Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 OneShot - BD

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colimasson
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyMar 17 Juil 2012 - 19:24

:mdr: Ca ferait un bon bouquin de salle d'attente on dirait !

Maryvonne a écrit:
Ah oui, et on est 4 a y être passé, et personne n'a compris la fin, je suppose que ça présage d'une suite ?

Et là, du challenge... est-ce une requête subliminale pour que nous lisions à notre tour et que nous essayions de comprendre la fin ... ?
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 26 Juil 2012 - 10:38

David, les femmes et la mort (2012) de Judith Vanistendael

OneShot - BD - Page 9 David-11
L’arbre généalogique qui ouvre l’album nous fait craindre une histoire complexe. En fait, il n’en sera rien. Quelques noms y figurent par pure formalité, et en se familiarisant avec l’univers de David, on se rend compte que celui-ci est finalement peu entouré. Toutefois, cet entourage –constitué uniquement de femmes, lui est bien plus proche que toute une armada frétillante mais détachée de parents éloignés. Il y a Tamar, la cadette, qui forme avec sa mère Paula la base du foyer de David, mais aussi Miriam, sa première fille, née d’une précédente union et à son tour mère d’une petite Louise.

OneShot - BD - Page 9 1_247
David apprend qu’il a un cancer. « Un cancer du larynx supraglottique. De type T3 N26 M0. Cela veut dire que tu peux t’en sortir », lui annonce son médecin, qui est aussi un ami de longue date. La nouvelle le bouleverse, évidement, et suscite des visions funèbres que Judith Vanistendael transpose sur plusieurs pages de superbes aquarelles. Mais il en parle peu, et ce sont ses femmes qui viennent prendre le relais, exprimant chacune à leur façon la tristesse et la colère qu’il est légitime d’éprouver dans une telle situation.

OneShot - BD - Page 9 1_330
Le découpage en plusieurs parties –une consacrée à Miriam, l’autre à Tamar, une autre à Paula, et la dernière à David- permet d’étayer le point de vue sur la maladie et de faire une incursion dans la psychologie de chaque personnage, engendrant par la même occasion la réflexion sur les différentes façons de réagir face à un même évènement en fonction de l’âge, du statut social, mais aussi du caractère et du vécu propres. Cette incursion dans chaque personnage permet également de mettre en valeur le gouffre qui peut exister entre la vie intérieure et son extériorisation. David, qui semble si résigné, est en réalité presque fou à l’idée de sa mort prochaine. De même, Paula, qui décide de partir en Suède pendant cinq jours, laissant David et Tamar seuls à la maison, pourrait sembler cruelle si nous ne connaissions pas la terreur qui est la sienne à l’idée de perdre David et de se retrouver seule.

OneShot - BD - Page 9 1_423
La manière d’aborder la mort dans cet album ne cherche pas à faire dans le grandiloquent. Les sentiments qui lui sont liés sont traités avec tout le naturel qui sied à cette situation elle-même naturelle. Finalement, ce léger détachement permet d’évoquer le cancer de David avec sérénité. On pourrait même parler d'un tragique heureux dans le sens où, personne n’ignorant la mort prochaine de David, tout le monde essaie de vivre au mieux et avec le plus d’intensité les derniers moments en sa compagnie… avec plus ou moins de succès.

Arriver à susciter l’apaisement alors même que les situations exigeraient plutôt qu’on se laisse complètement aller au désespoir n’est pas évident. Toutefois, David, les femmes et la mort réussissent à mener une danser qui y parvient parfaitement.

