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| Andreï Makine [Russie] | |
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Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Ven 9 Oct 2009 - 16:08 | |
| - Wittgen a écrit:
- Il faudra que je le liste. J'ai bien aimé vos commentaires.
en effet.. Makine est un auteur qu'on ne peut que recommander de lire.. je te souhaite de faire de belles découvertes | |
| | | Wittgen Envolée postale
Messages : 117 Inscription le : 28/08/2009 Age : 37
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Ven 9 Oct 2009 - 16:16 | |
| Je vais commencer par Au temps du fleuve amour car je veux des évocations de la Russie.
J'étais justement surpris car la littérature russe me semblait moribonde, alors qu'elle a été si grande par le passé. Makine paraît sauver un peu la face, même si c'est peut-être avant tout un auteur français comme vous le dites. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | pepinette Espoir postal
Messages : 16 Inscription le : 07/10/2009
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Ven 9 Oct 2009 - 22:06 | |
| J'ai fini il y a peu "au temps du fleuve Amour" et je l'ai beaucoup aimé ! | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Ven 25 Déc 2009 - 19:51 | |
| Il est temps de faire remonter ce fil ! La fille d'un héros de l'Union soviétique 1990 Ivan est en 1941 dans la Russie occidentale témoin impuissant du massacre de sa mère et de son frère par les Allemands. Il peut s’enfuir et s’engage, en trichant sur son âge, à l’armée. Pour sa participation courageuse dans des batailles, aussi à Stalingrad, il recevra des plus hautes décorations et devient un « héros » qui pendant longtemps sera invité aux cours à l’école et doit encore et encore raconter des histoires dont à la fin il perd presque le savoir sur ce qui était et n’était pas vrai et vécu. Après une bataille il est trouvé in extremis par une infirmière qui deviendra plus tard sa femme, Tatiana. Ensemble ils traverseront des dates, des périodes clés de l’histoire soviétique. Leur fille Olia travaillera comme traductrice, d’abord aux Jeux Olympiques de 1980. Une affaire avec un sportif français est habilement utilisé par le KGB de l’insérer de plus en plus dans le réseau de l’espionnage en la faisant se prostituer auprès des hommes d’affaires. Voici seulement quelques idées sur le contenu si bien fisselé et riche en si peu de pages. Mais combien de mythes seront détruits ici ? Comment sont étroitement liés le destin personnel avec la grande Histoire ? Est-ce que l’amour, le bonheur est possible ? Déjà dans son premier roman, écrit (publié?) en 1990 on trouve des thèmes et un style chers à Makine. Ici l’intrigue est intimement lié avec l’histoire soviétique/russe. Cela commence sous Staline et les années terribles de la Grande Guerre Patriotique et nous accompagnerons Ivan et Tatiana à travers des années terribles de la famine d’après-guerre, leur fuite vers l’ailleurs, la mort de Staline, et un bonheur plus tranquille sous les dirigeants suivants dont Makine brosse des portraits brefs mais très perspicaces. On va aller jusque dans les années Gorbatchev. Une vision réaliste et historique avec une multitude de détails de la vie pratique d’un coté, et aussi une certaine poèsie : éléments de la prose de Makine. D’un coté la décoration comme héros de la guerre apporte des petits avantages et récompenses. Mais puis montent des doutes, de temps en temps, ce qu’il en était vraiment de la vérité ou si on n’est pas en train de construire une histoire, loin de la réalité des batailles affreuses et si déshumanisantes. Et même l’élément de perte de soi, ou de soif d’ailleurs va être ignoré, va, même détourné par les responsables en idéologie. Le héros, mais plus tard par une autre manière aussi sa fille, vont être instrumentalisés par le système pour les intégrer dans leur propagande et créer une réalité opportune. Makine décrit remarquablement bien la naissance d’un mythe, la sacralisation du héros et aussi…, sa chute. Ce qui nous rend les actuers si proches, si pas juste leur statut de victime, mais leurs doutes légers, leur mise en question des données autour d’eux. La recherche du bonheur, au-delà d’une instrumentalisation, nous les rapproche. Je viens de terminer ce premier livre de Makine et cela fut, comme toujours un bonheur. C’est avec grande joie que je vois encore quelques lectures à découvrir, et que j’attends des livres futurs d’un des meilleurs écrivains francophone contemporain (à mon avis) ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Sam 26 Déc 2009 - 15:31 | |
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Ven 12 Mar 2010 - 10:02 | |
| Va falloir que je parcours ce fil pour voir quel Makine m'enfilé un de ces quatre.
