Don d’organes, jeux du cirque ?

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Une chaîne de télévision publique néerlandaise a annoncé mardi 29 mai son intention de diffuser une émission de télé réalité au cours de laquelle une femme de 37 ans atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable choisira parmi trois candidats la personne à qui elle fera don d'un de ses reins.
La chaîne de télévision BNN affirme vouloir alerter l'opinion sur le problème du don d'organes aux Pays-Bas. L'affaire a déclenché la polémique dans le pays et est remontée jusqu'au gouvernement, qui a refusé d'intervenir.

Voilà, 5000 ans de civilisation nous éclatent à la figure…les spectateurs auront le privilège de voir une mourante condamner à mort 2 autres personnes, et ceci en direct…quel pied !

Plus globalement, cela fait ressurgir le problème des dons d’organes…le rein et le foie sont des cas particuliers puisqu’ils peuvent être donnés de notre vivant mais pour les autres organes, doit-on permettre aux morts (ou le plus souvent à la famille en plein choc émotionnel) de décider de laisser pourrir (ou brûler) ce qui pourrait sauver des vies ?

. . En France les gens sont présumés consentants au don d'organe après leur mort. Il existe un Registre National du Refus où peuvent s'inscrire ceux qui ne souhaitent pas que leur corps inanimé subisse un tel prélèvement.

En cas de meurtre ou même de mort brutale, on ne demande pas l’accord de l’intéressé ni de sa famille pour l’autopsier et analyser les organes en les découpant dans tous les sens … mais pour utiliser des organes qui pourraient sauver des vies si
Quelle logique…

Quant au consentement présumé, la loi est, pour le moins, ambiguë puisqu’elle prévoit que les proches du défunt doivent être informés de la « finalité des prélèvements envisagés » comme de leur « droit à connaître les prélèvements effectués »…s’ils ne servaient que de témoins de la volonté du défunt, cette information serait inutile…en fait, la recherche de la volonté de ne pas donner est tellement forte qu’elle ressemble beaucoup à une présomption de non consentement puisqu’il suffit que le cousin du beau frère dise avoir entendu le fils de la tante dire que le défunt était contre pour tout empêcher…quel gaspillage !

Citation :

atteinte d'une tumeur au cerveau inopérable choisira parmi trois candidats la personne à qui elle fera don d'un de ses reins.

Des candidats qu'elle ne connait pas? Un jeu, donc....J'espère que les épisodes suivants seront au moins le prélèvement-greffe en direct ( avec suivi bien sûr , en gros plans ,des réactions des familles), ça pourrait être sympa.
En France, à part les greffes avec donneurs familiaux compatibles d'un organe dont l'éxérèse ne met pas en jeu le pronostic vital, l'anonymat est obligatoire. Cela pose d'ailleurs quelques problèmes éthiques à Tahiti, où ils envisagent un début d'activité de transplantation, car, forcément, comme c'est petit, on n'aura pas de mal à faire le rapprochement entre la victime d'accident mortel et le bénéficiaire de greffe qui suivra immédiatement....
Mais cela pourra résoudre l'autre problème -enfin problème est un mot faible- qui est celui du nombre actuel de malades ( de la communauté chinoise essentiellement ) qui organisent un petit périple en Chine, où leur sont greffés des organes de condamnés....à mort ou non, d'ailleurs . Trafic très lucratif....

L'émission néerlandaise de télé-réalité mettant vendredi soir en jeu un don de rein, qui a fait scandale dans de nombreux pays, était en fait un canular destiné à alerter l'opinion sur le manque de donneurs d'organes, et son héroïque "donneuse en fin de vie" était une actrice.

Et les 3 pseudos candidats au rein de la pseudo mourante sont bien en attente de greffes mais étaient au courant de la supercherie depuis le départ…