Lecture en commun - Henri Bosco : Le Mas Théotime

coline a écrit:

Marko a écrit:

Comme je serai absent le 15 toute la journée, je commencerai ma lecture vendredi soir. RDV le samedi soir ou le dimanche pour discuter du premier chapitre (ou des 2 premiers...).

Un démarrage sur les chapeaux de roues...

En plus je connais déjà bien l'histoire

Marko a écrit:

coline a écrit:

Marko a écrit:

Comme je serai absent le 15 toute la journée, je commencerai ma lecture vendredi soir. RDV le samedi soir ou le dimanche pour discuter du premier chapitre (ou des 2 premiers...).

Un démarrage sur les chapeaux de roues...

En plus je connais déjà bien l'histoire

Il va falloir te suivre!...
Marko...Je suis obligée de courir derrière toi, même dans mes lectures...Mais j'adore ça!

coline a écrit:

Il va falloir te suivre!...
Marko...Je suis obligée de courir derrière toi, même dans mes lectures...Mais j'adore ça!

Mais qui a parlé de stress? J'ai surtout envie de vous suivre tranquillement dans vos commentaires et d'y puiser d'autres visions pour enrichir ma propre perception. Je commencerai juste la veille pour pouvoir en parler avec ceux qui commenceront ce week end.

Marko a écrit:

coline a écrit:

Il va falloir te suivre!...
Marko...Je suis obligée de courir derrière toi, même dans mes lectures...Mais j'adore ça!

Mais qui a parlé de stress? J'ai surtout envie de vous suivre tranquillement dans vos commentaires et d'y puiser d'autres visions pour enrichir ma propre perception. Je commencerai juste la veille pour pouvoir en parler avec ceux qui commenceront ce week end.

Personne n'a parlé de stress...J'évoquais juste de ta légendaire rapidité en tout...Et moi qui trottines, aussi vite que je le peux...
Je me régale à l'avance de cette lecture...

je viens de finir un pavé de 500 pages, et avant samedi, histoire de ne pas perdre la main, j'en ai un petit sous le coude qui sera fini pour samedi......si vous voyez ce que veux dire......

mimi54 a écrit:

je viens de finir un pavé de 500 pages, et avant samedi, histoire de ne pas perdre la main, j'en ai un petit sous le coude qui sera fini pour samedi......si vous voyez ce que veux dire......

Oui...nous voyons...

Je peux me joindre à vous? J'ai le livre !

Marie a écrit:

Je peux me joindre à vous? J'ai le livre !

Je vous laisse faire la connaissance de Pascal Dérivat, l'homme de la terre, de Geneviève Métidieu, la fille de l'air, des Alibert et du sombre Clodius de Puyloubiers... Ce premier chapitre nous entraine dans l'enfance du narrateur à travers les ouvertures d'une haie d'aubépine à la rencontre des amis imaginaires de Geneviève qu'observe avec envie le solitaire et taciturne Pascal. C'est qu'il a un peu de la part du sang Clodius dans ses veines!

Tous mes élans se brisaient quelque part, à mi-hauteur peut-être entre mon amour et ma bouche; et même mes yeux, que je baissais d'un air maussade quand je les sentais sur le point de me trahir, ne traduisaient pas ce tourment d'aimer et de ne pouvoir le dire.
Car c'était un tourment. En moi l'effusion familiale insatisfaite tournait à la passion, et alors le sang Clodius s'échauffant dans mes veines, mon âme me brûlait. J'en sentis la flamme sombre chauffer les parois intérieures de mon corps; et j'endurais, sans même pouvoir exhaler un soupir de détresse, le martyre de ce bûcher intime.
Le feu couvait.

A ce soir ou demain pour développer davantage cet excellent premier chapitre...

je suis embarrassée, car cela m'ennuie ........je suis assez peu sensible à ce genre de récit lent et contemplatif.....

mimi54 a écrit:

je suis embarrassée, car cela m'ennuie ........je suis assez peu sensible à ce genre de récit lent et contemplatif.....

ça alors! Pourtant toute cette évocation d'enfance me semble si juste et troublante... Et quelle écriture! Mais c'est vrai que le style de Bosco est introspectif et contemplatif. Lent je ne trouve pas par contre. Dommage... Ne te force pas surtout.

Je voudrais dire plein de choses sur ce début mais je vous attends...

Marko a écrit:

mimi54 a écrit:

je suis embarrassée, car cela m'ennuie ........je suis assez peu sensible à ce genre de récit lent et contemplatif.....

ça alors! Pourtant toute cette évocation d'enfance me semble si juste et troublante... Et quelle écriture! Mais c'est vrai que le style de Bosco est introspectif et contemplatif. Lent je ne trouve pas par contre. Dommage... Ne te force pas surtout.

Je voudrais dire plein de choses sur ce début mais je vous attends...

le contemplatif, très peu pour moi; ça me remémore les lectures forcées du collège et lycée. J'ai lu 20 pages seulement, mais j'ai trouvé ça tellement pesant et rébarbatif, que j'ai dis non,il me faut du croustillant.......
en toute franchise, je bloque un peu, et je n'ai pas envie de m'y remettre

J'ai bien fait de m'inscrire au dernier moment..
Difficile de parler d’un roman sans l’avoir terminé, mais moi j’aime beaucoup!

