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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 551 Inscription le : 29/10/2010 Age : 35 Localisation : Seine-Maritime
Sujet: E.T.A. Hoffmann [Allemagne] Sam 15 Jan 2011 - 12:12
Citation :
Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann, né le 24 janvier 1776 à Königsberg, en Prusse-Orientale et mort le 25 juin 1822 à Berlin (à l'âge de 46 ans), est un écrivain romantique et un compositeur, également dessinateur et juriste allemand.
Homme de droit de formation, Hoffmann sert dans l'administration prussienne de 1796 à 1806, puis de 1814 à sa mort. Également dessinateur et peintre, son indépendance d'esprit et son goût de la satire lui valent à plusieurs reprises de sérieux ennuis auprès de ses supérieurs hiérarchiques, qu'il n'hésite pas à caricaturer.
C'est surtout en raison de son activité littéraire que Hoffmann est célèbre. Connu sous le nom d'« E.T.A. Hoffmann », il est l'auteur de nombreux contes (Märchen en allemand) comme : L'Homme au sable, Les Mines de Falun ou Casse-noisette et le roi des souris et de plusieurs romans, dont son œuvre principale Le Chat Murr. Il devient alors, dès les années 1820, l'une des illustres figures du romantisme allemand et il inspire de nombreux artistes, en Europe comme dans le reste du monde. Par exemple, Jacques Offenbach écrit l'opéra fantastique en cinq actes Les Contes d'Hoffmann en s'inspirant de l'univers du romantique allemand.
Également passionné de musique, il abandonne en 1812 son troisième prénom, « Wilhelm », pour celui d'« Amadeus » en hommage à Mozart, son modèle, et devient critique musical puis compositeur. Il est ainsi l'auteur de plusieurs opéras, en particulier Ondine, qui est tiré d'un conte de son ami Friedrich de La Motte-Fouqué, ainsi que d'œuvres vocales et instrumentales.
Kreisleriana, 1814-15
Johannès Kreisler, maître de chapelle génial, a disparu, quittant la ville avec deux chapeaux sur la tête et en sautillant. Depuis longtemps, on le dit fou. Le narrateur nous propose donc des fragments retrouvés au dos de feuilles de musique.
Typiquement romantique, cette construction en fragments donne à lire les remarques d'un génie incompris, victime de bourgeois philistins. Beaucoup de critiques musicales (notamment des éloges de Beethoven), souvent teintées d'ironie. En 90 pages, Hoffmann livre un condensé de sa poétique faite de considérations musicales et littéraires. C'est l'un des versants ignorés de son œuvre, que l'on réduit souvent aux contes fantastiques.
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: E.T.A. Hoffmann [Allemagne] Sam 15 Jan 2011 - 13:02
Quelle bonne idée que ce fil sur Hoffmann. Il faudrait que je relise pour mettre des commentaires, mais c'est un auteur que j'aime beaucoup.
Fantaisie héroïque Sage de la littérature
Messages : 2182 Inscription le : 05/06/2007 Age : 37 Localisation : Paris
Sujet: Re: E.T.A. Hoffmann [Allemagne] Dim 23 Jan 2011 - 11:29
Il est visiblement important pour l'étude de Gaspard de la Nuit, alors je vais en relire certains, je pense. En plus, j'ai tous lesContes fantastiques en Livre de Poche...lesquels aimes-tu, d'ailleurs ?
Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: E.T.A. Hoffmann [Allemagne] Dim 23 Jan 2011 - 18:33
En ce qui me concerne mon préféré est sans conteste Le chat Murr. Mais ils sont délectables dans l'ensemble, j'ai aussi par exemple un très bon souvenir de L'homme au sable, Don Juan, Le spectre fiancé....Cela me donne d'ailleurs furieusement envie de les relire.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: E.T.A. Hoffmann [Allemagne] Mar 18 Mar 2014 - 21:06
Les Elixirs du Diable photographiés devant la maison de E.T.A Hoffmann à Bamberg, le 02/08/2013
Les Elixirs du Diable - papiers laissés après sa mort par le frère Médard, capucin (Die Elixiere des Teufels. Nachgelassene Papiere des Bruders Medardus, eines Capuziners, 1815-1816). Traduction de Madeleine Laval (même si ce n'est pas écrit...) de 1968, introduction de Jacques Haumont. Presses Pocket, 380 pages. Traduction reprise dans la collection Phébus/Libretto.
