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Sujet: Umberto Saba [Italie] Lun 1 Nov 2010 - 19:31
Umberto Saba, 1883-1957 a vécu toute sa vie à Trieste. Trieste est associéé à ses activités portuaires passées, à la bora, un vent dévastateur, à l' Empire Austro-Hongrois auquel son sort était lié. Trieste est habitée aussi par les ombres littéraires de Joyce, de Svevo. Quant à la poésie italienne du 2Oe siècle elle compte Saba autant que Montale et Ungaretti.
En plus de sa poésie, Saba a écrit un certin nombre de récits souvenirs et le roman Ernesto, qui vient d'être réédité aux éditions du Seuil.
Toute l'oeuvre de Saba est marquée par la difficulté d’être, mais aussi par le fait que Saba était un homme hors du commun, loin des frontières courantes du jugement, de la politique et de la morale.
Bibliographie
1920 Canzoniere, 1925-30 Cœur qui va mourir, 1928-29 Prélude et fugue, 1928 L'homme, 1935-43 Ultimes, 1947 Mediterranée, 1975 Ernesto, 1956 Souvenirs-récits, 1910-1947 (mémoires),
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Lun 1 Nov 2010 - 20:05
ERNESTO
Les Editions du Seuil viennent de rééditer Ernesto, le roman d' Umberto Saba. C' est l' occasion de connaitre ce grand poète et écrivain de Trieste, une ville pratiquement présente dans toute son oeuvre. Saba était amoureux de sa ville qu' il connaissait parfaitement, et il y tint une librairie par amour des livres et de la littérature.
Ernesto est un roman autobiographique que Saba ne termina pas et qu' il ne voulait pas publier parce que le livre relate la découverte sexuelle de Saba à travers l' homosexualité. Il avait alors 16 ans et rien de ce qu' il vécut ne le choqua. Il n' en retira ni angoisses ni remords. En fait, il s' impliqua probablement plus dans l' amitié qu' il partagea avec le jeune viloniste Emilio, mais le roman interrompu ne le dit pas.
Il faut quand meme se reporter à l' époque, le début du 20e siècle, où l' homosexualté était loin d' etre admise. Saba ne craignait pas de choquer ses lecteurs, vu qu' il était plutot indépendant. On peut penser que l' auteur vieillissant craigne de porter ombrage à son oeuvre poétique... En fait, on ne sait pas. Et c' est sans importance. Le roman est beau dans sa grande simplicité. C' est le récit d' un homme vieillissant qui se souvient de sa jeunesse sans la renier ni l' oublier.
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Mar 2 Nov 2010 - 14:59
Quelques poèmes pour illustrer la poésie inquiète de Saba...
Mon enfance fut pauvre et heureuse grace à peu d' amis, qulelques animaux, près de moi une bonne tante que j' aimais comme ma mère, et dans le ciel Dieu immortel.
A l' ange gardien était réservée la nuit la moitié de mon oreiller. Plus jamais son ombre chérie n' est venue en reve après la première douceur de la chair.
Un rire irrépressible s' emparait de mes camarades et moi j' étais saisi d' une étrange ferveur quand je récitais des vers à l' école sifflets, choeur de cris d' animaux, je me revois encore au fond de cet enfer et j' entends seule en moi une voix qui m' approuve.
J' ai aimé les mots simples que nul ne hasardait, et m' a ravi la rime amore fiore, la plus ancienne et la plus difficile du monde.
J' ai aimé ce qui git au fond - la vérité, reve oublié, que la douleur retrouve amie. Tremblant de peur, le coeur s' approche d' elle qui ne l' abandonne plus.
J' aime toi qui m' écoutes et ma bonne page, cette carte restitée au bout de notre jeu.
Vagabondages, évasion, poésie, chers prodiges au soir de la vie. Au soir l' air est subtil et ces pas se font légers. Aujourd' hui est meilleur qu' hier Si ce n' est pas encore le bonheur nous acceptons un jour la bonté de son visage, nous verrons un jour se dissiper comme fumée son inutile douleur.
silou Agilité postale
Messages : 601 Inscription le : 24/05/2012 Localisation : centre
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Lun 4 Mar 2013 - 21:46
J'aime aussi beaucoup celui-ci :
Ulysse
J'ai navigué dans ma jeunesse
tout le long des côtes dalmates.
A fleur d'eau des îlots, où parfois
- rarement - un oiseau immobile
guettait sa proie ; ils étaient couverts d'algues,
glissants dans le soleil et beaux comme émeraudes.
Puis la marée, la nuit les annulaient et les voiles alors
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Mar 5 Mar 2013 - 20:31
Quelques citations de Saba figurant dans je ne sais quel recueil que j' ai lu.
