Amélie Nothomb [Belgique]

Queenie a écrit:

(Et je vois que j'avais dit que je lirais Les Combustibles, je vais tenter de le faire sous peu)

Ah oui, les Combustibles, tu trouveras l'influence de ce roman dans une scène de The Day After Tomorrow, de Roland Emmerich. Sauf que la scène en question chez Emmerich (j'ai le regret de le dire, vu que Emmerich... enfin) est plus marrante.
Mais ça reste un bouquin vraiment pas mal, les Combustibles (le reproche que je lui fais, c'est qu'elle ne cite pas de noms... dommage).
L'adaptation théâtrale était ratée, paraît-il... Des Nothombophiles Parfumés l'auraient-ils vue ?

Tant que j'y suis, a-t-on déjà mentionné, en ces pages nombreuses et palpitantes, que le grand-oncle de notre Amélie était écrivain : Paul Nothomb (1913-2006) "Homme de gauche, ami d'André Malraux, il aurait inspiré le personnage d'Attignies dans l'Espoir. Il était le grand-oncle de la romancière Amélie Nothomb." (merci Wikipedia)
Une information qui, à n'en point douter, intéressera les nombreux amateurs de Malraux.

serait-ce une invitation perfide et humoristique à essayer une lecture d'Ozzy Nothomb ... ou de son grand-oncle ?

animal a écrit:

serait-ce une invitation perfide et humoristique à essayer une lecture d'Ozzy Nothomb ... ou de son grand-oncle ?

Tu as trouvé le mot juste, Animal : perfide.
Ca me caractérise.

Ahah quelle malignité!

Pour avoir un point de vue anglo-saxon sur Ni d’Ève ni d’Adam, baptisé en anglais Tokyo Fiancée (astucieux, non, cette façon de mettre du francophone...) : http://www.iht.com/articles/2009/01/03/arts/idbriefs3B.php

Rassurons-nous : on voit Nothomb sur la couverture !

eXPie a écrit:

Steven a écrit:

Grosse déception pour ma première approche de cette auteure. Je lui donnerait une autre chance, mais le coeur n'y est pas.

Ouh la la, il ne faut surtout pas commencer Nothomb par ses derniers livres. Elle suit une pente déclinante (avec une ou deux remontées, mais accidentelles)...
Grosso modo, parmi ses livres intéressants, il y a Hygiène de l'Assassin, Le Sabotage Amoureux (si tu aimes la Chine), Stupeur et Tremblements-Métaphysique des tubes (si tu préfères le Japon)...

Diantre que tu as raison!
Si j'ai lu "Le fait du Prince" c'est seulement parce que ma bibli l'avait acheté...depuis "Le journal d'une hirondelle" je suis devenue très circonspecte au sujet de notre Amélie

sousmarin a écrit:

Ceci étant dit, on dirait qu’elle tourne en rond, qu’elle se bride !
Elle ne creuse pas mais effleure les émotions, avec un certain talent certes, et un humour corrosif mais sans réelle profondeur.
Elle est rentrée dans la routine dangereuse pour un écrivain, du « petit » roman annuel, rassurant mais globalement répétitif.

Totalement d'accord avec toi sousmarin! Ses oeuvres se répétent, tournent en rond. Elle a un vrai potentiel mais passe au-dessus des choses essentielle et ne s'attache pas assez aux détails. Pour ma part, je n'ai lu que deux de ses romans (Acide sulfurique et Antéchrista), ça ne m'a pas trop donner l'envie de continuer à la lire. J'ai également vu l'adaptation cinématographique de Stupeur et tremblement avant d'avoir lu le livre, je n'aurais peut-être pas dû car ça m'a rebutté tout de suite.

Brillant comme une casserole. Recueil de 3 contes illustrés par Kikie Crèvecœur, La Pierre d'Alun, 1999

1/ Légende peut-être un peu chinoise (1993). Un Prince habite dans le Palais des Nuages. "C'était un lieu d'une beauté si formidable que les visiteurs devaient porter des lunettes de soleil pour le voir, car ses murs étaient recouverts de papier d'aluminium qui le faisait briller comme une casserole neuve. Ceux qui y avaient habité devenaient incapables d'habiter ailleurs : après, les autres palais leur paraissaient ternes et vulgaires." (page 15). Le Prince en a ras-le-bol de la beauté. Il doit se marier pour prendre la succession de son père. Un peintre va parcourir l'Empire pour lui rapporter les portraits des plus belles princesses… Mais de la beauté, il en a marre !
Nouvelle pas mal, dont on voit arriver la fin à des kilomètres, vu qu'on l'a déjà lue plusieurs fois.
Le thème de la beauté et de la laideur est bien sûr à rapprocher d'Attentat (1997).

2/ Le Hollandais ferroviaire (1996 ; publication dans Le Monde)
Sans doute la meilleure nouvelle du recueil. Le narrateur est professeur d'assyriologie au Collège de France. Il donne une heure de cours et fait donc le trajet aller-retour Bruxelles-Paris une fois par semaine. Le TGV, est certes plus rapide que l'ancien tchouk-tchouk. Mais il marque la fin des compartiments. "Un compartiment, c'était un salon où l'on discutait avec ses amis d'un jour. A présent, les wagons sont aménagés comme des autocars : on est calé à côté d'un seul voisin. Le chiffre deux étant le plus intimidant, chacun se cache dans son journal." (page 48 ).
Un jour, alors que la rame était bondée, un homme étrange se mit à parler dans la langue de chacun des passagers…
Une nouvelle vraiment bien écrite, mystérieuse, mais la fin est trop abrupte. C'est plus une pirouette (amusante) qu'une vraie fin.