Déjà le Requiem pour l'Est me dit moyen (moi les trucs de James Bond....) | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Andreï Makine – La Femme qui attendait Dim 14 Mar 2010 - 20:17 | |
| Pour le plaisir de faire remonter ce fil et après avoir relu « La femme qui attendait » je remets un nouveau commentaire…
La Femme qui attendait
CONTENU : L’Union Soviétique au milieu des années 70 : Du milieu artiste et estudiantin un peu décadent de Leningrad un jeune étudiant de 25 ans vient pour les « études des mœurs » dans un village isolé au bord de la Mer blanche. Au milieu de vieilles femmes desquelles elle s’occupe, Véra, encore attractive, attend depuis déjà une trentaine d’années le retour du bien-aimé, parti juste avant la fin de la guerre pour le front. Le jeune étudiant est attiré par cette femme et essaye de comprendre sa vie…
OPINION : Le jeune visiteur de la métropole qui semble se vanter de posséder la vérité de la vraie vie, et peut-être nous avec lui, nous devons réviser à plusieurs reprises les jugements hâtifs sur cette femme, et corriger les formulations bien tournées qui essaient de cerner trop rapidement le mystère d’une vie et ne peuvent pas correspondre à l’attitude vécue par cette femme : Véra est ni coincée ou retardée, ni bête ou sans plaisir de la vie. Lentement une commisération et un regard décalé se change en respect, car cette femme ne s’est pas juste sacrifiée, mais a choisi une vie, a fait une option si incompréhensible pour beaucoup.
Makine réussit à nouveau, comme dans plusieurs de ses romans, de confronter des mondes : ici la vie trépidante, mais superficielle de la deuxième capitale et des fois la vie désillusionnée dans les campagnes, et puis, cette femme, qui a pris une option différente. Le tout inséré dans un paysage de la Russie campagnarde. Certaines scènes sont d’une beauté incroyable : le désir de donner une vie décente aussi à ces vieilles femmes seules, mourantes dans l’isolement. La héroïne rend la dignité, à elle-même, et à eux.
Bref, de ma part : recommandation ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Dim 14 Mar 2010 - 21:24 | |
| Recommandation aussi pour La Musique d' une vie dont je ne me souviens plus, mais que j' ai apprécié... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Dim 14 Mar 2010 - 21:30 | |
| - tom léo a écrit:
- Bref, de ma part : recommandation !
ah oui.. et pour l'instant faut aller voter pour lui - auteur 2009 sur Parfum | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Dim 14 Mar 2010 - 22:30 | |
| - kenavo a écrit:
- tom léo a écrit:
- Bref, de ma part : recommandation !
