Après plusieurs années au lycée Faidherbe de Saint-Louis, Aminata Sow Fall termine son éducation secondaire au lycée Van Vollenhoven – aujourd'hui lycée Lamine Guèye – à Dakar. Par la suite elle entame une licence de lettres modernes en France.
Après son mariage en 1963 elle rentre au Sénégal pour d’abord se dédier à l’enseignement, puis prendre une fonction au sein d’une Commission nationale de réforme de l’enseignement du français.
De 1979 à 1988 directrice des Lettres et de la propriété intellectuelle au ministère de la Culture, et du Centre d’études et de civilisations, lui sont également à attribuer des mérites autour de la fondation de la maison d’édition Khoudia, du Centre africain d’animation et d’échanges culturels, du Bureau africain pour la défense des libertés de l’écrivain à Dakar et du Centre international d’études, de recherches et de réactivation sur la littérature, les arts et la culture à Saint-Louis.
Plusieurs Universités l’ont dotée d’un titre de docteur honoris causa. En général bâties sur un fond de contrastes et de conflits sociaux résultant de la coexistence des cultures et valeurs traditionnelles et occidentales, ses œuvres vivent principalement de l’ironie exprimée par le langage et les réflexions du point de vue du narrateur.
Aminata Sow Fall est également la mère du rappeur Abass Abass.
(sources Wikipedia)
color=darkblue]"le jujubier du Patriarche" Aminata Sow Fall (Sénégal)Yelli et sa famille vivent modestement en appartement dans une grande ville du Sénégal. Tacko sa femme est amère, jalouse, méprisante envers son mari ; elle supporte difficilement leur situation actuelle - la petite entreprise d'Yelli ne leur assurant plus de revenus, la famille a du quitter la belle maison qu'ils occupaient.
Yelli se sent toujours auréolé de ses origines sociales héritées de ses glorieux ancêtres de l'épopée "l'Almamy Sarebibi et Doumania", position que lui reproche vivement Tacko seule ancrée dans la réalité de la vie moderne actuelle en ce 20ème siècle.
Yelli perpétue la tradition suivie depuis des siècles : la famille des maitres élève l'enfant de l'esclave comme leur propre enfant.
Naarou l'enfant de Penda est donc également la fille de Tacko qu'elle appelle maman et de Yelli appelé oncle. Naarou est très attachée à Bouri l'enfant de Tacko et Yelli. La situation du mari de Naarou, professeur, fait d'elle aujourd'hui une femme aisée, Tacko de plus en plus amère et jalouse repousse Naarou et la traite d'esclave.
Naarou au caractère affirmé décide alors de revendiquer elle aussi en tant que descendante de Warèle l'Esclave, sa place dans l'épopée.
L'un des griots resté fidèle à la famille de Yelli, malgré sa nouvelle situation, le soutient.
Après des pluies très abondantes Yelli apprend que le jujubier planté près de la tombe de l'Almamy à Babiselly et devenur stérile après avoir perdu sa sève d'une branche cassée, renait. Il décide alors, et en fait part à Naarou et Penda, de se rendre à Babiselly en pélerinage sur la tombe de l'Almamy.
Toute la famille, et celle de Naarou, laquelle s'est rapprochée de Tacko vieillissante et malade, entreprennent les préparatifs et partent sur Babiselly.
Le village les accueille chaleureusement et se rend sur la tombe du Patriarche où Yelli constate la rennaissance du jujubier dans lequel peut-être l'âme de l'Almamy se manifeste.
Naarou, à la voix mélodieuse, délivre alors le chant de l'épopée et tous l'écoutent. C'est ce long chant poétique qui conte l'épopée de l'Almamy père de l'Almamy sarebibi qui épousa la superbe Doumania dont il était amoureux mais qu'il refusa d'aimer encore car il se devait de se garder Homme résistant à toute passion. Doumania n'acceptant pas d'être repoussée, se réfugia dans le ventre de la baleine Toura et y demeura de longues années. L'Almamy du combattre durant 11 ans contre plusieurs adversaires valeureux dont Gualedio le chasseur - père de Doumania.
C'est grâce à la petite-fille (ancêtre de Naarou) de l'esclave de l'Almamy que Yelliména - fils de Sarebibi et Doumania - pu délivrer sa mère du ventre de Tarou. Une lance destinée à l'Almamy Sarebibi atteignit Doumania qui mourut.
Tacko retrouva auprès du jujubier l'envie de vivre.
La famille se promit de revenir l'an prochain en pélerinage à Babiselly.[/color]
Une écriture colorée, musicale, poétique. Une réflexion sur la mémoire, la transmission des savoirs, des traditions, de la religion ; mémoire qui donne les armes pour appréhender le monde moderne sans perdre son âme et dans le respect de tous. L'auteure illustre ce fait par l'attitude de Tacko qui a "oublié" la tradition de l'esclave et par celle de Naarou peinée par les propos de Tacko.
Chacune dans leur siècle Doumania et Naarou sont des femmes indépendantes et puissantes.
La situation des femmes par rapport à la polygamie évolue, certaines acceptent mal le partage.
Quant au chant, quelle poésie dans le combat, l'amour ou la mort.
Un petit livre qui procure un grand plaisir de lecture.
je vais poursuivre avec cette auteure.
Extraits