- Je me suis aperçu que je n' aimais plus quelqu' un le jour où j' ai eu peur qu' un rhume qu' il avait attrapé ne se transorme en bronchopneumonie et ne le conduise au tombeau.
- Tous les jours on ouvre une fenetre. Il entre une lumière crue, agressive, au magnésium. Elle surprend des choses vénérables dans des attitudes suspectes.
- Les autres et moi - Je suis - j' ai toujours été - un pauvre enfant (infiniment comprésensif) perdu dans un monde d' adultes, infiniment stupides et féroces (et féroces à vide) que je me demande parfois s' ils ne sont pas plus enfants que moi.
Umberto Saba : Raccourcis
Raccourcis : Saba nommait ainsi des petites notations personnelles. Des observations pointues et/ou poétiques.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Mer 6 Mar 2013 - 8:20
J'ai "rencontré" Umberto Saba il y a peu sous une autre forme
Tu avais tes habitudes au café San Marco qu'avaient assidûment fréquenté Umberto Saba, Svevo, Joyce, et sans doute Claudio Magris aujourd'hui. Tu avais trouvé la librairie de Saba, toujours là plus de cinquante ans après sa mort, dans la rue San Nicolo, identique, me disais-tu, à ce qu'elle est sur les photographies montrant le poète dans son petit univers, où les livres grimpaient et grimpent encore le long des murs, serrés les uns contre les autres et jaunis par le temps.
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Ven 8 Mar 2013 - 19:53
DA QUANDO
Da quando la mia bocca è quasi muta amo le vite che quasi non parlano. Un albero; ed appena - sosta dove io sosto, la mia via riprende lieto - il docile animale che mi segue.
Al giogo che gli è imposto si rassegna. Una supplice occhiata ; al piu, mi manda. Eterne verità, tacendo, insegna.
DEPUIS
Depuis que ma bouche est presque muette j' aime les vies qui ne parlent presque pas. Un arbre ; et tout juste - il s' arrete où je m' arrete, reprend joyeux mon chemin - l' animal docile qui me suit.
Il se résigne au joug qu' on lui impose. Me jette, au plus, un regard suppliant. Enseigne, par son silence, d' éternelles vérités.
Umbert SABA : Du canzionero. Trad. Philippe Renard et Bernard Simeone
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Sam 9 Mar 2013 - 21:03
Comme un vieillard qui reve, est un recueil de souvenirs de Saba. Au centre on y trouve Trieste, la ville chère à Saba. Et qui était au début du 20e siècle, une ville qui charriait des courants d' idées venant d' un peu partout dans cet empire austro-hongrois finissant. Joyce et Svevo s' y croisèrent. Et les artiste et intellectuels qui voulaient etre ratachés à l' Italie se mobilisaient.
Saba raconte une anecdote savoureuse -bien qu' un peu triste concernant Italo Svevo. Ce dernier avait du tot arreter l' écritue pour se consacrer à l' entreprise de ses beaux-perents.
"Svevo était l' associé d' une entreprise triestine qui fabriquait dans le secret le plus absolu et revendait pour son propre compte un mystériieux produit, destiné à protéger de l' action corrosive du sel marin les parties immergées des batiments."
Svevo réussit à vendre sa peinture miraculeuse à la marien de guerre anglaise, alors la plus puissante du monde. Il s' attendait à une longue série de démarches, mais remporta l' affaire en quelques minutes à sa très profonde surprise.
"Quand il sortit de l' Amirauté, bien que l' affaire fut parfaitment honnète, il se sentit en proie à un vague sentiment de culpabilité. Mais il lui semblait en meme temps qu 'il lui avait poussé des ailes aux pids.
Quel brave homme, ce vieux Schmitz ! (le vrai nom de Svevo). Après tout ce qu' on écrivit d' élogieux sur ses romans, rien ne lui faisait plus plaisir que de raconter aux amis les souvenirs de sa longue carrière commerciale."
Et donc, Svevo venait à la librairie de Saba.
"L' auteur de Sénilité et La Conscience de Zeno apparaissait ; il était plein d' humanité, de (relative) compréhension d' autrui, et après son inattendu succès littéraire, plein d' une touchante joie de vivre. En réalité, il avait une peur bleue de mourir...
Chaque fois qu' il montait en taxi, il n' oubliait jamais de faire au chauffeur une étrange recommandation : "Allez doucement, lui disait-il en dialecte triestin, vous ne savez pas qui vous transportez". Naturellement, il faisait allusion à lui-meme quelle que fut la personnalité qui l' accompagnait."
