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| Pascal Garnier | |
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Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Pascal Garnier Mar 6 Fév 2007 - 19:34 | |
| 4.07.1949 (Paris) - 5.03.2010 Source : Zulma éditions. - Citation :
- Pascal Garnier était une figure marquante de la littérature française contemporaine, dans la lignée des Simenon, Hardellet, Bove ou Calet auxquels on l’a souvent affilié. Ayant élu domicile dans un petit village en Ardèche, il s'y consacrait à l'écriture et à la peinture.
Bibliographie - Citation :
- Index: (cliquez sur les numéros de page pour y accéder directement)
1985, Contes gouttes, Entreligne, 1986, L'Année sabbatique, P.O.L., 1986, Un chat comme moi, 1987, Surclassement, P.O.L., 1993, L'évadé de la chambre 9, GEORGES NAEF, 1995, Traqués, École des Loisirs, 1996, Dico dingo, Nathan, 1996 (illustrations Jochen Gerner), 1997, "Une fois trois", Verger éditeur, 1997, La Place du mort, Fleuve noir, Page 121998, Les Insulaires, Fleuve Noir, 1999, Trop près du bord, Fleuve Noir, 1999, L'A26, Zulma, 2000 Chambre 12, Flammarion, 2000, "T'avais qu'à pas vieilir", Verger éditeur, 2001 Nul n'est à l'abri du succès, Zulma, Page 112002, Vue imprenable sur l'autre, Zulma, 2002, Les Nuisibles, Flammarion, Page 82003, Les Hauts du Bas, Zulma, Pages 8, 102004, Parenthèse, Plon, 2005, Flux, Zulma, 2005 2006, La Solution esquimau, Fleuve Noir, 2006 ; Zulma, 2006, Pages 6, 82006, Comment va la douleur ?, Zulma, Pages 1, 2, 42007, Derrière l'écran, Bayard jeunesse, 2008, La Théorie du panda, Zulma, Pages 2, 3, 4, 5, 6, 7, 82009, Lune captive dans un œil mort, Zulma, Pages 6, 8, 11, 12, 2009, M'sieur Victor, Bayard jeunesse, 2010, Le Grand Loin, Zulma, Pages 9, 10, 112010, Les Insulaires et autres romans (noirs), Zulma, 2011, Le chemin de sable, Bayard, 2012, Cartons, Zulma, Pages 11, 12 - Citation :
- mise à jour le 18/04/2013 page 12
Comment va la douleur .éditions Zulma -2006- Ce roman est avant tout une histoire de personnes qui n'ont à priori rien en commun mais que les hasards de la vie ont placé là, au même endroit, une petite station thermale un peu désuète...S'ensuit des rencontres fortuites ,des situations un peu insolites, un road movie improbable. Mais au cours duquel tous ces personnages vont apprendre à se connaître, à s'apprivoiser et finalement s'enrichir mutuellement... Pascal Garnier sait bien créer les ambiances, son univers est légèrement déjanté et ses intrigues se construisent un peu comme un "puzzle comme il le dit lui même. Mais même si cette façon de procéder le classe parmi les auteurs de polars ce qui lui importe le plus c'est de dévoiler l'âme humaine, ses espoirs et ses blessures. On rit beaucoup malgré tout car, même si son humour est un peu noir, ses formules font mouche. On s'attache à ces drôles de héros qui n'en sont pas, désenchantés ou carrément naïfs qui nous entrainent dans un monde un peu bancal. J'y ai trouvé beaucoup de tendresse malgré le ton souvent cynique ,et c'est ce qui m'a plu .Le style est fluide, les phrases courtes ,les mots simples et les sentiments forts. Je l'ai commencé et ne l'ai plus lâché...
