Jeune diplômé de Sciences Politiques et de l'IDHEC, Michel Wyn débute sa carrière de réalisateur en devenant l'assistant de grands cinéastes tels que René Clément, Henri Verneuil, Christian-Jaque, André Hunebelle, Vincente Minnelli, Joshua Logan, Romain Gary, Stanley Donen, et participe aux tournages de célèbres films tels que « Paris brule-t-il ?» « Le Président », « La tulipe noire », etc.
En 1964, il réalise un court métrage « One day » qui reçoit le Grand Prix du Cinéma Indien et le Golden Gate Award 1964 (San Francisco).
Avec la passion qui le caractérise, Michel Wyn ouvre la voie des grandes séries télévisuelles, signant notamment « La Demoiselle d'Avignon », « L'Homme qui revient de loin », « La Cloche Tibétaine », « Fabien de la Drôme », « L’Affaire Saint-Romans », « La Valise en carton », « Félicien Grevèche », série qui sera récompensée par le Sept d’Or du Meilleur Feuilleton 1987, le Grand Prix Télévision de la SACD 1987 et qui vaudra à Sylvain Joubert le Grand Prix d’Interprétation de REIMS en 1989 ; Michel Wyn alterne avec des téléfilms, « Les témoins », « La petite flamme dans la tourmente » d’après A. Soljenitsyne, « Plus amer que la mort », « Un petit paradis », etc.
Au cinéma, il réalise deux longs métrages : « Les suspects », et « Oublie-moi mandoline », une comédie au scénario signé Jacques Faizant.
Après avoir fait tourner Louis Velle, Marthe Keller, Sylvain Joubert, Coluche, Renaud, Jean Piat, Philippe Léotard, Mimsy Farmer, Michel Bouquet, Irène Papas, Paul Meurisse, Bruno Cremer, Yollande Foliot, Richard Berry, et tant d'autres visages familiers du cinéma et de la télévision française, le besoin de communiquer sa passion à de jeunes étudiants en cinéma va l'amener à enseigner la réalisation au Conservatoire Libre du Cinéma Français, et à prendre la direction de stages de scénario et de formation de l’acteur à l’écran au Centre Européen pour la Production de Films.
Il rédige au passage « Le cinéma et ses techniques » et divers scenarii et pièces de théâtre.
Michel Wyn est aussi l'auteur de deux ouvrages racontant la trajectoire d'une intense vie au service de la mise en scène :
«A la sante des frères Lumière » (Editions Yris, 2005)
« Mes années Lumière » (Editions Yris, 2007)
Passionné de photos, il réalise de nombreux reportages photographiques lors de ses voyages à travers le monde : Chine, Birmanie, Vietnam, Syrie, Mexique, Pérou, Inde, Argentine, Chili, Yémen, Sibérie, Mongolie, Laponie, Ethiopie, Jordanie, etc… et expose, en collaboration avec son épouse Annick Wyn, à Paris et en Province.
Michel Wyn, avec une sensibilité et une vitalité qui ne lui ont jamais fait défaut, nous livre son premier roman « VINGT ANS L'AN QUARANTE » .
Kyklos éditions (18 janvier 2011)
- Citation :
- Ils ont vingt ans, ils sont étudiants et ils s'aiment. Mais c'est la guerre, les Allemands occupent Paris. Alors eux, les étudiants, les amants, veulent combattre. Ils vont s'engager, même s'il faut soutenir la Milice, même s'il faut faire semblant. Ce sont des audaces qui se paient au prix fort... « Noël et Clotilde, je vous connais. J'ai vécu ce temps avec vous. J'ai dans l'oreille le claquement sec des semelles de bois, dans l'oeil le déploiement en corolle de vos robes légères dans les pédalées dominicales. Il y avait la guerre, bien sûr. Mais surtout l'amour et la faim. La peur de mourir et aussi la peur de survivre et d'en avoir honte...» Jean Cosmos (Extrait de l'avant-propos) Michel Wyn, avec une sensibilité et une vitalité qui ne lui ont jamais fait défaut tout au long de son parcours de réalisateur, nous livre, avec son premier roman Vingt ans l'an quarante, une page ambiguë de notre histoire.
Ils ont tout pour eux : ils sont jeunes, beaux, et s’engagent dans de belles études. Seulement voilà, nous sommes en 1943, année terrible pour la France : les exactions allemandes vont bon train. Il y a la milice, la Gestapo, la chasse aux juifs, les arrestations….
De tout cela, Noël et Clotilde, nos deux amoureux, sont conscients, et veulent faire quelque chose et s’engager. Elle est du « ch’nord », issue de la bourgeoisie de province, catholique mais s’en arrange un peu…..
Lui est de St Etienne, d’une honorable famille d’ouvriers, ayant déjà payé un lourd tribut à la folie des hommes, et le père, bien que du « bon bord » lui paraît être un bon père tranquille qui ne veut pas faire de vague.
Nous deux tourteaux ne sont pas pétainistes, bien au contraire.
« Tu n’imagines pas !....On a honte d’être un homme quand on voit ce qu’ils font. »« Un regard à droite, un regard à gauche : personne ! Noël déchire l’affiche et repart en courant en direction de Montmartre. »Seulement voilà à force de vouloir bien faire, ce brave Noël, tel est pris qui croyait prendre, s’y brulera les ailes. Résister en jouant sur les deux tableaux n’est pas donner à tout le monde.
Leur amour survivra t-il à ces évènements ?
Il y a ceux qui fidèles à leurs idéaux, et à leur morale, prendront le chemin de la Résistance active, ceux qui résisteront à leur manière, dans leurs actes de tous les jours, comme des héros de l’ombre, qui ici ou là cachent ceux que l’on persécute.
« Moi, ils ne m’ont rien fait, les juifs. Je ne comprends pas que le Maréchal laisse persécuter ses pauvres gens »Et puis il y a les salauds, les collabos, qui mangent à tous les râteliers, et qui quand le vent tournera, tels des rats, quitteront le navire pour ne pas sombrer avec lui.
Voilà la période troublée qu’a connu le pays durant ces années, et que l’auteur avec une plume alerte a su mettre en évidence, pour en faire un livre à la fois léger, car très facile et agréable à lire, et à la fois profond dans l’analyse des sentiments ambigus que peuvent ressentir des jeunes gens projetés dans un conflit qui finalement les dépasse.
J’ai à la fois dela peine, et de la colère pour ce jeune homme. De la peine, car, je le crois profondément sincère dans ses convictions humaines, et son envie de bien faire. Mon soupçon de colère, parce que comment peut-on être aussi naïf ?
Clotilde aura été plus maligne.