| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Henri Barbusse | |
|
+14topocl Aaliz Sigismond shanidar GrandGousierGuerin tina animal Heyoka darkanny Maline bix229 eXPie Constance Arabella 18 participants | |
Auteur | Message |
---|
Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Henri Barbusse Jeu 12 Déc 2013 - 17:11 | |
| Hors citer quelques extraits, je ne pourrais qu'émettre des commentaires redondants. Après "Le feu", j'ai lu "J'étais médecin dans les tranchées, 2 août 1914-14 juillet 1919" de Louis Maufrais (préface de Marc Ferro/ collec. Pocket), et là, je suis entrée dans le dur, le féroce, la violence de la mort banalisée par l'urgence du lendemain. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Barbusse Jeu 12 Déc 2013 - 18:03 | |
| J' ai lu Le Feu, il y a longtemps et il me semble que c' est dans ce livre que des combattants allemands et français se touvent un instant face à face. Après une attaque ou pris dans le brouillard qui les avait masqués. Et, je crois que me souvenir qu' ils fraternisaient... Mais c' est peut etre moi qui ait inventé. Ou alors, c' est dans Les croix de bois, de Dorgelès ou encore Le temps d' aimer et de mourir de Erich Maria Remarque... ? | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Henri Barbusse Jeu 12 Déc 2013 - 18:52 | |
| Sans parler de fraternisation, Barbusse raconte en effet un épisode où un soldat français se retrouvant entouré de soldats allemands, se voit proposer par l'un de ces soldats de se faire passer pour un allemand afin de pouvoir jeter un simple regard sur sa femme. Les deux hommes savent qu'ils risquent le peloton d'exécution s'ils sont découverts, mais ils tentent l'aventure. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Henri Barbusse Jeu 12 Déc 2013 - 18:57 | |
| Ca me fait envie tous ces enthousiasme pour Le feu, d'autant que c'est un livre-culte de M topocl, qui l'a en plusieurs éditions, et serait heureux de me voir y toucher. J'ai un peu peur, seulement, sans que cela me retienne forcément, de lire un double en miroir de A l’ouest rien de nouveau. Certains ont-ils lu les deux et un avis sur la question? | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Henri Barbusse Jeu 12 Déc 2013 - 19:03 | |
| Lu Remarque il y a trop longtemps pour pouvoir me prononcer mais je pense que les deux écritures sont extrêmement différentes... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henri Barbusse Jeu 12 Déc 2013 - 19:24 | |
| - topocl a écrit:
- Ca me fait envie tous ces enthousiasme pour Le feu, d'autant que c'est un livre-culte de M topocl, qui l'a en plusieurs éditions, et serait heureux de me voir y toucher.
J'ai un peu peur, seulement, sans que cela me retienne forcément, de lire un double en miroir de A l’ouest rien de nouveau. Certains ont-ils lu les deux et un avis sur la question? Il faut lire les deux ! Et Genevoix aussi : Ceux de 14. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Henri Barbusse Dim 15 Déc 2013 - 20:20 | |
| Nouvelles du Matin
Henri Barbusse a publié, entre 1910 et 1914, une centaine de nouvelles dans le journal Le Matin. Par contrat, il doit fournir deux nouvelles par mois. Une autre contrainte était une durée maximale de deux cents lignes. Et il fallait s’adapter aux goûts du lectorat du journal. Le présent recueil est constitué de 24 de ces nouvelles auxquelles est associé un texte plus ancien et plus long, qui n’a pas été écrit pour le journal.