Dernière édition par aeriale le Mar 19 Juil 2011 - 12:59, édité 1 fois | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Garnier Dim 11 Fév 2007 - 19:44 | |
| Article paru dans LIRE ( sept.2006):
"Reconnaissons-le sans barguigner : tout est bon dans cette quatorzième fiction de Pascal Garnier , écrivain prolifique et multicartes ( romans noires , nouvelles ,jeunesse ) , né en 1949 à Paris , établi de longue date en Rhône-Alpes , à l'instar de ses précédents romans ,dont Trop près du bord , " Nul n'est à l'abri du succés" ,entre autres bijoux ,"Comment va la douleur" est un texte assez court ,formidablement construit ,admirablement écrit -impossible de résister au sens de la formule -Mais surtout , Pascal Garnier témoigne à nouveau de son habilité à mettre en scène des gens de peu , des individus auxquels la vie n'a pas fait de cadeau , autant de personnages secondaires qu'il soigne aux petits oignons ,jouant les entremetteurs providentiels pour leur offrir une seconde chance bien méritée . Sa lucidité et son cynisme n'ont d'égal que sa tendresse et son empathie . Son inspiration ,elle ,reste sans égal ." Delphine Peyras.
Le point (nov.2006):
"Comment va la douleur? : Cette phrase empruntée au savoir-vivre africain donne le ton a une histoire subtilement conduite , légère mais assidûment serrée sur sa matière qui est cette amitié maladroite entre deux hommes qui ne le sont pas moins . Un style au plus près de l'os ,souple et sans fioritures .On y prend goût très vite et on en redemande ." Karine Papillaud -[/size]
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| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Pascal Garnier Mar 5 Juin 2007 - 21:19 | |
| Merci aériale de toutes ces infos que je découvre alors que j'en suis à mi-lecture. On est au moins deux dans le fan-club. Quelques premières impressions sur ce livre ici: fil que lisez-vous en juin ? | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Garnier Sam 21 Juil 2007 - 9:58 | |
| Je prends la liberté de faire un copié des impressions de Monilet sur cet auteur afin de vous inciter à le connaître... - Citation :
Suis presque au milieu de Comment va la douleur de Garnier. Comme prévu je me régale. Les êtres et les choses dépeintes sont là, immédiates, concrétisées par la truculence du vocabulaire et la finesse de l'observation, l'originalité de leur présentation. ( pour la petite histoire , j'ai noté avec surprise l'emploi contesté de achalandé). A ça près, que du bonheur
- Citation :
Je poursuis la lecture de "mon" Garnier avec bonheur( hélas bientôt fini). Au programme verve et mordant de l'expression , parfois à la Audiard : ex "La dame à la table voisine avait tout d'une petite brioche, le cheveu frisotté comme si elle s'était coiffée d'une casserole de coquillettes. Elle faisait penser aux bonnes fées des dessins animés."
Et en conclusion: - Citation :
En général je ne suis pas quelqu'un qui se creuse pour donner des avis fouillés. A la lecture d'un livre je sens immédiatement si j'accroche ou pas, s'il y a plaisir ou pas.Je n'éprouve pas souvent le besoin de réflécir post- lecture, de décortiquer. Je sais que ce plaisir à la lecture de Garnier ne s'est jamais démenti jusqu'ici : il a parfois un vocabulaire fabuleux et simple à la fois, il va chercher des mots inattendus pour décrire son sujet, des mots ordinaires mais qui font mouche dans la situation donnée. En plus un talent extraordinaire pour peindre les mouvements de l'âme de manière concise.
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| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Garnier Sam 21 Juil 2007 - 11:26 | |
| Bon...eh bien...je crois que j'ai bien fait de le "commander" dans notre cercle... | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Pascal Garnier Dim 22 Juil 2007 - 16:31 | |
| Tu as bien fait, aériale : on va élargior le fan-club, j'en suis sûr. Tiens, je te fais une bise ! Je peux ajouter, ayant eu le privélège de rencontrer Garnier, qu'il est fascinant de modestie et de "densité". | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Garnier Dim 22 Juil 2007 - 18:56 | |
| - monilet a écrit:
- Tu as bien fait, aériale : on va élargior le fan-club, j'en suis sûr. Tiens, je te fais une bise !