Citation :
La chimio a changé son odeur… Vous sentez comme David avant qu’il ne soit malade…
[…] Je sais que cela peut sembler fou… mais je voudrais vous remercier pour votre odeur…

OneShot - BD - Page 9 1_521
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyDim 12 Aoû 2012 - 15:44

Nocturnes (2012) de Clarke

OneShot - BD - Page 9 Images10
Prenez vos précautions… Nocturnes est un monde à l’atmosphère plombante. Non seulement les couleurs sont maussades –barbouillis nauséeux de kaki, de gris et de noirs- mais aussi les personnages : une foule de pauvres êtres humains qui se tirent la gueule sans qu’on ne sache vraiment pourquoi, et qui n’esquissent jamais le moindre sourire (ô déshonneur !). Une hypothèse : s’ils semblent prêts à se passer la corde au cou, c’est peut-être poussés par le désespoir qu’engendre le peu de personnalité que revêt leur dessin ? Tous les personnages sont en effet d’une facture classique, dénuée de relief, à tel point qu’il en devient parfois difficile de différencier certaines figures masculines les unes des autres. Cette difficulté pose un problème évident puisque Nocturnes se propose de raconter l’histoire des habitants d’un petit village : autant dire que les personnages ne se comptent pas sur les doigts d’une main, et qu’on aurait pouvoir aimé les distinguer les uns des autres sans se donner des maux de tête.

En parlant de migraines, méfiez-vous également de l’histoire en elle-même : imbroglio plus insoluble serait difficile à inventer... L’intrigue se met en place lorsque les habitants du village se rendent compte qu’ils perdent progressivement la mémoire, lorsque certains ne disparaissent pas tout simplement dans la nature.
OneShot - BD - Page 9 112
Persuadés de connaître l’origine de leurs maux, ils incriminent Léo, l’écrivain qui leur a donné naissance. Atteint d’un cancer, celui-ci n’a plus la force de poursuivre l’écriture de son roman –roman ô combien intéressant puisqu’il narrait justement les aventures des habitants de ce village. Ses personnages se rebellent. Comment font-ils ? Attention, c’est là que ça se complique… Ils s’acharnent contre Léo, l’avatar de l’écrivain, que l’écrivain a introduit dans son propre roman. Il y a donc deux Léo : un malade, bon à rien, qui ne parvient plus à écrire ; et l’autre en pleine forme (malgré ses tendances dépressives), bon à rien lui aussi, personnage à part-entière du roman écrit par le Léo cancéreux.

L’histoire est tordue à souhait, et au moins aussi grimaçante que le faciès des personnages… Ceux-ci restent pantelants à l’idée que leur « vie » ne dépend que de la volonté d’un homme, et certains, parmi les plus mal lotis, exigent des explications quant aux raisons qui les ont désignés comme bouc-émissaires d’une pulsion créatrice sadique. Si l’un des personnages s’était mis à sourire, peut-être une entente cordiale aurait-elle fini par être trouvée ? Mais dans leur malheur, les personnages décident de sortir flingue et couteaux et de s’entretuer peu à peu, dans ce qui aurait pu être un suspens bien ménagé mais dans ce qui n’est, en réalité, qu’une tuerie monotone et linéaire.

OneShot - BD - Page 9 1_311
Si Nocturnes vous semble être l’album idéal pour s’interroger sur la notion de libre-arbitre, c’est que vous avez l’esprit un peu trop philosophiquement mal tourné. Rien d’intéressant entre ces pages, seulement l’envie d’en finir le plus vite. Ça tombe bien, Léo-tout-puissant finira enfin par succomber à son cancer. Nocturnes -ou comment se réjouir du malheur des autres.

(et comme le dit si bien un des personnages de cette bande dessinée :
Citation :
"Nous ne sommes que les acteurs d’une histoire sordide racontée par un écrivaillon rancunier !!"
)

L'histoire débile et même pas intéressante est quand même prétexte à mettre en place plein d'effets de style qui pètent aux yeux. Whaou !

OneShot - BD - Page 9 1_111 OneShot - BD - Page 9 1_211
Pas content, pas content, pas content !

OneShot - BD - Page 9 1_411
Emotion et symbolique maximales :

OneShot - BD - Page 9 1_511
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 16 Aoû 2012 - 14:34

Queenie a écrit:
OneShot - BD - Page 9 Manhol10

Manhole.
Tetsuya Tsutsui.