Textes courts, d’une facture très classique, avec le souci d’une narration, d’une chute, forcément un condensé où il faut aller à l’essentiel de suite. L’auteur privilégie des moments de tension, qui résument une vie, un destin. Ce ne sont pas des textes souriants ni d’un grand optimisme, les vies sont souvent des échecs, on voit des gens qui réalisent qu’ils sont passés à côté de quelque chose qu’ils ont du mal à définir d’ailleurs. Ou des être qui n’ont pas vraiment eu la possibilité de. L’auteur dresse en filigrane le portrait d’une société corsetée, qui donne peu de chances aux humbles, et oblige les moins défavorisés à une vie étouffante et peu épanouissante, hypocrite et mesquine. Il n’y a pas vraiment d’espace de liberté. Ce n’est pas aussi fort et personnel que Le feu, mais montre un grand talent, malgré les contraintes. Et dresse le portrait de l’époque qui précède la première guerre mondiale. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Henri Barbusse Dim 19 Jan 2014 - 15:00 | |
| Illustration d'Édouard Chimot pour l’enfer de Henri Barbusse
Ce livre met en scène un homme qui a peur d’effleurer les gens, la vie, au lieu de la vivre. L’idée de toucher la vérité, vérité que les gens qu’il observe par le trou dans le mur de sa chambre, lui délivrent seulement dans le viol de leur intimité, est une recherche de réponse à un questionnement métaphysique et philosophique qui pose les questions, qui sont encore d’actualités à notre époque : Qui suis-je ? Rien ? Tout ? Est-ce que l’infini est une vision de mon esprit, puisque je le pense ? Il découvre que dans l’intimité qu’il force, les gens ne portent plus de masques et sont réellement eux-mêmes. La peur de la mort, qui force à donner un sens à la vie, au lieu d’avancer simplement et uniquement vers la mort, est très présente dans le bouquin. J’ai aimé le côté torturé, sans jugement de valeur de la part de l’auteur sur les personnages qu’il met en scène. Malgré tout je n’ai jamais fait de philosophie, et cela m’a semblé parfois assez abstrait et un peu laborieux de comprendre. Surtout en ce moment, alors que je veux lire le plus possible de livres et que je ne prend pas toujours le temps de m’arrêter pour réfléchir à ce qui a été écrit. Je pense que c’est un livre qui mérite qu’on le lise calmement pour mesurer le plus possible la portée de ce qu’il a voulu dire. Certaines conversations que le personnage central a volées m’ont plu plus plus que d’autres et donc je suis peut-être, encore une fois, passée à côté de certaines choses. | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Henri Barbusse Dim 19 Jan 2014 - 15:10 | |
| - pia a écrit:
- Surtout en ce moment, alors que je veux lire le plus possible de livres et que je ne prend pas toujours le temps de m’arrêter pour réfléchir à ce qui a été écrit.
Quand tu as annoncé que tu commençais ce livre, j'ai failli te dire que ce n'était pas le moment. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Henri Barbusse Dim 19 Jan 2014 - 15:49 | |
| Oh tu m’as prévenu ! Tu m’as dit quelque chose comme ça je crois : Fais attention, ce livre risque de te faire redescendre de ton petit nuage « Ransmayrien ». | |
| | | Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
| Sujet: Re: Henri Barbusse Dim 19 Jan 2014 - 18:44 | |
| - pia a écrit:
- Oh tu m’as prévenu ! Tu m’as dit quelque chose comme ça je crois : Fais attention, ce livre risque de te faire redescendre de ton petit nuage « Ransmayrien ».
Je me connais tellement bien. J'espère que tu ne regrettes pas ta lecture quand même ? | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Henri Barbusse Dim 19 Jan 2014 - 21:15 | |
| Non pas du tout. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Henri Barbusse Mar 3 Juin 2014 - 22:51 | |
| Couverture : Otto Dix : Flandres, détail (inspiré du livre de Barbusse) - Le Feu. Journal d'une escouade (1916) Folio. 493 pages. Prix Goncourt 1916. Tout est dans le titre. C'est la Première Guerre Mondiale, nous allons vivre le quotidien d'une escouade. - Citation :
- "Le grand ciel pâle se peuple de coups de tonnerre : chaque explosion montre à la fois, tombant d'un éclair roux, une colonne de feu dans le reste de nuit et une colonne de nuée dans ce qu'il y a de jour. [...]
On distingue de longs fossés en lacis où le résidu de nuit s'accumule. C'est la tranchée. Le fond en est tapissé d'une couche visqueuse d'où le pied se décolle à chaque pas avec bruit, et qui sent mauvais autour de chaque abri, à cause de l'urine de la nuit. Les trous eux-mêmes, si on s'y penche en passant, puent aussi, comme des bouches. Je vois des ombres émerger de ces puits latéraux, et se mouvoir, masses énormes et difformes : des espèces d'ours qui pataugent et grognent. C'est nous. Nous sommes emmitouflés à la manière des populations arctiques. Lainages, couvertures, toiles à sac, nous empaquettent, nous surmontent, nous arrondissent étrangement. Quelques-uns s'étirent, vomissent des bâillements. On perçoit des figures, rougeoyantes ou livides, avec des salissures qui les balafrent, trouées par les veilleuses d'yeux brouillés et collés au bord, embroussaillées de barbes non taillées ou encrassées de poils non rasés. Tac ! Tac ! Pan ! Les coups de fusil, la canonnade. Au-dessus de nous, partout, ça crépite ou ça roule, par longues rafales ou par coups séparés. Le sombre et flamboyant orage ne cesse jamais, jamais. Depuis plus de quinze mois, depuis cinq cents jours, en ce lieu du monde où nous sommes, la fusillade et le bombardement ne se sont pas arrêtés du matin au soir et du soir au matin. On est enterré au fond d'un éternel champ de bataille ; mais comme le tic-tac des horloges de nos maisons, aux temps d'autrefois, dans le passé quasi légendaire, on n'entend cela que lorsqu'on écoute." (pages 17-18 ) On croise des poilus, on les entend parler. Voici Caron, qui s'est procuré de bien belles bottes, qu'il a prises à un mitrailleur bavarois : - Citation :
- "- Mon vieux, le frère Miroton, il était là, le derrière dans un trou, plié ; i’ zyeutait l’ciel, les jambes en l’air. I’ m’présentait ses pompes d’un air de dire qu’elles valaient l’coup. « Ça colloche », que j’m’ai dit. Mais tu parles d’un business pour lui reprendre ses ribouis : j’ai travaillé dessus, à tirer, à tourner, à secouer, pendant une demi-heure, j’attige pas : avec ses pattes toutes raides, il ne m’aidait pas, le client. Puis, finalement, à force d’être tirées, les jambes du macchab se sont décollées aux genoux, son froc s'est déchiré, et le tout est venu, v'lan ! J' m'ai vu, tout d'un coup, avec une botte pleine dans chaque grappin. Il a fallu vider les jambes et les pieds de d'dans." (pages 29-30).
