Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Kate Chopin

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MessageSujet: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyLun 15 Nov 2010 - 14:29

Kate Chopin A3555


Citation :
Kate Chopin, née Kate O'Flaherty à Saint-Louis (Missouri) le 8 février 1850, décédée à Saint-Louis le 22 août 1904, est un écrivain franco-américain. Elle est l'auteur de nombreuses nouvelles et de deux romans connus pour leur ambiance teintée de culture créole, mais son œuvre est surtout réputée pour être annonciatrice des auteurs féministes du XXe siècle.

Enfance
Le père de Kate Chopin, Thomas O'Flaherty, était un homme d'affaires influent originaire de la région de Galway en Irlande. Sa mère, née Eliza Faris, était membre d'une vieille famille française de Saint-Louis. Sa grand-mère maternelle, Athena'ise Charleville, descendait d'une famille franco-canadienne. Certains de ses ancêtres comptent parmi les premiers immigrants européens à s'être installés à Dauphin Island (Alabama).
Le père de Kate mourut en 1855. Fondateur de la Pacific Railroad, il participait au trajet inaugural de la ligne quand un pont construit au-dessus de la rivière Gasconade, un affluent de la rivière Missouri, s'écroula. Cette même année, Kate, alors âgée de 4 ans, fut envoyée à la Catholic Academy of the Sacred Heart de Saint-Louis.
Après la mort de son père, les liens unissant Kate à sa mère et à son arrière-grand-mère se resserrèrent. Elle développa un intérêt marqué pour les contes de fées, la poésie et la religion, mais également pour les romans classiques et contemporains. Sir Walter Scott et Charles Dickens comptèrent alors parmi ses auteurs favoris.
1863 fut une année tragique pour la famille O'Flaherty ; l'arrière-grand-mère de Kate ainsi que son demi-frère, George, moururent. George O'Flaherty s'était enrôlé dans un régiment d'infanterie montée de l'armée confédérée et mourut de la fièvre typhoïde dans un camp de prisonniers à Little Rock (Arkansas). Cette même année, Kate quitta son école, ce qui lui permit de se plonger dans ses lectures.
En 1865, elle réintégra la Catholic Academy of the Sacred Heart de laquelle elle sortit diplômée en 1868 sans s'y être vraiment distinguée dans une quelconque matière, mais en ayant développé ses dons de narratrice.

Jeunesse
Vers la fin de son adolescence, Kate Chopin devint une demoiselle de la haute société de Saint-Louis réputée pour son éloquence et ses connaissances pratiques en matière de musique. C'est lors d'un voyage à La Nouvelle-Orléans qu'elle fit la rencontre d'une actrice et chanteuse farouchement indépendante qui l'influença fortement. Ses pérégrinations à La Nouvelle-Orléans lui inspirèrent la nouvelle intitulée Emancipation : A Life Fable. C'est à cette période qu'elle remet en question l'autorité de l'église catholique romaine en ce qui concerne le rôle de la femme.
Kate épousa Oscar Chopin le 9 juin 1870 à Saint-Louis. Elle faisait alors partie de la communauté française créole de la ville. Ils partirent en lune de miel en Allemagne, puis en Suisse et finalement en France avant de revenir aux États-Unis précipitamment lorsque la guerre franco-allemande éclata.
Les dix années suivantes, le couple vécut à La Nouvelle-Orléans au 1413 Louisiana Avenue et Oscar entra dans le commerce du coton en tant qu'intermédiaire. Durant cette décennie, Kate eut cinq garçons et une fille, mais conserva une vie sociale active. Grand Isle, une station balnéaire du Golfe du Mexique, devint pour la famille Chopin un lieu de villégiature estivale. C'est à ce moment-là que l'indépendance de Kate s'épanouit et qu'elle commença à flâner dans les rues de la ville toute seule — pratique largement réprouvée pour une femme à cette époque.

