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| Henri Michaux | |
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+10Esperluette shéhérazade kenavo jack-hubert bukowski Miss Tics tom léo coline shanidar bix229 Cachemire 14 participants | |
Auteur | Message |
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Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 24 Jan 2014 - 19:57 | |
| C'est toujours un bonheur de relire Michaux. Merci et aussi pour les dessins tout à fait intéressants. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Lun 18 Aoû 2014 - 17:46 | |
| Il suffit que l' on applique à une pomme, posée sur une table, un masque ou plutot un loup, pour qu' elle regarde. Masquée, rien ne l' empeche plus d' etre une personne dans cette pièce tranquille où on ne va pas la déranger. La voilà aussitot prete, inquiète ou décidée.
Et si elles sont deux ? Masquées toutes deux ? Eh bien, ménage, c' est à dire précisément personnes masquées, l' air d' avoir à vivre ensemble, de feindre de s' entendre, de tenter
de se défendre, l' air critique, l' air du couple, l' air du duo, l' air qu' on a lorsqu' on est pris par des sentiments familaux, bourgeois, lesquels ne demandent décidément qu' à revenir, ne serait-ce que dans une pomme ; masque pret à tout.
...Masque : tout ce qui te reste du culte du bandit.
En revant à partir de peintures énigmatiques. - Fata Morgana, 1972 | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Jeu 5 Fév 2015 - 20:48 | |
| ENTRE CENTRE ET ABSENCE C' était à l' aurore d' une convalescence, la mienne sans doute, qui sait ? Qui sait ? brouillard ! brouillard ! on est si exposé, on est tout ce qu' il y a de plus exposé... "Médicastres infames , me disais-je, vous écrasez en moi l' homme que je désaltère..."
C' était à la porte d' une longue angoisse, automne ! automne ! fatigue ! j' attendais du coté "vomir", j' attendais, j' entendais au loin ma caravane échelonnée, peinant vers moi, patinant, s' enlisant, sable ! sable ! C' était le soir, le soir de l' angoisse, le soir gagne, implacable halage. "Les grues, me disais-je reveur, les grues qui se réjouissent de voir au loin des phares..."
C' était à la fin de la guerre des membres. "Cette fois, me disais-je, je passerai, j' étais trop orgueilleux, mais cette fois je passerai, je passe..." Inouie simplicité ! Comment ne t' avais- je pas devinée...?...Sans ruse, le poulet sort parfois d' un oeuf anodin...
C' était pendant l' épaississement du Grand Ecran. Je VOYAIS ! "Se peut-il, me disais-je, se peut-il vraiment ainsi qu' on se survole ?..."
C' était à l' arrivée, entre centre et absence, à l' Eureka, dans le nid de bulles...
Lointain intérieur. In : L' Espace du dedans. - Gallimard
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| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 6 Fév 2015 - 8:54 | |
| Continue à persister Bix. Michaux me semble avoir beaucoup investi dans l'ensemble de son oeuvre. Elle semble si variée et complètement abracadabrante. Mais il semble suivre quelques constantes, sinon le défaut de se renouveler constamment à travers les divers genres d'écriture qu'il adopte? | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 6 Fév 2015 - 9:25 | |
| Je relance ma dernière affirmation en reprenant un passage de Passages et je dirai à cette occasion que cette préoccupation est fréquente de nos jours mais de savoir l'écrire et l'appliquer jusqu'au bout... on voit là l'empreinte d' Henri Michaux : - Henri Michaux, Passages (1937-1963), 1998 (1963), Gallimard, coll. «L'imaginaire» a écrit:
- Dans le texte «Dessiner l'écoulement du temps», p. 132-134. :
Je devais apprendre moi-même l'horrible, trépidante expérience que c'est de changer de tempo, de le perdre subitement, d'en trouver un autre à la place, inconnu, terriblement vite, dont on ne sait que faire, rendant tout différent, méconnaissable, insensé, décoché, faisant tout filer, qu'on ne peut suivre, qu'il faut suivre, où pensées, sentiments, tiennent à présent du projectile, où les images intérieures, aussi accentuées qu'accélérées, sont violentes, vrillantes, térébrantes, insupportables, objets d'une vision intérieure dont on ne peut plus se détacher, lumineuses comme la flamme du magnésium, agitées d'un mouvement de va-et-vient comme le chariot d'une machine-outil, infimes qui vibrent, tremblent et zigzaguent, prises dans un incessant mouvement brownien, images où les lignes droites saisies d'un emportement ascensionnel sont naturellement verticales, lignes de cathédrale, qui n'ont pas de fin en hauteur mais continuent indéfiniment à monter, où les lignes brisées sont un séisme continuel de brisures, de morcellement, d'émiettement, de déchiquetage, où les lignes courbes sont des folies de boucles, d'enroulement, de volutes, de dentelles infiniment compliquées, où les objets semblent sertis de minuscules, éblouissantes rigoles de fonte bouillante, où les lignes parallèles et les objets parallèles indéfiniment répétés et d'autant plus qu'on y pense, brisent la tête de celui qui vainement veut se retrouver dans la pullulation générale.
