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| Dennis Cooper | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Dennis Cooper Lun 4 Oct 2010 - 14:34 | |
| Dennis CooperBiographie: - Citation :
- Dennis Cooper (né à Pasadena le 10 janvier 1953) est un écrivain américain subversif, auteur phare du versant littéraire du queercore.
Fils d'un homme d'affaires aisé d'Arcadia (Californie), il commence tôt à écrire des pages inspirées de Paul Verlaine, d'Arthur Rimbaud, du marquis de Sade et de Charles Baudelaire[1]. Ses poèmes et nouvelles d'adolescence sont empreints de scandale et explorent les limites de la littérature. Après le lycée, il fait des études au Pasadena City College puis au Pitzer College où un professeur de poésie l'encourage à poursuivre sa voie en dehors des cycles classiques de l'éducation supérieure.
En 1976, il part pour l'Angleterre au moment où nait le mouvement punk. La même année, il fonde Little Caesar Magazine dont l'un des numéros est entièrement dédié à Rimbaud. Le succès de la revue lui permet de créer la maison d'édition homonyme, Little Caesar Press qui publie des auteurs comme Brad Gooch, Amy Gerstler, Elaine Equi, Tim Dlugos, Joe Brainard, Eileen Myles, entre autres.
En 1979, il achève son premier recueil de poésie, Idols et devient directeur de la programmation d'un espace poétique alternatif à Venice (Californie), le Beyond Baroque (« Au-delà du baroque »), position qu'il occupe pendant trois ans[1]. Son deuxième livre de poèmes, Tenderness of the Wolves (« la Tendresse des loups ») est publié en 1982 et sélectionné pour le prix littéraire du Los Angeles Times. En 1984, il déménage à New York et publie son premier roman, Safe (« En sécurité ») et commence la rédaction d'une pentalogie, cycle de cinq romans interconnectés auquel il songeait depuis l'âge de quinze ans. À Amsterdam, en 1987, il finit le premier roman de ce cycle, Closer, publié en 1989 (1995 pour l'édition française) et lauréat du premier Prix Ferro-Grumley de littérature gay.
Il retrouve New-York et entame une carrière de journaliste pour la presse artistique, publiant dans Art in America, The Advocate, the Village Voice pour devenir rédacteur de Artforum. Il écrit son second roman Frisk, publié en 1991 (2002 pour l'édition française). À cette époque, il organise l'exposition Contre Nature : une exposition collective d'hommes homosexuels au Los Angeles Contemporary Exhibitions, un espace d'exposition à but non-lucratif.
De retour à Los Angeles, en 1990, il continue de collaborer avec différents magazines, en particulier Spin, dédié au rock. Sa pentalogie, le cycle de George Miles, est progressivement achevée avec la publication de Try (1994), Guide (1997) et, finalement Period en 2000.
Depuis 2005, il passe la majeure partie de son temps à Paris d’où il tient un blog. Il a collaboré à plusieurs projets avec Gisèle Vienne et le compositeur Peter Rehberg sur quatre pièces de théâtre, I Apologize (2004), Une Belle Enfant blonde (2005), Kindertotenlieder (2007), et l'adaptation théâtrale de la nouvelle Jerk (2008).
C'est en France qu'il finit son recueil de poésie, The Weaklings, publié en édition limitée par Fanzine Press en mars 2008 et un recueil de nouvelles Ugly Man (« Homme laid ») dont la publication est prévue pour 2009[5].