Je peux ajouter, ayant eu le privélège de rencontrer Garnier, qu'il est fascinant de modestie et de "densité". Oui, Monilet, nous sommes deux ici à croire en lui ... Comme toi, j'ai eu la chance de l'écouter lors d'une rencontre-fnac et ai pû échanger quelques mots avec lui. Il m'avait effectivement impressionnée par sa modestie ( je dirais même sa timidité) et son sens de la répartie, sous forme de boutades ... Voici d'ailleurs ce que j'avais posté à l'époque - Citation :
C'est quelqu'un de très attachant qui sait créer une atmosphère spéciale dans ses écrits et où le vécu transparaît aux travers des pages. Foncièrement authentique ses mots lui ressemblent: humour, dérision qui cachent surement pas mal de blessures, mais surtout énormément d'humanité chez ce "disséqueur "de l'âme .
Excusez ce copié...plus par fénéantise que prétention, hein , vous avez compris? | |
| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: Pascal Garnier Dim 22 Juil 2007 - 20:11 | |
| Oui, les boutades, caractéristiquesd'un vouloir-se-cacher. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Garnier Ven 27 Juil 2007 - 21:53 | |
| COMMENT VA LA DOULEUR ?Tout d’abord merci à Aériale de l’avoir proposé pour notre cercle…Sinon, je suis certaine que je n’aurais jamais lu ce roman…Et je serais passée à côté d’une lecture vraiment plaisante ! Ce petit roman je l’ai lu presque d’une traite…en deux fois plus exactement si je veux être honnête. Je l’ai trouvé bien construit, bien écrit quoi que sans qualités littéraires particulières. Encore que…parfois…j’ai relevé quelques expressions touchantes…ou humoristiques…ou surprenantes et pleines de charme. « Sa montre proposait 18 h 12. Il l'accepta. » « La lune avait le sourire de Fernandel tandis que Bernard emboîtait un à un ses petits Lego d'espérance». " Mon passé est triste, mon présent catastrophique, mais par bonheur je n'ai pas d'avenir". Ainsi se console Anaïs Je me suis attachée aux personnages, des pas gâtés, pour lesquels on sent que l’auteur a une vraie tendresse, communicative. Tout commence à Vals-les-Bains par une rencontre entre Simon et Bernard. Simon, âgé, élégant et fortuné, usé par la maladie, a besoin d’un chauffeur pour l’accompagner au Grau d’Agde. Là-bas, il doit accomplir une dernière mission, lui qui s’occupe « d'éradication des nuisibles.» Bernard qui habite Bron est jeune, fauché. Il est venu voir sa mère à Vals-les-Bains (Anaïs, une alcoolique qui n’a jamais réussi dans ses affaires). Bernard est en convalescence car il a eu un accident de travail. Candide, il accepte de partir avec l’inconnu parce que, « à force de manquer de père, on finit par s'en inventer un, et celui-là lui convenait» Les voilà partis…et déjà leur route croise Fiona, une pauvre fille en détresse, avec sa petite Violette, un bébé . Il faut la sauver de la violence de son amant . Bernard est bon et il a le cœur tendre, aussi il va imposer leur compagnie à Simon le bougon. Je ne dirai rien de plus afin de ne pas dévoiler l’essentiel de ce rocambolesque voyage. On sourit (humour noir)...On est attendri…C’est un petit roman d’atmosphère, je me suis vraiment fait le film au fur et à mesure de la lecture…Ce pourrait être du Kusturica… | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Garnier Ven 27 Juil 2007 - 22:41 | |
| Oserai-je le "commander" au cercle pour le mois de septembre? Je m'en vais le dire sur le fil en question | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Pascal Garnier Sam 28 Juil 2007 - 0:35 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- Oserai-je le "commander" au cercle pour le mois de septembre? Je m'en vais le dire sur le fil en question
Je l'envoie à Marie, tu pourras sans doute l'avoir en septembre...:) | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Garnier Sam 28 Juil 2007 - 16:03 | |
| - coline a écrit:
- COMMENT VA LA DOULEUR ?
Tout d’abord merci à Aériale de l’avoir proposé pour notre cercle…Sinon, je suis certaine que je n’aurais jamais lu ce roman…Et je serais passée à côté d’une lecture vraiment plaisante !(...) Je me suis attachée aux personnages, des pas gâtés, pour lesquels on sent que l’auteur a une vraie tendresse, communicative.