Images où dans un ruissellement, un étincellement, un fourmillement extrême, tout reste ambigu et, quoique criant, se dérobe à une définitive détermination, où quoique dans une fête localisée, celle de l'optique, on sait que l'on subit des trilles enragés, des sifflets perçants, des cacophonies grotesques, des gammes délirantes et comme enragées.
Arraché à son tempo, dans l'orage des infimes vagues forcenées, ou dans l'enfer d'impulsions pareillement soudaines, saccadées et démentes, on ne peut imaginer que cessera jamais l'inhumaine vitesse... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 6 Fév 2015 - 15:19 | |
| - jack-hubert bukowski a écrit:
- Continue à persister Bix. Michaux me semble avoir beaucoup investi dans l'ensemble de son oeuvre. Elle semble si variée et complètement abracadabrante. Mais il semble suivre quelques constantes, sinon le défaut de se renouveler constamment à travers les divers genres d'écriture qu'il adopte?
Tout à fait ! Ne t' en fais pas, JHB, mais une piqure de rappel de temps en temps, ça ne fait pas de mal ! Connais-tu les textes qu' il a écrit sous mescaline. Rien lu de mieux dans le genre. Ceci dit, il traite la drogue de "misérable miracle" et met en garde ceux qui pensent que la drogue va leur donner le génie. Et aussi ses dessins tout aussi intrigants que ses proses... Bref, on n' en a jamais fini avec Michaux !
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| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 6 Fév 2015 - 15:22 | |
| - bix229 a écrit:
- Bref, on n' en a jamais fini avec Michaux !
[/i] Et vous m'avez donné envie de m'y mettre ! L'obscurité de ses poèmes m'a toujours un peu découragé, mais plus question de reculer. Je dois avoir Plume, Lointain intérieur et La nuit remue : par quoi me conseilleriez-vous de commencer ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 6 Fév 2015 - 15:42 | |
| - Sullien a écrit:
- bix229 a écrit:
- Bref, on n' en a jamais fini avec Michaux !
[/i] Et vous m'avez donné envie de m'y mettre ! L'obscurité de ses poèmes m'a toujours un peu découragé, mais plus question de reculer. Je dois avoir Plume, Lointain intérieur et La nuit remue : par quoi me conseilleriez-vous de commencer ? Par le début : Ecuador, ou Plume qui ont une forme narrative ou encore L' Espace du dedans, une bonne anthologie. De toute façon, j' aime bien picorer dans ses oeuvres...On est toujours surpris...
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 6 Fév 2015 - 21:07 | |
| Merci pour la piqûre ! ça fait tellement longtemps que ce nom me trotte dans un coin de tête... | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Henri Michaux Sam 7 Fév 2015 - 11:21 | |
| Lâchez-vous lousse, Sullien et Colimasson. J'ai le même réflexe de proposer L'espace du dedans, mais je suis tout de même surpris à chaque fois ou presque que j'ouvre un livre de Michaux. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Sam 7 Fév 2015 - 20:38 | |
| UN très bel article sur Michaux.
Sur un site qui ne l' est pas moins.
Esprits nomades ici | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Sam 7 Fév 2015 - 20:45 | |
| J' ajoute que le plus beau poème de Michaux, c' est Nous deux encore, écrit après la mort accidentelle de sa femme.
