Depuis
Cafards, son premier roman paru aux Editions Albin Michel, Fabienne Berthaud publie régulièrement mais à son rythme… lent.
Son dernier roman,
Pieds nus sur les limaces, est paru en 2004 au Seuil et sort en poche (Points) le 15 novembre, en parallèle à une actualité cinématographique puisque le 1er décembre, le film tiré du roman est dans les salles et le metteur en scène n’est autre que Fabienne elle-même !
Le film a été sélectionné à Cannes cette année; il a clôturé la Quinzaine des réalisateurs. La critique est très bonne ; le casting, excellent, emmené par Diane Kruger et Ludivine Sagnier
Un jardin sur le ventreEdition Hugo et cie Parution le 13 janvier 2011
- Citation :
- C’est l’histoire ordinaire de gens ordinaires dans une région où il ne fait ni beau ni mauvais. C’est l’histoire d’un peu tout le monde. L’histoire d’une vie fauchée. D’un amour qui s’arrête. D’une mère qui part. D’un mari qui devient veuf. D’un veuf qui ne veut pas le rester. C’est l’histoire de gens qui ne se comprennent pas. D’une sœur qui regrette. D’un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C’est l’histoire banale de la vie et de la mort.
Une jolie couverture laissant une large part à un beau ciel, un titre intriguant, une maison d’édition inconnue………il n’en fallait pas plus pour me donner envie de lire ce livre. Et j’en suis fort aise car sitôt ouvert, je n’ai pas pu le lâcher. Point de suspense, point d’action effrénée, point d’humour, point de figures de style…….Alors quoi, me direz vous ?
Ce livre est la simplicité même, la vie, la mort, la joie, la peine, la résignation, le don de soi, l’amour, la révolte.
Ce livre ressemble à ce que tout un chacun peut vivre à un moment ou à un autre dans son existence. C’est certainement pour cela que je m’y suis plongée totalement.
Les mots sont simples, les phrases aussi ; et pourtant Fabienne Berthaud réussit à toucher au cœur, et fait réagir. Les souvenirs remontent.
Combien de fois ai-je eu envie de secouer Suzanne en lui disant « tire toi, il ne te mérite pas » ?
Combien de fois ai-je eu envie d’insulter Franck, ce type possessif, violent, manipulateur, hautain, orgueilleux, méprisant ?
Combien de fois j’aurais voulu être la fille de Suzanne pour lui ouvrir les yeux ? Mais à sa place, aurais-je pu ou su le faire ?
Avec beaucoup de pudeur, avec des expressions joliment travaillées, sous la plume de la narratrice qui n’est autre que la fille cadette de Suzanne, Fabienne Berthaud sans nier la réalité, rend la dureté de l’existence un peu plus racontable.
Une déclaration d’amour d’une fille à sa mère qui n’est plus, qui ne dit pas son nom, mais qui en a que plus de valeur.
Le jardin sur le ventre, est l’une d’elle ; mais je laisse le lecteur en découvrir la signification.