Mishima Yukio

Marko ... Avec un tel commentaire, cela va être dur de ne pas se plonger à nouveau dans Mishima !
Pour info, ma LAL te hait ...

GrandGousierGuerin a écrit:

Marko ... Avec un tel commentaire, cela va être dur de ne pas se plonger à nouveau dans Mishima !
Pour info, ma LAL te hait ...

Plus les parfumés liront ce roman plus j'aurai du plaisir à m'y replonger en lisant leurs commentaires

Merci Marco pour ce commentaire très convaincant.
Je suis souvent émue quand quelqu'un écrit des articles passionnants sur la littérature japonaise.

Ariane SHOYUSKI a écrit:

Merci Marco pour ce commentaire très convaincant.
Je suis souvent émue quand quelqu'un écrit des articles passionnants sur la littérature japonaise.  

Et de mon côté je suis toujours curieux de voir comment quelqu'un qui est imprégné de sa propre culture peut nous éclairer sur la littérature de son pays. Je suis parfois dépité quand je discute avec des thaïlandais par exemple de voir qu'ils ne s'intéressent pas forcément à leur littérature, leur cinéma ou leurs plasticiens (je parle des étudiants ou de ceux qui ont un accès à cette culture). Mais c'est pareil chez nous ! En tout cas lire Mishima est un bonheur total. Il incarne vraiment ce pont entre Orient et Occident dont il a pu vivre et observer les mutations. C'est un génial mutant !

Merci Marko pour le commentaire alléchant.

Pour ma part je suis aussi dans Mishima. Je lis Confession d'un masque. C'est un peu laborieux, je peine à progresser, et j'ai du mal à me prononcer sur cette lecture, qui provoque un certain malaise.

Je suis également tombé sur l'essai de Yourcenar, Mishima ou la vision du vide. Je l'ai lu, c'est assez intéressant, mais finalement un peu décevant. Je n'ai pas appris grand-chose, peut-être à relire un jour, quand j'aurai lu l'oeuvre de Mishima en entier.

D'autant que je ne me retrouve pas vraiment dans ce qu'elle dit de Neige de Printemps. Mais j'attends aussi d'avoir lu toute La mer de la fertilité avant de la relire plus attentivement.

Confession d'un masque:

Premier succès de Mishima, un roman de jeunesse, mais qui plante le décor pour les suivants. Un personnage central en proie aux troubles de l'âme, torturé. Ici, le thème central est l'homosexualité refoulée, qui rejaillit toujours en dépit des efforts pour correspondre à la norme.
A contrario de ce que j'ai pu lire sur le fil, il y a bien une histoire dans ce roman, avec des chapitres, des personnages, etc.
Si le style est plus ou moins fluide, il n'est pas si aisé de progresser, et de suivre la pensée de l'auteur, qui derrière le personnage central, nous livre peu ou prou une autobiographie.
C'est parfois déroutant, et effrayant, cette fascination pour le corps des jeunes éphèbes, et surtout ce fantasme de leur mise à mort sanguinolente.
Le personnage arbore également un masque face à la guerre, qu'il occulte autant que possible, se réfugiant dans la routine, et parfois la retrouve, et tout ce qu'il souhaite alors, c'est mourir, qu'un bombardement ne le délivre de ses souffrances.

Enfin ne l'as-tu pas aimé vraiment ?

Moi, comme je l'ai lu il y a très longtemps, je ne me rappelle rien du tout...

Ariane SHOYUSKI a écrit:

Enfin ne l'as-tu pas aimé vraiment ?

Moi, comme je l'ai lu il y a très longtemps, je ne me rappelle rien du tout...

Si j'ai apprécié, mais j'ai souvent décroché, c'est un peu étouffant?
Pour l'instant, mon plus gros coup de coeur reste Le Pavillon d'Or, mais il me reste beaucoup de ses oeuvres à découvrir...

ArturoBandini a écrit:

Si j'ai apprécié, mais j'ai souvent décroché, c'est un peu étouffant?

Je suis d'accord avec toi.

C'est vrai que ton enthousiasme est communicatif Marko.

Bien que je me tienne un peu à distance de Proust et Balzac, je vais essayer cette Neige de printemps...

ArturoBandini a écrit:

Ariane SHOYUSKI a écrit:

Enfin ne l'as-tu pas aimé vraiment ?

Moi, comme je l'ai lu il y a très longtemps, je ne me rappelle rien du tout...

Si j'ai apprécié, mais j'ai souvent décroché, c'est un peu étouffant?

Ça peut être étouffant. L’histoire de sa famille, et ses obsessions qui tournent en boucle. Pour moi, le masque a été le premier livre de Mishima que j’ai lu et je suis tombée sous le charme de son écriture, même si j’étais effrayé par la sincérité qu’il a de nous faire partager ses fantasmes que je ne comprends vraiment pas….

J’ai aimé Neige de printemps que j'avais lu juste après La confession d'un masque. Je mets un extrait que j’avais aimé.

-Veux-tu parler de bonheur ? demanda Kiyoaki.
-Je ne me souviens pas d’avoir rien dit du bonheur.
-En ce cas c’est parfait. Je serais épouvanté de parler de ces choses comme toi. Je n’ai pas cette sorte de courage.
-Je suis convaincu que, chez toi, ce qui ne va pas, c’est que tu es horriblement gourmand. Les individus gourmands ont tendance à sembler malheureux. Dis-moi, que veux-tu de plus qu’une journée comme celle-ci ?
-Quelque chose qui ait un sens. Mais quoi je n’en ai pas la moindre idée, répondit d’un ton las le jeune homme dont la beauté n’avait d’égale que l’irrésolution.

Je viens de recevoir Le pavillon d’or. Je finis quelques lecture et j’attaque.

colimasson a écrit:

C'est vrai que ton enthousiasme est communicatif Marko.

Bien que je me tienne un peu à distance de Proust et Balzac, je vais essayer cette Neige de printemps...

Bonne idée!

pia a écrit:

"Dis-moi, que veux-tu de plus qu’une journée comme celle-ci ?
-Quelque chose qui ait un sens. Mais quoi je n’en ai pas la moindre idée, répondit d’un ton las le jeune homme dont la beauté n’avait d’égale que l’irrésolution. [/color][/i]

Une irrésolution qui fait des dégâts malheureusement.

Et oui....

pia a écrit:

Je mets un extrait que j’avais aimé.

-Veux-tu parler de bonheur ? demanda Kiyoaki.
-Je ne me souviens pas d’avoir rien dit du bonheur.
-En ce cas c’est parfait. Je serais épouvanté de parler de ces choses comme toi. Je n’ai pas cette sorte de courage.
-Je suis convaincu que, chez toi, ce qui ne va pas, c’est que tu es horriblement gourmand. Les individus gourmands ont tendance à sembler malheureux. Dis-moi, que veux-tu de plus qu’une journée comme celle-ci ?
-Quelque chose qui ait un sens. Mais quoi je n’en ai pas la moindre idée, répondit d’un ton las le jeune homme dont la beauté n’avait d’égale que l’irrésolution.

T'as le droit d'aimer, Nietzsche serait d'accord, qui écrivait : « Qu’il suffit de peu de plaisir à la plupart pour trouver la vie bonne, que l’homme est modeste ! »