Celui-là, il faut le lire dans le recueil La Vie dans les plis. Je ne le communique pas. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Henri Michaux Lun 9 Fév 2015 - 7:44 | |
| Merci encore, pour ce lien, Bix. C'est quelque chose à parcourir. Nous pouvons mieux comprendre le personnage Michaux et ce qu'il incarnait dans la réalité de sa vie. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Henri Michaux Lun 9 Fév 2015 - 21:06 | |
| Merci Bix pour le lien, je vais le lire. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Michaux Ven 13 Fév 2015 - 0:57 | |
| - Henri Michaux a écrit:
- Nous deux encore
Air du feu, tu n’as pas su jouer. Tu as jeté sur ma maison une toile noire. Qu’est-ce que cet opaque partout ? C’est l’opaque qui a bouché mon ciel. Qu’est-ce que ce silence partout ? C’est le silence qui a fait taire mon chant. L’espoir, il m’eût suffi d’un ruisselet. Mais tu as tout pris. Le son qui vibre m’a été retiré. Tu n’as pas su jouer. Tu as attrapé les cordes. Mais tu n’as pas su jouer. Tu as tout bousillé tout de suite. Tu as cassé le violon. Tu as jeté une flamme sur la peau de soie. Pour faire un affreux marais de sang. Son bonheur riait dans son âme. Mais c’était tout tromperie. Ça n’a pas fait long rire. Elle était dans un train roulant vers la mer. Elle était dans une fusée filant sur le roc. Elle s’élançait quoiqu’immobile vers le serpent de feu qui allait la consumer. Et fut là tout à coup, saisissant la confiante, tandis qu’elle peignait sa chevelure, contemplant sa félicité dans la glace. Et lorsqu’elle vit monter cette flamme sur elle, oh… Dans l’instant la coupe lui a été arrachée. Ses mains n’ont plus rien tenu. Elle a vu qu’on la serrait dans un coin. Elle s’est arrêtée là-dessus comme sur un énorme sujet de méditation à résoudre avant tout. Deux secondes plus tard, deux secondes trop tard, elle fuyait vers la fenêtre, appelant au secours. Toute la flamme alors l’a entourée. Elle se retrouve dans un lit, dont la souffrance monte jusqu’au ciel, jusqu’au ciel, sans rencontrer de dieu… dont la souffrance descend jusqu’au fond de l’enfer, jusqu’au fond de l’enfer sans rencontrer de démon. L’hôpital dort. La brûlure éveille. Son corps, comme un parc abandonné.. Défenestrée d’elle-même, elle cherche comment rentrer. Le vide où elle godille ne répond pas à ses mouvements. Lentement, dans la grange, son blé brûle. Aveugle, à travers le long barrage de souffrance, un mois durant, elle remonte le fleuve de vie, nage atroce. Patiente, dans l’innommable boursouflé elle retrace ses formes élégantes, elle tisse à nouveau la chemise de sa peau fine. La guérison est là. Demain tombe le dernier pansement. Demain… Air du sang, tu n’as pas su jouer. Toi non plus, tu n’as pas su. Tu as jeté subitement, stupidement, ton sot petit caillot obstructeur en travers d’une nouvelle aurore. Dans l’instant elle n’a plus trouvé de place. Il a bien fallu se tourner vers la Mort. A peine si elle a aperçu la route. Une seconde ouvrit l’abîme. La suivante l’y précipitait. On est resté hébété de ce côté-ci. On n’a pas eu le temps de dire au revoir. On n’a pas eu le temps d’une promesse. Elle avait disparu du film de cette terre. Lou Lou Lou, dans le rétroviseur d’un bref instant Lou, ne me vois-tu pas ? Lou, le destin d’être ensemble à jamais dans quoi tu avais tellement foi Eh bien ? Tu ne vas pas être comme les autres qui jamais plus ne font signe, englouties dans le silence. Non, il ne doit pas te suffire à toi d’une mort pour t’enlever ton amour. Dans la pompe horrible qui t’espace jusqu’à je ne sais quelle millième dilution tu cherches encore, tu nous cherches place Mais j’ai peur On n’a pas pris assez de précautions On aurait dû être plus renseigné, Quelqu’un m’écrit que c’est toi, martyre, qui va veiller sur moi à présent. Oh ! J’en doute. Quand je touche ton fluide si délicat demeuré dans ta chambre et tes objets familiers que je presse dans mes mains ce fluide ténu qu’il fallait toujours protéger Oh j’en doute, j’en doute et j’ai peur