3/ De meilleure qualité : petite nouvelle sur un tueur en série qui tue par désoeuvrement, car il manque de culture. Grâce au garçon d'un restaurant, il prend conscience que la quantité et la qualité, ce n'est pas pareil. Cette révélation aura une influence sur son passe-temps favori.
Moyen.

Un petit recueil hétéroclite. Bien que les romans d'Amélie ressemblent à de grandes nouvelles, elle y est plus à l'aise que dans les nouvelles brèves. On avait pu s'en rendre compte avec L'Existence de Dieu (1996 ; un référendum est effectué pour trancher définitivement la question de l'existence de Dieu ; bonne idée, mais qui ne débouche sur rien – on peut lire la totalité du texte ici : http://membres.multimania.fr/fenrir/nothomb/existence.htm ), ainsi qu'avec la nouvelle Sans nom (2001) qui montre qu'elle parle de la Finlande sans la connaître.

Hygiène de l'Assassin, c'est son premier livre. Elle avait encore de l'inspiration, à cette époque. Elle n'écrivait pas un roman par an, comme un devoir avant de passer à la caisse.
J'avais vraiment aimé ce livre. C'était un ton neuf, original, bien écrit. Ça sortait vraiment de l'ordinaire. Vraiment bien. Tu as bon goût, Nhoj !

Elle a incontestablement du talent, mais ses romans depuis quelques années sont insuffisants. Je me suis lassée, et pourtant j'étais très fan.

Elle dit avoir plus d'une soixantaine de romans en réserve, qu'elle a décidé de ne jamais publier. Dommage, ils sont peut-être meilleurs que ceux plus récents.

Eve Lyne a écrit:

Elle a incontestablement du talent, mais ses romans depuis quelques années sont insuffisants. Je me suis lassée, et pourtant j'étais très fan.

Elle dit avoir plus d'une soixantaine de romans en réserve, qu'elle a décidé de ne jamais publier. Dommage, ils sont peut-être meilleurs que ceux plus récents.

Très d'accord !
Il y a du Pretextat Tach chez Nothomb, c'est ce que je trouve très fort : elle avait anticipé certains problèmes qu'elle aurait...

Bon, alors mon avis sur Nothomb n'en est pas un.
J'aime Amélie Nothomb. Je l'aime vraiment. Pour du vrai. ça m'a pris après la biographie de la faim et la métaphysique des tubes. Comme si j'avais rencontré quelqu'un, quelqu'un que j'aime. Entièrement, je veux dire : j'aime ce qu'elle écrit, tout, quand c'est excellent et quand c'est de l'à peu-près. Comme la meilleur copine qu'on aime même si elle a mis un pull très bof, on l'aime malgré son pull (non, mais vraiment ce pull, ça se vend ces trucs là ?...). J'aime la personne derrière, ses réparties pendant ses interviews, sa façon de raconter en dehors de ses livres.
Donc, c'est bien ce que je disais au début de ce message, mon avis sur Nothomb n'en est pas un.
Sinon, j'ai aimé son Fait du prince. (oui, ce n'est pas un avis très argumenté, il va falloir que je travaille ça... )

Première lecture d'Amélie Nothomb avec Acide sulfurique Bof !
Le sujet était prometteur: la télé réalité dans toute son horreur ... mais ...ça sonne creux.
Tout va trop vite, rien n'est approfondi. Je ne sais pas comment dire mais je trouve qu'il y a beaucoup de choses qui ne collent pas ! C'est dommage parce que l'idée de départ est originale.
Finalement, je trouve que ce bouquin n'offre pas de réelle ouverture pour une réflexion.
La lecture en est agréable mais je suis restée sur ma faim.
Dommage.
Mais je n'abandonne pas, je vais essayer de lire autre chose d'elle ...

menine a écrit:

Première lecture d'Amélie Nothomb avec Acide sulfurique Bof !
Le sujet était prometteur: la télé réalité dans toute son horreur ... mais ...ça sonne creux.
Tout va trop vite, rien n'est approfondi. Je ne sais pas comment dire mais je trouve qu'il y a beaucoup de choses qui ne collent pas ! C'est dommage parce que l'idée de départ est originale.
Finalement, je trouve que ce bouquin n'offre pas de réelle ouverture pour une réflexion.
La lecture en est agréable mais je suis restée sur ma faim.
Dommage.
Mais je n'abandonne pas, je vais essayer de lire autre chose d'elle ...

C'est ce roman qui m'a fait arrêter de livre Nothomb. Je n'y ai pas retrouvé l'ambiance de ses précédents écrits et la fin m'a dérangée. Une télé-réalité qui dérape autant, sur un sujet sensible, cela m'a mise mal à l'aise.
J'ai bien aimé Antéchrista et Mercure, deux univers différents.