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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Oui, c'est pénible. On a l'impression d'être devant une gamine qui fait un doigt d'honneur à ses lecteurs et qui s'enfuit aussitôt en riant parce qu'elle est contente de sa bonne blague. Après, je ne sais pas si ça s'est accentué ces derniers temps. J'ai plutôt l'impression que c'est une constante chez elle...
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Hygiène de l’assassin est un livre agréable à lire. Malheureusement, il est difficile d’apprécier les petites provocations que nous assène Amélie Nothomb en fanfaronnant, l’air de se croire intouchable dans le domaine du dégoût, de la malpropreté et de la grossièreté. Pourtant, beaucoup ont fait mieux qu’elle, et ils n’avaient pas la prétention de s’en vanter à l’intérieur même de leur ouvrage.
« Voulez-vous connaître la réalité de ce meurtre mystique, espèce de malade ? Savez-vous la première chose que fait un cadavre, après son trépas ? Il pisse, monsieur, et il chie ce qui lui reste dans l’intestin. »
«[…] Le soir je mange assez léger. Je me contente de choses froides, telles que des rillettes, du gras figé, du lard cru, l’huile d’une boîte de sardines –les sardines, je n’aime pas tellement, mais elles parfument l’huile : je jette les sardines, je garde le jus, je le bois nature. […] Après ça, je bois un bouillon très gras que je prépare à l’avance : je fais bouillir pendant des heures des couennes, des pieds de porc, des croupions de poulet, des os à moelle avec une carotte. J’ajoute une louche de saindoux, j’enlève la carotte et je laisse refroidir durant vingt-quatre heures. En effet, j’aime boire ce bouillon quand il est froid, quand la graisse s’est durcie et forme un couvercle qui rend les lèvres luisantes. Mais ne vous en faites pas, je ne gaspille rien, n’allez pas croire que je jette les délicates viandes. Après cette longue ébullition, elles ont gagné en onctuosité ce qu’elles ont perdu en suc : c’est un régal que ces croupions de poulet dont le gras jaune a acquis une consistance spongieuse… »
Elle avait 25 ans à la publication de l'ouvrage. On met forcément en relation l'ouvrage avec l'âge de l'écrivain, c'était son premier livre. Peut-être que le dégoût n'est pas assez fort, c'est possible (Süskind a fait mieux dans Le Pigeon, je crois, dans la catégorie scène crade). Ca avait l'air sincère, ou du moins elle voulait vraiment provoquer à l'époque (ce serait logique : il faut se faire remarquer). Maintenant ce n'est plus qu'une marque de fabrique. Attendons de lire (ou pas) Tuer le père, sortie prévue à la mi-août.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Concernant Nothomb, un livre d'Annick Stevenson : Génération Nothomb
S’appuyant sur des faits réels et des extraits de blogs et forums, ce roman met en avant la relation unique, presque intime, qu’Amélie Nothomb entretient avec ses lecteurs, l’énergie qu’elle leur infuse, et la manière dont ils s’approprient ses textes jusqu'au point de fusion.
colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
Et on parle du dernier bouquin de Nothomb... (comment ne pas y échapper ?)
Citation :
Avec pour thème la magie, le livre est une adaptation personnelle d'une histoire vieille comme le monde : le monde qui nous entoure n'est peut-être qu'illusion. Et toc. On ne fera pas état du Mythe de la Caverne, pour ne pas trop prêter à la romancière, mais le coeur y est.
Interrogée par RTL.be, l'écrivaine n'y va cependant pas de main morte : Il subsiste beaucoup de malentendus autour de la magie. Elle énerve certains, qui ont l’impression qu’on tente de les tromper.
Or ce n’est pas du tout le cas ! C’est même le contraire. Les prestidigitateurs sont des personnes généreuses qui nous disent : « Peut-être que ce que vous voyez autour de vous n’est qu’une illusion. Ouvrez l’œil, des événements vous échappent… » C’est l’une des plus grandes leçons de vie qu’on puisse donner.
Eh bien, si la leçon vous tente, ce sera avec une petite dose de prestidigitation. Mais sans miracle. À moins d'adhérer au parcours initiatique promis : c'est que, "tuer le père" « veut dire quelque chose pour moi aussi. Les parents placent des espoirs en nous, qui font qu’on perd de notre liberté. Devenir adulte, c’est tuer cet espoir placé en nous, se débarrasser de l’emprise paternelle. Une étape que toute personne doit franchir ».
Totalité de l’article : ICI
Plus besoin de se casser la tête pour les couvertures. Une photo stylisée de Nothomb et ça passe comme une lettre à la Poste...