Comme toi Coline, j'ai aimé la tendresse qui se dégage et l''empathie que l'on ne peut s'empêcher d'éprouver pour ces personnages complètement atypiques... Un roman d'atmosphère , c'est comme cela qu'il faut le voir ,oui... Ne cherchez surtout pas une oeuvre littéraire, ce roman est sans prétention, mais il a la grâce de ces écrits nés de perceptions vécues, de sentiments un peu écorchés, au plus près de la vie...Et c'est en celà qu'il est touchant. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Garnier Mar 2 Oct 2007 - 10:24 | |
| Suite à la question de Sophie à propos du titre de ce roman: Comment va la douleur...Le titre est tirée d'une phrase couramment employée dans un pays d' Afrique lorsque les gens se saluent le matin . Elle traduit bien tout le côté désenchanté de l'univers de Garnier, la face cachée des choses, là où se terre la vraie douleur. Garnier c'est celà :un ton, une façon d'aborder la vie pleine de tendresse, d'humour mêlé de cynisme aussi. Un style directe et une manière très attachante de nous parler de maux , d'angoisses masquées derrière des pirouettes verbales et un univers décalé. Quelqu'un qui capte par son authenticité...Je te le conseille fortement Sophie ! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Pascal Garnier Mar 2 Oct 2007 - 10:32 | |
| La dédicace de l'auteur - Citation :
J'ai commencé ce livre comme je commence tous mes autres livres, c'est-à-dire sans savoir du tout où je vais. Je commence comme on commence un puzzle, à partir de quelques pièces, en se disant que ça finira bien par donner quelque chose. Comme pièce, j'avais le titre justement. Ça m'avait frappé. J'avais entendu cela je ne sais où. Comment va la douleur ? C'était la façon dont on saluait dans certaines tribus défavorisées d'Afrique, et j'avais trouvé cela très beau. J'avais également un lieu : Vals-les-Bains. Je n'habite pas loin. Il m'arrive d'y passer de temps en temps. C'est une petite ville d'eaux un peu désuète. Comment va la douleur, ville d'eaux, tout ça pouvait tenir ensemble. De ce terreau, sont nés un ou deux personnages principaux. J'aime bien faire se rencontrer des gens qui ne se seraient certainement pas rencontrés dans des circonstances normales, des personnes très différentes les unes des autres. De là, il en est né d'autres et avec elles, des situations, etc. Et le roman se déroule au fur et à mesure. En ce qui me concerne, c'est au bout d'une cinquantaine de pages que je considère que mes personnages sont suffisamment grands pour vivre par eux-mêmes. Je me contente de les suivre jusqu'au bout, et à la fin, en principe, si tout se passe bien, j'ai l'image finale du puzzle et tout se met en boîte. J'aurais un peu de mal à raconter l'histoire, parce qu'elle s'est faite un peu d'elle-même. Il y a une certaine logique qui s'y met naturellement. Mais ce n'est pas tellement ça qui me tient. C'est plutôt ce qui est l'histoire dans l'histoire, ce que sont ces personnages, ce qu'ils deviennent, ce qui filtre d'eux. Tous sont des énigmes, et comme dans toute énigme, il y a quelque chose qui transparaît à un moment. C'est une histoire d'amour finalement, de rédemption aussi. Évidemment, c'est toujours un petit peu noir, mais les gens, c'est comme les photos : c'est dans le noir qu'ils se révèlent. En même temps, comme l'humour et la politesse du désespoir, j'en ai semé un petit peu partout parce que, ma foi, on peut s'amuser de beaucoup de choses. Je vous souhaite un bon voyage à Vals-les-Bains, et même un peu plus loin. Merci. | |
| | | Le Bibliomane Zen littéraire
Messages : 3403 Inscription le : 21/02/2007 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Pascal Garnier Lun 8 Oct 2007 - 11:45 | |
| "Comment va la douleur ?"
Il s'appelle Simon Marechall. Son activité professionnelle officielle consiste à éradiquer les nuisibles : rats, pigeons, puces, cafards, etc... Officieusement, Simon Marechall est tueur à gages. C'est par hasard qu'il s'est arrêté dans cette petite ville thermale endormie de l'Est de la France. Et c'est par hasard également qu'il fait la rencontre de Bernard Ferrand, un jeune homme de vingt-deux ans, loser professionnel venu rendre visite à sa mère. Lorsque les deux hommes font connaissance dans un square, Bernard vient de perdre deux doigts dans un accident de travail.