Pas de chichis, de suspens ou de gros mystère : un gars, nu, surgit dans une rue, crache du sang sur un passant qui le pousse, effrayé. Le gars à poil meurt, la tête fracassée sur le sol. La police enquête, s'aperçoit immédiatement que cet homme était atteint d'un mal étrange : il a des filaires qui ont pénétré son œil et lui ont bouffé le cerveau.
Très vite : attention épidémie (mort brutale après une ou deux journées), expériences scientifiques, complot idéologique.

Tout est donné et dit dans le premier tome.
On décide d'entrer ou non dans l'histoire, car finalement le seul mystère qui semble rester c'est : quelle ampleur va prendre cette épidémie et comment les flics vont-ils arrêter le Gros Méchant ?

Classicisme des personnages : le vieux flic qui s'y connaît, qui houspille un peu sa jeune partenaire. Jeune partenaire râleuse, qui rougit sans arrêt, fait des gaffes, encore gamine. Un tueur psychopathe et machiavélique. Des trucs dégueux autour des morts et des autopsie, mais jamais trop.
Les cases se centrent essentiellement sur les personnages. Il y a donc peu de décors, d'ambiance posée par l'image.
Reste que j'ai tourné les pages avec plaisir, je me suis laissée entraîner par le récit, et le rythme du manga est parfait.

Maintenant... je n'ai pas accroché au point de vouloir absolument savoir ce qui va se passer ensuite. L'impression que ça manque furieusement d’originalité et de personnalité. Peut-être que je me trompe, que ça va décoller après.

A voir.

J'ai lu les 3 tomes, et je suis tout à fait d'accord avec Queenie (lèche ...).
Le scénario est pas mal, y'a de vrais morceaux de biologie dedans mais, on ne sait finalement pas quelles étaient les intentions de l'auteur :
- les couvertures laissent penser à un Manga d’horreur, mais ça reste soft dedans. On n'est pas vraiment dégoutté ou apeuré... c'est dommage...
- l'aspect thriller ( c'est ainsi qu'il m'a été présenté...) est très faible et propose peu de rebondissements. Trop de choses sont données dès le tome 1 pour générer un vrai suspens.

Pour les personnages un peu steréotypés, tu n'as pas encore vu le hacker surdoué adolescent (qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe).

Ca manque donc de rythme, et c'est dommage, parce qu'il ne manquait peu être pas grand chose pour passer du manga "passe temps" à celui qui retient l'attention.
(et l'héroine est trop conne, même quand elle finit par s'émanciper...)
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 16 Aoû 2012 - 14:49

Le Bel âge T1 : Désordre - Merwan

OneShot - BD - Page 9 Album-cover-large-15221

Citation :
Désordre est le premier tome du Bel Âge, un récit d'apprentissage écrit et mis en images par Merwan, qui évoque ce moment de la vie entre la fin de l'adolescence et l'entrée dans le monde adulte.
Au départ, il y a trois filles : Violette, Lila et Hélène. Elles ne se connaissent pas. Elles ont une vingtaine d'années et pas grand-chose d'autre en commun. Ou plutôt si : chacune se cherche, hésite, prend des décisions, doute et les regrette. Chacune fait ses premières expériences, douloureuses, en terres adultes. Il y a trois petits morceaux du début d'un après. Trois fils qui courent, qui se croisent, s'entrecroisent, puis se mêlent. Trois fils qui, peut-être, tricoteront une nouvelle histoire... de celles qui font aimer la vie ?

Le Bel Âge est une bande dessinée presque cinématographique par son écriture, la mise en place et le découpage de l'histoire.
(sources Dargaud)

Premier album qui décrit les 3 personnages : une thésarde accro au taf et au oinj, une meuffe qui se relance dans les études, et la dernière qui qui couche pas avec les bonnes personnes au bon moment.
Elles se rencontrent à la fin du tome 1.

Un début tranquille. Difficile de donner un avis sans voir ou cela va nous mener, et si ce sera une redite des autres bds sur les joies de la colocs...
(mais celle-ci n'est pour l'instant pas franchement humoristique)

A suivre.