Coups du sort
En 1879, l'entreprise de revente de coton d'Oscar fit faillite et la famille Chopin déménagea à Cloutierville dans la paroisse de Natchitoches sur la rivière Rouge, pour gérer plusieurs petites plantations et le magasin du village. C'est là que Kate Chopin acquit l'expérience de la vie des Noirs et des Créoles qu'elle évoqua plus tard dans deux volumes de contes : Bayou Folk (1894), d'où est tiré Desiree's Baby, et A Night in Acadia (Une nuit en Acadie) (1897) et dans un roman The Awakening (L'éveil) (1899). Leur maison, située au 243 Highway 495 et construite par Alexis Courtier au début du XIXe siècle, fait aujourd'hui partie du patrimoine historique national et abrite le Bayou Folk Museum.
Oscar mourut de la fièvre typhoïde en 1882 en laissant à Kate des dettes s'élevant à 12 000 dollars de l'époque (229 360 dollars actuels). Kate essaya de gérer les plantations et le magasin toute seule mais sans succès. Elle finit par s'engager dans une relation avec un fermier marié.
Sa mère la convainc alors de revenir à Saint-Louis avec ses enfants pour mettre fin à ses problèmes financiers. L'année suivante, sa mère meurt.
Kate fit une dépression nerveuse et son médecin lui suggéra l'écriture comme thérapie. Elle suivit son conseil et retrouva son intérêt pour la littérature.

Carrière d'écrivain
A la fin des années 1890, Kate écrivait des nouvelles, des articles et des traductions des œuvres d’Alphonse Daudet et Guy de Maupassant publiés dans des magazines, notamment le Saint Louis Dispatch. Elle était alors classée dans les écrivains régionalistes, mais les qualités littéraires de son œuvre n'étaient pas reconnues.

En 1899 parut son second roman, L'éveil. Dès sa sortie, il fut critiqué pour son atteinte aux interdits moraux de l'époque concernant la sexualité féminine et ne fut plus réédité pendant plusieurs décennies. Il est aujourd'hui reconnu comme un roman précurseur des œuvres féministes du XXe siècle. L'éveil est parfois considéré comme le Madame Bovary américain. Il est connu du public français pour avoir été publié sous le titre Edna (du nom de l'héroïne principale) et dans une traduction de Cyrille Arnavon par le Club bibliophile de France au début des années 1950.

Kate fut découragée par l'accueil de son roman et se contenta par la suite d'écrire des nouvelles. En 1900, elle écrivit la nouvelle The Gentleman from New Orleans et son nom apparaît la même année dans la première édition du Marquis Who's Who. Malgré le succès de ses nouvelles, elle n'a jamais pu vivre de son art et tirait ses revenus de rentes d'investissements faits en Louisiane et à Saint-Louis.

Elle mourut en 1904 à l'âge de 54 ans des suites d'une hémorragie cérébrale. Elle est enterrée à Saint-Louis et est inscrite au St. Louis Walk of Fame.
wikipedia


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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyVen 3 Déc 2010 - 16:02

L'éveil

Kate Chopin 41vextcmatlss500

Citation :
Une villégiature en Louisiane à la fin du XIX ème siècle : robes de mousseline, ombrelles, soirées musicales, villas du bord de mer et enfants sages. Un univers serein et paisible. Un peu trop, peut-être, aux yeux d'Edna pour qui cette quiétude confine à la torpeur. Une émotion amoureuse, un parfum enivrant et la vie change de registre. C'est «l'éveil». La jeune femme découvre son goût de vivre, sa créativité, son corps, elle-même en somme. Découverte qui ne va pas sans poser problème, dans l'Amérique de ces années-là ; pour l'héroïne du roman et pour l'auteur, dont l'oeuvre fut jugée scandaleuse, dénoncée par la presse et mise au ban des librairies de Saint-Louis en 1899, pour être enfin reconnu dans les années soixante comme l'un des grands classiques de la littérature américaine.

Une histoire de femme, écrite par une femme d’un autre siècle, qui ouvre la voie au féminisme.

Nous sommes en Louisiane à la fin du 19 ème siècle. Les femmes trompent encore leur ennui en « recevant , chez elle le mardi après midi », de blanc vêtues portant ombrelle et crinolines, dirigeant de main de maître une maisonnée remplie de métis, quarteronnes et mulâtres à leur service……….Un temps où les dames étaient des mères avant tout et épouses assujetties à leur maris; pour ce qui était de la femme……..autre temps , autres mœurs.