ah oui.. et pour l'instant faut aller voter pour lui - auteur 2009 sur Parfum C'est fait! Mais - pssst, c'est un secret! | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Mer 24 Mar 2010 - 17:34 | |
| Au temps du fleuve Amour Le froid est autant un personnage de ce roman que les trois jeunes héros, le beau Dimitri, Samouraï le fumeur de cigare et Outkine, le boiteux, accidenté et handicapé à jamais par les glaces. La neige tombe, la neige recouvre tout, même les maisons jusqu’aux toits, ce que nous avons un peu de mal à imaginer, nous pour qui trente centimètres de neige est déjà une catastrophe naturelle de grande envergure ! Oui, pour sortir des isbas après la tempête nocturne, il faut se creuser une sortie jusqu’à la surface et ensuite, on se déplace au sommet d’un village englouti dont on n’aperçoit plus que les cheminés… Ces évocations des hivers dans les profondeurs de la taïga ont quelque chose de fascinant, d’autant que Makine nous les décrit avec beaucoup de poésie. Mais c’est surtout la sensualité du roman qui retient l’attention. Une sensualité qui s’exprime par la voix de Dimitri et de ses premiers émois d’adolescent. Les mots les plus évocateurs nous sont servis par l’écrivain pour nous faire partager cette chaude sensualité… C’est assez rare de rencontrer une écriture d’une telle sensualité qui ne verse à aucun moment dans l’érotisme ou la vulgarité !
En ce début de printemps, voilà une lecture tout à fait indiquée pour réveiller le corps encore endormi par les froidures de l’hiver… | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Mer 3 Nov 2010 - 7:36 | |
| La France qu'on oublie d'aimer
Pour changer tout à fait de registre, mais en voulant continuer avec d'autres choses de Makine, j'ai lu hier soir le court essai "La France qu'on oublie d'aimer". Comme déjà dit, il s'agit d'un essai, pas d'un roman. Occasion alors de voir plus clairement certaines idées formulées par l'auteur vis-à-vis de la France. On y retrouve pourtant le regard de l'ancien étranger vers un pays aimé et lointain qui remplissait plus qu'une fonction politique, mais qui était synonyme d'une certaine forme de grandeur. Par différentes observations Makine explore des facettes de "cette France qu'on aimme", mais n'hésite pas non plus de relever les incohérences, les non-dits de la vie publique française.
Je trouvais cela fort intéressant! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Dim 9 Jan 2011 - 11:01 | |
| Le livre des brèves amours éternelles - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Le destin de Dmitri Ress pourrait être mesuré en longues années de combats, de rêves et de souffrances. Ou bien à l'intensité de l'amour qu'il portait à une femme. Ou encore en blessures, d'âme et de corps, qu'il a reçues, happé par la violence de l'affrontement entre l'Occident et la Russie. Cette pesée du Bien et du Mal serait juste s'il n'y avait pas, dans nos vies hâtives, des instants humbles et essentiels où surviennent les retrouvailles avec le sens, avec le courage d'aimer, avec la grisante intimité de l'être. Dans un style sobre et puissant, ce livre transcrit la mystérieuse symphonie de ces moments de grâce. Les héros de Makine les vivent dans la vérité des passions peu loquaces, au coeur même de l'Histoire et si loin des brutales clameurs de notre monde.