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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyDim 26 Aoû 2012 - 20:31

Le château des ruisseaux – Tome 1 (2012) de Vincent Bernière et Frédéric Poincelet


OneShot - BD - Page 9 97828010

Le Château des Ruisseaux n’est pas un lieu dans lequel on s’installe dans l’idée de couler des jours paisibles… C’est le lieu de recours ultime. On y fait ses preuves comme dans une salle d’entraînement aux conditions de la réalité, avant de retourner à l’extérieur derechef. Est-ce un chiffre qui doit rendre optimiste ou pessimiste ? «15% des patients demeurent abstinents après leur passage au château des Ruisseaux » : aurait-on pu espérer davantage, ou doit-on se réjouir de ce taux qui semble pourtant faible ?

OneShot - BD - Page 9 113
Vincent Bernière présente une fiction autobiographique à travers le personnage de Jean, polytoxicomane d’une trentaine d’années. Après plus de dix ans passés à connaître toutes les étapes de l’addiction –euphorie, sentiment de surpuissance, manque, délits, isolement, overdose- Jean n’attend plus rien de l’addiction mais ne sait pas comment s’en débarrasser. Moins poussé par une volonté positive que par un abattement total, Jean accepte d’entrer dans le Château des Ruisseaux. Son trajet pour se rendre dans ce centre de traitement des addictions, situé en Picardie, nous permet de revenir brièvement sur les raisons qui ont conduit Jean à adopter cette solution de dernier recours. On découvre les pensées d’un homme qui ne voit plus d’espoir nulle part, rongé jusque dans ses élans vitaux, seulement « fatigué » :

Citation :
« Fatigué de courir à droite à gauche pour chercher la came. Fatigué de voler l’argent de ma famille. Fatigué de voler mes amis. Fatigué de voler dans les magasins. Fatigué.»

Désespoir d’un homme dans la force de l’âge qui n’a même plus la volonté de pourvoir à cet instinct qui semble le plus naturel de tous : se reposer. C’est dans cet état d’esprit de délabrement profond que Jean fait son entrée au milieu d’un petit groupe de patients plus ou moins aguerris… Les présentations se font, entre cynisme douloureux et compassion sincère. On découvre Jean et les autres personnages au rythme de la thérapie, lors des groupes de paroles organisés quotidiennement et au cours d’activités qui créent du lien social et détruisent l’obsession maladive.

On pourrait s’en étonner, mais Vincent Bernière ne s’attarde pas particulièrement sur les premiers jours du sevrage. C’est une torture –pas besoin de le rappeler- et en quelques pages, Jean a réussi à passer le cap douloureux des quelques jours qui le ramènent sans cesse à la réalité de son corps et au manque absolu dont il fait l’objet.

OneShot - BD - Page 9 1_213
Vincent Bernière a raison, et il choisit plutôt de consacrer une grande partie du Château des ruisseaux au processus plus ambivalent et incertain de la guérison. Le produit à l’origine de l’addiction n’a aucune importance : seule compte la souffrance qui résulte du manque, la difficulté à se reconstruire et à se retrouver après des années passées dans le déni total de soi-même. Le traitement –comportementaliste- s’attache surtout à privilégier l’introspection. On ne s’apitoie pas sur le malade, qui est l’initiateur de son mal-être et qui se berne d’illusions pour fuir la réalité.

Citation :
« Lorsque tu as envie de consommer, essaye de reconnaître l’émotion qui se cache derrière cette envie. Peur, honte, colère ou culpabilité. Pendant des années, tu as consommé des drogues pour masquer tes émotions. »

Les conseils ne sont pas prodigués uniquement par des thérapeutes. Des anciens toxicomanes, guéris suite à leur séjour dans le centre, viennent apporter leur témoignage aux patients. Le « parrain » de Jean prend l’apparence d’un sage, non pas parce qu’il évite de commettre toutes les erreurs, mais parce qu’il les a commises et sait pourquoi il n’y reviendra jamais.