Edna Pontellier a 28 ans, deux enfants, et semble décidée à passer outre ces injonctions sociales et sociétales. Elle s’ennuie avec Léonce, son époux ; s’éprend de Robert, et succombe à Alcée Arobin. Elle s’éveille à la vie, à une autre vie.

« Elle abandonna complètement les mardis, et ne rendit pas las visites qu’on lui faisait. Elle ne s’obligerait plus vainement à diriger sa maison en bonne ménagère. Elle allait et venait selon son humeur, et se prêtait autant qu’elle le pouvait à ses fantaisies passagères. »

Elle aime ses enfants, mais sans plus ; ne s’en occupe pas plus que cela. Edna ne semble pas résolue à se sacrifier pour sa progéniture. Elle a le désir d’accéder à son indépendance en vivant de son art, la peinture. Mais, n’est pas artiste qui veut. Son amie la demoiselle Reisz, pianiste, le lui rappelle cruellement.
Edna, ne veut suivre le modèle en vigueur dont sa bonne amie Adèle Rastignolle, la mère par excellence, est l’archétype. Elle ne sera pas l’artiste qu’elle souhaitait être. Robert, dont elle est éperdument amoureuse ne veut s’engager avec elle dans une relation adultère. Le passage à l’acte n’est pas plus satisfaisant. Que lui reste t-il ?.....
Ce court roman a des allures « d’autant en emporte le vent », pour tout l’atmosphère coloniale qu’il dégage. La Louisiane, en ce temps là a beau avoir aboli l’esclavage, la ségrégation raciale est omniprésente, avec, dans le roman, l’usage d’un vocabulaire bien spécifique.
L’influence française est également bien relatée par des expressions que l’auteur a glissée telles quelles.
Le rythme est à l’image de la région, ralenti par la chaleur, et la moiteur que l’on sent à travers l’écriture, sans pour autant que la lecture en soit affectée.

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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyVen 3 Déc 2010 - 16:13

Très beau commentaire mimi54.
Il correspond bien à ma lecture.

mimi54 a écrit:
Elle aime ses enfants, mais sans plus ; ne s’en occupe pas plus que cela. Edna ne semble pas résolue à se sacrifier pour sa progéniture.
Elle les aime. Quand elle quitte la campagne pour revenir en ville, elle a la larme à l'oeil. Elle éprouve un réel manque. Et au moment ultime alors qu'elle s'éloigne dans l'océan glacé, c'est à eux qu'elle pense. Mais elle ne s'en occupe pas. Ou peu. C'est vrai. Mais ça correspond à une réalité d'époque. Les riches avaient tous des gouvernantes, précepteurs en nombre. Les enfants n'étaient pas élevés par leurs parents.

mimi54 a écrit:
Le passage à l’acte n’est pas plus satisfaisant
Elle passe à l'acte ?
Je ne crois pas non. Ou alors ai-je manqué un épisode ?
Pour moi, Alcée Arobin n'est qu'un palliatif. Elle ne l'aime pas. Elle l'estime peut-être. Mais il a l'avantage de la divertir, de l'occuper. Elle aime se sentir aimée. Elle l'embrasse à une (deux ?) reprise. Mais je ne me souviens pas que cela aille plus loin.



