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| Kawabata Yasunari | |
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Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 31 Déc 2007 - 17:57 | |
| Merci, Nezumi, je continuerai à recopier des paragraphes de livres empruntés dans des bibliothèques en vous faisant croire que j'y connais quelque chose ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 31 Déc 2007 - 17:59 | |
| T'inquiète, on fait tous pareil ici |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 31 Déc 2007 - 19:21 | |
| - sentinelle a écrit:
- T'inquiète, on fait tous pareil ici
Oh...ici, pas trop encore...Je connais des forums littéraires où les intervenants postent les commentaires sans avoir lu les livres... Ne me demandez pas l'adresse... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 31 Déc 2007 - 19:24 | |
| On n'en est pas encore là, je te le concède Coline |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mer 16 Jan 2008 - 22:27 | |
| Je ne connaissais pas du tout cet auteur et je n'ai pas encore pris le temps de lire tous vos commentaires à son propos. En fait, c'est un de mes collègues qui m'a prêté Nuée d'oiseaux blancs, ce livre l'ayant particulièrement touché. Nuée d'oiseaux blancs est un récit au style épuré dans lequel les émotions et les sentiments se découvrent essentiellement au détour d'une suggestion ou d'une métaphore faisant allusion à la cérémonie ancestrale du thé. Nous sommes en présence de Kikuji, jeune homme d'une vingtaine d'années vivant seul dans la maison de ses parents aujourd'hui disparus. Il est cordialement invité à une cérémonie du thé donnée par Mademoiselle Kurimoto, professeur de thé mais également ancienne maîtresse éphémère de son père aujourd'hui décédé. Enfant, accompagnant son père à son domicile, il l'avait surprise le sein dénudé et avait été frappé par les marques de naissance couvrants son sein gauche. Pris de dégoût mais également de fascination pour ces taches violacées et noirâtres, Kikuji ne peut s'empêcher de repenser à ce jour chaque fois qu'il revoit Mademoiselle Kurimoto. Il n'apprécie pas beaucoup cette femme pleine de fiels et de méchancetés, à l'image de ses taches sombres qui l'obsèdent encore, mais il ne peut refuser son invitation, d'autant plus que Mademoiselle Kurimoto s'est mise en tête de lui présenter une de ses élèves dans l'intention de le marier à cette jeune femme. Au grand dépit de Mademoiselle Kurimoto , deux femmes, initialement non invitées à la cérémonie mais que la convenance oblige à recevoir, se présentent également à la cérémonie. Il s'agit de Madame Ota, elle aussi ancienne maîtresse du défunt père de Kikuji, accompagnée de sa fille qui fut conçue lors de cette union qui fut tout sauf éphémère, et donc demi-sœur de Kikuji. Kikuji tombe sous le charme de l'ancienne maîtresse de son père et Madame Ota tombe sous le charme de celui qui lui rappelle tant son défunt amant tant aimé. S'en suivra une relation charnelle pétrie de sensualité mais également de culpabilité de part et d'autre. De même, Kikuji n'est pas insensible à la fille de Madame Ota, sa propre demi-sœur, qui lui rappelle à son tour la tendre et affectueuse Madame Ota. La confusion des sentiments et des identités, les effets de miroir, l'amour emprunt de culpabilités et de péchés, la beauté et la laideur, le clair et le sombre, la place occupée par les défunts dans le cours de la vie, la question de la transmission, la nécessité de se libérer des traditions et des héritages, les marques et les empreintes, autant de thèmes que nous rencontrons tout au long du récit par l'intermédiaire de la cérémonie traditionnelle du thé. Extraits : - Citation :
- Destin bizarre que celui de cet objet ! Mais à tout prendre, ne connaissait-il pas aussi le sort des toutes les pièces d'art attachées au rite du thé ?
Avant même que Mme Ota l'eût en sa possession, tout au long des trois ou quatre siècles passés depuis le jour où ce mizusashi était sorti du four, transmis de mains en mains et de génération en génération, quelle histoire fantastique n'était pas la sienne, avec la vie et les secrets de chacun des ses possesseurs successifs.
Dernière édition par sentinelle le Dim 2 Mar 2008 - 16:52, édité 1 fois |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mer 16 Jan 2008 - 23:08 | |
| A propos de Nuée d'oiseaux blancs, Cécile Sakai écrit, dans son excellent "Kawabata, le clair-obscur", pages 99-100 (j'aime bien les phrases d'intro professoralo-prétentieuses, ça pose tout de suite son homme ) : - Citation :
- "Il faut rappeler que le récit est officiellement inachevé, à la fin du cinquième chapitre, puisqu'il comporte une suite avec les mêmes personnages, intitulée Namichidori (Les pluviers sur les vagues). Or, cette suite, elle-même inachevée et composée de huit parties publiées dans la revue Shôsetsu shinchô entre 1953 et 1954, a fait l'objet d'éditions indépendantes réduisant de huit à six les chapitres qui la composent. A cause du vol, dans une auberge, de ses notes préparatoires en 1953, Kawabata s'était subitement trouvé dans l'impossibilité – ici matérielle – de terminer son roman ; les deux dernières parties, annonciatrices de développements futurs, ont finalement été écartés du deuxième roman."