OneShot - BD - Page 9 1_413
Citation :
« Gilles se sert de sa position d’orphelin pour se définir comme victime. Je m’identifie avec ce type de comportement. J’ai fait la même chose lorsque mes parents ont divorcé. Quand on est toxico, c’est pratique d’accuser l’extérieur, la famille ou la société. Ca dilue les responsabilités. »

Il évoque toutes les difficultés à l’origine de la rechute. Il peut s’agir de la lenteur à voir les choses se remettre en place correctement :

Citation :
« Ce fut une période très difficile, toute mon attention était portée sur le fait de ne pas rechuter. Petit à petit, le paysage autour de moi s’est éclairci. Je réalisais que je pouvais vivre sans trembler, sans être en manque. »

Mais aussi, et surtout, de la difficulté à se séparer de l’illusion principale qui avait fait naître l’amour de l’addiction : celle de mener une vie différente, forcément plus intéressante que celle que peuvent vivre les gens clean :

Citation :
« La seule chose que je redoutais, c’était de mener une vie moyenne. Bosser, prendre le métro, dormir à moitié. »

L’espoir, c’est celui de se découvrir différent de ce qu’on avait imaginé être, de réaliser qu’on peut se plaire sans devenir celui que les autres attendent :

Citation :
« Mais faut pas croire qu’un shoot d’héroïne c’est une expérience ultime. Nager un kilomètre dans une piscine, c’est aussi très fort. Quand j’étais enfant, je voulais vivre des choses fortes. Le shoot m’a permis d’être invité au banquet de la vie, avant de m’en exclure. Une montée de flash, c’est une vie. Mais survivre à la drogue, c’est encore plus fort. Avoir une vie anonyme, cela me faisait peur en arrivant. Mais en fait, c’est une expérience incroyable. »

Le premier tome du Château des ruisseaux se termine lorsque Jean achève sa thérapie et sort du centre. Son comportement a été remarquable, aussi bien dans sa gestion du manque que dans son intérêt à suivre les conseils des thérapeutes et des anciens toxicomanes. Quelle ironie alors de le voir, à peine libéré, se ruer dans la première cabine téléphonique pour contacter son fournisseur.

Dans toutes les étapes de l’addiction et de son traitement, dans l’évitement de l’apitoiement, ce récit évoque l’expérience et le vécu. Le ton, juste, considère le lecteur comme un interlocuteur dénué de préjugés. La fin du premier volume laisse d’autant plus désespéré qu’il nous avait pourtant semblé contenir en germes toutes les pièces du rouage qui saurait mettre en marche un processus de guérison inébranlable. Mais là encore, Vincent Bernière nous prouve qu’il connaît son sujet et qu’il ne doute pas des forces retorses de l’addiction. En éluder les problématiques en un volume aurait été une négligence qu’il n’a heureusement pas commise.


On peut rire de tout :

OneShot - BD - Page 9 1_313

Vision globale du "Château" :

OneShot - BD - Page 9 1_113
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 8:33

Excellente BD en ligne... pour ceux qui ont un humour concon et qui aiment les fautes d'orthographe :

http://georgesclooney.blogspot.fr/p/tome-1.html

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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 10:08

Maryvonne a écrit:
Excellente BD en ligne... pour ceux qui ont un humour concon et qui aiment les fautes d'orthographe :

http://georgesclooney.blogspot.fr/p/tome-1.html

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C'est absolument n'importe quoi, tellement que j'arrive pas à le lâcher jusqu'à arriver au bout !
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 10:20

Je suis allée jusqu'au bout aussi, les dessins des gendarmes m'ont bien amusée entre autres.
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 14:41

Le mec derrière tout ça est hyper doué (sans rire)
Le coup de feutre est génial, techniquement, on sent bien que ce n'est pas un amateur.
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyJeu 30 Aoû 2012 - 16:58

C'est drôle les commentaires de tous ces gens qui lui conseillent de faire gaffe à l'orthographe alors que c'est partie intégrante de la parodie de BD de gamin de 6 ans pipi-caca-bite-prout.