Coincidence étrange, il mourut d' un accident d' automobile."
Le choc n' était pas grave, mais Svevo avait le coeur faible. Peut etre parce qu' il avait essayé toute sa vie d' arreter de fumer.
"Et il ne se remit pas du choc. Mais Svevo avait toujours été favorisé par le sort. A peine eut-il compris que l' heure de la fin avait sonné, et que "la dernière cigarette" était fumée pour de bon, la peur passa d' un seul coup.
"Mourir, ce n' est que cela, disait-il à ses proches ; mais c' est facile. Très facile. C' est plus facile, ajoutait-il en s' efforçant de sourire, que d' écrire un roman.
J' ai toujours pensé (et ces paroles, prononcées par un tel homme en un tel moment, me le cofirment) que l' humour est la forme supreme de la bonté".
Et tel était Svevo ! Je le reconnais bien là pour avoir lu ou relu son oeuvre... Au fait, vous connaissez Italo Svevo, n' est-ce pas ? Non ? Allez vite consulter son fil !
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Sam 6 Avr 2013 - 11:22
Femmes de Trieste (ed. José Corti)
Inégal assemblage d'articles de journaux, de discours et de réflexions, Femmes de Trieste est un recueil qui se lit parfois avec le plus grand intérêt et parfois avec un très légère distance.
Bâtis autour du thème de la nostalgie, certains textes sont d'une grande portée philosophique voire politique.
C'est cet aspect du propos de Saba qui m'a le plus intéressée (j'ai en revanche été moins sensible au discours sur la poésie et l'éreintement de D'Annunzio ou l'article dithyrambique sur maître Freud).
Comme souvent dans la vie d'un homme qui a passé un certain âge, la nostalgie et l'idée que 'c'était mieux avant' occupe une grande partie des questionnements de Saba. Sous-entendu ici : mieux avant que le fascisme ne transforme de fond en comble la ville de Trieste. A noter que Trieste a été une ville dans laquelle les fascistes ont été très nombreux et qui garde le triste souvenir d'avoir été l'une des rares villes italiennes à avoir eu un camp de concentration. Cela doit nous interroger d'autant plus que Trieste est une ville (comme le souligne dans un très beau texte Saba) réputée pour son cosmopolitisme, pour son ouverture d'esprit et sa grande tolérance aussi bien nationale que religieuse. Trieste se trouve en effet à la frontière géo-politique de mondes forts contrastés : la mer et la montagne (lesquelles génèrent des comportements sociaux évidemment différents); des Italiens, des Autrichiens, des Slovènes, des Allemands, des catholiques, des orthodoxes et une importante communauté musulmane (serbe). Or ce petit monde a réussi à vivre plus ou moins en accord pendant des siècles, en s'ignorant parfois peut-être, mais au moins en se tolérant.
Cette très belle et intelligente manière de présenter Trieste (sa diversité, son respect des différences, sa civilité mais aussi sa fierté) donne très envie de se rendre sur place pour observer à son tour cette ville, traversée, divisée, écartelée mais néanmoins toujours vivante !
Si Saba peut se féliciter d'une chose c'est bien de donner à son lecteur la terrible envie d'aller à Trieste.
A noter également, que Saba interroge les nouvelles générations, ces jeunes gens frileux qui préfèrent suivre le troupeau populiste plutôt que de se faire sa propre opinion, qui préfèrent trembler devant le gros chien aboyeur (sous-entendu Hitler) plutôt que de défendre l'oppressé (le juif, le faible, le différent). Toute question qui reste cruellement d'actualités en ces temps de crise ou les gens s'installent pour des jours dans les longues files d'attentes de la misère, avec cette résignation effrayante créé par un système qui émascule pensée et vigueur.
En dehors de ces réflexions nécessaires, Saba se dévoile avec son âme d'éternel enfant, poète engagé, en quête de cette sincérité qui manque souvent à ceux qui préfèrent le beau mot au mot honnête.
Bref, des textes d'une belle richesse, qui mettent en perspective l'évolution (ou la régression) d'une ville captivante et de ses habitant(e)s. Il ne s'agit sans doute pas d'une œuvre majeure, mais ce glanage permet de pénétrer en douceur dans l'univers tendre et engagé de Saba.
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Sam 6 Avr 2013 - 16:00
Merci, Shanidar ! Oui les textes recomposés sont parfois un peu hétéroclites. C' est pourquoi je te conseille Ernesto, le seul roman de Saba, et lui aussi autobiographique, avec Trieste toujours en fonds et un peu davantage...