Outre des critiques littéraires et des universitaires, des écrivains tels que William S. Burroughs ou Michael Cunningham ont commenté son œuvre. J'ai découvert cet auteur en voyant le dernier film de Christophe Honoré "Homme au bain" dans lequel il joue un personnage très proche de l'univers de ses romans. Honoré lui rend donc hommage à travers une séquence vaguement dérangeante avec François Sagat. Je me suis demandé pourquoi Honoré s'intéressait à lui et j'ai donc lu " Salopes"... « si c'est bien Marcel Proust (Le Côté de Guermantes) qui, le premier, a introduit le téléphone dans le champ littéraire, et si c'est Cocteau (La Voix humaine) qui en a fait le coeur de sa tragédie, nul doute que Cooper restera comme l'auteur du premier roman internétique. Mais ça n'a pas plus d'importance que ça, être le premier dans l'histoire de la littérature à avoir fait ceci ou cela. L'exploit réside dans la manière. Dennis Cooper est une immensité littéraire comme on aura du mal à en trouver avant longtemps. »Christophe Donner Salopes est une sorte de thriller pornographique trash qui utilise le langage des forums internet pour construire un récit extrêmement violent et pervers, très dérangeant et éprouvant, et montrer la frontière trouble entre réalité et fantasme, drame réel et manipulation. Un forum terriblement banal permet à des hommes de toutes origines raciales ou sociales de commenter leurs rencontres avec de jeunes prostitués mâles sensés être majeurs. L'un d'entre eux fait l'objet d'un véritable culte et alimente une escalade de fantasmes de plus en plus violents et sadiques. Certains témoignages semblent réels et d'autres de pures inventions. Qui se cache derrière chaque pseudonyme? Ce jeune prostitué et son chaperon qui rêve de le tuer existent-ils vraiment où sont-ils des inventions d'internautes plus ou moins pédophiles et psychopathes qui se manipulent les uns les autres? L'animateur du forum lui-même est-il en cause ? Ou bien encore est-ce le soi-disant journaliste sensé s'intéresser au phénomène et introduire un débat moral dans cet engrenage hautement déviant? Le piège du roman est diabolique et extrêmement habile dans sa façon de nous faire perdre pied en doutant de chaque témoignage et surtout en se demandant ce qui se trame réellement derrière ces apparences trompeuses. Un prostitué est-il réellement en danger? Cette histoire de snuff movie évoquée est-elle seulement un fantasme de plus? On a vu récemment Amélie Nothomb s'intéresser à ce jeu de mensonge et de manipulation dans son dernier roman. Le courrier des lecteurs pouvant lui aussi contenir bien des fabulations et des projections fantasmatiques. Salopes pose aussi la question des limites de la libre expression qu'internet peut permettre. Les personnages que chacun se crée ou s'imagine chez les autres alimentant souvent des illusions et des mensonges. Dans ce registre ce roman est fascinant et très réussi. Le problème est que le contenu est proprement insoutenable et d'une cruauté qui repousse toutes les limites de l'imagination la plus pathologique. Je pense qu'on peut difficilement aller plus loin dans la violence même si celle-ci est pur fantasme. On est donc en droit de ne pas vouloir s'infliger tout cela et de se détourner de ce genre de littérature. Et on aura certainement raison! J'ai failli le refermer à plusieurs reprises. Reste que ce roman a cette force incroyable de nous montrer à quel point une telle construction mentale épouvantable est susceptible de surgir dans l'esprit de n'importe quel individu le plus banal en apparence. A commencer par l'écrivain lui-même évidemment qui est le maitre d'oeuvre de ce cauchemar digne des pires romans sadiens. Pour moi le roman le plus violent depuis La Geôle d'Herbert Selby. Maintenant je veux du léger et de la tendresse!!! Au secours! A noter qu'il a influencé un écrivain comme Poppy Z. Brite. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Dennis Cooper Lun 4 Oct 2010 - 16:20 | |
| Je crois que je vais m'en passer, déjà que je me suis à peine remise de Père des mensonges, dont j'ai vraiment du mal à parler (donc pas de commentaire). Merci en tout cas pour ton commentaire. | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Dennis Cooper Lun 4 Oct 2010 - 16:38 | |
| Là je suis partagée ... autant le thème de la manipulation, du virtuel, me tente bien, autant le côté trash et sadique me rebute... | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Dennis Cooper Lun 4 Oct 2010 - 17:18 | |
| et bien moi c'est le style, je ne suis pas sûre de pouvoir supporter. J'ai feuilleté le livre dans un magasin et je me suis dis que cela devait être trop éprouvant... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Cooper Lun 4 Oct 2010 - 17:19 | |
| - krys a écrit:
- Là je suis partagée ... autant le thème de la manipulation, du virtuel, me tente bien, autant le côté trash et sadique me rebute...
Il faudrait lire en diagonale les passages les plus durs (il y en a quand même pas mal) pour se concentrer sur la manipulation (qui est assez complexe). Le problème avec ce type de roman c'est qu'on a le sentiment que la construction et le style, tout aussi brillants qu'ils soient, viennent finalement servir d'alibi à ce qui reste un exutoire à des violences perverses. Peut-on admirer ou être impressionné par de telles fictions barbares? Ce dilemne entre qualité littéraire (ou habileté) et cruauté malsaine est finalement une forme de perversité en soi puisqu'elle nous met mal à l'aise. Continuer ou ne pas continuer la lecture? Qu'est-ce que ça m'apporte à l'arrivée? Les descriptions sadiques m'ont écoeuré mais j'ai aimé la tension et le mystère qu'il crée autour de cette mise en abîme de mensonges et de manipulations croisées. Une fois suffit et je n'y retournerai probablement pas. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Cooper Lun 4 Oct 2010 - 17:27 | |
| - shanidar a écrit:
- et bien moi c'est le style, je ne suis pas sûre de pouvoir supporter. J'ai feuilleté le livre dans un magasin et je me suis dis que cela devait être trop éprouvant...