On attend, on somnole. Il pleut, mais les parasites ne se noient pas. - Citation :
- "Lamuse se gratte comme un gorille et Eudore comme un ouistiti." (page 30).
Et il continue à pleuvoir. Ce qui est rare, c'est le feu. Parce que pour faire du feu, il faut trouver du bois. Et tout le monde en cherche. Gravure d'Otto Dix. Parfois on voit passer des Africains. - Citation :
- "Dans les figures épatées ou, au contraire, anguleuses et affûtées, luisantes comme des sous, on dirait que les yeux sont des billes d'ivoire de d'onyx. De temps en temps, sur la file, se balance, plus haut que les autres, le masque de houille d'un tirailleur sénégalais. [...]
On les regarde et on se tait. On ne les interpelle pas, ceux-là. Ils imposent, et même font un peu peur. Pourtant, ces Africains paraissent gais et en train. Ils vont, naturellement, en première ligne. C'est leur place et leur passage est l'indice d'une attaque très prochaine. Ils sont faits pour l'assaut. - Eux et le canon 75, on peut dire qu'on leur z'y doit une chandelle ! On l'a envoyée partout en avant dans les grands moments, la Division marocaine !" (page 71). Une attaque très prochaine, sans doute... Mais on ne la verra pas. Pas encore. Sans doute poussé par le souci de construire son livre en crescendo, Barbusse a fait en sorte qu'on n'assistera à un combat que vers la fin du livre (cette construction est un reproche qu'on peut faire au livre, s'il fallait en chercher) : avant, on pourra voir l'escouade partir au combat, mais il y aura une ellipse. Ceci dit, on en aura vu, des horreurs, des camarades périr... Il y a toujours des dangers, des bombardements... Il y a notamment un chapitre intitulé "le poste de secours" : pour échapper aux bombardements, ce poste de secours est enterré. Les blessés, les mourants y sont transportés (quand c'est possible). C'est horrible, une sorte d'antichambre de l'enfer, on sent l'allégorie, Dante, la caverne de Platon... Gravure d'Otto Dix. Mais, à l'occasion d'une permission, on perçoit le décalage qui existe entre les poilus et les civils. Qu'est-ce que les civils savent de la guerre, des conditions de vie ? Une communication est-elle vraiment possible ? (c'est un des grands thèmes éternels : l'horreur est-elle dicible ?) Et puis, une femme laissée par son mari parti à la guerre a-t-elle le droit de rire ? (bien sûr, c'est humain, on ne peut pas vivre avec le malheur vingt quatre heures sur vingt-quatre). A un moment, il y a un chapitre assez étonnant, où le narrateur, l'auteur se met en scène. Il est en train d'écrire. Un soldat vient le voir. - Citation :
- "- Dis donc, toi qui écris, tu écriras plus tard sur les soldats, tu parleras de nous, pas ?