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Amélie Nothomb reste pour moi un écrivain plein de talent, en cela qu'elle a une véritable emprise sur le lecteur. Je ne peux relâcher un livre entamé d'A.N si je ne l'ai pas fini. Cependant, ce choix volontaire de toujours rester dans la même thématique dans ses romans est indéniable... Mais sans ignorer cet aspect répétitif, je ne saurais dire si je m'en lasse ou non. Je prend toujours le même plaisir à la lire même si je devine qu'elle s'est installée dans une routine confortable. (J'ai essuyé les déceptions en lisant Antéchrista ou Le fait du prince)
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Amélie Nothomb reste pour moi un écrivain plein de talent, en cela qu'elle a une véritable emprise sur le lecteur. Je ne peux relâcher un livre entamé d'A.N si je ne l'ai pas fini. Cependant, ce choix volontaire de toujours rester dans la même thématique dans ses romans est indéniable... Mais sans ignorer cet aspect répétitif, je ne saurais dire si je m'en lasse ou non. Je prend toujours le même plaisir à la lire même si je devine qu'elle s'est installée dans une routine confortable. (J'ai essuyé les déceptions en lisant Antéchrista ou Le fait du prince)
Oui, la routine... elle n'a plus aucune ambition... elle rend sa copie (quelques copies doubles, pas beaucoup plus) tous les ans. Un texte agréable à lire (confortable, exactement), avec des prénoms qui sortent de l'ordinaire, et un mot ou deux à chercher dans le dictionnaire... Le Fait du prince n'était vraiment pas bon, effectivement.
Enfin, l'avantage d'Amélie Nothomb, c'est que même si on est myope et qu'on a oublié ses lunettes quelque part, on peut quand même la lire, tellement la police de caractères est grande (je parle de l'édition grand format).
Juliet Espoir postal
Messages : 15 Inscription le : 23/08/2011 Age : 30
J'imagine que c'est confortable pour le lecteur aussi, aussi bien par rapport à l'intrigue qu'à la taille ; mes connaissances me disent souvent avoir l'impression de vraiment lire en lisant du Amélie Nothomb. C'est forcemment plaisant. On sait à quoi s'attendre avec Amélie Nothomb, les notions du beau et de l'éternel reviennent fréquemment (toujours ?), et son défaut est sans doute de trop s'appuyer sur ses acquis et de ne pas innover. (Ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier Une forme de vie et Biographie de la faim plus que les autres) ( "Stupeur et tremblement" a été adapté en film je crois. Quelqu'un l'at-il vu ? Si oui, en vaut-il la peine ? Il ne me dit rien.)
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
( "Stupeur et tremblement" a été adapté en film je crois. Quelqu'un l'at-il vu ? Si oui, en vaut-il la peine ? Il ne me dit rien.)
Oui, par Corneau, avec une Sylvie Testud épatante. Oui, il vaut la peine ! Quant qu dernier Nothomb, je le lirai comme les autres. Mais je ne l'achète pas (ne le vole pas non plus).
Juliet Espoir postal
Messages : 15 Inscription le : 23/08/2011 Age : 30
Amélie Nothomb reste pour moi un écrivain plein de talent, en cela qu'elle a une véritable emprise sur le lecteur. Je ne peux relâcher un livre entamé d'A.N si je ne l'ai pas fini. Cependant, ce choix volontaire de toujours rester dans la même thématique dans ses romans est indéniable... Mais sans ignorer cet aspect répétitif, je ne saurais dire si je m'en lasse ou non. Je prend toujours le même plaisir à la lire même si je devine qu'elle s'est installée dans une routine confortable. (J'ai essuyé les déceptions en lisant Antéchrista ou Le fait du prince)
Oui, la routine... elle n'a plus aucune ambition... elle rend sa copie (quelques copies doubles, pas beaucoup plus) tous les ans. Un texte agréable à lire (confortable, exactement), avec des prénoms qui sortent de l'ordinaire, et un mot ou deux à chercher dans le dictionnaire... Le Fait du prince n'était vraiment pas bon, effectivement.
Enfin, l'avantage d'Amélie Nothomb, c'est que même si on est myope et qu'on a oublié ses lunettes quelque part, on peut quand même la lire, tellement la police de caractères est grande (je parle de l'édition grand format).
ra vous êtres vaches! c'est plaisant à lire, léger comme une bulle, pas plus de prétention que ça. Je lui suis au moins reconnaissante d'avoir littéralement hurlé de rire avec le passage de son ascension du Mont Fuji dans Ni d'Eve ni d'Adam... que je recommande
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
ra vous êtres vaches! c'est plaisant à lire, léger comme une bulle, pas plus de prétention que ça. Je lui suis au moins reconnaissante d'avoir littéralement hurlé de rire avec le passage de son ascension du Mont Fuji dans Ni d'Eve ni d'Adam... que je recommande
Je ne sais pas si on est vache : on parle là d'une auteur couronnée par le Grand Prix du roman de l'Académie française, et qui a reçu de nombreuses autres récompenses (Prix de Flore...). On sent de plus en plus un décalage entre ces prix, et ce que sont ses livres : oui, c'est ça : légers et sans prétention. Pour une fois, je critique en connaissance de cause, puisque j'ai lu tous ses romans publiés (car il y a plusieurs centaines de devoirs de devoirs - pardon, de romans - non publiés), et quasiment toutes ses nouvelles et recueils (Sans Nom, l'Existence de Dieu, Brillant comme une casserole...).