Ca me rappelle un peu Plageman.
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyDim 2 Sep 2012 - 15:48

Canetor (2006) de Pirus et Schlingo


OneShot - BD - Page 9 97828410


Canetor n’a vraiment pas de chance. S’il aimait se plaindre, on pourrait le confondre avec Calimero. Même tête noire, seule la casquette a remplacé la coquille qui sert de couvre-chef à son cousin plaintif. Mais au fait, de quelles malédictions a-t-on assommé Canetor lors de sa naissance ? En voici une petite liste, loin d’être exhaustive :
- N’avoir pour seul amour qu’une Canetorette stupide, abreuvée aux conseils insipides de ses magazines féminins, et monomaniaque du ramassage de pâquerettes.
- Perdre encore espoir en la gent féminine à cause d’une sœur Canetorine hautaine et méprisante. Impossible de partager la moindre conversation avec elle car l’étroitesse de son esprit est telle qu’elle n’arrive à en extirper que de vieilles rengaines populaires («L’habit ne fait pas le moine ») avec lesquelles elle s’emmêle parfois les pinceaux (« Il faut manger pour être belle et non pas être belle pour manger »).
- Perdre les plus belles heures de sa journée à effectuer une profession insipide, mal considérée et mal payée.
- Etre poursuivi jusque dans ses rêves par les terreurs anodines de cette vie transparente, d’autant plus anxiogène que personne d’autre à part Canetor ne semble la trouver terrifiante.

Car, en effet, la pire des malédictions de Canetor est peut-être celle-ci : être le seul personnage canardesque un peu normal dans ce monde animalesque bigarré mais complètement crétin.


OneShot - BD - Page 9 1_415
Canetor représente l’abnégation : lorsque tous s’agitent autour de lui, dans la réalisation de leurs actes les plus stupides, dans la profusion continue de leurs propos incohérents, lui s’immobilise et se tait. Pauvre petit canard se prend de plein fouet l’ingratitude, pour la plus grande joie des spectateurs alentours.

Dans les premières pages, la lecture est réjouissante. Le graphisme surprend agréablement et convient à l’expression atone du Canetor et aux figures stéréotypées de ses congénères. Les situations sont absurdes et rappelleraient presque l’humour des Monty Python. Mais n’exagérons pas : jamais ce pauvre petit canard ne parviendra à leur hauteur. Et au fil des pages, on commence à comprendre pourquoi… Canetor est mou, prévisible… même pas lâche (il aurait pu nous faire rire en tentant de s’échapper des situations saugrenues qui s’offrent à lui), il se contente simplement de ne rien faire. L’acharnement virulent dont il fait l’objet pourrait conduire à une infinité de réactions possibles, mais Canetor se contente d’attendre bêtement que l’on tourne la page et que l’on passe à une autre histoire où, une fois encore, il ne se produira rien.

Les dernières planches sont longues et se présentent dans la continuité du début de l’album. On a l’impression d’être confronté à des running-gags qui font leur effet une fois, deux fois, mais peut-être pas trois. Dommage, dommage : après s’être identifié au petit Canetor, après avoir eu l’espoir de trouver en lui un confident capable de comprendre notre angoisse à évoluer dans un monde qui paraît souvent indéchiffrable, on en vient à se détacher son stoïcisme surnaturel qui finit par faire de lui un vulgaire canard en plastoc.

Citation :

Bien, maintenant voyons la température… Hou ! Là, là ! 41°9 ! C’est la cata ! Un dixième de plus et tu étais mort !


Exemple de discussion avec la soeur Canetorette :

OneShot - BD - Page 9 1_115


... et avec la petite amie Canetorine :

OneShot - BD - Page 9 1_315


Le running-gag du veau, qui fait bien rire la première fois, mais plus la dixième fois :

OneShot - BD - Page 9 115


Des personnages secondaires frappés :

OneShot - BD - Page 9 1_215
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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyDim 9 Sep 2012 - 9:54

OneShot - BD - Page 9 Couv10
La monstrueuse histoire d'un petit garçon moche et d'une petite fille vraiment très laide.
Ludovic Huart & Fabrice Backes.