- Mais oui, fils, je parlerai de toi, des copains, et de notre existence". (page 242). Le soldat va présenter une étrange requête... On croirait souvent entendre les soldats parler (et on fait tout de suite la différence entre ceux qui ont de l'instruction et ceux qui n'en ont pas), avec toutes sortes de mots d'argot et d'expressions savoureuses ("il est temps de mettre la viande en torchon", page 262). En plus de tous les problèmes du quotidien qui nécessitent de la débrouillardise, on prend conscience de problèmes qui se posent à un autre niveau et auxquels on n'aurait pas pensé : par exemple la complexité de l'organisation du passage des troupes : c'est qu'il faut éviter les embouteillages, les blocages... On est bringuebalé, on ne sait pas où l'on va. On tente de deviner, à quelques signes, si la première ligne est pour bientôt... Un excellent livre, souvent impressionnant, qui donne une forte impression de véracité (l'auteur y était, ça peut aider), parfois contestée (voir l'article de Wikipedia sur Jean Norton Cru : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Norton_Cru ). Le livre a été publié en 1916. Les soldats ne se doutent pas qu'ils en ont encore pour des années... Ils disent qu'elle a déjà suffisamment duré. Certains se posent des questions sur l'après-guerre : comment va-t-on faire pour enlever tous les obus qui n'ont pas explosé ? Il y a aussi une scène étonnante dans laquelle on voit des soldats se précipiter vers un obus qui n'a pas explosé... pas pour le désamorcer, non, mais pour calculer l'angle qu'il fait par rapport au sol et ainsi ajuster la réponse. Logique, mais étonnant. Et tellement incroyablement risqué... Otto Dix. La Guerre, Triptyque( http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Guerre_(Otto_Dix) ). 1929-1932. L'oeuvre, très grande et beaucoup plus forte lorsqu'on la voit en vrai, est exposée à Dresde (photo récupérée du net : il est interdit de photographier à la Staatliche Kunstasammlungen Dresden).
Dernière édition par eXPie le Ven 6 Juin 2014 - 7:51, édité 1 fois | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Henri Barbusse Mer 4 Juin 2014 - 9:06 | |
| - eXPie a écrit:
Une attaque très prochaine, sans doute... Mais on ne la verra pas. Pas encore. Sans doute poussé par le souci de construire son livre en crescendo, le lecteur ne montera au front que vers la fin du livre (cette construction est un reproche qu'on peut faire au livre, s'il fallait en chercher). J'ai souvent eu cette même 'frustration' de l'absence de combats en lisant Remarque, Chevallier ou même Giono (qui ne raconte pas uniquement la vie du front) et je ne pense pas du coup que cela soit calculé par l'auteur mais vraiment la réalité du terrain : beaucoup d'attentes dans les tranchées, beaucoup de marches et de contre-marches (lire à ce propos Les Poilus de Miquel m'a aidé à comprendre l'absurdité des ordres venus de l'arrière), l'omniprésence des bombardements, qui empêchent les sorties, lesquelles quand elles ont lieu sont des massacres, l'artillerie obtenant rarement les résultats désirés (c'est-à-dire marmiter les tranchées adverses plutôt que les siennes). Du coup, les combats sont rarement décrits (rares sont ceux qui en reviennent pour les raconter) en dehors de quelques batailles sporadiques ou nocturnes, qui s'achèvent en boucherie immonde. Il faut encore souligner que l'année 1914 a été la plus meurtrière (de août à décembre) et qu'ensuite la guerre de tranchées s'étant installée les combats surviennent moins souvent. En tout cas merci pour ton commentaire eXPie et pour les gravures d'Otto Dix qui mettent bien en relief l'atrocité de cette der des der ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Henri Barbusse Mer 4 Juin 2014 - 21:45 | |
| - shanidar a écrit:
- eXPie a écrit:
Une attaque très prochaine, sans doute... Mais on ne la verra pas. Pas encore. Sans doute poussé par le souci de construire son livre en crescendo, le lecteur ne montera au front que vers la fin du livre (cette construction est un reproche qu'on peut faire au livre, s'il fallait en chercher). J'ai souvent eu cette même 'frustration' de l'absence de combats en lisant Remarque, Chevallier ou même Giono (qui ne raconte pas uniquement la vie du front) et je ne pense pas du coup que cela soit calculé par l'auteur mais vraiment la réalité du terrain : beaucoup d'attentes dans les tranchées, beaucoup de marches et de contre-marches (lire à ce propos Les Poilus de Miquel m'a aidé à comprendre l'absurdité des ordres venus de l'arrière), l'omniprésence des bombardements, qui empêchent les sorties, lesquelles quand elles ont lieu sont des massacres, l'artillerie obtenant rarement les résultats désirés (c'est-à-dire marmiter les tranchées adverses plutôt que les siennes). Oui, mais dans Le Feu, sauf erreur de ma part, à un moment ils vont au combat, et on a une ellipse... On n'y assiste pas. Du coup, on a l'attente, la pluie, quelques horreurs quand même, une permission avec vision de ce qui se passe à l'arrière, les gens qui ne comprennent pas ce que nos soldats vivent, et ce n'est qu'ensuite, vers la fin, que le lecteur a un vrai baptême du feu. Vision qui, in fine, ressemble à un truc biblique, les morts qui semblent se relever dans un paysage "purifié" ou plutôt gommé. Quelque chose comme ça. C'était forcément la fin du livre, on ne peut pas remettre une couche d'attente (avec ou sans pluie). Alors que dans la réalité... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Henri Barbusse | |
| |
| | | | Henri Barbusse | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|