Citation :
"Ma mère ne m'a jamais dit quelle position mon père occupait dans le monde ; mais si je me rappelle tout ce qu'elle me racontait de lui dès mes premières années, je suis porté à croire que ce devait être un homme d'expérience, pourvu de connaissances profondes. Ces récits et quelques paroles échappées à ma mère sur sa vie passée, paroles que je compris seulement plus tard, m'ont appris que mes parents, après avoir connu l'existence facile que leur assurait une grande richesse, étaient tombés dans la plus affreuse et la plus pressante misère. Un jour, mon père, poussé par Satan, avait commis un crime impie qu'il voulut plus tard, lorsque vint l'éclairer la grâce divine, expier par un pèlerinage au Saint-Tilleuil, dans la froide et lointaine Prusse. Pendant ce voyage pénible, ma mère sentit, pour la première fois depuis plusieurs années d'union, que celle-ci ne resterait pas inféconde, comme mon père l'avait toujours craint. Malgré son dénuement, il s'en réjouit vivement, car il voyait se réaliser une vision par laquelle saint Bernard lui avait promis que la naissance d'un fils viendrait l'absoudre de son péché." (page 25)
Puis, le père décède. Alors qu'il est encore enfant, un vieux pèlerin dit à la mère :
Citation :
"Votre fils est magnifiquement pourvu de dons innombrables ; mais le péché de son père brûle et fermente dans son sang. Pourtant il peut vaillamment combattre pour la foi ; mettez-le dans les ordres." (page 27).
On sent qu'une lourde hérédité pécheresse pèse sur l'enfant. Quelques années plus tard, il entre dans les ordres et prend le nom de Frère Médard. Mais saura-t-il éviter les tentations du monde ?
Cela fait déjà cinq ans qu'il vit au cloître lorsqu'il doit aider un certain Frère Cyrille, devenu vieux et faible, à surveiller la salle des reliques : ossements de saints, objets divers conservés dans des châsses... Frère Cyrille n'est pas dupe : peu de ces reliques sont authentiques, mais cela n'importe pas du moment qu'elle facilitent l'expression de la foi.
Citation :
"N'est-il pas admirable, cher frère, que notre Eglise cherche à saisir tous les fils secrets qui relient l'impondérable à ce qui frappe nos sens ? qu'elle surexcite notre organisme si bien fait pour la vie d'ici-bas, au point que son origine hautement spirituelle et sa parenté intime avec l'Etre merveilleux dont la force, comme un souffle ardent, pénètre la nature entière, apparaissent clairement, tandis que nous frappe, tel un battement d'ailes séraphiques, le pressentiment d'une vie plus haute dont nous portons en nous le germe ? Qu'est ce morceau de bois, qu'est ce bout d'os, ou de tissu ?" (pages 43-44)
Citation :
"A la fin, il tira d'une armoire bien fermée une petite cassette et me dit : - Voici, cher frère Médard, la relique la plus singulière et la plus mystérieuse que possède notre cloître ; depuis que je suis ici, personne d'autre que le Prieur et moi n'a pris en main ce coffret. Les autres frères eux-mêmes, et à plus forte raison les étrangers, ignorent l'existence de cette relique. Je ne puis me défendre d'un secret effroi en la touchant ; il me semble qu'elle renferme quelque diabolique enchantement qui, s'il arrivait que se rompe le charme qui le retient prisonnier et enchaîne son pouvoir, pourrait perdre et anéantir sans espoir de salut ceux qu'il atteindrait. Ce que contient ce coffret vient directement du Malin et date du temps où il pouvait encore, sous une forme visible, mettre le salut de l'homme en péril." (pages 44-45).
D'où provient cet objet ? Remontons à Saint Antoine. Un soir, il a vu arriver une sombre figure.
Citation :
"De plus près il remarqua, à son grand étonnement, que des goulots de bouteilles sortaient par les trous du manteau que portait l'apparition." (page 45).
C'est l'esprit du mal qui lui propose de goûter les élixirs contenus dans les bouteilles ! Mais saint Antoine est fort ; le tentateur disparaît donc en laissant quelques bouteilles derrière lui. Saint Antoine les a cachées. Le coffret renferme l'une de ces bouteilles, encore pleine de l'élixir diabolique. Frère Cyrille dit à Frère Médard :
Citation :
"[...]je te conseille de ne jamais ouvrir ce coffret, ou du moins pas avant bien des années. Crois-moi, si tu ne veux pas que ta curiosité t'expose à la tentation, éloigne-le de ta vue !" (page 47)
On se doute bien de ce qui va suivre. Par contre, il est impossible de deviner ce qu'il va advenir de Frère Médard, son incroyable destin. L'histoire est en effet de plus en plus complexe, pleine de rebondissements, d'illusions, de doubles, d'amours, d'assassinats, de surnaturel, et de folie, le tout défiant la logique, ou plutôt suivant la logique du rêve...
En feuilletant la version en poche allemande, chez Reclam, j'ai vu qu'il y avait une sorte d'arbre généalogique ou de relations entre les personnages. Arrivé à un certain point de l'histoire, cela peut en effet être bien utile...
Un livre très étrange, à l'histoire forte et complexe (mais un peu trop chargée ?).
Le livre a été adapté au moins à deux reprises : - Die Elixiere des Teufels (1973), réalisé par Brigitte Kirsten et Ralf Kirsten.
- Die Elixiere des Teufels (1976), réalisé par Manfred Purzer.