L’Eveil

Nous sommes sur une petite île du Golfe du Mexique, au large de la Louisiane à quelques encablures de la Nouvelle Orléans. Edna Pontellier, jeune femme de 28 ans est en villégiature le temps de l’été dans la pension de famille de Madame Lebrun. Son époux et ses deux enfants (4 et 5 ans) sont avec elles. Monsieur Pontellier s’absente souvent, soit pour affaires en regagnant la ville, soit pour se détendre à son club. Edna passe beaucoup de temps avec Robert, le jeune homme de la maison très empressé auprès d’elle. On sent une connivence forte entre les deux jeunes gens qui finissent par tomber amoureux l’un de l’autre. Mais ni l’un ni l’autre ne se déclare et Robert choisit l’exile : il part pour affaire au Mexique.
Pour la famille Pontellier qui a regagné ses quartiers, tout paraît reprendre son cours normal. Mais un feu couve dans le cœur d’Edna qui vit de plus en plus mal son existence d’épouse soumise. Dans une sorte de rébellion intérieure, intime, elle prend ses distances d’avec son mari, bien décidée à vivre désormais pour elle. Cette femme évoque la Daisy Miller de Henry James à quelques différences près : Daisy Miller est davantage provocatrice, n’hésitant pas à se comporter comme elle l’entend en privé comme en public. Elle est plus jeune d’une dizaine d’années, libre de tout engagement et, bien sûr, sans enfant. Edna qui perd le souci des convenances, admire néanmoins son mari qui cherche les sauver. Daisy Miller, en pareil cas, aurait, je pense, éprouvé du mépris pour un tel comportement qu’elle jugerait étriqué.

Partie à ne lire qu'après avoir achevé le bouquin :
Spoiler:
Kate Chopin brosse dans ce livre une critique de la société conservatrice de l’époque. Société qui fit le plus mauvais accueil au livre à sa sortie en 1899. Le scandale éclata, le livre fut censuré et Kate Chopin ne connu qu’une gloire posthume.


Dernière édition par Harelde le Lun 6 Déc 2010 - 9:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyVen 3 Déc 2010 - 16:18

Merci Harelde

Exercice toujours difficile que de mettre en mot ses impressions de lectures, sans trop en dire, mais assez pour éveiller la curiosité, et surtout ne pas paraître ridicule devant les autres avis
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyVen 3 Déc 2010 - 21:39

Merci pour vos commentaires, plus besoin que j'en ajoute encore, vous avez tout dit.. à mon avis Harelde un peu trop (la fin du livre pourrait se trouver en spoiler, non? )

Mon impression de lecture se retrouve dans ton avis, Mimi, à part
mimi54 a écrit:
Ce court roman a des allures « d’autant en emporte le vent », pour tout l’atmosphère coloniale qu’il dégage.
je dirais, plutôt une Edith Wharton ou un Henry James qui sont allés dans le sud des Etats-Unis.. mais rien de l'atmosphère de Margaret Mitchell..

Je vais garder en mémoire le plus la biographie de l'auteur même..
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyLun 6 Déc 2010 - 9:59

kenavo a écrit:
Merci pour vos commentaires, plus besoin que j'en ajoute encore, vous avez tout dit.. à mon avis Harelde un peu trop (la fin du livre pourrait se trouver en spoiler, non? )
Bonne remarque. J'ai corrigé !
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyLun 6 Déc 2010 - 10:01

kenavo a écrit:
Mon impression de lecture se retrouve dans ton avis, Mimi, à part
mimi54 a écrit:
Ce court roman a des allures « d’autant en emporte le vent », pour tout l’atmosphère coloniale qu’il dégage.
je dirais, plutôt une Edith Wharton ou un Henry James qui sont allés dans le sud des Etats-Unis.. mais rien de l'atmosphère de Margaret Mitchell..
J'ai vraiment eu cette impression de plonger dans un bouquin de Wharton, plus encore qu'Henry James.
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyJeu 9 Déc 2010 - 9:42

J'aurais participé bien volontiers à cette lecture, mais... je suis en arrêt chez moi jusqu'au 15 décembre et L'éveil se trouve... sur mon bureau au boulot honte Partie remise !
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptySam 25 Déc 2010 - 23:18