Un petit garçon tellement laid que ses parents refusent de s'en occuper, et finissent par l'oublier au grenier, où il se crée un terrier, son petit univers. Un monde où il est seul, en colère et terriblement triste.


Rien de joyeux dans cette BD. Rien qui ne sauve l'humanité.
C'est tragique et violent.
Ça joue avec les codes du conte et de la morale pour raconter une fable déprimante et cynique sur le monde. Beaucoup de tendresse pour ce petit garçon.
C'est très cinématographique, et ça rappelle des univers à la Tim Burton ou à Terry Gilliam, voir Michel Gondry.

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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyMar 11 Sep 2012 - 20:37

3 grammes (2012) de Jisue Shin


OneShot - BD - Page 9 97829110

Trois grammes peuvent modifier le cours d’une vie, surtout lorsque ces trois grammes sont constitués de cellules cancéreuses.


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Jisue Shin possédait toutes les caractéristiques de la jeune femme épanouie : petit ami, travail intéressant, activités multiples… Pourtant, des changements apparemment anodins caractérisent les derniers mois qui se sont écoulés : fatigue, envie incontrôlable d’uriner, douleur après les rapports sexuels… Quelques examens et, après une mauvaise blague montrant le détachement de certains professionnels (« Votre ventre est plein de gaz et de matières fécales »), le diagnostic est posé : Jisue Shin est atteinte d’un cancer de l’ovaire.


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Avant d’examiner son propre désarroi, Jisue Shin rapporte le comportement des employés du milieu médical -pas toujours très compatissants-, de ses connaissances et de sa famille. Le soutien provient surtout d’un cercle très restreint de proches qui permettra à Jisue Shin d’accepter son hospitalisation de manière un peu plus sereine. Cette phase constitue une grosse partie du livre. La dessinatrice nous décrit son traitement avec une méticulosité toute médicale et un détachement qui évite la confusion entre affect et objectivité. Les relations avec les autres patients et l’objet phare de l’hôpital –la télévision- sont également évoquées comme autant d’anecdotes qui éloignent le regard du strict traitement thérapeutique –source d’angoisse si élevée pour Jisue Shin que nous ne tardons pas, à notre tour, de partager ses inquiétudes les plus fondées.


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Sous des traits en apparence simplistes, Jisue Shin réussit à transmettre son récit d’une expérience grave dont elle semble se remettre avec une force rare. C’est sans compter les illustrations muettes, en simple ou double page, qu’elle insère entre deux passages narratifs. C’est presque avec honte –en tout cas avec pudeur- que Jisue Shin ose alors faire part de ses émotions.




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Il en résulte un récit très équilibré qui n’a pas d’autre prétention que celle de faire partager une expérience à ses lecteurs. Pas d’apologie de la maladie comme révélateur de soi à soi-même –au contraire- ni de morale : le bonheur qui s’empare de Jisue Shin lorsqu’elle retourne chez elle, prête à reprendre une vie calme et banale, se suffit à lui-même.

Citation :

Il y avait toujours des pensées très profondes sur la porte des toilettes. La pensée du jour : Riez sans attendre, les choses drôles arriveront après.
Ah oui !
Les docteurs insistent toujours sur l’importance de la pensée positive mais…vu l’ambiance de l’hôpital…


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MessageSujet: Re: OneShot - BD   OneShot - BD - Page 9 EmptyMar 11 Sep 2012 - 21:56

Queenie a écrit:
OneShot - BD - Page 9 Couv10
La monstrueuse histoire d'un petit garçon moche et d'une petite fille vraiment très laide.
Ludovic Huart & Fabrice Backes.


Intéressant ! Mais je suis curieuse de voir comment ça se présente à l'intérieur... C'est des images avec du texte, séparés, ou de la bande dessinée plus classique ?
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