En fait, la 4e de couverture ne parle que d'un personnage présent dans la première et dernière brève. Ce livre est fait de 8 chapitres.. brèves.. qui ont pour personnage principale un narrateur, orphelin en Russie des années 60. Le livre se termine quelques années après la chute du mur de Berlin. Dans chaqu'un des chapitres on le rencontre lors d'un autre moment de sa vie, jeune garçon, adolescent, jeune homme.. et puisqu'il y a 'amour' dans le titre, faut aussi avoir des filles/femmes présentes et c'est en effet autour de rencontres avec des filles/femmes que notre narrateur nous raconte sa vie, mais surtout la vie en Russie de ces années. Makine n'écrit pas l'histoire au grand H mais dans ces brèves intimes il y a quand même en fond de toile cette vie en Russie de ces années et c'est bien écrit, passionnant et je ne peux que ressortir enthousiaste de cette lecture. Un auteur qui ne m'a jamais déçu et dont je vais continuer la découverte. Extrait: Comment lui expliquer que dans le passé de ce pays qui s'en va pour toujours, il y a aussi notre enfance et même ce bref éclat de souvenir: monté sur des gradins, au milieu d'un grand parc couvert de neige, je vois au loin des élèves de notre classe qui se dirigent vers l'orphelinat après avoir déneigé les allées, et à l'écart des autres, déjà rétive à la discipline, marche cette petite fille que je reconnais à son bonnet rouge.... Il faudrait donc rejeter aussi ce souvenir-là. Et aussi cette pommerie? Et son envirante beauté? La railler, en y voyant l'échec d'une société qui promettait un avenir de rêve et qui a lamentablement échoué? Mais la railler au nom de quel avenir? | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Andreï Makine [Russie] Mer 16 Mar 2011 - 18:20 | |
| Voici ma lecture du dernier Makine que – est-ce qu’il faut commencer ainsi ? – j’ai beaucoup, beaucoup aimé :
Le livre des brèves amours éternelles
CONTENU: Dmitri Ress s’est décidé très tôt pour la révolte. Sa résistance contre le régime soviétique revêt un aspect original : il ne critique pas tellement le régime comme plutôt la majorité plus ou moins tranquille qu’il divise, un peu cyniquement, en trois catégories. Mais voilà : trois longs séjours dans des camps en résultaient très tôt dans sa vie, et il en sort, prématurément vieilli et va en mourir déjà à l’âge de 45 ans. Un ami d’un ami d’un ami – le narrateur ! – se demande après une brève rencontre avec ce personnage, si celui-ci n’a jamais eu le temps d’aimer ou si, par un cruel destin, il n’a pas raté l’essentiel d’une vie.
Dans la „maintenant“ de l’écriture, vers 2010, ce narrateur se rappelle de cette rencontre, faite il y a une trentaine d’années. Et il y associe des histoires (six) de sa propre vie, commençant avec l’enfance dans les années 60/70 dans l’ère Brejnev jusqu’à l’effondrement de l’Union soviétique. A leurs manières, ces histoires lient brièveté et éternité.
REMARQUE: Est-ce qu’au début de ce roman il y a alors la rencontre avec quelqu’un qui semble ne pas avoir eu des chances, qui n’a pas pu, apparemment, connaître un bonheur ? Alors : danger d’un apitoiement ? Alors quand le narrateur pense, après coup, à ce Ress, il va y associer des souvenirs de sa vie (6). Apparemment plus brillants !? Mais à voir de plus près, chacun de ces histoires commencent aussi à leur façon par des abandons vécus, par la stérilité d’une répétition, par des expériences différentes d’exclusion. Et puis, comme par un éclair, un cadeau, un scintillement de quelque chose d’eternel, surgit une expérience d’amour, quelques fois dans un très bref lapse de temps.
D’un coup, me semble-t-il, l’expérience du temps (vécu) sont chamboulées : il y a des périodes si courtes, des minutes mêmes, qui peuvent revêtir une apparence d’éternité et qui peuvent compter tellement plus que de longues périodes qui, souvent dans un regard en arrière, se laissent résumer par quelques paroles.
De là le titre paradoxe et significatif ? « Des brèves amours éternelles ».
Et après ces six histoires de la vie du narrateur on retourne vers ce personnage de Ress qui, par un entretien avec un ami commun, reçoit d’un coup encore un peu plus de relief. Est-ce qu’alors pour lui aussi il y avait eu une histoire, un moment d’amour qui valait la peine pour tout le reste ? Comment devenir des hommes et des femmes qui savent discerner le beau ? Devenir des vrais poètes ?
Livre excellent, qui m’a plu énormément. On y retrouve ce mélange makinien entre poésie pure et des descriptions d’un réalisme, venant de la vie en URSS. Mais la critique d’un système (communiste) s’étend à toutes régimes qui font croire que tout soit prévisible ou ordonnable. Mais jamais on pourra donner (ou defendre) l’amour par décret. Ces moments ne pourront pas devenir en absolu des victimes des structures.
Splendide !
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