L'Eveil (The Awakening, traduit de l'américain en 1990 par Michelle Herpe-Voslinsky). Préface, chronologie, bibliographie de Jean Bardot. Liana Levi, 220 pages.
Le roman commence ainsi :
Citation :
"Dans une cage suspendue à côté de la porte, un perroquet vert et jaune n'arrêtait pas de répéter :
- Allez-vous-en ! Allez-vous-en ! Sapristi ! * Tout va bien !
Il parlait un peu l'espagnol, et aussi une langue que personne ne comprenait, sauf peut-être l'oiseau moqueur qui, dans une cage accrochée de l'autre côté de la porte, sifflait à la brise ses notes flûtées avec une obstination exaspérante." (page 33 ; le * indique des mots en français dans le texte).
Nous sommes en Louisiane, à la fin du XIX° siècle.
Monsieur Pontellier, dérangé par le perroquet et l'oiseau-moqueur, s'en va un peu plus loin, à la porte de sa villa. "Là il s'assit dans un fauteuil à bascule et se replonge dans sa lecture." (pages 33-34) Il y a plusieurs villas, nous sommes dans un lieu de villégiature composé de plusieurs villas..
L'héroïne, Edna Pontellier, va faire son apparition... la voilà qui arrive...
Citation :
"Il posa le regard sur une ombrelle blanche qui remontait de la plage à une allure d'escargot. Il la voyait clairement entre les troncs dépouillés des chênes d'eau, de l'autre côté de la tache jaune un champ de camomille. Le Golfe paraissait lointain ; il se fondait dans la brume bleutée de l'horizon. L'ombrelle, qui abritait sous sa doublure rose madame Ponteller, son épouse, et le jeune Robert Lebrun, continuait sa lente progression. Arrivés à la villa ils s'assirent tous les deux, apparemment épuisés, sur la plus haute marche de la véranda, face à face, chacun adossé à un pilier.
- Quelle folie ! Se baigner à une heure pareille et par une telle chaleur ! s'exclama monsieur Pontellier." (page 35).

Citation :
"Les yeux de madame Pontellier, vifs et brillants, étaient d'un brun doré, à peu près de la couleur de ses cheveux. Elle avait une façon bien à elle de les poser vivement sur un objet et de le fixer, comme perdue dans un labyrinthe intérieur de contemplation ou de songerie.
Ses sourcils étaient un ton plus foncé que sa chevelure. Epais, presque horizontaux, ils accentuaient la profondeur de son regard. Elle était plus belle que jolie." (page 37).
"Elle était américaine, et ses quelques gouttes de sang français avaient dû se dissoudre au fil des générations." (page 38)

Madame Pontellier est en villégiature avec ses deux enfants et son mari. Des petits concerts, des réceptions sont organisés.
Tout devrait être pour le mieux. Et pourtant...
Citation :
"Un sentiment indescriptible d'oppression, venu sans doute d'un coin obscur de sa conscience, emplissait tout son être d'une vague angoisse. C'était une ombre, une brume traversant la claire journée d'été de son âme. C'était étrange et nouveau ; c'était une humeur." (page 41).
Progressivement, cela va être l'"éveil" : elle va vouloir autre chose. Ses enfants sont gentils, son mari aussi (et franchement, il lui laisse pas mal de liberté, elle flirte un peu avec des petits jeunots...), mais la vie, ça n'est pas que ça. Elle va commencer à avoir besoin de respirer, d'un peu plus d'indépendance, de penser à elle. Et puis, créer quelque chose, artistiquement parlant.
Mais qu'est-ce qui lui prend ?
Forcément, son mari, et la société en général, ne vont pas apprécier.

C'est un roman pas mal du tout, plutôt bien écrit (les atmosphères sont bien rendues), mais finalement peut-être un petit peu simple (vu du début du XXI° siècle, bien sûr).
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyVen 7 Jan 2011 - 18:48

J'ai terminé hier ce formidable roman que j'ai énormément aimé.
Non seulement l'histoire m'a passionnée, mais il est très bien écrit (je n'ai même pas été incommodée par la chaleur en lisant Laughing ), l'atmosphère m'a rappelé celle des romans anglais que j'affectionne tant, les personnages sont crédibles et bien campés, bref j'adore.
Après les commentaires qui ont déjà été rédigés, je n'ai pas grand-chose d'autre à ajouter (sauf tout le paquet juste après dentsblanches ! (que je mets en spoiler pour ceux qui ne l'ont pas encore lu) :

Spoiler:

Bon, c'est ma façon de voir, mais cette histoire a éveillé des échos de ma propre vie, c'est probablement pour cela que je me suis immergée à ce point dans ce livre. Mon seul regret après cette lecture, c'est qu'après avoir lu un tel roman début janvier, je vais avoir du mal à en trouver un autre qui me parle autant en 2011 innocent
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyVen 7 Jan 2011 - 19:03

IzaBzh a écrit:
J'ai terminé hier ce formidable roman que j'ai énormément aimé.
Non seulement l'histoire m'a passionnée, mais il est très bien écrit (je n'ai même pas été incommodée par la chaleur en lisant Laughing ), l'atmosphère m'a rappelé celle des romans anglais que j'affectionne tant, les personnages sont crédibles et bien campés, bref j'adore.
Après les commentaires qui ont déjà été rédigés, je n'ai pas grand-chose d'autre à ajouter (sauf tout le paquet juste après Kate Chopin 478921 ! (que je mets en spoiler pour ceux qui ne l'ont pas encore lu) :

Spoiler:

Bon, c'est ma façon de voir, mais cette histoire a éveillé des échos de ma propre vie, c'est probablement pour cela que je me suis immergée à ce point dans ce livre. Mon seul regret après cette lecture, c'est qu'après avoir lu un tel roman début janvier, je vais avoir du mal à en trouver un autre qui me parle autant en 2011 Kate Chopin 7591

Mais non ! Tu pourrais essayer Margaret Laurence...ou Laura Colwin ! Kate Chopin 7591
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptySam 8 Jan 2011 - 10:55

Margaret Laurence, omme par hasard innocent Je l'ai rajoutée à ma LAL sourire
Par contre, j'avais lu un roman de Laurie Colwin il y a quelques années ("une épouse presque parfaite", je pense), mais ça ne m'avait pas emballé plus que ça.
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyMer 21 Mar 2012 - 20:27

L' EVEIL. 10/18

Edna Pontellier vit à La Nouvelle Orléans, à la fin du XIXe siècle. Elle est mariée et elle a deux enfants. Selon les critères de l' époque, elle a épousé un beau parti et elle est heureuse. Selon des avis plus récents, on pourrait aussi dire que son mari est un ballot, qu' il considère sa femme comme l' une de ses possessions, qu' il traficote en bourse et passe la plupart de ses soirées au Club.

En fait, Edna ne vit pas. Elle est en hibernation depuis des années et son coeur bat à peine.
Elle agit par automatisme, machinalement, au gré des évènements. Mais un jour, Edna s' éveille. Ou peut etre sa sensualité et sa sexualité l' éveillent-elle.. Voilà une femme belle, intelligente, sensible qui prend conscience d' elle meme et qui cherche sa place dans le monde.


Vivre consciemment, pleinement est toujours difficile, surtout quand on est une femme vivant dans un milieu bourgeois au 19e siècle. Emma Bovary avant elle, l' a tenté. Mais Edna est plus intelligente, plus courageuse, plus exigeante aussi. Trop en avance sur son temps. Et quand il s' agit de quitter son benet de mari, elle pense aussi à ses enfants qu' elle a négligés pendant son sommeil. Elle n' hésite pas longtemps et se suicide.

Cette fin-là, on ne peut peut la juger que personnellement. S' éveille-t-elle trop tard ? Sa morale la conduit-elle dans l' impasse ? On peut aussi considérer que sa mort est un choix faute d' autre altenative viable. Et qu' elle meurt révoltée. Je le pense aussi. Mais c' est une fin volontairement ambigue.
Ce livre est superbement écrit (justesse de ton, sobriété). Edna est un personnage très attachabnt, et le succès qu' a connu le livre aux Etats Unis est largement mérité.

A lire !







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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyMer 21 Mar 2012 - 21:01

Je suis vraiment ravie qu'il t'ai plu, Bix Very Happy
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MessageSujet: Re: Kate Chopin   Kate Chopin EmptyMer 21 Mar 2012 - 23:04

IzaBzh a écrit:
Je suis vraiment ravie qu'il t'ai plu, Bix Very Happy

Que veux-tu ? "Edna Ponteiller, c' est moi" ! Kate Chopin 861494
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