Première lecture commune, je ne sais pas trop comment procéder..

Dès le début, on saisit les principaux thèmes, la terre , la maison , là ce fameux mas Théotime que le héros de l’histoire tient d’un grand-oncle qui portait ce prénom. Et puis le voisinage, ceux qui s’aiment et ceux qui ne s’aiment pas et même se haïssent. Et on fait connaissance très vite avec Pascal Dérivat. Un solitaire, un taiseux, un sauvage. Un amoureux des plantes. Et un passionné..
Pascal, c’est un Dérivat de Sancergues.Et les Dérivat de Sancergues ont du Claudius en eux, de vrais sauvages, ces Claudius! On reparlera très vite d'un autre Claudius.
Mon père en vient et les gens de Sancergues passent pour ne pas aimer ceux du Puyloubiers.

Quand débute le roman, il s’apprête à la venue de sa cousine Geneviève. Geneviève, c’est une Métivier, dont la maison jouxtait celle des Dérivat. Ces deux familles s’aimaient «  sans se rendre compte de la singularité d’un tel amour entre deux familles si proches. « 
Sauf peut être entre Pascal et Geneviève dans l’enfance. Car Geneviève est Métidieu jusqu’à la racine des ongles. Elle ne vivait pas, elle dansait. Sa vivacité me déchirait le cœur. Car mon amour est lent à se poser.. Pour aimer, j’ai besoin d’abord de m’attendrir et non pas d’admirer. Mais d’ailleurs comment admirer ( du moins sans jalousie) une âme qui rit en plein vol quand on ne peut soi-même s’élever que faiblement au-dessus de la terre? ..

Tous mes élans se brisaient quelque part, à mi hauteur peut être entre mon amour et ma bouche; et même mes yeux ,que je baissais d’un air maussade quand je les sentais sur le point de me trahir, ne traduisaient pas ce tourment d’aimer et de ne pouvoir le dire..

Le temps passe, la pension, les études, Pascal apprend le mariage de Geneviève, puis son divorce, et voilà que bien plus tard, Geneviève annonce son arrivée au mas Théotime…

J’aurais bien aimé parler aussi de l’étrange maladie de langueur qui atteint les familles Métidieu et Dérivat, car c’est très beau ce qu’écrit Bosco, mais j’ai déjà été très longue pour un premier chapitre j’attends mes camarades de lecture!

Marie a écrit:

J’aurais bien aimé parler aussi de l’étrange maladie de langueur qui atteint les familles Métidieu et Dérivat, car c’est très beau ce qu’écrit Bosco, mais j’ai déjà été très longue pour un premier chapitre j’attends mes camarades de lecture!

Ah oui... Cet étrange mal qui s'empare de ces deux familles si unies et heureuses à partir du moment où Pascal compromet l'avenir de l'union qu'on lui programme avec Geneviève. C'est ce fameux sang des Clodius qui instille ce mal en eux à travers Pascal. Il y aussi toute cette symbolique autour des 2 colombes et de la rose (ou la croix on ne sait pas) qui sont brodées sur les draps au moment des unions entre les 2 familles.

J'aime particulièrement dans ce premier chapitre la façon dont Bosco décrit l'enfance. Ce mélange d'attirance et de rejet, d'émulation, de trouble amoureux et de frustration qui peut aller jusqu'à la rancoeur et le désir de vengance:

Une animosité croissante s'élevait peu à peu en moi contre petits et grands; et plus le bruit de l'allégresse s'exaltait, plus s'agitait ce démon secret qui tourmente quelquefois le coeur des enfants et leur donne, avec le dépit du plaisir qui emporte les autres, l'envie sournoise de le détruire en provoquant un cataclysme épouvantable; et puis de mourir dans cet écroulement.


Et il y a les amis imaginaires dont on observe les manifestations ou l'absence... J'adore cette haie d'Aubépine dont Pascal bouche les ouvertures (sauf une!).

Geneviève a déjà cette dimension mystérieuse et presque irréelle qui la fait ressembler un peu à la Mélisande de Maeterlinck. Ce sera flagrant après lorsqu'elle se troublera au contact de l'eau... Comme Mélisande elle incarne ce mystère féminin, ce trouble érotique qui peut devenir menace pour l'homme de la terre.

Elle n'était plus une Métidieu, mais une créature à part, issue de quelque ardeur charnelle de la terre, et aussi étrange, dans cette famille facile, que moi, qui avais apporté la sauvagerie des Clodius chez les Dérivat. Peut-être étions-nous faits l'un pour l'autre, et notre union eût-elle marquée l'apogée de l'amour au sommet de deux races alliées; mais sans doute des liens si forts ne se nouent-ils pas en ce monde; car, en ce monde, nous n'avons cessé de nous tourmenter mutuellement.

Et la phrase la plus importante peut-être (p. 36):

J'ai connu d'abord sa vraie nature. et si je n'ai point retenu son corps, à défaut de son âme insaisissable, c'est moins du fait qu'elle m'ait échappé d'elle-même que par l'effet, sans doute malheureux, de cette répulsion qui me fait rejeter, malgré mon coeur, les créatures aériennes. L'air n'est pas mon élément, mais la terre; et j'aime les plantes parce qu'elles vivent et meurent là où elles sont nées.