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Dim 7 Avr 2013 - 18:44
bix229 a écrit:
Merci, Shanidar ! Oui les textes recomposés sont parfois un peu hétéroclites. C' est pourquoi je te conseille Ernesto, le seul roman de Saba, et lui aussi autobiographique, avec Trieste toujours en fonds et un peu davantage...
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Sam 13 Avr 2013 - 18:03
AUTOBIOGRAPHIE
Quand je suis né ma mère en a pleuré, seule, la nuit, dans le lit désert. Pour moi, pour elle, minée par la douleur, sa famille commerçait dans le ghetto.
Le plus vieux faisait les courses lui-meme, par économie et plus encore peut etre par plaisir. Avec deux florins il mettait un chapon dans un grand foulard bleu marine.
Qu' elle devait etre belle alors ma ville : rien qu' un marché ouvert ! Sortant avec ma mère, moi, je me souviens encore,
comme en songe, de tout ce vert. Mais je fus vite expert en mélancolie ; fils unique dont le père est loin.
(1924) Du canzionere.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Lun 13 Mai 2013 - 12:15
Malgré un a priori favorable, je me suis ennuyée à la lecture de "Comme un vieillard qui rêve". Le passage sur l'histoire de Trieste m'a rebutée, de même que son portrait plutôt cruel de d'Annunzio. Ne me resteront en mémoire que "La poule" et "Histoire d'une librairie".
Si son talent de prosateur ne m'a pas convaincue, grâce à Bix 229, j'ai découvert le chant souffrant du poète, entre introspection et quête d'universalité.
Un autre extrait de "Autobiographie", qui comporte 15 poèmes :
Autobiografia
XV
Una strana bottega d'antiquario s'apre, a Trieste, in una via secreta. D'antiche legature un oro vario l'occhio per gli scaffali errante allieta.
Vive in quell'aria tranquillo un poeta. Dei morti in quel vivente lapidario la sua opera compie, onesta e lieta, d'Amor pensoso, ignoto e solitario.
Morir spezzato dal chiuso fervore vorrebbe un giorno; sulle amate carte chiudere gli occhi che han veduto tanto.
E quel che del suo tempo restò fuore e del suo spazio, ancor più bello l'arte gli pinse, ancor più dolce gli fe' il canto.
XV
Une étrange boutique de vieux livres s'ouvre, à Trieste, dans une rue secrète. D’anciennes reliures l'or varié égaie l'oeil errant sur les rayons.
Vit dans cet air, tranquille, un poète. Dans ce vivant musée des morts il accomplit son oeuvre, honnête et joyeuse, d’Amour pensif, inconnu, solitaire.
Mourir brisé par la ferveur recluse, il le voudrait un jour ; sur les feuillets aimés fermer les yeux qui ont tant vu.
Et ce qui hors de son temps resta, de son espace, pour lui, l'art le peignit, encore plus beau, encore plus doux le chant le fit.
(Du Canzoniere/ Orphée/ La Différence)
Mais cette traduction quasi littérale me paraissant ne pas offrir le ton et l'âme de ce poème, j'ai préféré la traduction parue chez "L'Age d'Homme" qui, bien qu'elle n'ait pas respecté la forme ni la rythmique des vers en faisant l'impasse sur les rimes, en restitue la lumineuse simplicité.
Une étrange boutique où l’on vend de vieux livres donne sur une rue écartée de Trieste. Les ors variés d’anciennes reliures réjouissent les yeux errant sur les rayons.
C’est dans cet air que vit tranquille un poète. Dans ce vivant tombeau des morts il remplit sa tâche honnête et joyeuse, songeant d’Amour, inconnu, solitaire.
Mourir brisé d’une ferveur secrète, tel est son voeu ; sur les écrits aimés fermer ses yeux qui ont tant contemplé.
Ce qu’il n’a pas connu du temps ni de l’espace, l’art le peignit pour lui de plus belles couleurs, et le chant lui donna plus de douceur encore.
Il suffit de pousser la porte de la librairie de Saba, dont Kenavo a placé une photo de la façade, afin de se plonger avec émotion dans son univers.
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
Sujet: Re: Umberto Saba [Italie] Sam 18 Mai 2013 - 16:56
Nietzsche
Intorno a una grandezza solitaria non volano gli uccelli, né quei vaghi gli fanno accanto il nido. Altro non odi che il silenzio, non vedi altro che l'aria.
Autour d'une grandeur solitaire ne volent pas les oiseaux, ni ces êtres charmants ne font, à côté, leur nid. On n'entend que le silence, on ne voit que l'air.
(Extrait de Uccelli /Oiseaux in Du Canzoniere / ed. Orphée/ La Différence)