Suit une analyse que je me garderai bien de lire (elle parle de topos, d'aporie, d'Eros et de Thanatos, ça sonne drôlement profond, j'ai peur de m'y pencher) n'ayant pas encore lu ce roman… qui est en français une traduction depuis l'anglais, si je ne me trompe pas ? (si oui : beurk… déjà que Kawabata est quasi intraduisible, d'après ce que j'ai cru comprendre, alors…). J'aime bien les romans dont les suites ne sont pas disponibles. Ca fait marcher l'imagination, ou alors ça force à apprendre le japonais, au choix. Nous remercions les éditeurs pour leur manque d'imagination. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mer 16 Jan 2008 - 23:24 | |
| C'est très intéressant ce que tu présentes là eXPIE, car je trouvais aussi que la fin de ce roman avait un goût d'inachevé mais ne connaissant pas l'auteur, je me disais que cette fin extrêmement ouverte était voulue, or il semble qu'il n'en est rien ! Je me demande si mon collègue est au courant que ce roman soit inachevé ? Je vais lui en parler demain J'ai aussi eu cette impression de passer à côté de beaucoup de choses à la lecture de ce roman mais je n'ai pas voulu trop pousser l'analyse, j'aime bien ressortir d'une lecture en ayant l'impression que certaines interprétations ont échappé à ma conscience tout en étant certaine que mon inconscient a très bien capté ce qu'il en était. L'édition que j'ai entre les mains date de 1986, librairie Plon 1960 pour la traduction française. C'est effectivement parfois un peu mal fichu et j'ai trouvé quelques fautes, je l'ai mis sur le compte d'une traduction un peu vieillotte mais maintenant que tu le dis… c'est bien possible qu'il s'agisse d'une traduction en français depuis une traduction anglaise |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mer 16 Jan 2008 - 23:33 | |
| - Citation :
- elle parle de topos, d'aporie, d'Eros et de Thanatos
Maintenant que tu en parles, cela suscite quand même ma curiosité et mon envie d'aller un peu plus loin dans mon interprétation |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Mer 16 Jan 2008 - 23:43 | |
| Il a dû y avoir des essais entier consacrés à l'inachèvement chez Kawabata. Comme pour Schubert, c'est presque une passion chez eux. Elle en parle bien, Cécile Sakai, dans son bouquin.
L'inachèvement, le flou, l'inceste (le sexe chez Kawabata, c'est quelque chose de très compliqué).
Pour te donner une idée, les titres des parties du livre de Cécile Sakai sont : Introduction - de l'ambiguïté en général et en particulier Le récit lacunaire Le récit équivoque Le récit paradoxal Le récit infini
Ce que je vais faire n'est pas bien, mais tu pourras noter une comparaison de traductions d'un même passage de Kawabata sur http://www.plathey.net/livres/japon/kawabata.html Là, tu regardes les encadrés... tout est traduit du japonais, mais le résultat est très différent.
Ca fait peur. Prends la Danseuse d'Izu. La traduction en livre de poche ne laisse plus rien du sous-texte sexuel, par exemple.
Apparemment, Nuée d'oiseaux blancs est quand même traduit du Japonais. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Jeu 17 Jan 2008 - 20:36 | |
| - eXPie a écrit:
- le sexe chez Kawabata, c'est quelque chose de très compliqué
C'est rien de le dire Merci eXPIE pour toutes ces informations très intéressantes sur cet auteur, c'est agréable de découvrir un roman d'un écrivain qu'on ne connaissait pas la veille et d'en discuter par après avec quelqu'un d'aussi passionné que toi par la littérature japonaise Et pour la petite histoire, mon collègue n'était pas du tout au courant qu'il y avait une suite au roman Nuée d'oiseaux blancs ! |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Jeu 17 Jan 2008 - 22:26 | |
| Toujours prêt à discuter de livres que je n'ai pas lus, ça me donne l'impression d'être un vrai critique littéraire | |
| | | troglodyte Main aguerrie
Messages : 342 Inscription le : 26/05/2007 Age : 54 Localisation : Strasbourg
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 21 Jan 2008 - 23:17 | |
| Auparavant me prit l'envie d'affubler Kawabata du titre de "maître", un peu pour rigoler, par goût de l'exotisme, de même que c'est pour rigoler que je parle parfois de Coline en tant que "maîtresse". Mais plus je le lis et plus je constate que si je l'appelle "maître" c'est en fait par une profonde déférence que j'ai à son égard ne serait-ce que parce que son art d'agencer les mots est si fort qu'il survit à l'épreuve de la traduction. Je ne le connais qu'à travers les traductions en français, et néanmoins j'y devine son propre style, si pur qu'il est au-delà de la langue.
Quant à Coline, j'ai choisi de l'appeler "dame" au lieu de "maîtresse" afin d'évacuer toute connotation sado-masochiste, qui ne lui convient absolument pas, elle qui est toute faite de douceur et de diplomatie. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Kawabata Yasunari Lun 21 Jan 2008 - 23:46 | |
| - troglodyte a écrit:
- Auparavant me prit l'envie d'affubler Kawabata du titre de "maître", un peu pour rigoler, par goût de l'exotisme, de même que c'est pour rigoler que je parle parfois de Coline en tant que "maîtresse".
Quant à Coline, j'ai choisi de l'appeler "dame" au lieu de "maîtresse" afin d'évacuer toute connotation sado-masochiste, qui ne lui convient absolument pas, elle qui est toute faite de douceur et de diplomatie. .... ... ... | |
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| Sujet: Re: Kawabata Yasunari | |
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| | | | Kawabata Yasunari | |
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