«- Qu'est-ce qui vous est arrivé à la main ? -Accident du travail. Un embauchoir. J'ai perdu deux doigts. -Sale coup. -Ca fait un peu mal, mais... c'est juste l'auriculaire et l'annulaire, je m'en servais jamais. Et puis c'est la main gauche, je suis droitier. -Alors tout va bien ! Vous n'avez perdu qu'un peu de poids. -C'est de ma faute. J'avais bu. J'ai pas mis la protection. Mais mon patron est sympa, il me reprend, à un autre poste, un peu moins payé, mais du boulot quand même. C'est une chance ! »
Profitant de sa convalescence, Bernard est venu rendre visite à sa mère, dépressive et alcoolique, ancienne commerçante dont toutes les affaires ont lamentablement échoué. Depuis, cette femme meurtrie par de multiples échecs s'enfonce peu à peu dans la déchéance, vivant dans son vieux magasin fermé, obscur et poussiéreux, abusant du Rhum Negrita. Son fils, mettant à profit son temps libre, et avec le peu de moyens dont il dispose, tente d'assister sa mère, de l'aider à sortir de son isolement et de lui faire reprendre pied dans la vie normale.
«-Tu veux plus de ta côtelette, maman ? -Non, c'est trop gras. -L'agneau c'est toujours un peu gras, c'est ça qui donne du goût. Tu manges rien. -On peut pas tout faire, boire ou manger, faut choisir. -Tu bois trop, tu fumes trop aussi. C'est normal que tu sois tout le temps fatiguée. -J'aime bien être fatiguée, ça me repose. Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ? -Je sais pas. Il fait beau, peut-être faire un tour au bord de l'eau. Tu veux que je te prépare une petite soupe aux légumes pour ce soir ? Tu aimes ça la soupe aux légumes. -Si tu veux. Et ta main ? -Ca va. J'ai été faire changer mon pansement ce matin chez le docteur Garcin. Il m'a demandé de tes nouvelles. -Qu'est-ce que tu lui as dit ? -Que ça allait. -Tu sais pas mentir, toi, c'est bien. -Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ? -Comme d'habitude, une bonne sieste avant d'aller me coucher. »
Simon Marechall va s'attacher au jeune homme et lui proposer de travailler pour lui. Ayant atteint un âge respectable, le tueur à gages va proposer à Bernard de l'engager comme chauffeur et de l'accompagner dans le Sud de la France où il doit accomplir son dernier contrat. Bernard ignore bien évidemment la véritable profession de son ami et nouvel employeur et accepte sans hésitations la proposition de celui-ci. La rétribution financière s'avérant assez conséquente pour le jeune homme, l'affaire est faite et voilà nos deux comparses partis sur les routes de France en direction du Cap d'Agde. Commence alors un road-movie semé d'imprévus, de rencontres fortuites et encombrantes, de paysages urbains aussi, que Pascal Garnier nous dépeint d'une plume acerbe et désenchantée.
« On aurait pu être n'importe où. Tous les abords de ville se ressemblent, partout dans le monde. Zones aléatoires, industrielles et commerciales, des non-lieux, terra incognita criblée de sigles lumineux promettant le bonheur éternel et absolu à tout acheteur de ceci ou de cela. Tant que l'on peut consommer, on est en vie. A en croire les innombrables véhicules stationnant avec la discipline d'une Panzer Division sur les parkings, on était en droit de se demander si le paradis était pour plus tard. Ici, on pouvait naître et mourir comme dans la vraie vie et tout cela en un temps record. »
Car plus qu'un polar, Pascal Garnier nous offre ici un roman d'atmosphère, un récit drôle et cruel, un petit bijou d'humour noir, de dérision et d'ironie que l'on imaginerait facilement adapté au grand écran par un Patrice Leconte qui aurait pris Michel Audiard comme dialoguiste. « Comment va la douleur ? » est le premier roman que je lis de Pascal Garnier et il ne sera sûrement pas le dernier. | |
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