Michel Folco

Michel Folco, est un écrivain français né à Albi le 29 septembre 1943 (68 ans).

Il a travaillé comme photographe pour les agences Black Star, Gamma et Sipa avant de se consacrer à la littérature. Il reçut le prix Jean d'Heurs en 1995.


Les titres de ses oeuvres sont déjà de jolis jeux de mots!


Dieu et nous seuls pouvons (1991)
Un loup est un loup (1995)
En avant comme avant ! (2001)
Même le mal se fait bien (2008)
La Jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler (2010)

Écoutant les conseils d'une connaissance, professeur de littérature, j'ai pris dans mes mains le dernier roman et je m'y suis plongée... à toute vitesse (date de départ oblige)!
Et comme de juste, une fois que l'on a mordu au premier, on a envie de les lre tous, en remontant la chronologie!

J'avais adoré en leur temps Dieu et nous seul pouvons, et Un loup est un loup chronique historique loufoque de quintuplés foldingues qui croisaient la route d'une famille de bons bougeois où la charge de bourreau se transmettait de père en fils! Je l'ai lu, relu et offert plein de fois, un vrai régal que je recommande chaleureusement. Lecture facile mais d'une grande originalité, prose truculente et personnages attachants. Je n'ai pu entrer dans aucun des suivants et n'en ai fini aucun... carrément déçue, l'humour devenant lourdingue, frisant parfois le vulgaire. mais bon Folco reste pour moi l'auteur des deux premiers et je les relirai sûrement un de ces jours.

Je lis ton avis, Topocl, mais je ne sais pas si je vais le partager...car je n'en suis qu'à un seul livre!

Quoique, j'ai déjà connu pareille déconvenue avec des auteurs qui ont leur "griffe"... un livre ça va, deux , passe encore et puis, on se lasse...parfois, on passe à autre chose, puis on y revient...avec regret ou avec passion...

Allez donc comprendre les connexions de vos neurones et les méandres de votre cerveau .... euh, je veux dire du mien !!!

Clémence, tu m'as donné envie avec La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler. J'attends tes commentaires !

Mes commentaires !!!

D'abord le titre...
Bof, bof, me suis-je dit...encore un livre sur ce personnage, encore un livre sur la guerre, encore un livre pour en dire du bien tout de même ou pour en dire encore du mal...

L'auteur
Jamais entendu parler de lui

Et pourtant, un minuscule coin de ma mémoire faisait clignoter une petite lampe...

Et cette connaissance qui me dit, "Allez-y, lisez, ce n'est pas ce que l'on croit"

Et bon, quelques jours de vacances, le livre était à ma disposition; pourquoi pas! Et puis, si cela ne me plaît pas, j'ai toujours le droit de ne pas aller jusqu'au bout, comme le conseille si bien un certain Pennac!

Le style
Et bien, c'est très bien écrit. Une langue française bien maîtrisée, les mots justes.

En début de chaque chapitre, une citation. Les plus nombreuses sont celle de AH lui-même, extraites de Mein Kampf (Mon combat)...moi, oh combien ignorante et nauséeuse face à ce personnage dont mes parents m'ont tant rabattu les oreilles...je croyais que cela voulait dire : mon camp....pfffff

Et puis, la narration même de tous les événements de cette mini généalogie.
Alors, c'est bien cela qui vaut le détour...pour moi, c'était le ton juste..
Vous savez, celui que vous prenez parfois pour plaindre quelqu'un..."Oh, mon pôvre petit"...
Mais un ton sans aucune complaisance non plus!

Lorsqu'il s'agit de l'acte de naissance de son grand père, on rigole vraiment, on se marre de tant et tant d'astuces pour remporter le magot! C'est une fameuse motte de beurre à mettre dans les épinards!
Mais lorsque la petite enfance d'AH est finie, période où il a été gâté pourri, se dessine un être dont les colères sont redoutables et imprévisibles..mais pas rien que ça...La personnalité de ce personnage se dessine de plus en plus sous la plume de plus en plus acerbe de Folco..

AH connaît les affres du manque d'argent... la tirelire familiale est vide, cassée.l
Majeur, il n'a plus droit à une allocation; il doit travailler pour survivre! mais les choses ne se passent pas il l'entend, comme il le réclame...il en vient même à vendre ses vêtements, à se réfugier dans des asiles, son côté artiste ne le fait pas vivre, loin de là, il est même pigeonné à souhait!

En filigrane, au gré de ses rencontres avec d'autres personnages...AH et la vie sexuelle! Alors qu'il dessine à merveille le corps féminin dans ses parties les plus intimes, sa vie sexuelle à lui le plonge dans la consternation...Encore et Toujours "puceau"...

Bref... le récit nous emmène : de la douce et dure pastorale, on passe, sans à peine s'en rendre compte, à un univers impitoyable. les mots partent telles des flèches urticantes et petit à petit, un fluide glacial vous traverse l'échine.
"Mais comment ai-je pu sourire en ces débuts?" Une once de culpabilité vous réveille et la lecture devient de plus en plus objective, froide et analysante...
Un envol dans le glauque qui vous fait vivre en direct le drame de Sarajevo... les dés sont jetés...

Le livre est refermé..."Je ne savais pas que..."....Une autre Histoire va prendre le relai...

Je vous laisse, à vous d'y plonger...