pour toi, Impétueuse et fragile, offerte aux catastrophes Cependant, je vais à des bureaux, à la recherche de certificats gaspillant des moments précieux qu’il faudrait utiliser plutôt entre nous précipitamment tandis que tu grelottes attendant en ta merveilleuse confiance que je vienne t’aider à te tirer de là, pensant « A coup sûr, il viendra « il a pu être empêché, mais il ne saurait tarder « il viendra, je le connais « il ne va pas me laisser seule « ce n’est pas possible « il ne va pas laisser seule, sa pauvre Lou… Je ne connaissais pas ma vie. Ma vie passait à travers toi. Ça devenait simple, cette grande affaire compliquée. Ça devenait simple, malgré le souci. Ta faiblesse, j’étais raffermi lorsqu’elle s’appuyait sur moi. Dis, est-ce qu’on ne se rencontrera vraiment plus jamais ? Lou, je parle une langue morte, maintenant que je ne te parle plus. Tes grands efforts de liane en moi, tu vois ont abouti. Tu le vois au moins ? Il est vrai, jamais tu ne doutas, toi. Il fallait un aveugle comme moi, il lui fallait du temps, lui, il fallait ta longue maladie, ta beauté, ressurgissant de la maigreur et des fièvres, il fallait cette lumière en toi, cette foi, pour percer enfin le mur de la marotte de son autonomie. Tard j’ai vu. Tard j’ai su. Tard, j’ai appris « ensemble » qui ne semblait pas être dans ma destinée. Mais non trop tard. Les années ont été pour nous, pas contre nous. Nos ombres ont respiré ensemble. Sous nous les eaux du fleuve des événements coulaient presque avec silence. Nos ombres respiraient ensemble et tout en était recouvert. J’ai eu froid à ton froid. J’ai bu des gorgées de ta peine. Nous nous perdions dans le lac de nos échanges. Riche d’un amour immérité, riche qui s’ignorait avec l’inconscience des possédants, j’ai perdu d’être aimé. Ma fortune a fondu en un jour. Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n’est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m’envahit. J’en suis à regretter les jours de ta souffrance atroce sur le lit d’hôpital, quand j’arrivais par les corridors nauséabonds, traversés de gémissements vers la momie épaisse de ton corps emmailloté et que j’entendais tout à coup émerger comme le « la » de notre alliance, ta voix, douce, musicale, contrôlée, résistant avec fierté à la laideur du désespoir, quand à ton tour tu entendais mon pas, et que tu murmurais, délivrée « Ah tu es là ». Je posais ma main sur ton genou, par-dessus la couverture souillée et tout alors disparaissait, la puanteur, l’horrible indécence du corps traité comme une barrique ou comme un égout, par des étrangers affairés et soucieux, tout glissait en arrière, laissant nos deux fluides, à travers les pansements, se retrouver, se joindre, se mêler dans un étourdissement du cœur, au comble du malheur, au comble de la douceur. Les infirmières, l’interne souriaient ; tes yeux pleins de foi éteignaient ceux des autres. Celui qui est seul, se tourne le soir vers le mur, pour te parler. Il sait ce qui t’animait. Il vient partager la journée. Il a observé avec tes yeux. Il a entendu avec tes oreilles. Toujours il a des choses pour toi. Ne me répondras-tu pas un jour ?
Mais peut-être ta personne est devenue comme un air de temps de neige, qui entre par la fenêtre, qu’on referme, pris de frissons ou d’un malaise avant-coureur de drame, comme il m’est arrivé il y a quelques semaines. Le froid s’appliqua soudain sur mes épaules je me couvris précipitamment et me détournai quand c’était toi peut-être et la plus chaude que tu pouvais te rendre, espérant être bien accueillie ; toi, si lucide, tu ne pouvais plus t’exprimer autrement. Qui sait si en ce moment même, tu n’attends pas, anxieuse, que je comprenne enfin, et que je vienne, loin de la vie où tu n’es plus, me joindre à toi, pauvrement, pauvrement certes, sans moyens mais nous deux encore, nous deux…" 1948 ; La vie dans les plis, Editions Gallimard
Dernière édition par bix229 le Ven 13 Fév 2015 - 15:35, édité 2 fois | |
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