Ivy_Curtis Espoir postal
Messages : 27 Inscription le : 11/04/2014 Age : 32
Hoffmann. . Mon coup de cœur depuis quelques années déjà. Il fait parti de ces auteurs qui arrivent à me faire passer de l'excitation à l'effroi, de l'ironie à la compassion en un rien de temps. Les élixirs du diable m'ont particulièrement marqué, j'ai frissonné durant toute l'oeuvre, lorsqu'il évoque les rires et grincements du "spectre" de Médard, j'avais l'impression de les vivre. Par contre , comme exPie le signale, on se perd dans la généalogie du personnage, tout est lié et relié de près ou de loin aux ancêtres de Médard et j'avoue metre un peu perdu surtout vers la fin de l'oeuvre. .
Ce qui m'embête c'est que j'ai pas mal de difficultés à trouver ses oeuvres, elles sont éparpillées dans pas mal d'édition, du coup j'ai toujours un livre avec un conte que je possède déjà etc. .
Max Main aguerrie
Messages : 381 Inscription le : 21/03/2014 Localisation : Toulouse
Ce qui m'embête c'est que j'ai pas mal de difficultés à trouver ses oeuvres, elles sont éparpillées dans pas mal d'édition, du coup j'ai toujours un livre avec un conte que je possède déjà etc.
De mémoire, l'intégrale (ou presque ?) d'Hoffmann a été rééditée chez Phébus il y a quelques années, en respectant le contenu des recueils originaux. Classe. Donc pas de doublon, ni de suppression de ses "intermèdes" (les Kreisleriana, je crois ?). Je pense d'ailleurs opter pour cette édition lorsque je me déciderai ENFIN à lire Hoffmann. J'ai hâte en tout cas.
Ivy_Curtis Espoir postal
Messages : 27 Inscription le : 11/04/2014 Age : 32
Ce qui m'embête c'est que j'ai pas mal de difficultés à trouver ses oeuvres, elles sont éparpillées dans pas mal d'édition, du coup j'ai toujours un livre avec un conte que je possède déjà etc.
De mémoire, l'intégrale (ou presque ?) d'Hoffmann a été rééditée chez Phébus il y a quelques années, en respectant le contenu des recueils originaux. Classe. Donc pas de doublon, ni de suppression de ses "intermèdes" (les Kreisleriana, je crois ?). Je pense d'ailleurs opter pour cette édition lorsque je me déciderai ENFIN à lire Hoffmann. J'ai hâte en tout cas.
Oui, la retraduction intégrale avait été proposée à Armel Guerne, qui avait refusé disant qu'il était trop vieux et avait conseillé de confier le travail à Madeleine Laval (cf Les Romantiques Allemands, chez Phébus Libretto, page 449). 14 volumes, apparemment... Vouloir les acheter, c'est bien... mais encore faut-il pouvoir : plusieurs, sinon beaucoup, sont indisponibles (Contes Nocturne, Fantaisies dans la manière de Callot...). C'est quand même dommage...
Max Main aguerrie
Messages : 381 Inscription le : 21/03/2014 Localisation : Toulouse
Je fais les bouquinistes et les brocantes généralement, c'est là que j'ai trouvé les Elixirs du Diable entre autre.
tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
Sujet: Les élixirs du diable Dim 25 Mai 2014 - 7:59
J'ai terminé hier soir la lecture des "Les elixirs du diable". Oui, il est vrai que c'est fort complexe, surtout vers la fin, un mélange entre réel et rêve où s'immiscent des histoires de double ET les tensions intérieures inhérentes au personnage principal, Médard. Ce qui m'a fortement plu c'est qu'à part une terminologie qui pourrait des fois paraître un peu désuet ou vieillot,on trouve des petits trésors de bonnes observations "psychologiques", des tensions intérieures possibles. Pour dire: tout cela me semble plus actuel par certains égards que certaines expressions laissent penser.
/ Nussknacker und Mäusekönig / Casse-Noisette et le Roi des rats
Citation :
Présentation de l’éditeur Le soir de Noël, Marie s'endort, entourée de ses cadeaux. Elle a couché Casse-Noisette, le pantin de bois, dans un lit de poupée. Mais, lorsque sonne le douzième coup de minuit, les jouets s'animent ! Casse-Noisette se prépare à affronter le terrible Roi des Rats pour sauver une princesse victime d'une affreuse malédiction. Marie, qui assiste au combat, se retrouve entraînée dans une aventure fantastique et périlleuse...
Tout d’abord une petite remarque concernant la traduction : dans l’original il s’agit du roi des souris, pas des rats. Peut-être qu’en français on voulait enfoncer le clou sur l’importance de l’ennemi de Casse-Noisette et les souris étaient considérées comme trop anodines ?
Concernant le texte, j’avais l’impression de lire un mélange de contes d’Andersen et des frères Grimm.
En ce qui me concerne, trop de sang, trop de cruautés pour vraiment aimer cette histoire.
On sait bien que dans les contes, il doit y avoir des ‘mauvais’ qui donnent du mal aux ‘bons’ mais ces derniers gagnent toujours… cela peut se faire sans autant de tueries.
J’ai presque fait un cauchemar après cette lecture
Je ne vais retenir que la musique de de Tchaïkovski