Lecture en commun - L'oeuvre (Zola)

Le chapitre III m'a fait pensé à l'écriture de Heimito von Doderer dans son roman Die Strudlhofstiege, étonnament son chef-d'oeuvre, mais le seul livre de lui qui n'a pas été traduit en français?
Dommage, je l'aurais recommandé à tous les amateurs de Zola


Chapitre IV
J'adore l'évolution de la relation entre Claude et Christine.. et surtout le changement de Christine est remarquable..

Chapitre V
La visite du "Salon des refusés" est réjouissante.. on a l'impression d'y être et de voir toutes ses peintures..
et marrant comment chaque temps a refusé de voir le génie de certains artistes qui ont souvent dû attendre la postériorité pour connaître de la reconnaissance

Je viens de finir ma lecture.
Un bouquin superbe qui restera dans les très bons souvenirs.

J'adore notamment le passage dans lequel Zola décrit le jury du Salon : les tractations politiques et hypocrites des candidats avant le vote, puis le vote lui-même réservé aux artistes ayant déjà été admis au moins une fois. Puis les pressions exercées sur les membres. Et enfin, la sélection des oeuvres par ce même jury.
J'aime beaucoup le président qui ne peut retenir un juron face à une toile excécrable... avant d'en remarquer la signature d'un de ses bons amis et de s'exclamer : "Superbe !… Le numéro un, n’est-ce pas, messieurs ?" (chapitre 10).

Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre Claude Lentier et le Martin Eden de Jack London.
Deux grands artistes ignorés qui luttent des années durant pour réussir.
Martin Eden finit tout de même par réussir, mais à quel prix ?

L'issue de ces deux destinées est la même : une sortie discrète guidée par la désillusion et l'échec.

Alors que les deux hommes vivaient une profonde et complice amitié depuis leurs années de collège à Aix, ce roman provoqua la brouille entre Zola et Cezanne qui pensa se reconnaître dans le portrait du peintre de "L'oeuvre" ...

Constance a écrit:

Alors que les deux hommes vivaient une profonde et complice amitié depuis leurs années de collège à Aix, ce roman provoqua la brouille entre Zola et Cezanne qui pensa se reconnaître dans le portrait du peintre de "L'oeuvre" ...

J'ai lu quelque part que Zola avait longtemps retardé l'écriture de l'Oeuvre à cause de son ami Cézanne justement. Afin de ne pas le froisser.

Bon je viens de finir ! Oui oui je sais je suis à la bourre (j'ai meme pas honte d'ailleurs )

Magnifique livre. Un Zola, normal
L'intensite monte petit à petit, ainsi que la noirceur.
Il y a des scenes vraiment splendides auxquelles j'ai eu l'impression d'assister completement, d'etre spectatrice et parmi toutes c'est la tentative de la part de Christine de convaincre claude à revenir à la vie qui m'a marquée. Zola arrive a faire vivre 3 personnages, et la présence de la femme du tableau est insupportable, provocante. J'étais vraiment soufflée.

On pressent la fin, mais ce n'en est pas du tout décevant.
Bref. Splendide.

Merci pour cette occasion de le lire !!!!

Shay a écrit:

Oui oui je sais je suis à la bourre (j'ai meme pas honte d'ailleurs )

ah mais non, il ne faut surtout pas

Il est trop tard pour moi de commencer , surtout avec toutes les autres lectures prévues et la LC sur les Balkans qui me tente énormément.

Mais une question: est-ce que ce Zola est "lisible"? Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que c'est un classique lourd et difficile à lire...

SarahCerise a écrit:

Mais une question: est-ce que ce Zola est "lisible"? Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que c'est un classique lourd et difficile à lire...

je le pensais aussi - et miracle, c'est tout à fait sublime.. rien de lourd et certainement pas difficile.. au contraire, il arrive à happer son lecteur et c'est tout bon..
tu devrais aimer

SarahCerise a écrit:

Mais une question: est-ce que ce Zola est "lisible"? Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que c'est un classique lourd et difficile à lire...

A priori que j'avais aussi il y a longtemps et bien à tort! Zola se dévore comme de la littérature populaire avec ses rebondissements et son mélodrame mais avec en plus des descriptions merveilleuses de son époque à travers toutes les strates de la société. Il leur donne un relief quasi cinématographique. Lance toi! L'assommoir par exemple...

Marko a écrit:

SarahCerise a écrit:

Mais une question: est-ce que ce Zola est "lisible"? Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que c'est un classique lourd et difficile à lire...

A priori que j'avais aussi il y a longtemps et bien à tort! Zola se dévore comme de la littérature populaire avec ses rebondissements et son mélodrame mais avec en plus des descriptions merveilleuses de son époque à travers toutes les strates de la société. Il leur donne un relief quasi cinématographique. Lance toi! L'assommoir par exemple...

Euh, pour l'Assommoir, je ne sais pas. Bon, c'est le seul Zola que j'ai lu, et c'était en classe, ça n'a donc pas arrangé les choses, mais outre le fait que c'est franchement glauque (je n'ai rien contre le glauque), la fin est forcée, on a l'impression que Zola a une théorie et qu'il faut à toute force que son histoire suive sa théorie.
"Tu penses que tu vas t'en sortir ? Eh bien prend ça, paf, comme ça tu vas revenir au fond du trou, parce que c'est là que tu dois finir."
Quand les catastrophes s'enchaînent, comme dans certains films muets, ça me lasse un petit peu : c'est trop démonstratif.
Mais peut-être aurais-je un avis différent maintenant.

Je tenterai sans doute un autre Zola un jour (La Terre ? Au Bonheur des Dames ? Thérèse Raquin ?).

eXPie a écrit:

Je tenterai sans doute un autre Zola un jour

et pourquoi pas L'Oeuvre? C'est vraiment un très bon et beau livre

Un avis pour nous aider, eXPie et moi, à choisir notre premier ("second premier" pour eXPie) Zola?

Pour eXPie c'est facile, je lui conseillerais Pot Bouille, qui est assez à part chez Zola, je trouve, noir et grinçant, on y retrouve presque des accents balzaciens. En revanche je lui déconseille Au bonheur des dames. L'histoire d'amour très rose risque de le faire rigoler. Pour toi c'est plus difficile SarahCerise, parce que je te connais moins bien.

Mais Zola est vraiment très lisible, je trouve même que c'est un auteur que l'on peut découvrir très jeune.

SarahCerise, tu peux commencer avec Thérèse Raquin par exemple, il a l'avantage d'être plus court que les autres comme ça tu peux te rendre compte de si tu aimes le style ou non... C'est avec celui là que j'ai commencé, il se lit très facilement !

Sinon, désolée aux parfumés, j'ai abandonné la lecture en commun en route, non pas que le livre m'ait déplu, au contraire, mais je manque cruellement de temps en ce moment