Le style est constitué d'une succession de fiches d'"appréciations", où chacun y va de ses propres fantasmes (sensés être pourtant la réalité relatée en détail), complétées par des commentaires des autres internautes comme il en va de nos échanges sur ce forum, puis d'un échange de lettres entre deux des personnages importants. On croit identifier le style de chaque pseudonyme mais certains sont truqués et on ne sait plus au bout d'un moment qui est qui... D'autant que quand l'un d'entre eux révèle une supercherie, le suivant infirme ce qui vient d'être dit... Qui ment? qui est sincère? La véritable histoire qui se joue derrière la mystification arrive quand même à voir le jour peu à peu mais on n'est pas complètement sûr de ce qu'on croit savoir à la fin. Troublant. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | willself Espoir postal
Messages : 36 Inscription le : 30/07/2010 Age : 43 Localisation : ailleurs
| Sujet: Re: Dennis Cooper Mar 5 Oct 2010 - 22:37 | |
| Merci Marko. De mon côté je pense que je vais aimer ça. Je m'apprête à lire Closer, son premier roman (il a publié avant ça des recueils de poèmes, eh oui). Ton commentaire me rappelle , pour le fond, certains romans de William Burroughs, qui lui aussi mériterait de figurer dans ce topic, et sur le plan formel, Minotaure.com : Le Heaume d'horreur (je sais le titre ne donne pas envie) de Pelevine, qui explore d'autres formes de perversion et de manipulation à travers le même media. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Cooper Mer 6 Oct 2010 - 10:36 | |
| - willself a écrit:
- Ton commentaire me rappelle , pour le fond, certains romans de William Burroughs, qui lui aussi mériterait de figurer dans ce topic,
Oui même univers. D'ailleurs Burroughs a déjà commenté les livres de Dennis Cooper comme il est précisé dans sa biographie. Je regarderai pour Minotaure.com de quoi il retourne. C'est intéressant ce thème de la mythomanie et de la manipulation via internet surtout à l'ère de Facebook... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dennis Cooper Mer 6 Oct 2010 - 11:15 | |
| - Marko a écrit:
A noter qu'il a influencé un écrivain comme Poppy Z. Brite. Je ne connais pas du tout Dennis Cooper, mais plutôt bien Poppy Z.Brite et c'est moins glauque quand même. Le corps exquis est assez dur, mains dans mon souvenir moins que ce que tu décris chez Dennis Cooper. Elle cite souvent Dan Simmons dans ses influences. |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Cooper Mer 6 Oct 2010 - 11:58 | |
| - Nezumi a écrit:
- Marko a écrit:
A noter qu'il a influencé un écrivain comme Poppy Z. Brite. Je ne connais pas du tout Dennis Cooper, mais plutôt bien Poppy Z.Brite et c'est moins glauque quand même.Le corps exquis est assez dur, mains dans mon souvenir moins que ce que tu décris chez Dennis Cooper. Elle cite souvent Dan Simmons dans ses influences. C'est toute une famille d'écrivains qui s'intéressent aux même thèmes. Après il y en a de plus ou moins trash. Et dans ce registre Dennis Cooper est d'une effroyable efficacité. Selby va peut-être encore plus loin dans La Geôle mais surtout parce que le roman a une dimension beaucoup plus onirique et délirante. Les images y sont plus proches de Jérôme Bosch ou de Witkin dans leur folie macabre. Chez Dennis Cooper c'est un univers avant tout de fantasmes potentiellement réels donc peut-être plus traumatisants. Poppy Z. Brite est plus gothique. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Dennis Cooper Mer 6 Oct 2010 - 13:47 | |
| - willself a écrit:
- Minotaure.com : Le Heaume d'horreur (je sais le titre ne donne pas envie) de Pelevine, qui explore d'autres formes de perversion et de manipulation à travers le même media.
J'ai vu que cet auteur, Viktor Pelevine, a un fil sur parfum. Tu peux nous parler de Minotaure.com? Le résumé a l'air très bien. - Citation :
- Neuf personnages participent à un chat sur Internet : Ariane et Thésée, ainsi que sept jeunes gens qui, selon le mythe grec, doivent être sacrifiés au Minotaure comme chaque année. Invisibles et anonymes, ils découvrent qu'ils sont tous prisonniers d'un labyrinthe ressemblant à un jeu vidéo dont ils sont à la fois les joueurs et les pions. Il s'agit pour eux de rester vivants à tout prix et de sortir du labyrinthe pour recouvrer leur liberté. Il devient peu à peu clair que chacun a sa propre image non seulement du labyrinthe qui lui apparaît à travers ses rêves et ses pérégrinations, mais aussi du mystérieux Minotaure et du heaume qui recouvre sa tête et programme le sort des joueurs. A l'issue de ce parcours initiatique, les personnages découvriront-ils la véritable nature et l'identité du monstre, et parviendront-ils à s'échapper et à retrouver le monde réel ?
- Citation :
- Le New Yorker cite Viktor Pelevine parmi les meilleurs auteurs européens des trente-cinq dernières années et pour l'Observer, il sera l'un des " vingt et un écrivains à suivre au Xxie siècle "
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