurais aimé voir cette Dame du Lac... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: La donna del lago /Garnier 2010 Dim 27 Juin 2010 - 22:59 | |
| Dans son "Mille et un opéras", Piotr Kaminski écrit : - Citation :
- On cite souvent une lettre du grand poète italien, Giacomo Leopardi, qui écrivit à son frère, après avoir vu La Donna au Teatro Argentina de Rome : "exécutée par des voix surprenantes voilà une chose prodigieuse ; je pourrais presque en pleurer, si le don des larmes ne m'avait pas été enlevé."
Il flotte, sur cette partition, une brume mélancolique tout à fait nouvelle chez Rossini. | |
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| Sujet: Re: La donna del lago /Garnier 2010 | |
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| | | | La donna del lago /Garnier 2010 | |
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