Henri Barbusse

C'est déjà un pas !

Quand je pense que je l'ai vu à 20 centimes en brocante et l'ai laissé...

Ignorance, quand tu nous tiens !  

Je viens de terminer L'Enfer... malgré la dernière phrase qui se veut positive, bonjour l'angoisse !

C'était ta lecture de Noël ?

Arabella a écrit:

C'était ta lecture de Noël ?  

Peste, peste, peste ! N'empêche, ce cher Henri a réussi à me donner envie de lire un conte de fées, il est plus efficace que le père Noël.

C'est sûr, une petite lecture facile et optimiste après s'impose.

Cela dit, ça ne te dispense pas d'un petit commentaire.  

 

Je n'ai pas quitté l'enfer !

Citation :

Un homme de trente ans, blasé par la vie, trouve un travail dans une banque à Paris. Il emménage dans une pension de famille. Dans l'obscurité de sa chambre, il aperçoit une fissure dans le mur ouvrant sur la chambre d'à côté. Il va alors se mettre à observer les divers occupants de celle-ci.

J'étoffe un petit peu mon commentaire posté à chaud pour satisfaire l'avidité féline d'Arabella. Dans ce livre, on trouve : esprit, introspection, métaphysique, érotisme... La féline va être déçue parce que je vais citer l'auteur. Je ne saurais jamais exprimer mieux qu'Henri Barbusse l'abysse existentiel universel qu'il aborde ici avec autant de clarté que d'intelligence. Ces extraits vous donneront une idée de la soirée de fête que je viens de passer (et de la nuit de folies qui m'attend) :

Citation :

Le paradis, c'est la lumière ; la vie terrestre, l'obscurité : voilà le motif de ce chant que j'ai ébauché : Lumière qu'ils veulent, ombre qu'ils sont.

Citation :

Chaque être est seul au monde. Cela paraît absurde, contradictoire, d’énoncer une phrase pareille. Et pourtant, il en est ainsi… Mais il y a plusieurs êtres comme moi… Non, on ne peut pas dire cela. Pour dire cela, on se place à côté de la vérité en une sorte d’abstraction. On ne peut dire qu’une chose : Je suis seul.

Citation :

Je crois qu'en face du cœur humain et de la raison humaine, faits d'impérissables appels, il n'y a que le mirage de ce qu'ils appellent. Je crois qu'autour de nous, il n'y a de toutes parts qu'un mot, ce mot immense qui dégage notre solitude et dénude notre rayonnement : Rien. Je crois que ça ne signifie pas notre néant ni notre malheur, mais, au contraire, notre réalisation et notre divinisation, puisque tout est en nous.

Qu'on soit clair, ce livre est prodigieux avec une richesse inouïe dans la langue et le raisonnement mais j'en reviens à mon commentaire initial : bonjour l'angoisse ! Et Joyeux Noël à tous.

Et bien malgré tout cela donne envie.  

Evidemment que ça te donne envie à toi.  

Heyoka a écrit:

Evidemment que ça te donne envie à toi.  

  

Mais au final, a-tu aimé ?

Arabella a écrit:

Mais au final, a-tu aimé ?

Ah oui ! L'angoisse je la gère et puis c'est tout.

Il va falloir que je le relise car dans mon souvenir Le Feu de Barbusse était vraiment un ton en dessous par rapport A l'ouest, rien de nouveau de Remarque ou encore Orages d'Acier de Jünger ...
A mon sens, Barbusse tenait beaucoup trop à tailler un beau costard au poilu pour en faire un héros bien malgré lui ...
A relire donc ....
Et récupérer surtout Le Brave Soldat Chvéïk de Hasek qui met de jolis grelots bien tintinnabulants sur tous les casques à la cantonade  

C'est L'Enfer que l'on peut peut être comparer à A l'ouest, rien de nouveau, pas Le feu.

Arabella a écrit:

C'est L'Enfer que l'on peut peut être comparer à A l'ouest, rien de nouveau, pas Le feu.

Explique car je ne comprends pas ... Le feu et A l'ouest ...traitent bien du même sujet, non ?